Ligne Maginot - MONTE GROSSO (MG) - E02 (Ouvrage d'artillerie)



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MONTE GROSSO (MG) - E02

( Ouvrage d'artillerie )


L'ouvrage est ouvert au public









Secteur Fortifié
SFAM - SF Alpes-Maritimes

Sous Secteur
Sospel

Quartier
Brouis

Maître d'ouvrage
MIL - CORF

Constructeur
Entreprises civiles

Année
1935

Commune
SOSPEL (06380)

Lieu-dit / Parcelle
Mont Gros (monte Grosso)

Coordonnées
43.915235 - 7.463337

Validité information
Verifié

Niveau de réalisation en 1940
Construit

Etat actuel
Incomplet





Plan sommaire








Notes et informations



ARMEMENT, Artillerie

Bloc 6 : tourelle de 135 n° 110
Construite par Fives-Lille. Montage en 1933-34.
Révision effectuée en 1953-54 par Batignolles-Chatillon avec deuxième réception effectuée les 23 et 24 juin 1954.
Source(s) :
Carnets de tourelle - SHD - 3V113



ARMEMENT, Spécificités

le Monte Grosso est le seul ouvrage maginot du Sud Est à être doté d'une tourelle de 135 mm.


CONSTRUCTION, Cartouche ou information constructeur

Le gros oeuvre de l'ouvrage a été construit par la Sté BORIE


CONSTRUCTION, Cout

Le coût de construction de l'ouvrage à fin 1936 s'établit à 40,41 millions de Fr de l'époque (32,9 M€ de nos jours).

Cette dépense se répartit comme suit :
- achat terrain : 0,38 MFr
- Gros-oeuvre : 22,97 MFr, dont 4,57 rien que pour la route d'accès
- aménagements et réseaux intérieurs : 1,56 MFr
- Centrale électrogène : 1,40 MFr
- Cuirassements, monte-charges, portes... : 9,28 MFr, le gros étant le fait des deux tourelles.
- Armements et optiques : 2,16 MFr
- Transmissions : 0,22 MFr
- Munitions : 2,44 MFr

Ces dépenses n'incluent pas celles postérieures à fin 1936 et jusqu'en 1940 : fin des travaux, améliorations diverses, etc... MONTE GROSSO étant le gros ouvrage d'origine le plus tardivement achevé, cette précaution oratoire est d'autant plus pertinente, car à fin 1936 certes le gros-oeuvre et la poste des cuirassements était achevée, et l'équipement bien avancé, il restait encore du travail.

Ce sera au final l'ouvrage le plus couteux de la ligne Maginot des Alpes. Il faut néanmoins relativiser cela car on est loin du prix dépensé pour construire les ensembles du HOCHWALD ou du HACKENBERG dans le nord-est, qui couteront individuellement bien 4 fois plus que le MONTE-GROSSO...
Source(s) :
SHD - 4V1514 - chiffres compilés par JM Jolas



CONSTRUCTION, Description

L'ouvrage du Monte Grosso est un ouvrage d'artillerie CORF comptant 6 blocs et une entrée mixte.

Bloc 1 : Entrée Mixte
- 2 créneaux pour fusil mitrailleur 24-29
- 1 cloche GFM (fusil mitrailleur 24-29 et mortier de 50)
- 1 cloche LG (Lance grenades, jamais dotée de son armement)

Bloc 3 :
- 2 créneaux pour canon obusier de 75 mle 29 orientés Nord
- 1 créneau pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31, orienté Sud en protection de la route d'accès. Ce créneau faisait partie de ceux à équiper en 1e urgence avec une arme mixte selon le programme Alpes de 1935. Cela ne sera pas réalisé.
- 2 créneaux pour fusil mitrailleur 24-29
- 1 créneau d'observation / FM (ind. O 56)
- 1 cloche GFM (fusil mitrailleur 24-29 et mortier de 50)
- 3 goulottes lance-grenades
Le bloc est équipé d'une issue de secours dans le fossé diamant du 75/29 avant.


Bloc 4 :
- 4 créneaux pour mortiers de 81 mm Mle 1932
- 1 créneau pour FM de défense des abords
- 1 cloche GFM (fusil mitrailleur 24-29 et mortier de 50)
- 3 goulottes lance-greandes
Ce bloc comporte en outre, en face arrière, les évacuations de gaz (bloc cheminée) et une issue de secours. Le magasin M2 de ce bloc a la particularité d'être situé dans un étage intermédiaire situé au-dessus de la galerie principale du fait de l'écart d'altitude entre le casernement et le bloc (54 mètres).
L'issue de secours était protégée par un créneau FM de défense intérieure.

Bloc 5 :
- 1 tourelle de 75 mle 33
- 1 cloche GFM (fusil mitrailleur 24-29 et mortier de 50), encastrée en contrebas de la dalle de bloc.
Du fait de l'important dénivelé entre le galerie basse et le magasin M3 du bloc (48,1 m), Le magasin M2 de ce bloc a la particularité d'être situé dans un étage intermédiaire situé à 24,4 m au-dessus de la galerie principale pour minimiser le temps de cycle du monte-charges.
Au pied du bloc 5, un blockhaus de défense intérieur interdit l'accès au casernement en provenance des blocs avants.

Bloc 6:
- 1 tourelle de 135
- 1 cloche Lance grenades (jamais dotée de son armement)
Le M3 (étage intermédiaire du bloc) est à 24,7 m au-dessus de la galerie basse.

Bloc 7:
- 1 créneau pour jumelage de mitrailleuses Reible MAC 31
- 1 cloche GFM (fusil mitrailleur 24-29 et mortier de 50)
- 1 cloche pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31
- 1 cloche observatoire d'artillerie VDP (Vision Directe et Périscopique)
- 1 goulotte lance-grenades

Bloc 8
- 1 créneau pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31
- 1 cloche GFM (fusil mitrailleur 24-29 et mortier de 50)
- 1 cloche observatoire d'artillerie VDP (Vision Directe et Périscopique)
- 1 goulotte lance-grenades

En second cycle l'ouvrage aurait du être doté d'un bloc d'artillerie supplémentaire flanquant vers le Sud :

Bloc 2 (initialement nommé Bloc B dans les projets) :
- 1 cloche GFM
- 2 mortiers de 75 mm mle 31
les plans initiaux prévoyaient dans ce bloc aussi 2 mortiers de 81 mm mle 1932 en sous-sol. Probable que ces deux mortiers aient été reportés dans le bloc 4 dans les projets ultérieurs, comme cela l'avait été envisagé un temps à Castillon.

Ce bloc 2 d'origine comportait aussi une issue de secours (maintenant au bloc 4) qui était constituée d'une galerie en pente aboutissant directement à la route stratégique, à l'origine galerie de construction et de service du bloc.


CONSTRUCTION, Mission, ou Fonction de l'objet

l'ouvrage assurait une triple mission :

- flanquement nord d'artillerie de la ligne principale de résistance (LPR), qui à l'époque de la construction passait par Gonella-Arboin et l'Authion (2 x 75/29 et 2 x Mo81)
- flanquement sud de la conque de Sospel et couverture des ouvrages de la LPR : Agaisen, St Roch, Barbonnet, jusqu'à Castillon (2 x 75/31 - ajournés, mission réattribuée à la T75 - et 2 x Mo81)
- Interdiction frontale de bombardement du fond de vallée de la Roya, de protection du col de Brouis et contrebatterie des ouvrages italiens (T75 et T135)
Source(s) :
SHD - Série 4V - cartons du Monte Grosso



DENOMINATION, Indicatifs et n° d'abonné

Les indicatifs des blocs dotés de cloches ou créneaux utilisées comme observatoires pour l'artillerie étaient :

- Bloc 3 : O 56
- Bloc 7 : O 56 ou O 58?
- Bloc 8 : O 57

Les observatoires suivants étaient tactiquement rattachés au MONTE GROSSO:
- O 59 : Colle Longue
- O 60 : Croix Albarea
- O 61 : Arboin Nord
- O 62 : Arboin Sud
- O 63 : Gd Ventabren
- O 64 : Plan Caval
- O 65 : Ortighéa

Le numéro d'abonné de l'ouvrage du Monte Grosso au réseau téléphonique de la fortification Maginot était E255


EFFECTIF, Commandement et/ou unité

L'équipage de l'ouvrage est composé de 18 officiers (4 Inf, 11 Art, 3 Génie), de 59 sous-officiers (21 Inf, 28 Art, 10 Génie) et 342 hommes (88 Inf, 187 Art, 67 Génie) principalement issus du 85° BAF (40° DBAF) pour l'infanterie et du 158° RAP pour l'artillerie.. D'autres sources mentionnent : 10 officiers et 363 hommes.

Cdt l'ouvrage : Cne puis CB CUCCHIETTI Victor (158° RAP)
Cdt adjoint : Cne Cadte (18 mai 40)
Major d'ouvrage : SLt Pouyet
Cdt l'infanterie : Lt puis Cne Nortier
Cdt l'artillerie : Cne Bartoli
Cdt le SRA Lt Bisch jusqu'au 9 12 1939 puis SLt Pouyet

Bloc 1 : ?
Bloc 3 : Lt Schwenninger
Bloc 4 : Lt Martin
Bloc 5 : SLt Adoult
Bloc 6 : SLtPouyet puis Lt Beallet à partir du 20 oct 1939
Bloc 7 : ?
Bloc 8 : ?


EQUIPEMENT, Electrique

L'usine électrique de l'ouvrage est équipée de quatre groupes électrogènes SMIM type 6 SR 19 de 150 chevaux chacun à 600 tr/mn couplés à des alternateurs SW SAT-79 de 90 kW (n° 8152, 8157, 8143 et 9156).

Un groupe électrogène auxilliaire à moteur CLM 1 PJ 65 assure l'éclairage minimal de l'usine et entraine un compresseur destiné à assurer le gonflage des bouteilles d'air comprimé nécessaire au lancement de groupe électrogènes SMIM.
Ce moteur a été remplacé après guerre par un CLM 108 fournissant 25 CV à 750 tr/mn couplé à un alternateur AO de 14,3 KW entrainant un compresseur électrique Bavox.

L'usine dispose de 4 réservoirs de 27.500 litres de gasoil, et 2 réservoirs d'huile de graissage de 4000 litres. Les réservoirs principaux de gasoil sont alimentés par camion et vidange de ceux-ci par un circuit spécial avec pompe dans l'entrée.
Chaque groupe a sa propre nourrice journalière de 480 litres.

Le refroidissement des moteurs utilise 3 réservoirs de 54.000 litres. La température de l'eau est contrôlée par un aérorefroidisseur F. Fouché MD-35 B (n° 37.445) avec moteur de 15 CV dans l'entrée. On trouve par ailleurs deux groupes convertisseurs tourelles.

Les gros postes consommateurs "Force" sont :
- les monte-charges à 2 vitesses de 2,5 tonnes Roux-Combaluzier du Bloc 3 (n° 265), bloc 5 (n° 262) et bloc 6 (n° 263) avec chacun un moteur AlsThom NP 589 de 17,5 et 4 CV (selon vitesse)
- le monte-charge à 2 vitesses de 1 tonne Simplex du Bloc 4 (n° 1060) de 54,4 mètres de dénivellé desservant 3 paliers, équipé d'un moteur AO type H-1 de 10 et 3,3 CV selon vitesse.
- l'ensemble de la ventilation, totalisant environ 60 CV.
Source(s) :
Carnet d'ouvrage du Monte Grosso - SHD
SFAM - Situation des installations - SHD


Les moteurs d'origine de l'usine électrique portaient les numéros de série suivant :
1 - 628
2 - 627
3 - 635
4 - 626
Source(s) :
Liste des moteurs mai 1940 - Association Edelweiss



EQUIPEMENT, Hydraulique

L'ouvrage est alimenté en eau par gravité à partir d'une source captée dans le vallon de Brouis sous le Mangiabo. La canalisation est constituée d'un tuyau de 6 cm intérieur qui dessert les citernes de réserve en face du casernement intérieur de l'ouvrage.

Une alimentation en eau de secours est prévue par camions, avec poste de déchargement dans l'entrée.

La distribution de l'eau dans l'ouvrage (blocs) est assurée par le biais de deux motopompes.

Les réserves d'eau potable et de refroidissement d'armes représentent 3 citernes de réserve de 33 m3 chaque et deux citernes de service normal de 25 m3 chaque. Ces groupes desservent chacun une citerne de contrôle de 6600 l et 3300 l respectivement.

Ce système dessert un ensemble de citernes dans l'ouvrage dont les plus importantes sont :
- Cuisine : 3.300 litres
- Bloc 3 : 7.500 litres
- Bloc 5 : 6.000 litres
- Bloc 6 : 6.400 litres.
Source(s) :
SHD - série 4V - Carnet d'ouvrage du Monte-Grosso



EQUIPEMENT, Mobilier et second œuvre

Le casernement dispose de 10 lits d'officiers, 24 lits de sous-officiers et 210 lits d'hommes.

Les blocs 1 et 3 ont 7 couchettes, le bloc 4 n'en a pas (juste au dessus du casernement.

Par contre les blocs 5 et 6 peuvent coucher 10 hommes et un sous-officier chaque, permettant une mise en service rapide en cas d'attaque. Les blocs 7 et 8 ont respectivement 10 et 5 couchettes.

Le total représente donc un capacité de 296 lits.

La cuisine était initialement équipée d'une cuisinière à charbon uniquement, convertie ultérieurement avant guerre en cuisinière mixte charbon/mazout.
Source(s) :
Carnet d'ouvrage du Monte Grosso - SHD



EQUIPEMENT, Transmissions

L'ouvrage était équipé d'un Poste ER 50 W,d'un poste ER 250 W et d'un Récepteur Avion. Ces équipements ont été mis en place en 1936

L'ouvrage du Monte Grosso était relié au réseau téléphonique par :
- Deux câbles à 14 paires depuis la chambre de coupure Baisse de Levens
- Un câble à trois paires jusqu'au BRAS (Boitier de Raccordement Aéro Souterrain) reliant par ligne aérienne l'observatoire de Colla Longua

L'ouvrage di Monte Grosso était en liaison par radio avec :
- Le PC du Col de Braus
- L'ouvrage du Barbonnet
- L'ouvrage de l'Agaisen


EQUIPEMENT, Ventilation

Chose tout à fait inhabituelle pour un ouvrage d'altitude sur un sommet, il a été équipé d'une ventilation "air gazé". La salle de neutralisation principale comporte deux batteries de 10 filtres type SP 36.

Le tirage principal "air gazé' est réalisé par deux motoventilateurs SW de 16 CV (un sur chaque batterie de filtres).

Les blocs 3, 5, 6, 7 et 8 ont leur propre installation "air gazé". Le bloc 4 bénéficie de l'installation "air gazé" principale avec le casernement.

Le chauffage de l'ouvrage est assuré par un réchauffage par batterie chauffante de l'air pulsé dans l'ouvrage (échangeur sur l'eau de refroidissement des moteurs situé dans la salle de neutralisation), et par utilisation directe de l'eau de refroidissement des moteurs dans des radiateurs fonte par piquage sur ce même circuit de refroidissement.
Source(s) :
SHD - Carnet d'ouvrage du Monte Grosso



GENERALITES, Spécificités

La localisation particulière du bloc 4, à la verticale de l'usine et du casernement, à permis d'y intégrer l'évacuation des gaz viciés de l'usine et de la cuisine, permettant l'économie d'un bloc cheminée spécifique. De même, ce bloc 4 n'a pas besoin de circuit "air gazé" spécifique, car il peut utiliser la capacité "air gazé" du casernement et de l'usine par simple aspiration dans la galerie. Le circuit "air gazé" du casernement est dimensionné en conséquence.

Les blocs 4 et 5 ont la particularité d'avoir leur magasin M2 situé à un palier intermédiaire entre les galeries de l'ouvrage et ces blocs. Ceci provient du fort dénivelé vertical (resp 57 m et 51 m) pour atteindre ces blocs : un M2 à hauteur intermédiaire permettait des temps de cycle de montée de munitions raccourcis.

L'accès au bloc 8 demande de parcourir une galerie de 850 mètres puis de monter un grand nombre de marches. Ce bloc comporte 5 étages dont deux sont accessibles par échelle.

Le restant de la cloche GFM détruite se trouve en contrebas du bloc. Par la suite, le génie l'a reconstruite en béton.


ETAT ACTUEL , Etat - utilisation actuelle

Après être resté dans un état remarquable jusque dans les années 1990, l'ouvrage du Monte Grosso a, à l'instar de nombre d'ouvrages de la ligne Maginot, subi les assauts des vandales et pilleurs de toute nature.

2014 - L'ouvrage était dans un état lamentable, ayant en outre subi des incendies intérieurs. Il a par ailleurs servi de source de matériels pour les associations gérant les ouvrages visitables de la région. Il est propriété de la commune de Sospel.

2015 mars - L'ouvrage a été repris par une association


HISTORIQUE, Chronologie

L'ouvrage entre en action le 15 juin 1940. Le 20 juin, sa tourelle de 75 reçoit un tir italien de 149mm (canon Skoda) mais reste opérationnelle.

- Libération: la tourelle de 75 est remise en état par les troupes françaises de libération, et prend part en Octobre 1944 aux combats de l'Authion avec sa jumelle de l'AGAISEN.

- Après-guerre: L'ouvrage sera encore plus ou moins entretenu jusqu'à la fin des années 80, période à laquelle il est abandonné, puis rapidement pillé.

La destruction de la cloche GFM du Bloc 8 est sujette à débat:
- une source précise que ce sont les américains, selon les dire d'un membre du Génie, qui trouvant trop long d'y accéder par 850 mètres de galerie et je ne sais plus combien de marches, ont fait sauter la cloche afin d'accéder directement au bloc 8 par l'extérieur.
- une autre thèse semble attribuer la paternité de cette destruction aux allemands lors de l'évacuation.

Sources additionnelles requises.

- le 15 juin 1940 à 9 heures, il effectue ses premiers tirs sur un groupes de mortiers italiens dont la destruction est enregistrée."

- le 22 juin 1940, il détruit totalement une batterie hippomobile italienne."
Source(s) :
La ligne maginot - Ce qu'elle était, ce qu'il en reste - J-Y MARY



HISTORIQUE, Construction

L'avant projet (plan d'implantation) de l'ouvrage est présenté le 29 Aout 1931. Son organisation générale est dés cette époque pratiquement conforme dans l'esprit à ce qui existe de nos jours :
- un groupement Est formé de deux blocs d'infanterie/observation (blocs G et H - pour mémoire, la numérotation ultérieure reprendra les lettres dans l'ordre numérique : bloc G = B7)
- un groupement Ouest - 4 blocs) reprenant les missions de flanquement (Entrée, blocs B, C, F)
- Un groupement centre de bombardement frontal par tourelles (blocs D et E)
Un petit bloc I était inclus, constitué d'une simple cloche GFM à mi-chemin entre le bloc H et le bloc C et permettant d'assurer la protection rapprochée du versant nord du Monte-Grosso.

Le tout pour un montant de 29,2 MF à comparer avec un budget alloué de pile 20 MF. On est évidemment largement hors de clous, donc dés cette phase de conception de premières économies sont proposées par la DTF de Nice :
- ajournement partiel de la réalisation de réseau bas de l'ouvrage.
- ajournement du bloc C (flanquement nord) dans la mesure où la tourelle de 75 peut reprendre ce rôle en partie.
- diminution de la taille du casernement en conséquence
L'économie proposée se monte à 3,8 MF, très insuffisante pour couvrir le dépassement.

En Novembre 1931, le Gal BELHAGUE (CORF) demande donc à la DTF de Nice de revoir sa copie et propose plusieurs pistes d'améliorations :
- diminuer le nombre total de blocs en en regroupant certains (blocs B et C par exemple), Ceci ayant pour conséquence le rajout d'un petit bloc observatoire/GFM sur l'arête sud-ouest du massif pour permettre une bonne observation vers le sud pour guider l'action de la moitié sud du bloc d'artillerie double à créer.
- suppression du bloc F en déplaçant les deux mortiers Nord en sous-sol du bloc C et les deux mortiers Sud dans une extension de l'entrée.
- installation du bloc E (T135) à la place du bloc F en arrière du sommet de l'Albarea
- diminution de la largeur des galeries souterraines par rapprochement de blocs tourelles de l'entrée. En effet, le schéma proposé initialement comportait une galerie principale de 2 m de large jusqu'au bloc d'artillerie le plus éloigné - T135 - les blocs avant étant eux desservis par une galerie de 1,2 m de large...

L'étude de ces propositions est lancée côté Nice, qui arrive rapidement à la conclusion que la suppression du bloc F doit être écartée au motif que les 81mm nord ont un champ d'action différent de celui de obusiers de 75/29, et que la position de l'entrée est incompatible avec l'ajout d'une chambre de tir pour mortiers sud.

Le projet de plan d'implantation de l'ouvrage est néanmoins approuvé par les autorités du Génie en Février 1932 (DM 455 2/4-S), sous réserves de prendre en compte les commentaires de la CORF et de combler le surcout.

Le marché de construction de l'ouvrage est passé à l'entreprise BORIE le 28 Septembre 1931 pour 14,7 MF (gros œuvre), donc bien avant que le plan de masse général de l'ouvrage soit finalisé définitivement. Ce marché couvre par ailleurs la construction dans la même tranche de l' "ouvrage intermédiaire" du COL de BROUIS (4 MF) et de la casemate CORF du VALLON de NIEJA (1,1 MF) qui sera finalement ajournée.

Le projet technique des organisations souterraines de l'ouvrage (galeries, casernement, usine électrique ...) est émis le 4 Aout 1932, à temps pour le début des travaux de l'ouvrage. CE projet technique entérine à ce stade la suppression pure et simple du bloc I (GFM intermédiaire entre les bloc C et H). La construction de l'ouvrage proprement dit ne commence en effet qu'en fin 1932 car il faut d'abord réaliser la route permettant d'atteindre le sommet du Monte Grosso. Celle-ci, dont le marché est attribué le 24 Février 1932 à l'entreprise ROMENS de Toul pour 5,2 MF, ne sera construite qu'entre l'été 1932 et le printemps 1933.

Le 30 Décembre 1932, la DTF Nice diffuse le projet technique des blocs F, G et H. A cette occasion, elle informe la Direction du Génie que le devis global de l'ouvrage se monte maintenant à 31,8 millions de F, en dépassement de 2,6 MF par rapport aux prévisions précédentes et de 11,8 MF par rapport au budget de départ... Le chantier est donc à peine engagé qu'on est contraint de réexaminer urgemment les économies possibles du fait de ce dépassement. La commission recommande donc le 12 Janvier 1933 d'ajourner provisoirement la construction du Bloc B (flanquement d'artillerie Sud) plutôt que la bloc C comme initialement envisagé, au motif que la tourelle de 75mm de l'ouvrage peut prendre à son compte une partie de ses missions. Les travaux de percement du puits de bloc et de la galerie de liaison - qui sert de galerie d'attaque horizontale à partir de la route - sont déjà en cours, ce qui suscite une réaction embarrassée de la Chefferie de Travaux de Nice. Celle-ci milite qu'à minima la galerie soit achevée pour permettre l'évacuation des déblais de construction de l'ouvrage et pour qu'elle puisse à terme servir d'issue de secours.

BELHAGUE, sans répondre à la demande de la CG de Nice, reconfirme en Mars 1933 l'ajournement du bloc B (75/31 de flanquement sud) en même temps que d'autres organisations (téléférique du Farguet, ouvrage du VALLON de GORBIO…). La direction du Génie approuve ce report le 4 Avril 1933, mais souhaite cependant recueillir l'avis de l'Etat-Major pour officialiser la décision. L'EMA approuve compte tenu du déficit budgétaire, et donc le report est acté le 26 Avril 1933.

La question revient sur la table un an plus tard… Alerté par le Gal MITTELHAUSSER (Commandant désigné de l'Armée des Alpes) qui récuse cette décision d'ajournement, le Gal WEYGAND (alors vice-président du Conseil supérieur de la Guerre et Inspecteur Général de l'Armée) fait une reconnaissance personnelle de cette question sur le terrain avec MITTELHAUSSER. Convaincu par les arguments de son hôte, qui met en avant l'affaiblissement inacceptable du plan de feu de la trouée de Sospel, WEYGAND écrit le 2 Octobre 1934 à l'EMA - avec la direction du Génie en copie - pour que cette décision soit annulée. Le Gal GAMELIN (EMA) demande donc à la CORF de relancer ces travaux du bloc B.

La réponse du Gal BELHAGUE tombe quelques jours plus tard… Sa réponse à WEYGAND est claire : la pléthore de pièces de flanquement et de tourelles dans la trouée de Sospel autorise selon lui l'ajournement de ce bloc de flanquement. Celle qu'il fait en parallèle à la Direction du Génie est un grand classique du genre : si le Gal WEYGAND persiste à demander la construction du bloc B de l'ouvrage, le Ministère est prié de confirmer à la CORF quel report équivalent ailleurs serait à prévoir... sachant que le reste du budget est déjà engagé et donc intouchable sous peine de poursuites de la part des entrepreneurs… Cet échange clos le sujet : le bloc B ne sera jamais construit.

La tourelle de CO de 75mm Mle 1933 (n°218 - construite par la Cie Générale de Construction de Locomotives Batignolles-Chatillon, marché du 9 septembre 1931), est réceptionnée le 18 Décembre 1935 après fin de montage. La tourelle de LB de 135mm (n°110 - construite par Fives-Lille, marché du 1e Février 1932) est réceptionnée formellement à son tour le lendemain. Les essais ne manifestent aucune malfaçon.

L'ouvrage, considéré achevé pour l'essentiel, est classé par décret dans la 1ère série des places de guerre le 3 Février 1937. Les servitudes sont appliquées à partir du 19 Mars suivant. Par contre, par raison d'économie le terrain militaire n'a pas été borné.

La construction du B2 (ex-bloc B) qui avait été ajourné est remise au gout du jour dans le programme d'avenir de défense des Alpes du Gal MITTELHAUSSER en 1938 et sera reprise en 1939 dans le programme BESSON, son successeur. Cette évolution n'étant pas dans le haut de la pile de priorités, elle ne sera pas mise en œuvre.

Le 1er Juillet 1939 le cumul des dépenses se chiffre - pour les services locaux uniquement - à 29.854.400 Fr. A cela il reste 9.760.000 Fr à décaisser, correspondant aux travaux d'achèvement (MONTE GROSSO est le gros ouvrage le moins avancé de vague initiale), principalement liés à des finitions intérieures, et les aménagements et réseaux des dessus.

Rédaction initiale : Jean-Michel Jolas - © wikimaginot.eu - Juin 2020
Mise à jour : Jean-Michel Jolas - © wikimaginot.eu - Mars 2023
Source(s) :
SHD - 6V11100, 7N3830, Archives CORF Sud-Est (série 4V)


en 1933, l'ouvrage est estimé à 38 millions.
Source(s) :
La muraille de France ou la Ligne Maginot (104 bas page)
Truttmann Philippe
Kloppe 1988



SOURCES, Bibliographie ou documents de réference

L'équipage de l'ouvrage du Monte Grosso a publié un journal paraissant bimensuellement intitulé 'Altitude 1263'. Quelques uns des exemplaires de ce journal sont disponibles en ligne sur le site.


Contact et infos touristiques :


Organisation ou association en charge de ce site


Préservation et valorisation de l'ouvrage de Monte Grosso.

Informations pour la visite

2018 : L'ouvrage est visitable sur rendez-vous uniquement

Pour tout renseignement ou visite de l'ouvrage, contactez Mr MELIS au 06.26.69.11.88

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Informations touristiques mises à jour le 14/03/2023






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