Ligne Maginot - 68° Régiment d'Infanterie de Forteresse



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68° Régiment d'Infanterie de Forteresse

(68° RIF)






Généralités

L'histoire du 68° RI remonte à l'ancien régime. Créé en 1673, il prend son nom de 68° régiment de Ligne en 1791, participant ensuite aux batailles de Valmy et Jemmapes. Le régiment est battu à Mouzon lors de la bataille de Beaumont dans les Ardennes en 1870, puis est reformé.

Cantonné à Issoudun et au Blanc (Indre), il s'illustre durant la grande guerre à Ypres en 1914, Verdun en 1916 et en Picardie et sur l'Ailette en 1918.

Le régiment est finalement dissout le 6 Février 1920. A l'approche de la guerre, le 68° RIF est mobilisé le 22 Aout 1939 par le CMI 202 (Mutzig) à partir du IV/23° RIF de temps de paix pour tenir le sous-secteur de SESSENHEIM au sud du SF de HAGUENAU . Il est encadré à gauche par le 23° RIF et à droite par le 70° RIF.


Insigne du 68° RIF




Insigne créé fin 1939 suite à un concours lancé par le Lt-Col Blanloeil. Conformément à son souhait manifesté dans la note de lancement du concours (n°942/S.R./4) l'insigne devait "... Etre simple, ne pas être lourd de détails, et rappeler si possible l'origine du régiment (23° RIF de temps de paix) et obligatoirement la mission des bataillons de mitrailleurs : Tenir. La devise "Lions, fils de Lions" rappelle la filiation du régiment avec le 23° RIF de temps de paix.


Organisation en 1939-40


Le 68° RIF est un régiment à trois bataillons commandé par le Lt-Col Edmond BLANLOEIL. Le Lt-col prenant le commandement du groupement de marche le 13 Juin 1940, accompagné de son adjoint, le CB CHAMPET, il cède alors le commandement des troupes du 68° RIF sur la LPR, et du sous-secteur, au CB Clotaire CANNET.

Le régiment est rattaché au Dépôt d'Infanterie n°202 d'Epinal.

Chef d'Etat-Major : CB Henri MORELIERAS puis CB (TT) Emilien CHAMPET

- Officier d'EM : Cne Pierre BROGLIN
- Officier Z : Cne Luc ESCANDE
- Officier de liaison : Cne Philippe CHANZY
- Officier de détail : Lt René BOULANGER
- Officier de transmissions : Lt Jean de PRECIGOUT, le 1er Mars 1940
- Officier de Renseignements : Cne René STORA
- Médecin : Médecin-Cne André VINCENT à compter du 20 Octobre 1939.
- Vétérinaire : Vet-Lt Georges DELBAUVRE
- Pharmacien chef : Lt Georges NOEL

A noter que le Chef de Bataillon du MOIRON, commandant le camp d' OBERHOFFEN , est administrativement rattaché au 68° RIF en date du 29 Octobre 1939 (Note EM-RFL 3997/RFL/1S)

La compagnie de commandement est commandée par le Cne Emile LAMOUREUX. Le PC régimentaire s'installe initialement à Sessenheim, puis à Schirrhoffen le 3 Octobre 1939 et finalement à Rountzenheim le 16 Juin 1940.

Le 31 Octobre, le Lt-Col BLANLOEIL propose au SFH un nouveau mode de relève des unités d'intervalle, par bataillons complets. Du 5 Novembre au 23 Décembre 1939, les bataillons vont ainsi assurer un tour de rôle entre eux dans les quartiers, alternant avec des périodes de repos au camp d'Oberhoffen. Ce mode de gestion fait que la localisation effective des PC des différents bataillons et quartiers est complexe. Ceci limite aussi la zone active du sous-secteur à deux quartiers seulement (AUENHEIM et RHIN-MODER). Le 3e quartier original, dit "des organisations arrière" (triangle Schirrhoffen-Sessenheim-Dengolsheim) disparaît alors purement et simplement.

Ce mode de rotation change fin 1939 : les bataillons sont affectés de façon fixe à un quartier et envoient simultanément une partie de leur effectif au repos. Le troisième quartier est donc recréé (quartier de SESSENHEIM). L'organisation décrite ci-dessous présente un affectation de quartier qui est celle à trois quartiers postérieure à ce mode de rotation.



1er bataillon / 68° RIF - Quartier SESSENHEIM



- Commandant : CB (TT) Georges CHEVALIER avec PC à l'abri de STATTMATTEN .
- Adjoint : Cne René LABOUREUX

- Officier de renseignements : Lt Pierre DEMARGNE puis Henry RETZ
- Officier de transmissions, officier de pionniers : Lt Robert SINAY
- Officier Z : Lt Georges KLAINE puis S-Lt Georges RITTER
- Officier de détail : Lt René BOULANGER puis Lt Albert SCHNELLER
- Médecin : Médecin-Lt René HIELD.

- CM (Compagnie de Mitrailleurs) n°1 : Cne Gabriel RIBOULET (chefs de section : Lt Louis ENCLOS - SM, Roger CHAUDEUR - SFV, S-Lt Georges RITTER - SM - transféré officier Z, remplacé par le S-Lt (TT) Adrien POUCHALAN)
- CM n°2 : Cne Henri BOUR jusqu'au 1 Avril 1940 puis Lt Robert PEROTIN (chefs de section : Lt Roger GAY - SFV, S-Lt André CREN + - SM)
- CEFV n°1 : Lt Roger LACROUTS, puis Lt Marc le DORE puis Lt Alexandre GAVILLOT le 13 Juin 1940 (chefs de section : Lt André LAMY - SMo, Frédéric WEIMAR et André RETZ - S25, Alexandre GAVILLOT - SFV -, S-Lt WEILL - S25)

- CHR n°1 : Cne Georges RIBS (avec Lt Robert PEROTIN et S-Lt Joseph KERNEL - Adj du commandant de camp d'Oberhoffen)

Poste de secours installé dans une cave de maison à Stattmatten, sur la route Stattmatten-Sessenheim.



2e bataillon / 68° RIF - Quartier du RHIN-MODER (au 20 Mai 1940)



- Commandant : CB Emile CUNY puis CB (TT) Philippe CHANZY le 28 Aout 1939.
- Adjoint/chef d'EM : Cne Alfred METZGER
PC à BEINHEIM. Limite de quartier : Rhin - Seltz - voie ferrée - route Roeschwoog-Ft Louis. Fin 1939, le PC de ce même quartier était localisé à

- Officier de renseignements : Lt Marcel ULRICH
- Officier de transmissions : Lt André LEPROUX puis Lt Jean BERNHARD
- Officier Z : Lt Maurice PIERSON (détaché au centre d'instruction d'infanterie de la 5° Armée du 22 Novembre 1939 au 20 Mai 1940)
- Officier de détail : Lt Emile SIRE puis Lt Arthur MUNCH à partir du 25 Février 1940.
- Officier Pionniers : S-Lt Charles MULLER
- Médecin : Médecin-Lt Henri PARLANGE.

- CM n°5 : Lt Jacques DOMPGNAC-LATOUR (chefs de section : Lt Augustin LAURENT - SM -, Jacques REBER - SFV -, S-Lt Marcel BOISSON, Albert ROMBOURG - SM-)
- CM n°6 : Cne Alfred METZGER puis Cne Armand CHEVALIER au 1er Mars 1940 (chefs de section : Lt Jacques HECK - transféré -, Lt Henri DESMANECHE et William VAUTHIER - SM, S-Lt Paul MARTIN - SFV -, S-Lt André FIXARI - SM)
- CEFV n°2 : Lt Jean BERNHARD puis Lt Charles L'HUILIER (chefs de section : Lt Maurice PIERSON - SM - jusqu'à mutation officier Z du bataillon, Arthur TUAILLON, S-Lt Arthur MUNCH - SMo - jusqu'au 25 Février, Henri BALLOT, Emile BERIARD)

- CEC (Compagnie d'Equipage de Casemates) n°7 : Cne Maurice BOURGEOIS (chefs de peloton : Lt Roger LELIEVRE - Cte de NEUHAEUSEL, remplaçant le Lt Jean de PRECIGOUT - muté à l'EM, Georges HAUDENSCHILD - Ctes de ROPPENHEIM, Marc EPIN - Cte de SELTZ) - A noter que ces CEC ont le titre de "CEO" (compagnies d'équipage d'ouvrage) à la mobilisation.

- CHR n°2 : Cne Roger (ou René - selon registres) ROY puis Lt Augustin LAURENT

Poste de secours établi à Beinheim, école des filles.



3e bataillon / 68° RIF - Quartier AUENHEIM



- Commandant : CB Martial CANNET, avec PC à AUENHEIM
- Adjoint/Chef d'EM : Cne Armand CHEVALIER jusqu'au 1er Mars 1940 puis Cne Alfred ROGER puis Cne Marcel VALLAUX le 1er Avril 1940

- Officier de renseignements : Lt Maurice CAGNIART puis S-Lt Joseph FUCHS
- Officier de transmissions : Lt Gabriel DIDIER
- Officier Z : Lt Alfred MANGIN
- Officier de détail : Lt Pierre BELINGARD
- Officier Pionnier : Lt René WIDMER
- Médecin : Médecin-Lt René GROSJEAN.

- CM n°9 : Cne Georges VASSAL (chefs de section : Lt Léon BLUM, Henri MOLKO - SM, André BEYSANG - SFV)
- CM n°10 : Cne Marcel VALLAUX jusqu'au 1 Avril 1940, puis le 24 Avril 1940, Lt François AYME (chefs de section : Lt Robert KLEIN, Lt GAGNIART, muté le 8 Mars 1940 à l'EM de la 20° Région, René HIS - SM)
- CM n°11 : Cne Roger POIRIER (chefs de section : Lt Jean de PRECIGOUT, qui est transféré à l'EM le 1er Mars 1940, Lt André NICOLLE - SFV, Lt Roger LELIEVRE et S-Lt Frédéric FIEDEL - SM)
- CEFV n°3 : Cne (TT au 1/6) Henri ROSBERT (chefs de section : Lt Emile BASCH et Henri MOUTET - S25, Jean WEILL et Auguste HIEBEL - SFV, Charles OLIVIER - S25)

- CEC n°8 : Cne Pierre FABRE jusqu'au 22 Octobre 1939, date de son retour au dépôt 202. Il est remplacé temporairement par le Lt Paul BERTHOL (Chefs de peloton : Lt Marc le DORE, Paul BERTHOL, Roger FOUILLETTE, Joseph HOCHENEDEL, S-Lt ELCHINGER). La CEC couvre les casemates de la LPR, incluant les casemates de Fort-Louis sur le Rhin.

- CHR n°3 : Cne Emile LEOMAND, puis Cne Henri BOUR le 1 Avril 1940 aidé du Lt Emile BASCH qui remplace comme officier CHR le Lt François AYME, promu Cdt de la CM10 le 24 Avril 1940.

Poste de secours établi lisière ouest du bois de Rountzenheim, extrémité ouest du layon qui part du PO du chef de bataillon.

Les trois CHR du régiment sont initialement stationnées au camp d'OBERHOFFEN, puis à partir 12 Mai ont été déplacées dans les bois à l'Est du village.



Histoire


La période suivant la mobilisation est calme. Le pont rail de Roppenheim est fermé le 2 Septembre. Le II/68° occupe le secteur Seltz-Beinheim (Quartier RHIN-MODER) entre la mobilisation puis le 10 Octobre intervertit ses positions avec le III/68° et le 10° BCP sur Sessenheim.

S'en suit une longue période de latence utilisée à améliorer la position, rythmée par les rotations d'envoi en repos des bataillons. A titre d'illustration de ces rotations :

- 5 Novembre 1939 : le III/68° RIF, positionné dans le quartier AUENHEIM part en repos et est remplacé en ligne par le II/68° RIF qui était sur le Quartier des Arrières.

- 11 Novembre 1939 : le III/68° RIF revient en ligne dans le quartier RHIN-MODER et le I/68° part au repos.

- 19 Novembre 1939 :Le II/68° RIF part au repos à Haguenau-Oberhoffen, relevé par le I/68° RIF.

- 27 Novembre 1939 : Le III/68° RIF part au repos et est remplacé par le II/68° RIF.

- 9 Décembre 1939 : le I/68° RIF part au repos. Remplacé à AUENHEIM par le III/68° RIF. Le 19, c'est le II/68° qui part au repos et est remplacé par le I/68° à Sessenheim. Ces rotations incessantes, sans doute génératrices de pertes de continuité et d'appropriation sur les travaux, perturbant les relations avec les CEO, qui elles restent fixes, et posant problème compte tenu de la composition variable des bataillons à 2 ou 3 CM, cessent le 23 Décembre 1939.

- 3 Janvier 1940 : le soldat VALLEE, de la 8° CEC, est blessé par balle dans la cloche GFM de la casemate FORT-LOUIS Est.

Le 17 Janvier 1940 sur ordre du SFH le régiment crée un groupe-franc constitué de 3 groupes de 20 sous-officiers et hommes issus de chacun des bataillons. Ce groupe-franc a pour mission de mener des reconnaissances et se porter sur les points chauds du front.

A partir de Mars 1940, les tirs de harcèlement sur les casemates de berge se multiplient pour devenir quasiment incessants en Mai.

- 10-15 Mai 1940 : mise en alerte du régiment et rappel des permissionnaires, dont le CB CANNET. La position est survolée de nombreuses fois par l'ennemi durant ces quatre jours, avec lâcher de bombes sur le PC de régiment le 13.

- 17-19 Mai 1940 : bombardement des positions et batteries par l'artillerie allemande à partir de la rive opposée du Rhin.

- 22-23 Mai 1940 : destruction commandée de la voie-ferrée entre Roeschwoog et Rountzenheim. Le II/68° RIF s'installe dans le quartier RHIN-MODER.

- 29-30 Mai 1940 : actionnement du DMP 5R6bis le 29 à 14h24 (croisement de VF à Seltz) et 6R6bis le 30 à 12h11 (pont sur la Moder).

- 11 Juin 1940 : la casemate de SELTZ sur le Rhin est attaquée par le Nord au petit matin et prise à partie par l'artillerie ennemie et le feu des blockhaus allemands depuis l'autre rive du Rhin. Attaque sans succès : l'ennemi se retire avec des pertes et la liaison avec la casemate est rétablie par le 23° RIF et le II/68° RIF en position aux avant-postes. Par ailleurs, le village de Seltz est bombardé par l'artillerie.

- 13 Juin 1940 : L'ordre de repli général des troupes de la ligne Maginot se traduit dans le cas du 68° RIF par la création d'un groupement de l'équivalent de deux bataillons sur les trois, qui doit prendre part à la division de marche REGARD. La mission de la division de marche est de se porter vers l'arrière à Chaumont pour y établir un barrage contre l'avance ennemie qui a percé dans l'Aisne et en Champagne entre les 9 et 12 Juin. Les troupes concernées sont :
- EM du régiment, Cie de Cdt et CHR.
- I/68° RIF : EM, CM2, CEFV1, CHR1
- II/68° RIF: EM, CEFV2 (sauf la section de mortiers), CHR2
- III/68° RIF: CM9, 10 et 11, CHR3

- 14 Juin 1940 :
* Sur la LPR : la défense se réorganise suite au départ des bataillons de marche. Les troupes stationnées sur place et le sous-secteur sont placés sous le commandement du CB Martial CANNET. Le Quartier RHIN-MODER - ex II/68° - passe aux ordre du Cne BOURGEOIS de le CEC n°7, avec la CM5 et le groupe-franc régimentaire, seules unités du bataillon restées sur place. La LPR est tenue par les CM1, CM6 et CEFV3.
* Train EM et I/68° RIF (Groupe BLANLOEIL) : Le premier bataillon, sans la CM1 restant sur place mais avec la CM10 du III/68°, embarque avec l'EM du régiment à la gare de Schweighouse à 21h, direction Chaumont.
* Train du II/68° RIF (Groupe CHANZY-CHAMPET) : le bataillon de marche, composé des CM9 et 11 et de la CEFV2, reste stationné à Schweighouse par manque de trains disponibles.
* Trains automobiles : Les trains automobiles et une partie des CHR des deux bataillons retirés partent par route à 14h. Le convoi passe le col de Saverne puis Sarrebourg, Blamont, Epinal.

- 15 Juin 1940 :
* Sur la LPR : conscients du départ des troupes d'intervalle, l'ennemi teste la défense - encore active - à Seltz. La casemate est abordée par le fleuve, mais le groupe assaillant est repoussé par le groupe franc avec quelques pertes et prisonniers.
* Train EM et I/68° RIF (Gr BLANLOEIL) : Le train progresse difficilement à partir d'Arches du fait des embouteillages et bombardements. A Epinal, l'annonce de l'arrivée ennemie à Chaumont entraine un changement de destination : Besançon. Le train atteint finalement Jussey.
* Train II/68° RIF (Gr CHANZY-CHAMPET) : le groupement CHAMPET embarque enfin à 1h du matin et quitte Schweighouse entre 4 et 6h. La rame passant par Saverne puis Mutzig, atteint Provenchères (Est de St Dié) à 21h et stationne là avec un train du 79° RIF.
* Trains automobiles : Le convoi poursuit son chemin, le train auto du I/68° vers Chaumont - passant Darney puis arrive à Bourbonne les Bains à midi -, celui du II/68° (Lt CHAUDEUR) obliquant dans la nuit vers le sud suite aux encombrements à l'approche de Chaumont. L'information de la chute de Chaumont amène le train auto du I/68° à se replier vers Darney

- 16 Juin 1940 :
* Sur la LPR : journée calme mais l'alerte sur un risque concernant les arrières du sous-secteur est lancée à 18h. Pour parer ce risque, le PC du III/68° RIF se déplace dans le village de Rountzenheim.
* Train EM et I/68° RIF (Gr BLANLOEIL) : Le train passe Port-sur-Saone sous le feu de l'ennemi, arrivant à l'ouest de la ville. Il finit par atteindre Vaivre à midi, bloqué là par le train du 23° RIF en train de débarquer à Vesoul au même instant. Sur ordre du Lt-Col, le I/68° RIF débarque et s'efforce de prendre position devant Vesoul, Entre Vaivre et Montoille, à gauche du bataillon de marche du 23° RIF (CB de NEXON - voir page du 23° RIF ). L'ensemble se place sous le commandement du Lt-Col BLANLOEIL. A peine définie, la ligne est au contact avec l'ennemi arrivant du Nord-Ouest à partir de 16h, rendant le débarquement du matériel difficile. L'avance allemande est bloquée cependant jusqu'à la nuit.
* Train II/68° RIF (Gr CHAMPET) : La rame du groupe CHAMPET quitte Provenchères à 10h30 et avance lentement. Il stationne à Raves - 6 km plus loin... - jusque 16h. Elle passe St Dié et atteint Vanémont à 21h, ayant parcouru 25 km dans la journée.
* Trains automobiles : le train auto du I/68° stationne à Darney la Journée. Celui du Lt CHAUDEUR parvient à partiellement échapper à la capture en passant par Besançon in-extremis pour rejoindre Villeneuve sur Lot.

Ailleurs au même moment : la 7° Armee allemande perce la ligne du Rhin dans le SF de COLMAR et se répand dans la plaine d'Alsace. La 1° Armee a traversé la Sarre le 15 Juin et ses divisions se dirigent vers Saverne et vers l'Alsace.

- 17 Juin 1940 :
* Sur la LPR : les magasins de l'intendance sont vidés et distribués aux unités en position. Les casemates de berge subissent toujours des tirs de harcèlement.
* Train EM et I/68° RIF (Gr BLANLOEIL) : L'ennemi profite de la nuit du 16 au 17 pour contourner les défenses par le Sud et pour bousculer le 23° RIF sur la Motte, le sommet dominant Vesoul au Nord. Enveloppé par le Sud, le bataillon doit se replier sur Vesoul, abandonnant Vaivre et Noidans. Encerclé suite au repli du 23° RIF et la prise de Vesoul à 7h, la bataillon combat jusqu'à épuisement de ses moyens et dépose les armes. Le CB CHEVALIER est capturé. Le groupe déplore la perte de 16 hommes dont un officier (S-Lt CREN) et 46 blessés. De son côté, la Cie de commandement du RIF parvient in-extremis à se replier sur Lure avec le Lt-Col BLANLOEIL et des éléments dispersés des CM2 et 10 et de la CEFV1.
L'encerclement évité de peu à malgré tout fait une victime : le drapeau du régiment est brûlé à Vesoul avant le repli.
* Train II/68° RIF (Gr CHAMPET) : le train arrive péniblement devant Lépanges sur Vologne à 21h. Les voies en avant étant coupées par l'ennemi, le CB CHAMPET prend la décision de faire demi-tour, et envoie une liaison à la 5° Armée à Gérardmer (Haut du Tôt) pour s'enquérir des ordres. Le groupement reçoit l'ordre de se mettre à disposition de la 103° DIF (PC Mutzig, qui s'avère en fait déjà replié à Wisembach) à l'Est de St Dié.
* Trains automobiles : le train auto du I/68° décide de partir vers Belfort en passant par Luxeuil et Lure. Arrivé à Lure à midi, il y retrouve par hasard le Lt-Col BLANLOEIL et la Cie de Commandement et assure le ravitaillement du bataillon de marche après un aller-retour à Belfort. Le convoi retourne enfin à Belfort pour y attendre les ordres.

- 18 Juin 1940 :
* Sur la LPR : les éléments demeurés sur place du 70° RIF quittent le sous-secteur au sud du 68° RIF et viennent s'installer en forêt de Haguenau en arrière du 68° RIF pour assurer la défense vers l'Ouest.
* Groupe BLANLOEIL : Les allemands attaquent Lure dés 5h. Contact pris, ceci entraine le repli vers Mélisey, Belonchamp puis Servance dans la journée. Cantonnement à Servance le soir, puis reprise de la marche vers l'Est de nuit.
* Train II/68° RIF (Gr CHAMPET) : le train repasse St Dié. Arrivé à Raves à 16h, le bataillon débarque pour se positionner face à l'Est en bouchon à Raves et Neuvillers, passant finalement aux ordres de la 62° DI qui est à St Dié. Le dispositif est établi à 19h, en soutien des troupes tenant les cols de Saales et d'Urbeis, les crêtes (XXI/23° RIF), et le col de Ste Marie aux Mines (330° RI).
* Trains automobiles : le train auto du I/68° assiste à l'arrivée des allemands à Belfort par le Sud-Ouest. Capturé là, ses éléments seront transférés sur Mulhouse le 21 au soir, puis envoyés en captivité.

- 19 Juin 1940 :
* Sur la LPR : la percée dans les Vosges permet à l'ennemi de se rapprocher rapidement de Haguenau en fin de journée. Un groupe parti au ravitaillement vers Mertzwiller est capturé. Toujours des échanges de tir sur le Rhin.
* Groupe BLANLOEIL : Arrivée au col de Croix et Chateau-Lambert au point du jour. Le vieux fort et le col sont laissés à la défense du groupe du 23° RIF, l'EM du 68° descend vers le Thillot et s'installe dans une ferme à mi-chemin. L'ennemi arrive du village et du Ballon de Servance et l'attaque débute dans la soirée. A 19h, les défenses du col sont neutralisées, entrainant la dispersion des derniers éléments du 68° RIF qui entament un repli vers Gérardmer. La compagnie de commandement est capturée sous le col (Cne LAMOUREUX) et le Lt-Col BLANLOEIL est encerclé dans son PC sur la route du Thillot dans la nuit. Le groupement a cessé d'exister en tant qu'unité homogène. De nombreux hommes plus ou moins isolés seront capturés par les allemands entre le 20 et le 25 Juin, mais certains parviennent à rejoindre la zone libre par leurs propres moyens.
* Groupe CHAMPET : Le II/68° RIF passe aux ordres de la 54° DI, basée à Plainfaing, et doit changer de position en glissant vers l'Est. La situation étant calme, l'ajustement du dispositif demandé au CB CHANZY se déroule sans anicroche : la CEFV2 se place à Verpelière avec un goupe au Chipal vers le Sud, la CM9 à Ban-de-Laveline, et la CM11 à Croix-aux-Mines et le Chipal (avec 2 SM et une S25mm - S-Lt BERIARD). Le mouvement est achevé à 18h.

- 20 Juin 1940 :
* Sur la LPR : A gauche du sous-secteur, celui du 23° RIF est attaqué de front à Aschbach et Oberroedern, sans succès. L'ennemi traverse Haguenau venant de l'Est et remonte au Nord de Strasbourg. Un bataillon du 70° RIF remonté du sud, une compagnie du 81° BCP, et des éléments du 68° et 23° RIF (Groupement du CB GERBET) se positionnent vers l'arrière sur une ligne Soufflenheim-Niederbetschdorf au travers de la forêt de Haguenau, en liaison avec le 68° RIF à Schirrhoffen.
* Groupe CHAMPET : Au sud du dispositif, le col du Bonhomme est pris par l'ennemi, entrainant le reflux du 242° RI et le déplacement du PC de la 54° DI à Corcieux. L'ennemi s'infiltre au nord du col de Ste Marie aux Mines et descend vers Raves par la crête au Nord de Wisembach.

- 21 Juin 1940 :
* Sur la LPR : Retournement vers l'Ouest d'une partie du dispositif du 68° RIF sur la LPR car l'ennemi se fait plus menaçant de ce côté.
* Groupe CHAMPET : Le bataillon perd le contact avec le PC de la 54° DI qui s'est replié à nouveau vers l'Ouest. L'ennemi arrive à Fraize au Sud du Chipal et passe les cols de Saales et Urbeis. Les combats se développent sur l'extrémité sud de la position, au Chipal à partir de 13h30. Le PA local est quasiment encerclé mais résiste tout l'après-midi, au prix d'un tué et trois blessés, obligeant l'adversaire à se retirer à la nuit tombante. En avant de la position, le col de Ste Marie tient toujours, mais la nasse se referme lentement par le Nord et le Sud. St Dié, en arrière du II/68° RIF, tombe dans la nuit du 21 au 22.

- 22 Juin 1940 :
* Sur la LPR : l'ennemi est à Schirrhoffen, juste en arrière de la LPR, et y fait des prisonnier. Côté Nord, Seltz est toujours sous pression.
* Groupe CHAMPET : Le Col de Ste Marie tombe à 7h. Les débris du 330° RI se replient sur Germaingoutte, suivis par des blindés ennemis, qui sont bloqués par les 25mm du 68°. Encerclés et à cours de moyens, les commandants des 330° RI et II/68° RIF décident à 14h de rendre les armes. Les restes du groupement sont rassemblés à 17h à Ban et Ste-Croix-aux-Mines et partent en captivité.

- 23 Juin 1940 :En fin de journée les allemands font une tentative de demande de reddition aux casemates de Fort Louis. La tentative avorte, mais le commandement du SFH reconfirme l'absolue nécessité de tenir et de ne pas discuter avec l'ennemi.

- 24 Juin 1940 : Tentative allemande importante vers Dengolsheim, repoussée. Les postes avancés du front sud-ouest se replient sur Stattmatten et Sessenheim alors qu'au Nord de là, une incursion vers Soufflenheim est repoussée aussi.

- 25-30 Juin 1940 : le cessez-le-feu intervient à partir de 1h30. Quelques coups de feux sont cependant tirés sur des ennemis "prompts à la fraternisation" avec les éléments aux avant-postes à Seltz. Entre le 26 et le 30 Juin, les positions sont figées en attente des ordres concernant les troupes encerclées. Une tentative de traversée allemande du Rhin le 26 devant Fort-Louis, pour prendre possession des casemates, est fermement repoussée. Ce même jour, l'ordre est donné de désamorcer et neutraliser toutes les mines et pièges anti-personnel. Le 28 et 29 sont consacrés aux inventaires et remises en état de cantonnement et au regroupement des vivres et réserves à Rountzenheim.

- 1er Juillet 1940 : Les éléments du 68° RIF sont regroupés.

- 2 Juillet 1940 : dépôt des armes et départ en captivité vers Haguenau des troupes prises sur la LPR.






Rédaction initiale

Jean-Michel Jolas - 10/11/2017




Sources :

- voir bibliographie
- SHD - carton 34 N 87, en particulier JMO des III/68° RIF, rapports d'officiers, ...




Secteur(s) concerné(s) :SFH




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