Ligne Maginot - SAINT ROCH (SHR) (Ouvrage d'artillerie)



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SAINT ROCH (SHR)

( Ouvrage d'artillerie )


L'ouvrage est ouvert au public









Secteur Fortifié
SFAM - SF Alpes-Maritimes

Sous Secteur
Sospel

Quartier

Maître d'ouvrage
MIL - CORF

Constructeur
Entreprises civiles

Année
1934

Commune
SOSPEL (06380)

Lieu-dit / Parcelle

Coordonnées
43.873706 - 7.441778

Validité information
Verifié

Niveau de réalisation en 1940
Construit

Etat actuel
Incomplet





Notes et informations



ARMEMENT, Spécificités

Le canon de 75 mle 29 de l'ouvrage a pour mission unique celle de couvrir le débouché du tunnel ferroviaire de Grazian situé à 6 km et ses angles de tir ont volontairement été limités.
Cela explique la structure particulière de son créneau réduit à un caisson de petite dimensions qui est une particularité unique sur la ligne Maginot.

Ce canon serait un prototype unique fourni par l'une des sociétés ayant concouru pour la fourniture des pièces de 75 mle 29 et à qui le marché n'a pas été attribué.


CONSTRUCTION, Cartouche ou information constructeur

L'entreprise Roussel de Nancy a participé à la construction de l'ouvrage


CONSTRUCTION, Cout

Le coût de construction de l'ouvrage à fin 1936 est de 12,67 millions de Fr de l'époque (10,3 M€ de nos jours).

Cette dépense se répartit comme suit :
- achat terrain : 0,17 MFr
- Gros oeuvre : 7,59 MFr
- aménagements intérieurs et réseaux : 0,84 MFr
- Centrale électrogène : 0,55 MFr
- Cuirassements, monte-charges, portes... : 1,30 MFr
- Armements et optiques : 1,08 MFr
- Transmissions : 0,09 MFr
- Munitions : 1,05 MFr

Ces dépenses n'incluent pas celles postérieures à fin 1936 et jusqu'en 1940 : améliorations diverses, réseau barbelé...
Source(s) :
SHD - 4V1514 - chiffres compilés par JM Jolas



CONSTRUCTION, Description

L'ouvrage de Saint Roch est un ouvrage d'artillerie CORF à 4 blocs

Bloc 1, entrée mixte :
- 2 créneaux pour Fusil Mitrailleur 24/29
- 1 cloche GFM type A (FM 24/29, Mortier de 50 mle 34)
- 1 goulotte lance-grenades.

Ce bloc dispose de deux entrées, une pour les hommes à droite, et une pour le matériel et les munitions à gauche, équipée d'un pont levis. Notons que l'intérieur de chaque entrée est aussi défendu par un créneau FM

Le bloc est construit en protection 3, conformément aux standards CORF.

Bloc 2
- 1 cloche GFM type A (FM 24/29, Mortier de 50 mle 34)

Ce bloc est rejoint par un puits avec échelle scellée de 10 mètres de haut.

Bloc 3 : Observatoire
- 1 cloche Lance Grenade (non équipée)
- 1 cloche observatoire d'artillerie VDP

La cloche LG non équipée créait un vide certain dans la protection des dessus de l'ouvrage. Ceci a conduit à la construction du blockhaus O20-Campaost pour remédier ce vide.
Ce bloc 3 est situé à 31 mètres au dessus de la galerie et est rejoint par un escalier de 168 marches.

Bloc 4 :
- 1 créneau pour obusier de 75 mm Mle 29 frontal
- 4 créneaux pour mortier de 81mm, 2 frontaux et 2 en flanquement vers AGAISEN.
- 2 créneaux pour jumelages de mitrailleuses Reibel MAC 31, un flanquant vers AGAISEN, et l'autre vers le col Saint-Jean.
- 3 cloches pour jumelages de mitrailleuses Reibel MAC 31, dont 2 frontales et une en flanquement vers AGAISEN.
- 2 créneaux FM de défense des façades.

Le bloc est équipé d'une issue de secours dans le fossé diamant du canon obusier. Cela la disposait face à l'ennemi, mais dans le cas de SAINT-ROCH les options alternatives étaient limitées.

Bloc 5 (non construit)
- 1 cloche GFM


CONSTRUCTION, Environnement

Une position d'infanterie a été construite sur les dessus de l'ouvrage afin de contrôler l'arrivée de Menton par le tunnel du tram qui reliait Menton à Sospel. Cette construction serait allemande.
Voir photos ci dessous


CONSTRUCTION, Mission, ou Fonction de l'objet

Les missions de l'ouvrage étaient multiples:
- barrage de la voie ferrée Sospel-Breil avec un 75mm Mle 29 et deux 81mm Mle 32 d'action frontale. Le 75/29 prend en particulier en enfilade la sortie du tunnel de Grazian.
- flanquement de l'Agaisen avec deux mortiers de 81mm Mle 1932,
- protection de Sospel, des routes d'accès et de son voisinage avec cinq JM (3 sous cloche et 2 sous béton).


DENOMINATION, Dénominations alternatives

Apellation officielle de l'ouvrage : EO5 ou SHR


DENOMINATION, Indicatifs et n° d'abonné

Indicatif pour l'artillerie :
- Observatoire d'artillerie O45 (bloc 3)
- Observatoire rattaché, O46 (Observatoire de Campaost)


EFFECTIF, Commandement et/ou unité

L'équipage de l'ouvrage était composé de 11 officiers, 31 sous-officiers et 174 hommes provenant essentiellement du 158° RAP et du 95° BAF.

Cdt d'ouvrage : Cne d'Esparron, puis LINDEMANN Xavier (95° BAF) à compter du 01 oct 1939
Cdt Artillerie : Lt Ciais (12° Bie du 158° RAP)
Cdt infanterie : Lt Pellegrin
Médecin : Med-Lt Ricoux Roger
PC mortiers 81 : Lt Pietri Guases jusqu'au 23 nov 1939, Lt Dupin jusqu'au 22 décembre 1939 puis Lt Pommel
Cdt des blocs : Lt Palanca et Slt Serazy


EQUIPEMENT, Electrique

L'usine électrique était équipée de trois groupes électrogènes SMIM 2 cylindres type 2 SR 19 de 50 CV à 600 tr/mn entraînant un alternateur Ateliers d'Orleans type AT 50 de 43 kVA.
Ces groupes sont à démarrage pneumatique.

Un petit groupe électrogène CLM 1 PJ 65 avec alternateur AO CE-1 et compresseur attelé produisait l'éclairage de secours et l'air comprimé de démarrage des groupes.

Chaque moteur consomme 15 l/h, et un seul d'entre eux était nécessaire à l'alimentation de l'ouvrage. L'usine disposait des réserves suivantes:
- 3 cuves d'eau de refroidissement totalisant 13.000 l chaque
- 4 citernes de gasoil totalisant 6.000 litres chaque
- 2 citernes d'huile de lubrification de 800 litres chaque.

La température de l'eau de refroidissement était contrôlée par un aéro-refroidisseur F. Fouché avec puissance moteur de 5 CV sur le ventilateur.

Gros postes consommateurs "Force" :
- la ventilation, totalisant 7 ventilateurs SW pulsant, et 4 ventilateurs SW d'extraction. Ces ventilateurs développent 13 CV en régime air pur et 28 CV en régime air gazé.
- Le plan incliné Aplevage de 850 kg de charge, descendant au B4, avec moteur AO type NP-562/372 de 6,5/3,5 CV selon vitesse.
- Le monte charge Simplex de 1 tonne à deux vitesses du bloc 4, mû par moteur AO type NB-1-4C de 10/3,3 CV selon vitesse.

Les moteurs d'origine de l'usine électrique portaient les numéros de série suivant :
1 - 542
2 - 543
3 - 544
Source(s) :
Liste des moteurs mai 1940 - Association Edelweiss



EQUIPEMENT, Hydraulique

L'approvisionnement en eau de l'équipage se fait au travers de 2 citernes de réserve de 19.000 l chacune, soit 38.000 litres, et une citerne de service de 19.000 l avec une citerne de contrôle de 3.800 l et une citerne journalière de 1.900 l, alimentées à partir de différentes sources se déversant dans un bassin de 20 m3 en contrebas de l'ouvrage. L'eau est ensuite remontée par pompe, puis décantée et stérilisée avant stockage. Alternativement, l'eau pouvait être fournie à partir du réseau municipal ou, en secours, par camions citernes avec poste de vidange dans l'entrée.

La cuisine disposait d'une réserve de 1.900 litres, et le pied de B4 un réservoir de 2.800 litres.
Source(s) :
SHD - Carnet d'ouvrage du St Roch



EQUIPEMENT, Mobilier et second œuvre

Literie :
- 5 officiers, 11 sous-officiers et 96 hommes au casernement
- 4 hommes au B1 et 1 homme au B4

Cuisine :
Cuisinière au fuel Arthur Martin de 300 rations.


EQUIPEMENT, Transmissions

Le central principal de l'ouvrage était un central à 64 directions composé de deux panneaux d'abonnés à 32 circuits et d'une table opérateur à 14 circuits.

A noter que l'ouvrage dispose du plus long tuyau acoustique de la Ligne Maginot (180 m) entre le B3 et le B4.

En outre, le B4 possédait un créneau optique orienté vers l'AGAISEN, et permettant la communication en Morse avec lui.


EQUIPEMENT, Ventilation

La salle de neutralisation principale de l'ouvrage contenait une batterie de 8 filtres. L'air extérieur était aspiré par une prise d'air blindée installée au B2. Celle-ci alimente en air le casernement, l'usine, la cuisine, le B2 et le bloc d'entrée. Débit air pur : 5120 m3/h, et 6720 en air gazé.

Pour des raisons de rationalisation, les blocs frontal (B4) et observatoire (B3) partagent une même salle de neutralisation, au pied du B3. Celle-ci contient 8 filtres comme la salle de neutralisation principale, alimentés par une prise d'air située en arrière du B3. Débit air pur 8400 m3/h et 7000 m3/h en air gazé.

Chauffage :
- chaudière de chauffage central au charbon dans la cuisine, alimentant des radiateurs en fonte dans les latrines et l'infirmerie par circuit d'eau chaude. Une partie de l'eau de refroidissement des moteurs pouvait aussi participer au chauffage central.
- batterie chauffante utilisant le circuit de refroidissement des moteurs, installée sur le circuit de ventilation pulsée du casernement.
- complément assuré par 3 radiateurs électriques de 500 W et 4 de 1000 W disposés dans le PC et l'infirmerie.
Source(s) :
SHD - Dossier d'ouvrage de St Roch



GENERALITES, Spécificités

Le bloc 4 de l'ouvrage est le plus gros bloc à action frontale de la Ligne Maginot. Il a la particularité d'être relié à l'ouvrage par un plan incliné descendant suivi d'un puits montant de 18 mètres, avec ascenseur.


HISTORIQUE, Chronologie

L'équipage prend possession de l'ouvrage le 1 septembre 1939.

Compte tenu de sa localisation en fond de vallée et de sa mission très spécialisée, cet ouvrage n'aura aucune action autre que dissuasive durant la campagne de juin 1940.

Dans le cadre de la remise en état de la ligne Maginot dans les années 50, le bloc 4 a été rééquipé du canon de 75mm/29 prototype n°2 pour remplacer celui enlevé durant l'occupation.


HISTORIQUE, Construction

Un avant-projet est émis le 25 Février 1930, avec un bloc massif contenant 2 canons de 75mm, un mortier de 75mm, 4 mortiers de 81mm, et 4 JM sous casemate.

En Mai 1930, cet armement est dispersé dans 3 blocs séparés, avec un bloc de flanquement vers l'AGAISEN et 2 blocs frontaux permettant l'interdiction de l'ensemble des routes et voies ferrées.

Le 22 Octobre 1930, la CORF finit par préconiser le retour à un seul bloc détaché de la montagne et de dimensions et armement moindres : 1 canon de 75, deux cloches de mitrailleuses, 4 mortiers de 81 et deux JM.

La construction se déroule de 1930 à 1935.

Le marché de construction du gros-œuvre est passé à l'entreprise MARTINO de Nice 19 Mars 1930, avec avenant signé le 25 Février 1931 pour prendre en compte les modifications du projet.

Le 1 juin 1932, le canon de 75 mm modèle 1929 du futur Bloc 4 est livré.

En juin 1932, le marché d'achèvement de l'ouvrage est adjugé à l'entreprise ROUSSELLE de Nancy, qui prend la suite de MARTINO. Les travaux reprennent le 25 juillet 1932.

Fin de l'été 1932, l'ouvrage est considéré achevé à 28%, ce qui est modeste pour un projet dont on parle depuis 1929... Les terrassements intérieurs sont bien avancés : la galerie principale, le puits du bloc frontal et une partie du casernement sont percés mais que très partiellement revêtus. Les galeries vers l'observatoire et le bloc GFM et son puits restent à creuser.
Les terrassements extérieurs sont relativement avancés pour l'entrée, en cours pour le bloc frontal, mais à peine ébauchés pour les autres blocs.
A ce stade aucun bétonnage n'a été réalisé.

Dans le cadre du programme général d'équipement des ouvrages des Alpes en armes mixtes, la CORF approuve (note 755/ORF du 9 Juin 1935) l'équipement de deux cloches JM du bloc 4 avec cet armement à la place du jumelage conventionnel. Les cloches ne seront jamais équipées du fait des retards d'approvisionnement.

L'ouvrage est classé en 1e série des places de guerre par décret le 13 aout 1937, avec ses zones de servitudes.
Source(s) :
SHD - 6V11100
Guide de la ligne Maginot des Ardennes au Rhin, dans les Alpes - HOHNADEL Alain - TRUTTMANN Michel Collection 39-45 Magazine, n° Hors série


Le 13 novembre 1929, un premier plan sommaire de l'ouvrage est dressé. Il prévoit dans le virage de la D 224 un énorme bloc bétonné de 30 mètres de façade regroupant sur deux étages: 2 obusiers et 2 mortiers de 75, 4 mortiers de 81 et 3 mitrailleuses
Source(s) :
Guide de la ligne Maginot des Ardennes au Rhin, dans les Alpes - Page(s)91, 92, 93, 94
HOHNADEL Alain - TRUTTMANN



Contact et infos touristiques :


Informations pour la visite

Le musée du fort St Roch vous fera découvrir une des générations les plus modernes de fortification, 5000 m3 de béton et 385 tonnes d’acier ont été nécessaires pour édifier cette forteresse.
Le caractère remarquable et unique du fort Saint-Roch lui a valu d'être labellisé patrimoine du XXe siècle par la commission régionale du patrimoine et des sites le 28 novembre 2000.

Ouvert tous les jours sauf le lundi en juillet et août de 13h30 à 18h.

Ouvert uniquement le week-end de 13h30 à 18h en avril, mai, juin et septembre.

Visite libre.

Tarifs 2020 :
- 9€ adulte,
- 6€ enfant (5 à 16 ans)
- 6€ groupe (15 personnes minimum)

Contact pour les visites : Musée : 04 93 04 14 41

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Informations touristiques mises à jour le 07/10/2021






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