Ligne Maginot - COL de GARDE (G) - EO10 (Abri actif)



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COL de GARDE (G) - EO10

( Abri actif )









Secteur Fortifié
SFAM - SF Alpes-Maritimes

Sous Secteur
Corniches

Quartier
Saint Agnes

Maître d'ouvrage
MIL - CORF

Constructeur
MOM

Année
Commune
SAINTE AGNES (06500)

Lieu-dit / Parcelle
Col de Garde

Coordonnées
43.787148 - 7.463464

Validité information
Verifié

Niveau de réalisation en 1940
Construit

Etat actuel
Incomplet





Plan sommaire








Notes et informations



CONSTRUCTION, Description

L'abri actif du Col de Garde est une construction de type CORF réalisée par la MOM (Main d'Oeuvre Militaire).

Il comporte quatre blocs et permet l'hébergement en sus du personnel nécessaire à son fonctionnement d'un section de réserve mobile.

Bloc 1 : Entrée Ouest
- 2 créneaux pour Fusil Mitrailleur 24-29 dont un de porte

Bloc 2 : Entrée Est
- 1 créneau pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31
- 1 créneau de porte pour Fusil Mitrailleur 24-29

Bloc 3
- Une cloche GFM type A (Fusil mitrailleur et mortier de 50)

Bloc 4 : Casemate
- 1 créneau pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31 et canon antichar de 37 mm vers l'Est
- 1 créneau pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31 vers le Nord


CONSTRUCTION, Mission, ou Fonction de l'objet

Abri pour une section d'intervalle, interdiction de la route Menton - Sainte-Agnés et flanquement du vallon de Gorbio.


DENOMINATION, Dénominations alternatives

Régulièrement nommé "COL de GARDES" dans de nombreux documents d'époque. Connu aussi sous les codes G et EO10, l'appellation CD a été utilisée après-guerre


EFFECTIF, Commandement et/ou unité

L'équipage de l'ouvrage du Col de Garde était composé de 4 officiers et de 111 sous-officiers et hommes principalement issus du 86° BAF (Bataillon Alpin de Forteresse)

Cdt d'ouvrage : Lt Juffet
Cdt réserves mobiles : Lt Julien

Cdt le Bloc 1 : Lt de Liancourt

Ouvrage prévu pour 115 hommes dont 4 officiers.
Source(s) :
Jean-Marc Truchet, Casemates et avants-postes fortifiés de Menton au massif de l'Authion, page 32



EQUIPEMENT, Electrique

L'alimentation électrique était assurée par le réseau civil.

Une usine électrique, équipée d'un groupe électrogène à moteur Baudouin type DB2 de 24 CV à 750 tr/mn actionnant un alternateur AlsThom A/45,5/22 de 10 kW, prenait le relais en cas de coupure du réseau civil.

Cet unique moteur est alimenté par un réservoir de 55 litres de gasoil et refroidi à partir d'un réservoir de 5000 litres d'eau.

A noter que la salle de l'usine est largement surdimensionnée par rapport à ce unique moteur, qui n'a par ailleurs pas de groupe auxiliaire.

L'unique chauffage de l'abri tenait à 3 radiateurs : un de 500 W dans le local transmission, un autre au bout du casernement et enfin un de 1000 W au poste de secours... Ni chauffage par air chaud, ni chauffage par eau chaude !

Seul le bloc 1 était équipé d'un monte-charge à crémaillère de marque Coupé-Hugot de 1 tonne de 11 mètres de dénivelé. Il était actionné par un moteur Ateliers d'Orléans type LF-2 (n° 143.676) installé sous la cabine du monte-charge.

Le moteur d'origine de l'usine électrique portait le numéro de série 11.854
Source(s) :
Liste des moteurs mai 1940 - Association Edelweiss



EQUIPEMENT, Hydraulique

L'ouvrage est alimenté par gravité à partir de la canalisation civile qui dessert le sanatorium de Gorbio. Aucune alimentation de secours n'était prévue.

L'eau potable était stockée dans deux citernes de 9.000 litres et une citerne journalière de 1.200 litres. Deux réservoirs de 250 litres alimentait les lavabos et un de 200 litres servait le poste de secours.
Source(s) :
SHD - Carnet d'ouvrage du Col de Garde



EQUIPEMENT, Transmissions

Un câble de 6 paires dessert l'abri à partir d'une boite aéro-souterraine reliée par ligne aérienne à l'observatoire du Mt GROS de ROQUEBRUNE.
Source(s) :
SHD - Carnet d'ouvrage du Col de Gardes (1955)



EQUIPEMENT, Ventilation

L'ouvrage est dépourvu de bloc cheminée, l'air était aspiré au niveau du bloc 2.
Il disposé d'une salle de filtre principale composé de 3 filtres SP 36, le bloc 3 est équipé quant à lui d'un ventilateur type A (électrique ou manuel) et d'un filtre SP 36.


ETAT ACTUEL , Etat - utilisation actuelle

2016 - L'ouvrage est plutôt en bon état extérieur et intérieur(cf. photos).
Des habitations ont été construites à proximité et le site est parfois débroussaillé par les services de la commune
L'ouvrage est verrouillé


HISTORIQUE, Construction

La décision de construction de l'abri est prise par la CORF fin 1931 (note 515/FA du 12 Novembre 1931), pour jalonner la ligne principale de résistance entre Ste AGNES et ROQUEBRUNE et amorcer le barrage du vallon de Gorbio en attendant la construction de l'ouvrage intermédiaire du VALLON de GORBIO.

L'abri fait l'objet d'un avant-projet daté du 4 Mars 1932 (dossier 212/F), approuvé sous réserves le 10 Juin 1932. Celui-ci se résume à la construction d'un simple abri caverne pour réserves locales, avec bloc cloche GFL au sommet du col. Le chantier de l'ouvrage, devant initialement être réalisé par la MOM, est ouvert dés Mai 1932 par le piquetage et l'attaque de 3 galeries et puits (la galerie de l'égout, le puits de l'entrée Est et le puits du bloc cloche GFM).

Une inspection faite sur le site par le Gal BELHAGUE en Octobre 1932 aboutit à la recommandation complémentaire (note 424/FA) d'utiliser la position intéressante de l'abri pour couvrir les approches Sud-Est de l'ouvrage de SAINTE AGNES, mal vues de celui-ci, au moyen d'une mitrailleuse à rajouter dans un bloc simplifié.

Un projet technique remanié de l'abri - intégrant ces commentaires - est proposé par la DTF de Nice le 13 Juillet 1933 (Dossier 716/F) apportant quelques modifications aux aménagements du projet initial, mais surtout l'ajout du créneau pour jumelage vers Sainte Agnès dans un bloc actif (B4) supplémentaire dont un second créneau couvre maintenant la route montant au col de Garde, avec jumelage et canon de 37mm AC. De simple abri, le COL de GARDE se rapproche ainsi du statut d'abri actif, qu'il prendra officiellement en Janvier 1934.

Cette évolution ne s'arrête pas là, puisque la CORF - constatant sur les plans l'orientation favorable du créneau FM de l'entrée Est - profite de cette mise à jour de Juillet 1933 pour demander que ce créneau FM d'entrée Est soit remplacé par un jumelage de mitrailleuses, décalé de 17,5 Gr vers la gauche par rapport au FM précédent, pour permettre le flanquement du vallon vers le Sud-Est et l'ouvrage de ROQUEBRUNE. Ce flanquement additionnel se justifie par le report en 2e cycle de l'ouvrage intermédiaire du VALLON de GORBIO - noyau de la défense du vallon - début 1933, et dont c'était justement l'une des missions. Ces modifications sont approuvées en Aout 1933 (DM 4800 2/4-S). L'abri initial participe maintenant au flanquement de la position principale comme d'autres ouvrages, assurant la continuité de feu et la protection de ses voisins...

Fin 1934, le gros-œuvre souterrain est finalisé par la MOM, ainsi que la coulée partielle du bloc d'entrée Est. La coulée des autres blocs est prévue pour 1935.

La décision stratégique de ralentir les travaux sur les Alpes est prise mi-Mai 1935 suite à la détente avec l'Italie (accords de Stresa). La CORF définit en urgence les priorités de travaux MOM sur la position de résistance pour l'année 1935, car il est à anticiper le fait que les budgets et la disponibilité de main d'œuvre va drastiquement baisser sur les années à venir (l'EMA décide d'ailleurs dés cette date que seules les troupes de forteresse réaliseront des travaux sur la fortification à partir de 1936...). Ainsi durant l'année 1935 la coulée de deux des trois blocs restant à couler est réalisée.

L'intermède "Stresa" s'achève dés 1937. Au 1er Janvier de l'année, la poursuite de construction de l'ouvrage est transférée de la responsabilité MOM vers les entreprises civiles pour accélérer le rendement.

Le décret de classement dans les places de guerre avec définition des zones de servitude est signé le 8 Juillet 1937.

Au 1er Avril 1939, l'ouvrage est considéré achevé à 90%. 2.253.000 Fr ont été dépensés par les services locaux (ceci ne représente qu'une partie car le matériel lourd - usine, cuirassements, télécommunications... - est à la charge des budgets centraux) , et il reste 147.000 Fr à décaisser, essentiellement sur l'achèvement du réglage des dessus et la confection du réseau bas antipersonnel. L'installation des transmissions est achevée, tout comme la ventilation, l'installation électrique et l'usine ainsi que le réseau d'eau. Seul le mobilier fait encore largement défaut. L'ouvrage est considéré "occupable de manière précaire" (sic) et n'a reçu ni armement ni munitions.

Rédaction : Jean-Michel Jolas - © wikimaginot.eu - Avril 2018, Octobre 2020
Source(s) :
SHD - carton 7N3847, 2V246, 4V1512, 6V11102, 9NN4448





Fils de discussion



Interrogation
3 messages, le dernier est de dan06 le 24/05/2023

erreur de légende
10 messages, le dernier est de dan06 le 27/04/2023

Évacuation des fumées
8 messages, le dernier est de Elian06 le 24/07/2016

Effectif de l'ouvrage de Col de Garde
14 messages, le dernier est de jolasjm le 23/04/2016



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