VELOSNES

La construction de l'ouvrage de Velosnes a couté 35,3 millions de Francs.

L'ouvrage de Velosnes est un ouvrage d'artillerie de la ligne Maginot du type nouveau front, ce qui explique qu'il soit, à l'instar des ouvrages de ce secteur, doté d'une entrée mixte unique au lieu des entrées hommes et munitions des ouvrages de première génération, dits anciens fronts.
Il possède un bloc d'artillerie doté d'une tourelle de 75 modèle 1933 et 3 blocs d'infanterie, dont un doté d'une tourelle pour arme mixte en sus de son entrée.

Les plans initiaux prévoyaient un bloc d'artillerie supplémentaire équipé d'une tourelle de 75 modèle 1905 qui n'a jamais été réalisé.


Bloc 1:
- 1 tourelle pour 2 armes mixtes (jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31 et canon AC de 25mm) numéro 570
- 2 cloches GFM B
- 1 cloche pour arme mixte en flanquement droit

Bloc 2:
- 1 cloche GFM type B utilisée comme observatoire (périscope J2)
- 1 cloche GFM type B
- 1 cloche pour arme mixte
- 1 cloche lance-grenades (non équipée)

Bloc 3:
- 1 créneau pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31 interchangeable avec un canon antichar de 47 mm sur birail
- 1 créneau pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31
- 1 cloche GFM type B
- 2 cloches pour arme mixte


Bloc 5:
- 1 tourelle 75 mm (Mod.33) numéro 221
- 1 cloche GFM type B

Bloc 6:
Entrée mixte de plain-pied (hommes et munitions)
- 2 créneaux pour jumelages de mitrailleuses Reibel MAC 31 interchangeables avec un canon antichar de 47 mm sur birail
- un créneau prévu pour une arme mixte (JM + canon AC 25), non installée en 1940 et remplacée par un jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31
- 2 cloches GFM type B

A noter, l'existence d'un bloc cheminée situé au dessus de l'entrée mixte.

La construction du bloc 4, bloc pour tourelle de 75 mle 1905 R destiné au flanquement Ouest était projeté en deuxième cycle.
Ce bloc n'a jamais été construit.

La dénomination allemande de l'ouvrage était Panzerwerk 305.
L'ouvrage serait parfois appelé localement "Fort de la Ramonette", d'après le nom du site où ce dernier est implanté.

Les numéros d'abonnés au réseau téléphonique de la fortification Maginot de l'ouvrage de Velosnes étaient :
- Central principal : E 275
- Central Artillerie : A 277

L'équipage de l'ouvrage d'artillerie de VELOSNES au printemps 1940 est composé de 325 hommes dont 10 officiers principalement issus de la 2°CEO du 155° RIF, du I-169°RAP et du 211°Bon Génie, 35 sous-officiers et 280 hommes, répartie en 145 fantassins, 80 artilleurs et 100 hommes du Génie.

Cdt l'ouvrage : Cne Olivié puis Cne de SACHY à partir de février 1940
Cdt l'artillerie : Lt WEISS puis Lt ANGELI à partir de janvier 1940
Cdt l'infanterie et Cdt en second de l'ouvrage : Lt HENNEQUIN
Cdt le Génie : Lt RAYNAL, officiers : S-Lt PRADOURA
Officier Z : Lt BÉDUÉ
Santé : Med-Aux DARTIGUE (orthographe à confirmer)

Bloc 1 : Lt MAYEUX
Bloc 2 : ?
Bloc 3 : Lt HIEGEL
Bloc 5 : Lt TESTU
Bloc 6 : ?
Source(s) :
SHD - 34N151 - Rapport de Sachy

L'ouvrage de Vélosnes était alimenté par le réseau électrique civil.
En cas de disparition du réseau civil, la production électrique était assurée par une usine équipée de 4 groupes électrogènes à moteurs SMIM type 6SR19 à 6 cylindres développant 150CV.
Source(s) :
Photo ECPAD

L'ouvrage est alimenté en eau par un forage profond à -350 m.

L'ouvrage est raccordé au réseau téléphonique de la fortification Maginot par deux liaisons souterraines distinctes provenant de la rocade avant et prises au niveau des chambres de coupure 20 et 22.
Ces deux antennes constituées chacune d'un câble à 38 paires se terminent à proximité de l'ouvrage par les chambres de coupure 21 et 23 d'où les câbles pénètrent dans l'ouvrage par des forages débouchant au niveau des galeries.
Source(s) :
Cartomaginot.com

L'ouvrage a été saboté par son équipage en 1940, puis complètement ferraillé par les Allemands sous l'occupation. Les intérieurs sont vides de tout équipement mais les cuirassements dont le démontage avait été entrepris ont été laissés sur place du fait des difficultés que leur transport engendrait.

2010 - L'ouvrage sert de refuge pour chauve souris sous l'égide du Conservatoire des sites lorrains

11 et 12 Mai 1940 : l'ennemi arrive à portée de l'ouvrage en Belgique. La tourelle de 75mm ouvre le feu et appuie l'avance française vers Virton.

12-15 Mai 1940 : les Allemands approchent de l'ouvrage, avec des patrouilles jusque dans le village de Velosnes.

Tout comme son voisin l'ouvrage du CHESNOIS, l'ouvrage de Velosnes a été saboté sur ordre par son équipage dans la nuit du 12 au 13 juin 1940, puis évacué. L'usine est détruite, ainsi que les réserves de gasoil, tout le matériel non transportable est saboté, et une partie des galeries est dynamitée. Ces ouvrages seront les deux seuls sabordés ainsi.

La tourelle de 75 aura tiré pratiquement 10.000 coups entre le 12 mai et le 13 juin 1940. L'équipage se regroupe avec les autres CEO à Marville (1).

Il sera ensuite ferraillé par l'occupant (organisation TODT) à l'exception des cuirassements et des cloches.
Les cuirassements restés en place intéresseront toutefois peu après l'organisation Todt qui procédera à un essai d'extraction des cloches sur le bloc d'entrée pour une réutilisation en l'état. La complexité de l'entreprise et la logistique requise pour le transport conduisent à l'abandon de cette solution.

L'ouvrage est resté dans cet état et ne fut pas remis en état après guerre.

En 1994, l'ouvrage, alors réputé à l'abandon, fut le théâtre d'un fait divers et retrouve momentanément une certaine célébrité lors de la découverte d'un trafic de munition de 75 qui curieusement subsistent dans son bloc 5. Pour régler le problème, les munitions et la galerie d'accès sont dynamitées par la Protection Civile et l'armée.
Source(s) :
(1) tout ce qui précède provient du rapport de Sachy - SHD carton 34N151
wikipedia, lignemaginot.com
Il était une fois la Ligne Maginot

L'ouvrage de VELOSNES a fait l'objet d'un premier projet de plan masse (1818 S du 6 juin 1934), suivi d'un plan d'implantation n° 2868 S du 18 septembre 1934.

Ce plan d'implantation est approuvé par DM 6956 2/4 S du 26/10/1934. Le marché de gros œuvre est attribué le 18/12/1934 à l'entreprise Demenois (Verdun-Belleville) pour un montant de 20 225 000 FRF.

La première tentative de captage d'eau en 1938 est un échec : pas d'eau jusqu'à -150 m... Une étude géologique lancée suite à cet échec garantit la présence d'eau à -350 m... L'entrepreneur est obligé d'abandonner le 1er forage et d'en crée un 2e à proximité fin 1938 - de plus fort diamètre pour des questions de perte de charge - jusqu'à la profondeur requise. Lors de l'inspection ITTG de Janvier 1939, la cote -190 m avait été atteinte et le forage se poursuivait.

L'ouvrage est tout juste achevé en 1939 (installation de la cuisine électrique et forage d'adduction d'eau finalisés à l'été 1939 !).
Source(s) :
SHD - 9NN4423, 6V11102