Ligne Maginot - SAINT ANTOINE (Ouvrage d'artillerie)



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SAINT ANTOINE

( Ouvrage d'artillerie )









Secteur Fortifié
SFS - SF Savoie

Sous Secteur
Moyenne Maurienne

Quartier
Arc

Maître d'ouvrage
MIL - CORF

Constructeur
Entreprises civiles

Année
1936

Commune
MODANE (73500)

Lieu-dit / Parcelle

Coordonnées
45.199443 - 6.679746

Validité information
Verifié

Niveau de réalisation en 1940
Construit

Etat actuel
Incomplet





Notes et informations



ARMEMENT, Artillerie

L'une des pièces de 75 mle 31 du bloc 1 portait le numéro 23 et était équipée de la lunette n° 44.

L'une des pièces de 75 du bloc 1 était dotée de la lunette L634 n° 44
Source(s) :
Cahier d'ouverture et de fermeture des caisses étanches des appareils d'optique



CONSTRUCTION, Cartouche ou information constructeur

Le marché de construction a été adjugé à la Société Decanale & Musso de Nice.


CONSTRUCTION, Cout

Le cout de construction est d'environ 10,85 millions de francs de l'époque, dont 8,25 pour le Génie et 2,6 pour l'armement et les munitions.
Source(s) :
SHD - carton 7N3847 (relevé à fin 1938)



CONSTRUCTION, Description

L'ouvrage Maginot de Saint Antoine est un ouvrage d'artillerie composé de trois blocs.

Bloc 1 : Casemate d'artillerie flanquant vers le nord
- 2 mortiers de 75 mle 31 sous casemate flanquant en direction d'Amodon
- 4 mortiers de 81 mm mle 32 sous casemates flanquant en direction d'Amodon et du Bourget
- 2 cloches GFM type A (FM24/29 et mortier de 50mm), dont l’une sert aussi à la communication optique avec l'ouvrage de Saint Gobain
- 2 créneaux pour FM (défense rapprochée du bloc)
- 2 goulottes à grenades
- 1 créneau optique orienté vers le SAPEY
- 1 sortie de secours

B2 : Casemate d'infanterie et Observatoire d'artillerie
- 2 cloches pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31 flanquant le plateau et la casemate annexe de Saint Antoine
- 1 cloche VDP (Vision Directe et Périscopique)

Entrée Mixte
- 1 créneau pour jumelage de mitrailleuses Reibel flanquant la route d'accès
Un canon de 37 AC devait être installé (bi-rail présent) mais a été rejeté en second cycle
Par la suite, une arme mixte devait remplacer le JM après 1935 mais ne fut jamais livrée
- 2 créneaux pour FM (défense rapprochée des entrées)
- 2 goulottes à grenades

Un bloc cheminée
- Servant à l'évacuation des fumées de la cuisine (cuisinière et chaudière à charbon) et d'une partie de l'air vicié de l'usine. Ce bloc est sans aucun armement


CONSTRUCTION, Mission, ou Fonction de l'objet

Barrage de la vallée et de la route du Mont Cenis (N9) en croisant ses feux avec l'ouvrage de Saint Gobain.


DENOMINATION, Indicatifs et n° d'abonné

L'observatoire d'artillerie portait la dénomination O2 et travaillait pour le compte de l'ouvrage.


EFFECTIF, Commandement et/ou unité

L'équipage théorique de l'ouvrage maginot de Saint Antoine était composé de 5 officiers et 141 hommes principalement issus des 71° BAF et 164° RAP

Cdt d'ouvrage : Cne puis CE Ravier -Bollard (164° RAP)
Major d'ouvrage : Lt Vinit

Cdt l'infanterie : Slt Blondel puis Lt Rosset (mars 1940)
Cdt l'artillerie : Lt Guédot
Cdt le SRA : Lt Berlioz
Cdt le PC Tir : Lt Rossi

Bloc 1 : Slt Bousillet puis Lt Boulant (mars 1940)
Bloc 2 : Slt Boulant puyis Slt Audit (mars 1940)


EQUIPEMENT, Divers

Le chauffage de l'ouvrage était assuré par un aérotherme alimentée par l'eau chaude produite par les moteurs diesels de l'usine et par une batterie insérée dans le circuit de ventilation alimentée en eau chaude par la chaudière charbon installée dans la cuisine de l'ouvrage.
L'installation est complétée par les classiques radiateurs électriques à ailettes de 500W ou 1KW


EQUIPEMENT, Electrique

L'ouvrage était alimenté depuis le réseau civil par une ligne aérienne moyenne tension (10 200 V) aboutissant à un transformateur situé à proximité de l'entrée.

L'usine électrique était dotée de 3 groupes électrogènes à moteurs Alsthom type VI/JMR 150 de 64 CV dotés chacun d'un alternateur Alsthom AP7/67 de 45 KW et d'un groupe auxiliaire à moteur CLM 1PJ65 (3,5 KW) destiné à assurer l'éclairage de l'usine et la production d'air comprimé pour le démarrage des groupes électrogènes.


EQUIPEMENT, Hydraulique

L'alimentation en eau de l'ouvrage de Saint Antoine était assurée par un captage sur la source de l'Oeillette, à 1 km de l'ouvrage à la cote 1500. La charge importante de la colonne d'eau (300 m de dénivelé) à nécessité la construction d'un bassin de rupture de 25 m3 au niveau du Replat à la cote 1300.


EQUIPEMENT, Mobilier et second œuvre

La cuisine était dotée d'une cuisinière électrique trois feux.


EQUIPEMENT, Transmissions

Le central principal de l'ouvrage était un central à 48 directions composé de deux panneaux muraux pour 32 et 16 abonnés.
Ce central était servi par une table d'opérateur à 14 circuits.

L'ouvrage était équipé d'un poste émetteur récepteur ER 50 situé dans l'entrée mixte.

- 1 créneau optique permettant la communication avec l'ouvrage du Sapey (bloc 1)
- 1 communication optique par créneau de cloche GFM du bloc 1 permettant la communication avec l'ouvrage de Saint Gobain.


HISTORIQUE, Chronologie

L'ouvrage sera réarmé après guerre et entretenu jusque dans les années 70.
2004, le Saint Antoine est cédé par l'Armée à la commune de Modane.


HISTORIQUE, Construction

La construction de l'ouvrage a débuté en 1931 par la construction de la route d'accès, le détournement du chemin vicinal qui passait sur le plateau de l'ouvrage et le nivellement du terrain jusqu'au droit des réseaux. L'installation électrique de l'ouvrage est validée par décision ministérielle le 26 Aout 1931 (DM 3008 2/4 S). Le marché du gros-œuvre est lancé le 10 Avril 1931, commun aux deux ouvrages bas de Modane et est attribué à l'entreprise Decanale & Musso de Nice.

1932 :

Courant 1932, le chantier débute par les galeries profondes, premières approuvées, ainsi que par le début des terrassements.

Le bloc d'infanterie (Bloc MO dans la nomenclature de l'époque - pour mitrailleuses-observatoire - soit le Bloc 2 après 1935) est dessiné le 17 Octobre 1932, puis approuvé à son tour le 3 Décembre 1932 (DM 5243 2/4 S) après quelques échanges avec la STG et l'ITTF, en particulier sur son absence de défense propre. Dépendant uniquement des cloches du bloc d'artillerie voisin, une cloche LG additionnelle est discutée pour parfaire la protection du B2 mais ne sera finalement pas installée.

Comme pour l'ouvrage de SAINT GOBAIN, les travaux au SAINT ANTOINE peuvent être réalisé durant quasiment toute l'année. Fin 1932, le percement de la galerie principale à largeur définitive est fait, et celui de la galerie du casernement est en cours. Les puits des bloc C et MO sont en cours de réalisation et les fouilles externes du bloc MO sont achevées.

1933 :

Au moment de la reprise des travaux en Mars 1933, la route d'accès est considérée achevée, et 55% des terrassements intérieurs et extérieurs sont finalisés. A ce stade cependant, aucun travail de maçonnerie intérieure ou de bétonnage n'a été fait. L'été 1933 permettra d'avancer sur ces points.

Le bloc d'artillerie (Bloc C dans la nomenclature de l'époque - pour "Canon" - soit le bloc 1 après 1935) est proposé à son tour pour approbation par le Génie de Grenoble. Un premier projet proposé le 29 Avril 1933 reçoit un grand nombre de commentaires et de demandes de modification, obligeant la Direction de Grenoble à revoir sa copie. Elle propose un projet rectifié le 29 Mai 1933 (Projet 1004/S). Ce projet est approuvé enfin, sans cloche LG, le 7 Juillet 1933 (DM 4205 2/4 S).

Enfin, le bloc d'entrée est défini le 1 Juin 1933 (Projet 1019/S) et mis en processus d'approbation le 12 Juin. Des demandes de modifications sur la géométrie de l'antenne, l'entrée de cable d'antenne et du local TSF sont prises en compte, et la mise en place d'un éventuel canon AC de 37mm est reporté en 2e cycle. Ce canon ne sera jamais installé, mais son remplacement par une arme mixte sera discutée à son tour en 1936. Ces échanges amènent à une validation finale du bloc d'entrée le 28 Juillet 1933 (DM 4519 2/4 S).

Le bloc d'infanterie (bloc MO) est le premier à être coulé, entre fin juin et fin juillet, alors que les fouilles en surface du bloc C débutent. Fin Juin, les galeries sont intégralement percées ainsi que 90% des locaux du casernement, mais non encore revêtues. Le revêtement des parois des locaux débute en Juillet.

Fin 1933, les terrassements sont achevés, ainsi que l'ensemble du roctage et de la maçonnerie des galeries. Le Bloc MO est revêtu et relié aux communications souterraines.

1934 :

En Mars 1934 le taux de réalisation de l'ouvrage est de 40% : les galeries souterraines et puits des blocs sont creusés et revêtus sauf une partie du casernement mais les équipements débutent juste. Le marché Musso de gros-œuvre étant arrivé à échéance, une nouvelle adjudication est lancée pour l'achèvement du gros-œuvre, remporté le 12 Février 1934 par la société Bringer & Tondut. Ce marché couvre la fin du bétonnage, l'aménagement des dessus (roctage, rectification des champs de tir) et l'installation du réseau de barbelés.

A l'été, le chantier bat son plein avec près de 120 personnes sur site. La 4e et dernière coulée du bloc C est effectuée du 21 au 23 Aout 1934, suivie du démontage du pont de service, la confection des enduits extérieurs, du cloisonnement intérieur et la fin du coffrage et ferraillage de l'entrée. L'entrée sera coulée entre fin septembre et début Octobre, ainsi que le bloc cheminée, en même temps que la réalisation de l'escalier entre le bloc C et les locaux souterrains.

Au 1er Octobre 1934, l'ouvrage est annoncé finalisé à 67%, et une cible de mise à disposition pour Aout 1935 est annoncée.

Fin 1934, le gros-œuvre est donc considéré achevé. Il aura représenté :
- 5310 m3 de bétonnage, dont une partie importante, 2300 m3, rien que pour le bloc C (bloc canons).
- 6406 m3 de roctages et terrassements souterrains
- 2110 m3 de revêtements et maçonneries souterrains

Côté équipement, tous les cuirassements sont installés, sauf les trémies de l'entrée. Le pont-levis n'est pas encore en place compte tenu de la coulée tardive de l'entrée. Entre Février et Avril, le marché pour la centrale (Sté ALSTHOM) est approuvé à l'automne, pour réalisation sur 1935. L'automne verra la pose des cuirassements de 75mm fin septembre. Les monte-charges sont prévus pour une installation début 1935. Tout le second œuvre reste à faire. En réalité, à cette date l'ouvrage est passablement en retard sur son voisin du St GOBAIN.

A ce stade, 6 millions de F ont été dépensés et 2 restent à dépenser.

1935 :

Une bonne année supplémentaire de retard va être prise du fait d'un quasi moratoire de construction en 1935 lié à la détente politique temporaire avec l'Italie, moratoire prenant effet à la fin de la campagne 1935. Cette même année 1935 voit l'ajournement de l'installation du monte-charge dans le bloc 2 par mesure d'économie (décision générale 1493-3/EMA du 13 Mai).

En Juin 1935, dans le cadre plus général de la question de l'équipement des ouvrages des Alpes en armes mixtes, la décision d'équiper l'ouvrage d'une de ces armes à la place du JM de l'entrée est prise (Note 736/ORF de la CORF). Le défaut de livraison de ces armes dans les Alpes fera que la cloche JM ne sera finalement pas convertie bien que les travaux aient débuté.

La centrale électrique de l'ouvrage est installée entre Mars et Juin 1935. Les premiers essais sont faits en Juin. Moment important, le pont-levis de l'entrée mixte est testé avec succès le 7 Juin, le même jour que celui du SAINT GOBAIN. En parallèle, le premier semestre 1935 est mis à profit pour commander et débuter l'installation du second œuvre (lits, portes, tables…).

Conçu et préparé durant l'hiver 1934-1935, le projet de ventilation et chauffage de l'ouvrage est approuvé le 4 Février 1935 et le marché est passé le 30 Aout 1935 à la SAGA (Société Anonyme Grouvelle-Arquembourg - Paris), moins disante sur l'appel de marché.

En Mars 1936, les travaux de réseaux électrique / ventilation sont pas ou à peine entamés. Le 4, les monteurs du PRREM de Grenoble arrivent pour installer les jumelages et supports de FM mais doivent repartir et déposer le matériel, qui reste stocké à Modane car l'ouvrage est encore plein d'ouvriers civils et mal gardé. Le Génie de Chambéry considère alors - avec un optimisme certain ! - pouvoir transférer l'ouvrage à ses utilisateurs (71° BAF) vers la fin 1936 ou début 1937, 6 mois après le SAINT GOBAIN au mieux.

Le projet de distribution d'eau dans l'ouvrage et de collecte des eaux usées est préparé début 1936 et présenté en Mars 1936. Les conditions n'ont pas permis d'étudier la question de l'adduction d'eau qui est laissée de côté en attendant le printemps. Ce projet des réseaux internes d'eau est approuvé sans commentaires majeurs le 11 Mai de l'année, en même temps que celui de l'ouvrage du SAPEY. Quelques jours plus tard, la question de l'adduction est proposée à approbation : après examen de l'hydrologie locale, la solution choisie consiste à capter la source de l'Oeillette, dans un vallon prés de 300m au dessus de l'ouvrage et de l'amener par canalisation jusqu"au bloc d'entrée. La charge liée à la colonne d'eau est telle qu'il faut établir un bassin intermédiaire à la cote 1300 m pour faire créer une rupture. Ce projet est approuvé le 23 Juin (DM 5017 2/4-S).

Les travaux se poursuivront à vitesse ralentie durant 1936, compte tenu des crédits réduits. Les travaux d'adduction, distribution et collection d'eau prévus en 1936 sont reportés.

L'ouvrage est classé dans les places de guerre par décret le 15 Aout 1937 et considéré effectivement "utilisable" en Octobre 1937, moyennant quelques petits aménagements supplémentaires, ce qui en fait le 2e gros ouvrage disponible dans le secteur, après celui du SAINT GOBAIN, achevé quasiment un an plus tôt. L'alimentation en eau et les transmissions sont achevés en 1937.

Un état des lieux effectué par la Chefferie de Chambéry en Novembre 1938 donne l'ouvrage réalisé à 99% :
- Gros oeuvre, usine et cuirassements, aménagement intérieur et transmissions finalisé à 100%.
- Armement installé à 95%. Manquent l'arme mixte prévues sur l'entrée.
L'ouvrage est considéré opérationnel.

Jean-Michel Jolas - © wikimaginot.eu - 2018-20
Source(s) :
Source : dossier d'approbations de l'ouvrage de St ANTOINE - SHD carton 2 V 243 et 245 (approbation) et 7 N 3847 (avancement travaux)
Carton 4V863 à 867 - Chefferie de Chambéry
Carton 9NN4451 - Projets d'équipement de l'ouvrage


Classement dans la première série des places de guerre de l'ouvrage par décret du 13 aout 1937
Source(s) :
JORF





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