Ligne Maginot - CROIX de COUGOULE (CC) (Ouvrage d'infanterie)



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CROIX de COUGOULE (CC)

( Ouvrage d'infanterie )









Secteur Fortifié
SFAM - SF Alpes-Maritimes

Sous Secteur
Sospel

Quartier
Brouis

Maître d'ouvrage
MIL - Commandement

Constructeur
MOM

Année
1930

Commune
BREIL SUR ROYA (06540)

Lieu-dit / Parcelle

Coordonnées
43.926905 - 7.499550

Validité information
Verifié

Niveau de réalisation en 1940
Construit

Etat actuel
Incomplet





Notes et informations



CONSTRUCTION, Description

L'avant poste de la Croix de Cougoule est un petit ouvrage d'infanterie d'avant-poste construit par la MOM (Main d'Ouvre Militaire), situé en avant de la ligne principale de résistance. Il reprend la place d'un ouvrage puissant prévu à la cime du Bosc dans les projets du Gal DEGOUTTE pour la défense des Alpes en 1927-28, repris du bout des lèvres par la CDF-CORF en 1929 avant d'être purement et simplement supprimé des cartons.

Il compte deux blocs actifs et deux entrées.

Bloc 1 : entrée

Bloc 2 : entrée

Bloc 3 : casemate d'infanterie
- 1 mitrailleuse Hotchkiss mle 1914 8mm

Bloc 4 : casemate d'infanterie
- 1 mitrailleuse Hotchkiss mle 1914 8mm

Un blockhaus annexe pour une arme automatique (FM ?) a été construit à proximité du bloc 3, on y accède par une tranchée depuis l'ouvrage


DENOMINATION, Indicatifs et n° d'abonné

Le numéro d'abonné au réseau téléphonique de la fortification Maginot de l'ouvrage de la Croix de Cougoule était O258


EFFECTIF, Commandement et/ou unité

L'équipage de l'avant poste de la Croix de Cougoule était principalement issu du 85° BAF et placé sous le commandement du SLt Pillard

Il était composé de 1 officier, 4 sous-officiers et de 46 hommes


EQUIPEMENT, Transmissions

L'ouvrage de la Croix de Cougoule était raccordé au réseau téléphonique par un câble à 6 paires depuis l'ouvrage du Col de Brouis.


ETAT ACTUEL , Etat - utilisation actuelle

L'entrée nord, constituée d'un blockhaus de 6mx4m surmontant un puits rectangulaire avec cage d'escalier en colimaçon, a été dynamitée par les allemands en 1945. Le bloc était en ruine et le puits était béant, escalier détruit, donc particulièrement dangereux. La ruine du puits a été recouverte d'une dalle en béton pour tout obturer.
L'entrée sud, faite d'un simple mur donnant sur une descente rectiligne, était encore accessible jusqu'en 1996 ou 97. Elle a été nivelée lors de la constitution de la plateforme actuelle du sommet. Il est donc désormais impossible d'accéder.

2008 - La radio FM NRJ Alpesazur exploite le site ou l'un de ses émetteurs radio est installé dans le bloc observatoire construit après guerre

2017 - Il n'y a plus d'émetteur dans le bloc observatoire. Celui-ci est vide et ouvert.


HISTORIQUE, Chronologie

L'avant poste est partiellement détruit en 1944 par les troupes allemandes lors de leur retraite.
Un observatoire bétonné est reconstruit aprés guerre à cet emplacement.
L'ouvrage est définitivement abandonné en 1949


HISTORIQUE, Construction

Dés les études de 1927-28 du Gal DEGOUTTE, le site de la CROIX de COUGOULE (Cime du Bosc) attire l'attention des concepteurs locaux car de là il est possible d'observer et de battre une partie importante de la Roya, même en territoire italien. Bien que longtemps en balance, ce projet n'aura pas de suite.

Pourtant, la CORF reprend ce point où il est initialement envisagée la construction d'un ouvrage mixte - en avancée de la LPR - équipé de 2 tubes de 145 mm, 2 mortiers de 75 mm et de deux lance-bombes de 135 mm sous tourelle. Cela sera finalement un simple avant-poste alpin typique de la 15° Région Militaire qui sera construit en lieu et place du gros ouvrage ajourné aux calendes, preuve de l'opiniâtreté des Alpins à faire valoir leurs idées.

L'avant poste de la Croix de Cougoule fait partie des avant postes de la ligne Maginot dont la construction est décidée dés 1930 comme AP complémentaire à la première liste de six AP entre la mer et Sospel (DM 1494 3/11-1 de l'EMA du 19 Juillet 1930 pour 3 AP complémentaires portant la première vague de 6 à 9 AP).

Le chantier débute effectivement le 31 Juillet sous la conduite du S-Lt MARMIÉ, suivi du S-Lt LANDREAU par l'aménagement du chantier : construction d'abris alpins en tôle métro, d'une cuisine extérieure, etc. Les fouilles des galeries commencent par les accès aux deux blocs actifs orientés Sud et du puits de descente d'entrée Nord. Au total une petite trentaine de mètres sont forés dans le roc à l'issue de cette campagne achevé le 28 Octobre. La pose d'un début de réseau barbelé périphérique est entamée en fin de campagne, et ponctuellement complétée durant l'hiver suivant.

La campagne de 1931 (S-Lt LANDREAU du 8 Juin au 23 Septembre avec un fort groupe de la 2° DCS puis Adj MAILLE du 24 Septembre au 8 Novembre 1931 avec uniquement des spécialistes du 7° RG et de la 29° DI) voit la jonction de percement des trois attaques de galeries de 1930 et la réalisation à ciel ouvert de la descente bétonnée de l'entrée Sud. Seul travail visible de l'extérieur, la fouille et la coulé du bloc pour mitrailleuse ouest (B4). Cette coulée de béton nécessite la création d'un bassin-citerne extérieur pour stocker l'eau. Le progrès d'ensemble reste néanmoins minime.

Le chantier de 1932 se déroule du 2 Mai au 15 Octobre sous la direction de l'Adj MAILLÉ (7° Génie). Après réfection de la route d'accès, les travaux intérieurs portent principalement sur la mise à largeur des galeries de l'ouvrage et leur maçonnerie/bétonnage, la fouille et la maçonnerie des premières alvéoles de logement du casernement. Les portes blindées extérieures sont mises en place.

Au préalable de la campagne de 1933, le Gal BOUCHEZ (Cdt la 15° RM) propose d'équiper l'AP d'une casemate pour canon de 75mm Mle 1897 - ravivant ainsi le concept d' "ouvrage d'artillerie" de DEGOUTTE. L'idée de Bouchez est de pouvoir battre à partir de là la route militaire stratégique italienne montant au Grammondo qui donne des vues remarquables sur la France. Pour éviter tout coup d'embrasure à partir de l'Italie, l'embrasure proposée n'a qu'une ouverture minimale de 5° mais le canon peut être positionné selon deux hauteurs possibles dans la casemate pour permettre une hausse de 10 à 28° avec cette même ouverture. Le général GAMELIN lui-même répond à Bouchez pour purement et simplement rejeter l'idée au motif que la route italienne est déjà prise sous le feu d'une douzaine de pièces sous tourelles... Les choses en restent là.

La campagne 1933 de construction s'étend du 4 Juillet au 14 Septembre de l'année, sous le commandement du S-Lt CRUSSARD. Cette campagne relativement courte permettra juste la coulée du bloc actif Est (B3) et la réalisation des escaliers intérieurs en béton. Aucune fouille complémentaire n'est réalisée (de nombreuses alvéoles et niches de stockage et techniques restent à réaliser...).

Le chantier de 1934 est un peu plus long : du 1 Juin au 15 Septembre, l'équipe du S-Lt BOSIO procède extérieurement aux délardements des champs de tir, la coulée du bloc d'entrée Nord et à la construction d'un abri en tôle métro. Intérieurement, les alvéoles et niches manquantes sont fouillées et la totalité des parois sont maçonnées et bétonnées avec pose de l'enduit.
Deux blocs FM extérieurs sont coulés cette année là, dans le cadre du renforcement de la défense propre des ouvrages d'AP préconisée par le Gal BOUCHEZ.

1935 : la campagne de travail se déroule du 1er Mai au 4 Juillet sous la responsabilité du Sgt MARTIN.
Côté extérieur, la communication maçonnée/bétonnée avec le bloc FM sud est réalisée, ainsi que le bétonnage de l'abri Alpin et la création d'un emplacement VB. A l'intérieur de l'ouvrage on réalise la pose des tuyauteries de la ventilation manuelle et de l'évacuation des fumées de l'éclairage à lampes à pétrole.

1936 : une inspection menée par le Gal GAMELIN mi-janvier 1936 passe à l'ouvrage. Des discussions sur place nait la proposition d'installer dans cet ouvrage d'AP (et deux autres : RAUS et CONCHETAS) une mitrailleuse de 13,2mm à vocation antichar - selon un principe similaire au canon de 75 de 1933 ! -, sous casemate orientée vers le sud et tirant sur les pistes montant à Piene et au Grazian. Cette proposition est étudiée tactiquement par la 15° Région, mais finalement rejetée par l'EMA en Juin 1936 (Décision Ministérielle 2023 3/EMA-P) au motif de l'absence de moyens pour cela. L'EMA admet cependant l'installation d'un 2e mortier Stokes à l'air libre.

L'année 1936 est une année sans travaux du fait de l'embargo sur les chantiers MOM des avant-postes lié à la détente avec l'Italie.

La nature du terrain et l'étroitesse de l'arête amènent à réaliser une construction partiellement en fouille ouverte à faible profondeur, avec galeries bétonnées et protection du terrain par une couche de béton cyclopéen côté nord-est du piton. Ce mode entraina un surcout important.

L'avant-poste a été modernisé dans les années 50 par le rajout d'un observatoire bétonné extérieur orienté vers le Nord et par la modernisation et le re-bétonnage du Bloc 4. Le bloc 3 est resté dans son état d'origine.

Rédaction initiale : Pascal Lambert (2012) complété par Jean-Michel Jolas - Dec 2020 - © wikimaginot.eu
Source(s) :
SHD - 2V280, 9NN4448, 4V1613, 7N3846





Fils de discussion



Positionnement des entrée et du block observation rajouté
3 messages, le dernier est de dje06 le 09/03/2020

Croix de Cougoule
3 messages, le dernier est de lia le 01/05/2017

Croix de Cougoule
Posté par lia le 23/08/2016



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