Ligne Maginot - BARBONNET (BT) (Ouvrage d'artillerie)



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BARBONNET (BT)

( Ouvrage d'artillerie )









Secteur Fortifié
SFAM - SF Alpes-Maritimes

Sous Secteur
Sospel

Quartier
Braus

Maître d'ouvrage
MIL - CORF

Constructeur
Entreprises civiles

Année
1935

Commune
SOSPEL (06380)

Lieu-dit / Parcelle

Coordonnées
43.861965 - 7.434235

Validité information
Verifié

Niveau de réalisation en 1940
Construit

Etat actuel
Complet





Notes et informations



ARMEMENT, Artillerie

L'armement d'artillerie de l'ouvrage du Barbonnet est composé de 2 tubes de 75/29 sous casemate, 2 mortiers de 81 sous casemate auxquels ils convient de rajouter les 4 tubes de 155 sous tourelle de fort Suchet dépendant du PC de l'ouvrage.


ARMEMENT, Infanterie

L'armement d'infanterie de l'ouvrage du Barbonnet est composé de :
- 1 cloche LG (lance-grenades non installé)
- 2 cloches GFM type A
- 6 créneaux FM pour la défense rapprochée


ARMEMENT, Observation

La cloche GFM A du B2 était équipée d'un périscope J2 (indicatif O 39). L'observation était complétée par un observatoire détaché sur le fort Suchet (O 42).


CONSTRUCTION, Cout

Le cout de construction de l'ouvrage à fin 1936 est calculé à 10,86 Millions de Frs de l'époque, incluant les dépenses faites dans l'ancien fort du Barbonnet (8,8 M€ actuels).

Cela se décompose comme suit:
- acquisition terrains : 0 MF (terrain militaire)
- gros-oeuvre : 6,12 MF
- Centrale : 0,91 MF
- second œuvre et réseaux intérieurs : 0,72 MF
- Transmissions : 0,11 MF
- cuirassements, monte-charges et portes : 1,27 MF
- Armements et optiques : 0,81 MF
- Munitions : 0,91 MF

Ceci n'intègre pas les dépenses subséquentes jusqu'à 1940 (aménagements divers, améliorations de détail...)
Source(s) :
SHD - 4V1514 - chiffres compilés par JM Jolas



CONSTRUCTION, Description

L'ouvrage CORF du Barbonnet est composé d'un bloc d'entrée et d'un bloc d'artillerie. Il ne comporte aucun bloc d'infanterie.

Un bloc de flanquement au nord, un bloc d'infanterie au sud est ainsi qu'un bloc cuirassé (cloche GFM) étaient projetés mais ont été ajournés.

Les deux blocs construits peuvent être décrits de la façon suivante:

- Le bloc B1 est l'entrée de l'ouvrage. Il dispose d'une entrée pour les hommes et d'une entrée pour matériel débouchant dans un hall de déchargement. Les façades et abords sont défendus par:
* 3 créneaux pour FM 24/29, dont un sur la face Sud-Ouest orienté vers le col St Jean.
* 4 goulottes lance-grenades
* 1 cloche GFM type A
A noter l'existence de 3 créneaux FM de défense intérieure, un sur l'entrée Hommes, et les deux autres sur l'entrée Matériel/munitions.
Chiffres : terrassement à ciel ouvert : 2500 m3, béton spécial armé : 2200 m3

- Le bloc B2, bloc d'artillerie flanquant à droite vers l'ouvrage de Castillon et Menton. Celui-ci abritait:
* les deux canons de 75 mm Mle 1929,
* les deux mortiers de 81 mm Mle 1932 (au sous-sol),
* 1 cloche GFM type A
* 1 cloche LG
* 3 créneaux pour FM de défense des abords et pentes du Barbonnet, dont 2 dans une petite chambre de tir d'infanterie à l'arrière du bloc.
* 5 goulottes lance-grenades
Le bloc disposait enfin d'une issue de secours défendue en fond de fossé, et d'un créneau optique orienté vers le CASTILLON.
Chiffres : puits de 18,9 m, terrassement à ciel ouvert : 3000 m3, béton spécial armé : 2450 m3

Les locaux souterrains situés entre les deux blocs sont d'organisation classique, avec successivement la neutralisation, l'usine électrique et la cuisine, puis le casernement et les PC. La galerie s'achève au niveaux des magasins à munition M2 du bloc d'artillerie.

L'ouvrage représente au total 5.500 m3 de fouilles extérieures, 2.800 m3 de délardement du terrain, 8.935 m3 de terrassements souterrains, et 4.650 m3 de béton armé spécial.

Il est à noter la présence d'un bloc observatoire bétonné sur les dessus de l'ouvrage à proximité de la tourelle Bayard, dénommé Pau.
Source(s) :
SHD - 4V1514



CONSTRUCTION, Mission, ou Fonction de l'objet

Flanquement de l'intervalle Barbonnet-Castillon.


DENOMINATION, Indicatifs et n° d'abonné

Indicatif pour l'artillerie de la cloche GFM J2 du bloc 2 : O 39

Le numéro d'abonné de l'ouvrage du Barbonnet au réseau téléphonique de la fortification Maginot était E 275


EFFECTIF, Commandement et/ou unité

Les équipages du fort du Suchet et de l'ouvrage du Barbonnet sont communs. Ils faisaientt partie de la 12° Batterie du 158° RAP recréé en Août 1939 à partir d'éléments d'active du 157° RAP et complété par les réservistes mobilisés. La défense d'infanterie de l'ouvrage était assurée par des personnels du 95° BAF

L'effectif de l'ouvrage du Barbonnet était de 12 officiers, 40 Sous-Officiers et 277 hommes (1)

Cdt de l'ouvrage : Cne Diné puis IMBAULT Jean (158° RAP) à partir du 12 nov 1939
Cdt de l'artillerie : Cne Imbault puis Maintigneux
Cdt de l'infanterie : Lt Charvet puis Gimello (oct 39)
Major d'ouvrage : Asp lion

Bloc 2:
Cdt artillerie 75 (iV 157° RAP) Lt Gilli
Cdt Mortiers : Lt Dalmas puis Asp Ravel le 18 mai

Il est à noter que compte tenu de sa position à la charnière de deux sous-secteurs, les moyens d'artillerie de l'ensemble du Barbonnet (Fort Suchet et ouvrage du Barbonnet) sont répartis entre le sous-secteur des Corniches, sous dépendance du IV/157°RAP, d’une part, et d’autre part le sous-secteur de Sospel, sous dépendance du I/158° RAP, pour les mortiers 81 et l'artillerie lourde des deux tourelles de Suchet .
Source(s) :
(1) Selon R et B CIMA, et mentionné dans le carnet d'ouvrage de 1955 (SHD).
A HOHNADEL, R SIMON



EQUIPEMENT, Divers

La cuisine est dotée d'une cuisinière Arthur Martin 240 rations équipée de bruleurs au fuel. La cuisinière d'origine était mixte charbon/fuel.


EQUIPEMENT, Electrique

L'ouvrage est alimenté depuis le réseau haute tension civil par un transformateur extérieur situé à proximité de l'entrée. En cas de disparition du réseau civil, l'usine électrique de l'ouvrage prenait le relais.

Celle-ci est équipée de trois groupes électrogènes à moteur diesel de marque SMIM type 6 SR19 couplés à un alternateur délivrant 80 kVA, ainsi que d'un groupe électrogène CLM type 1PJ 65 destiné à assurer l’éclairage de l'usine et le gonflage des bouteilles d'air comprimé nécessaires pour le démarrage des groupes SMIM.

Après guerre, deux groupes SMIM ont été démontés pour ré-équiper l'ouvrage de l'AGAISEN (moteurs 571 et 630 avec leurs alternateurs). L'un d'entre eux a été remplacé par un moteur CLM PS 65 entraînant une dynamo de 5 kW pour l'éclairage de secours de l'ouvrage et un compresseur Barrix et remplacement du 1 PJ 65 prélevé. Le second groupe déplacé a été remplacé par un groupe prélevé à FLAUT.

Les deux moteurs présent sont donc les n° 574 (d'origine) et 555 (rapatrié de FLAUT)

Moteurs SMIM
- Moteurs diesel type 6 SR19 à 6 cylindres
- 150 CV à 600 t.mn-1
- démarrage par air comprimé

Alternateur SW type SAT
- 220V Triphasé
- 80 KW
- génératrice en bout d'arbre

Aérorefroidisseur Fouché
- Energie évacuée 940 KJ/h
- Débit hydraulique : 22,5 m3/h
- Débit aéraulique 22 500 m3/h
- Moteur 11KW

Les moteurs SMIM étaient alimentés en gasoil à partir de 4 cuves totalisant 69 200 litres. Ils disposaient aussi de 3 cuves d'eau de refroidissement totalisant 96 000 litres et d'une réserve d'huile de lubrification de 9 800 litres en deux cuves. La température d'eau est contrôlée par une batterie chauffante sur le circuit d'air pulsé de l'ouvrage.

Les postes "Force" principaux de l'ouvrage sont les ventilateurs, pompes et le monte-charge du B2 (Roux-Combaluzier type B, n° 259, de 2,5 tonnes à deux vitesses mû par moteur AlsThom NP.589 de 17,5 CV).

Après l'armistice, l'usine électrique de l'ouvrage a été utilisée pour assurer l'alimentation électrique d'une partie de la ville de Menton (?) en utilisant la ligne électrique moyenne tension qui les reliait.

Les moteurs d'origine de l'usine électrique portaient les numéros de série suivant:
1 - 571
2 - 574
3 - 630
Source(s) :
Liste des moteurs mai 1940 - Association Edelweiss


Les moteurs actuels de l'usine électrique portent les numéros de série suivant :
1 - 574
2 - 555
Source(s) :
Lecture sur site



EQUIPEMENT, Hydraulique

L'alimentation de l'ouvrage est assuré par le captage d'une source alimentée par la nappe phréatique du Mont Barbonnet, au niveau du col St Jean. Cette source était déjà utilisée par le vieux fort Suchet.

Ce captage est situé en contrebas à une centaine de mètres de la route stratégique desservant l'ouvrage dans une grotte naturelle ou ont été construits des bassins déstinés à recueillir l'eau.
L'accés à la grotte est muni d'une porte blindée munie d'un créneau pour FM.

L'eau est refoulée vers l'ouvrage par une pompe électrique et traitée par le procédé de carbo-chloration (1) avant d'être stockée dans les citernes de l'ouvrage (3 de 23.000 litres, une de réserve de 28.000 litres et un réservoir journalier de 2800 litres et un de 5.600 litres). On a en outre :
- une citerne de 2.800 litres à la cuisine
- une de 450 litres aux lavabos
- une de 100 litres au poste de secours
- une de 4.400 litres au pied du B2

L'alimentation de secours se faisait par camion avec poste de dépotage dans l'entrée et pompe dans l'usine.

1 - Voir le wiki pour plus d'explications sur ce procédé


EQUIPEMENT, Mobilier et second œuvre

Couchage :
- Le casernement avait 9 lits d'officiers, 15 lits de sous-officiers, et 132 lits pour hommes. Les B1 et B2 avaient un lit pour homme chaque.


EQUIPEMENT, Transmissions

Le central principal de l'ouvrage du Barbonnet a une capacité de 80 abonnés. Il est composé de deux panneaux muraux pour 32 abonnés et d'un panneau pour 16 abonnés desservis par deux tables d'opérateur à 14 circuits. Se rajoutent à ces équipements les boitiers répartiteurs et boitiers de protection nécessaires.
L'ensemble est constitué de matériels type TM 32.

Un câble 3 paires relie l'ouvrage au fort Suchet (vieux-barbonnet) et un de 14 paires va vers la chambre de coupure du Col St Jean.


EQUIPEMENT, Ventilation

L'ouvrage du Barbonnet est doté d'une salle de neutralisation des gaz de combat contenus dans l'air prélevé à l'extérieur et destiné à être insufflé dans l'ouvrage.
Elle est dotée de deux batteries de sept filtres et de deux ventilateurs 'gazé' de 11 CV.
En régime normal (en dehors des attaques par gaz), l'insufflation de l'air dans l'ouvrage est faite par un ventilateur 'normal' de 3CV
L'air est réchauffé par une batterie hydraulique alimentée par l'eau de refroidissement des moteurs de l'usine électrique de l'ouvrage. Le débit d'air neuf combiné à l'étanchéité de l'ouvrage permettait de maintenir une surpression à l'intérieur de ce dernier et d'éviter ainsi que des gaz pénètrent dans l'ouvrage par les créneaux et autres ouvertures donnant sur l'extérieur. Cette surpression permettait aussi de refouler les fumées et gaz issus du tir des armes vers l'extérieur.

La circulation de l'air dans l'ouvrage est assuré par les galeries, des ventilateurs auxiliaires assurent la pressurisation des locaux et l'extraction de l'air dans la cuisine et les latrines.


ETAT ACTUEL , Etat - utilisation actuelle

L'ouvrage est entretenu par l'association Edelweiss - Armée des Alpes qui gére aussi le fort Suchet.


HISTORIQUE, Chronologie

Le matin du 22 juin 1940 lors de l'attaque générale des Italiens entre Sospel et Menton, l'une des pièces de 75/29 a éclaté tuant deux artilleurs du 158e RAP, MM Boutigny et Lloret.

Les deux tourelles de fort Suchet ont pris la reléve et permi de contenir l'avancée des élements italiens infiltrés.

Le 20 mars 1940, l'ouvrage à un effectif de 383 hommes.

Du 11 au 25 juin, l'ouvrage tire 558 obus de 75, la majorité aux profit des avant-postes et des SES.
Source(s) :
Guide de la ligne Maginot des Ardennes au Rhin, dans les Alpes - HOHNADEL Alain - TRUTTMANN Michel Collection 39-45 Magazine, n° Hors série
HOHNADEL Alain - TRUTTMANN Michel - Heimdal - 1988 - ISBN : 978-2902171491 - 96 pages
page 90



HISTORIQUE, Construction

Dés l'élaboration du programme général 25/FA de défense des Alpes par la CORF en février 1929 il est bien prévu sous le Barbonnet un ouvrage moderne avec deux flanquements d'artillerie (nord vers Agaisen-Monte Grosso-Authion et sud vers Castillon-Ste Agnés et Menton)... mais peu de temps après, en fin 1929, le programme restreint de ce même programme général passe l'ouvrage du Barbonnet totalement en 2e cycle (partie du programme complet) au profit d'une simple amélioration de la ventilation des tourelles de 155 du vieux fort. Il fallait pouvoir rentrer dans les 200 MF prévus dans la future loi Maginot, dont seulement 100 MF pour le SFAM. Notons qu'à ce stade, une première étude de l'ouvrage (avant-projet sommaire de 10 novembre 1929) est bel et bien réalisée par la chefferie de Nice, mais en ne prenant en priorité que le flanquement d'artillerie nord ! rien vers le sud qui n'est à considérer qu'ultérieurement.

Le programme de 200 millions dérivé de la loi Maginot n'a aucun sens tactique et soulève rapidement des critiques. Suite à visite de Pétain sur site, un nouveau programme est conçu à partir de mi-1930 sur la base d'une lettre de cadrage de la CORF datée de Juin 1930, et qui aboutira au futur programme des 362 millions de francs. Dans cette lettre de cadrage de la CORF, le Barbonnet repasse intégralement en 1er cycle, avec ses deux flanquements d'artillerie nord-est et sud, un flanquement d'infanterie Sud par jumelage, et une couverture par jumelage côté nord-est de l'ouvrage de St Roch. Soit une entrée et deux blocs. Dans ce cadre, le Gal Belhague écrit une note de cadrage spécifique au Barbonnet en renvoyant l'avant-projet de novembre 1929 qui est désormais sans objet. Il y confirme la nécessité d'un double flanquement nord-sud d'artillerie et demande la réécriture d'un nouvel avant-projet avec trois blocs : une entrée, et deux blocs mixtes nord-est et sud pratiquement identiques avec créneaux pour canons-obusiers de 75, mortiers de 81 et une trémie pour JM et enfin liaison avec les tourelles de 155 du vieux fort pour lesquelles on prévoit un M2 profond. Le total renferme 4 cloches GFM... et 4 cloches LG !

Le programme des 362 MF de début 1931 confirme tout cela, mais doit commencer à proposer des économies car ce qui est prévu dépasse le budget. Le budget alloué au Barbonnet est de 12,1 MF, hors amélioration des tourelles de 155 (0,6 MF) qui a été déjà approuvé par ailleurs. Le premier à faire les frais de ces coupures est l'ouvrage du Castillon, dont seul le flanquement d'artillerie nord est prévu en 1er cycle, pour un montant de 6 MF. Cela a ultérieurement un effet indirect sur le Barbonnet... Comme l'avant-projet du Barbonnet est à reprendre en totalité car celui de 11/1929 n'est plus adapté, les prévisions d'établissement de ce nouvel avant-projet tablent sur une date d'émission de septembre 1931 et un début des travaux au printemps 1932. Ces prévisions très tardives (Barbonnet est l'un des derniers ouvrages à voir ses travaux débuter, avec Monte-Grosso), aura aussi un effet indirect important.

En effet, à peine deux mois plus tard, il faut envisager de nouvelles coupures budgétaires... sur des ouvrages non encore commencés. Comme le flanquement nord du Castillon a été conservé, et qu'il manque son flanquement sud, la décision est prise de limiter le Barbonnet à son flanquement d'artillerie sud. Le flanquement nord-est d'artillerie de l'ouvrage est considéré comme faisant en gros doublon avec celui du Castillon, et peut donc être reporté en 2e cycle. Le flanquement sud d'artillerie du Barbonnet vient compenser partiellement l'ajournement du flanquement d'artillerie longue portée sud du Castillon et doit donc être absolument conservé.
En fin de compte, cette décision est assez logique dans un contexte où la protection de la conque de Sospel (et plus loin vers l'Authion) est largement dotée, avec les tourelles d'Agaisen et Monte-Grosso, les casemates d'artillerie du Castillon et de l'Agaisen. Pour rappel, le bloc de flanquement sud de Monte-Grosso (Bloc B) sera lui aussi ajourné ultérieurement en janvier 1932 - quand il s'agira de refaire d'autres économies - pour les mêmes raisons de pléthore d'artillerie dans le secteur !

Cet ajournement du bloc d'artillerie Nord-Est du Barbonnet à comme conséquence de rechanger à nouveau les attendus du projet de l'ouvrage, dont l'étude venait à peine d'être reprise. Notamment, l'entrée prévue alors plus au nord-ouest qu'actuellement est à rapprocher du bloc sud pour minimiser les travaux souterrains de 1er cycle... On redémarre donc l'avant-projet de zéro, avec un nouveau souci à traiter : l'ajournement du bloc d'artillerie nord-est entraine celui du créneau de jumelage assurant la couverture vers l'ouvrage de St Roch et Sospel...

en Mai 1931, l'ouvrage est toujours en cours d'étude. Aucun nouvel élément n'est mentionné le concernant. En Juillet apparait la nécessité - pour satisfaire la sacro-sainte priorité de continuité du flanquement d'infanterie sur la LM - d'ajouter un organe d'infanterie pour ce JM ajourné en couverture nord-est vers St Roch et Sospel. Cela se traduit par un nouvel avant projet (17/10/1931) prévoyant l'ajout d'un bloc d'infanterie/observatoire en dessous de la contrescarpe de fossé à l'est de la caponnière sud-est du vieux fort. Ce bloc devait aussi reprendre le JM de flanquement sud, ce qui permettait une économie sur le bloc d'artillerie sud. Il prévoyait donc deux créneaux JM en flanquement sud et nord-est, une cloche GFM et une cloche d'observation. Enfin, dans ce projet, seule la tourelle Mougin sud devait être reliée à l'ouvrage moderne avec M2 en pieds de bloc tourelle. En 2e cycle, on prévoyait de relier la tourelle Mougin Nord et de construire le bloc d'artillerie de flanquement Nord-est.

Cet avant-projet de l'ouvrage résultant de tous ces changements ne sera approuvé que le 23 Mai 1932 soit 7 mois plus tard, et aucun travail de chantier sur place ne débutera avant fin 1932, à peu près en même temps que Monte Grosso, bien que le chantier ait été adjugé à l'entreprise Borie en septembre 1931 ! Cela en fait le dernier chantier de gros ouvrage à avoir été débuté sur le SFAM, avec 8 mois de retard sur le planning initiale, qui était déjà tardif.

Le marché de construction du gros-œuvre de l'ouvrage est passé pour un montant total de 3,5 MF. Ce même marché intègre la construction des ouvrages de SAINTE AGNES (7,5 MF) et CASTILLON (7,7 MF), de l'ouvrage intermédiaire de la COTE 902 (3,2 MF) et du petit ouvrage du VALLON de GORBIO (1,1 MF), ces deux derniers étant finalement ajournés. Ce même marché intègre la construction de l'abri du COL des BANQUETTES (1,1 MF) et l'observatoire CORF du MONT OURS (1,3 MF - ajourné).

Une série d'effondrements importants durant le percement de la galerie principale - plusieurs centaines de m3 de roc instable et fracturé - émaillent le chantier. Les dégâts et tassements dus à l'instabilité du terrain se propagent jusqu'au fort Suchet, entrainant des fissurations sérieuses de locaux près de l'entrée et de l'escarpe Sud-Ouest. La situation devient suffisamment grave pour qu'en Aout 1933 la conception d'un nouveau plan des locaux intérieurs soit réalisée pour permettre d'optimiser la ratio plein/vide des locaux et les éloigner de la zone considérée la plus fracturée au niveau du blockhaus intérieur de la galerie. A cette occasion, l'ITTF (Inspection Technique des Travaux de Fortification) recommande de maçonner et de bétonner les galeries souterraines dés percement pour assurer un meilleur soutènement. Ce nouveau plan de locaux est approuvé en septembre 1933, mais les choses ne s'arrangent pas pour autant. En fin d'année, suite à de fortes chutes d'eau des fissures évolutives apparaissent dans les locaux déjà revêtus de l'ouvrage, faisant craindre l'existence de cavités en cours d'affaissement entre le fort et l'ouvrage. Cette nouvelle alerte déclenche une visite technique approfondie des Col GAGLIO (membre de l'ITTF en charge de la 15° Région Militaire), ANDRE (Directeur des Travaux de Fortification de Nice) et du CB RICCI (Chef du Génie de Nice) en Janvier 1934. L'idée de percer un puits d'exploration à partir du fort pour rechercher les cavités et les combler est envisagée mais repoussée car dangereuse et aléatoire.

En 1933, devant l'étendue des problèmes de terrain seuls l'entrée et le bloc d'artillerie Sud sont maintenus. La construction du puits et du M2 reliés à la tourelle de 155mm Sud du fort est jugée trop aléatoire et abandonnée.

En Avril 1934, les responsables du chantier rapportent une lente stabilisation des fissurations dans l'ouvrage. L'ITTF demande en conséquence qu'on se limite à un simple suivi de la stabilisation et une réfection des maçonneries endommagées du fort quand celle-ci sera confirmée.

L'ouvrage est classé dans la 1e série des places de guerre par décret du 28 avril 1937.

La continuité de feux d'infanterie sur la LPR, non assurée suite à l'ajournement du bloc d'infanterie, sera partiellement compensée en fin 1939 par la création des deux casemates MOM-STG type SFAM de Campaost (O21) et de Barbonnet Sud (O20).
Source(s) :
SHD - Carton 2V246, 4V1510, 4V1511...





Fils de discussion



Erreurs de datation de plusieurs documents photos.
5 messages, le dernier est de jolasjm le 15/08/2022



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