Ligne Maginot - ROCHONVILLERS - A8 (Ouvrage d'artillerie)



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ROCHONVILLERS - A8

( Ouvrage d'artillerie )









Secteur Fortifié
SFT - SF Thionville

Sous Secteur
Angevillers - Oeutrange

Quartier
Angevillers

Maître d'ouvrage
MIL - CORF

Constructeur
Entreprises civiles

Année
Commune
ANGEVILLERS (57440)

Lieu-dit / Parcelle
Le Grand Loh

Coordonnées
49.404356 - 6.035940

Validité information
Verifié

Niveau de réalisation en 1940
Construit

Etat actuel
Incomplet





Plan sommaire








Notes et informations



ARMEMENT, Artillerie

Armement total de l'ouvrage :

- 1 tourelle avec 2 x 75R32
- 1 tourelle avec 2 x 75 Mle 33
- 1 casemate avec 3 x 75 Mle 29 et 1 x 135

- 2 tourelles avec 2 x 135

Informations complémentaires sur les tourelles de 135 :

Bloc 6 : tourelle 135 n° 108
Construite par Compagnie des forges de Châtillon-Commentry et Neuves-Maisons. Montée en 1933.
Révision après guerre effectuée en 1952-53-54 par Batignolles-Châtillon. Deuxième réception effectuée le 18/11/54.

Bloc 7 : tourelle 135 n° 104
Construite par Compagnie des forges de Châtillon-Commentry et Neuves-Maisons. Montée en 1932-33.
Révision effectuée après guerre en 1955 par le Service du Génie de la 6e Région. Deuxième réception effectuée le 18/01/56.
Source(s) :
Répertoire Fortifications SF Thionville (33N19)
Carnets de tourelle - SHD - 3V113



ARMEMENT, Infanterie

Informations sur les tourelles mitrailleuses

Bloc 1 : tourelle mitrailleuse n° 10
Construite par Batignolles-Chatillon. Montée en 1933.
Révisée après guerre en 1956 par le Service du génie de la 6e Région. Deuxième réception effectuée le 13/11/56.

Bloc 8 : tourelle mitrailleuse n° 5
Construite par Batignolles-Chatillon. Réceptionnée le 15 mai 1933.
Révision après guerre effectuée en 1956 par Service du Génie de la 6e Région. Deuxième réception le 13/11/56

Bloc 9 : tourelle mitrailleuse N°7
Construite par Batignolles-Chatillon. Montage effectué en 1932-33. Réception le 28 juillet 1933.
Révision après guerre effectuée en 1956 par Service du Génie de la 6e Région. Deuxième réception effectuée le 14/11/56.
Source(s) :
Carnets Tourelle - SHD - 3V113


Armement d'infanterie total de l'ouvrage :

- 3 tourelles de mitrailleuses

- 4 jumelage de mitrailleuse en casemate, dont 3 alternables avec un canon AC.
- 1 jumelage de mitrailleuse sous cloche
- 1 canon AC de 37mm alternable avec un JM (Bloc 8)
- 2 canons AC de 47mm alternables avec des jumelage mitrailleuse en casemate (blocs EM et EH)

- 15 cloches GFM (FM24/29 / mortier 50)
- 3 cloches Lance-grenades

- 8 goulottes à grenades

- 14 créneaux FM : 7 de défense des façades, 5 de défense intérieure (EM et blockhaus de galerie) et 2 de protection des issues de secours (B5 et B8)
Source(s) :
Répertoire Fortifications SF Thionville (33N19)


Une note de service du 3e Bureau de la 3e Armée en date du 1er juin, mentionne que la mise en place des deux armes mixtes dont dispose encore la 3e Armée seront attribuées à l'ouvrage de Rochonvillers (choix de la tourelle à effectuer par le commandant du 6e CA) et l'autre à l'ouvrage de Bréhain (choix à faire par le commandant du 42e CA).

Les travaux de mise en place des armes dans les tourelles rendent ces organes inutilisables pour le tir. Les travaux ne devront être entrepris qu'après l'autorisation du général commandant l'Armée, à lui demander au plus tard la veille au soir du jour fixé pour le commencement des travaux.
Source(s) :
SHD 29N136 - 3e Armée n°3956/3-G



CONSTRUCTION, Cout

Le cout de l'ouvrage s'élève à la somme de 86 070 000 frs selon l'état d'avancement (100%) de janvier 36
Cf. document joint
Source(s) :
SHD 9 NN 4423



CONSTRUCTION, Description

L'ouvrage de Rochonvillers est un gros ouvrage d'artillerie doté de 9 blocs et de deux entrées reliés par galerie. Il est alimenté par une voie ferrée de 60 cm depuis les dépôts arrières (Florange Saint Hubert - Woippy)

Bloc 1 - bloc d'infanterie
- une tourelle de mitrailleuses (jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31) numéro 20
- une cloche jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31
- une cloche GFM type A (FM 24/29 et mortier de 50 mle 1934)

Bloc 2 - bloc d'artillerie
- une tourelle de 75 mm modèle 1933 numéro 203

Bloc 3 - bloc d'artillerie
- une tourelle de 75 mm R modèle 1932 numéro 401
- deux cloches GFM type A (FM 24/29 et mortier de 50 mle 1934) dont une qui sert d'observatoire avec périscope, indicatif O 2 rattaché à Rochonvillers.

Bloc 4 - observatoire d'artillerie indicatif O 13 rattaché à Bréhain
- une cloche VDP (Vue Directe et Périscopique,)
- une cloche GFM type A (FM 24/29 et mortier de 50 mle 1934)

Bloc 5 - casemate d'artillerie flanquant vers l'est
- trois créneaux pour canon de 75 mm modèle 1929,
- un créneau pour lance-bombe de 135 mm,
- une cloche GFM type A (FM 24/29 et mortier de 50 mle 1934)
- une cloche LG (non équipée).

Bloc 6 - bloc d'artillerie
- une tourelle de 135 mm numéro 108
- une cloche GFM type A (FM 24/29 et mortier de 50 mle 1934)
- une cloche LG non équipée

Bloc 7 - bloc d'artillerie
- une tourelle de 135 mm numéro 104
- deux cloches GFM type A (FM 24/29 et mortier de 50 mle 1934)

Bloc 8 - casemate d'infanterie flanquant vers l'est
- un créneau mixte jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31 interchangeable avec un canon antichar de 37 mm monté sur bi-rail
- un créneau jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31
- une tourelle de mitrailleuses numéro numéro 05
- deux cloches GFM type A (FM 24/29 et mortier de 50 mle 1934) dont l'une sert d'observatoire J2 indicatif O 3, rattaché au Molvange.

Bloc 9 - bloc d'infanterie
- une tourelle de mitrailleuses numéro 07
- une cloche GFM type A (FM 24/29 et mortier de 50 mle 1934)

Entrée des munitions (entrée de type A en plan incliné descendant)
- deux cloches GFM type A (FM 24/29 et mortier de 50 mle 1934)
- un créneau mixte pour jumelage de Fusils-mitrailleurs 24/29 interchangeable avec un canon antichar de 47 mm monté sur bi-rail.

Entrée des hommes (en puits),
- un créneau mixte pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31 interchangeable avec un canon antichar de 47 mm monté sur bi-rail


DENOMINATION, Dénominations alternatives

La numérotation allemande de l'ouvrage était werke :
- 250a à h (blocs),
- 225 (B9),
- 208a et b (entrées)


DENOMINATION, Indicatifs et n° d'abonné

Numéro d'abonné du central principal de l'ouvrage de Rochonvillers au réseau téléphonique de la fortification Maginot était 401

Observatoires, dénomination artillerie :
- Bloc 3 : O 2
- Bloc 4 : O 13 (Rattaché au Secteur voisin, SRA de l'ouvrage de Bréhain)
- Bloc 8 : O 3
Source(s) :
32N257 - Liste des observatoires d'artillerie de la 56° DI
Bloc 4 -> Divers



EFFECTIF, Commandement et/ou unité

L'équipage de l'ouvrage d'artillerie de Rochonvillers était composé de 782 hommes dont 26 officiers principalement issus des 169e RIF et 151e RAP.

Commandant de l'ouvrage : chef d'escadron Guillemain
Officier adjoint : lieutenant Wagner
Commandant en second : commandant Marq
Major d'ouvrage : lieutenant Sohet
Commandant l'artillerie : capitaine Abonneau (27e batterie)
Commandant l'infanterie : capitaine Léveillé
Commandant le génie : capitaine Villette

Bloc 5 : sous-lieutenant Georges Ballot
Bloc 6 : lieutenant Berland.
Bloc 7 : lieutenant Roger Lamy.
Bloc 9 : adjudant Humbert.
Entrée des munitions : lieutenant Alfonsi.
Entrée des hommes :

Autres officiers : Lt Chabernaud (PC Artillerie), Lt pamart, Lt Pillot

Effectif théorique de l'ouvrage (officiers, sous-officiers, hommes de troupe):

Total : 28 / 93 / 636

Infanterie :
- Bloc 1 : 1 / 2 / 20
- Bloc 5 : 0 / 0 / 5
- Bloc 3 : 0 / 0 / 3
- Bloc 6 : 0 / 0 / 3
- Bloc 8 : 1 / 3 / 24
- Bloc 9 : 0 / 2 / 16
- EM : 1 / 3 / 22
- EH : 0 / 2 / 17
- Commandement : 6 / 12 / 56

Artillerie :
- Bloc 2 : 1 / 5 / 47
- Bloc 3 : 1 / 5 / 53
- Bloc 4 : 1 / 1 / 7
- Bloc 5 : 1 / 10 / 61
- Bloc 6 : 1 / 5 / 44
- Bloc 7 : 1 / 4 / 47
- Bloc 8 : 1 / 1 / 3
- Commandement : 4 / 10 / 36

Génie :
- Commandement : 1 / 0 / 0
- Electromécaniciens : 3 / 16 / 83
- Radios : 0 / 1 / 18
- Télégraphistes : 1 / 2 / 17
- Chemins de fer : 1 / 4 / 30
- Sapeurs - Mineurs : 1 / 3 / 29

Santé : 1 / 2 / 0

492 places couchées dans l'ouvrage
Source(s) :
Répertoire Fortifications SF Thionville (33N19)



EQUIPEMENT, Divers

L'ouvrage était doté en 1939 de 3 locotracteurs SW pour voie de 60.
En décembre 1947, deux de ces locotracteurs sont toujours présents, aucun n'est en état de focntionnement
Source(s) :
Energie électrique dans les ouvrages - Etat D - Traction - Secteur 1



EQUIPEMENT, Electrique

L'alimentation électrique de l'ouvrage était assurée par un poste de transformation Haute Tension alimenté depuis l'arrière par une liaison aérienne puis enterrée

En cas de coupure du réseau extérieur, l'ouvrage était doté d'une usine électrique comportant 4 groupes électrogènes diesel SGCM 6GV 42 à 6 cylindres de 350 CV prenant le relais.

Ce fut le cas à la mi-juin lorsque les troupes d'intervalle, dont les électriciens du génie , évacuèrent la position sur ordre et coupèrent l'alimentation par l'arrière.


ETAT ACTUEL , Etat - utilisation actuelle

L'ouvrage a été déclassé du domaine public et en tant que place de guerre de 2° série et la première zone de servitudes défensives supprimée par décret du 21 mai 2001.

Jusqu'en 2012, l'ouvrage est resté dans un état de conservation remarquable.

En effet, bien que dépourvu de certains de ses équipements d'origine au profit d'associations de sauvegarde (avec l'accord des autorités), il est resté jusque là fermé et par ailleurs très sain sur le plan humidité, expliquant ce constat rarement rencontré ailleurs.

Malheureusement , l'ouvrage à été vandalisé à plusieurs reprises par les ferrailleurs clandestins et est à présent vraisemblablement ruiné. Ce constat englobe sans doute l'abri caverne qui lui est relié (Grand Lot / X2).


HISTORIQUE, Chronologie

Pendant l'occupation, la Wehrmacht fait réaliser à proximité des entrées un ensemble de bâtiments destinés a former un PC de guerre (Brunhilde) qui ne sera jamais achevé.
Une étude de retournement de l'ouvrage a été mené par le Génie allemand. Cette étude peu réaliste prônant la création de nouvelles entrées et infrastructures coté Nord et l'abandon des infrastructures souterraines existantes (casernement, M1, Usine) a certainement été émise rapidement en réponse aux pressions de la hiérarchie.

En 1954, les troupes américaines occupent partiellement les locaux de l'ouvrage (PC CENTAG).

Quelques mois après l'explosion de la première bombe atomique francaise début 1960, Rochonvillers comme l'ensemble de la ligne Maginot perd toute valeur en tant que position défensive aux yeux de l'état major.

A partir de 1961 il sera envisagé par les francais de moderniser l'ouvrage afin de l'utiliser comme PC pour l'OTAN (avec les ouvrages de Molvange et de Soetrich), sans que l'état major de l'OTAN ne se montre effectivement intéressé par ce projet. Le retrait de la France de l'OTAN en 1967 sonnera le glas définitif de ce dossier.
A partir de 1977, l'ouvrage est progressivement réutilisé comme PC guerre par l'état major de la 6° Armée dont le PC du temps de paix est établi dans le château de Mercy.
Il faudra attendre 1981 pour que les locaux souterrains soient effectivement modernisés (Usine électrique, climatisation et traitement d'air, système de gestion centralisée..), les blocs n'étant d'aucune utilité ne seront pas quant à eux pas modifiés. Seul l'abri du Grand Lot relié à l'ouvrage par galerie sera converti en dortoir.

Le Chef d'Etat Major de l'Armée de Terre de l'époque avait projeté l'installation du PC du temps de paix dans le camp d'Angevillers mais avait du faire marche arrière devant la fronde des généraux qui lui préféraient le confort du château de Mercy et les cinémas de la ville voisine de Metz.

L'ouvrage sera utilisé comme tel jusqu'en 1999, puis entretenu et maintenu en parfait état de fonctionnement jusqu'en 2001, date à laquelle il sera définitivement abandonné par le 40° Escadron de Quartier Général qui en avait la charge.

En quelques années, celui qui restait un des rares ouvrages inconnus du grand public succomba sous les assauts des récupérateurs de métaux et n'est plus aujourd'hui qu'une épave que l'état défense n'a pas été capable de préserver.

Le 11 mars 1940, des essais d'écoute de bruits souterrains ont lieu à l'aide de géophones SP sont effectués dans la galerie entre l'EH et la galerie en cours de réalisation avec l'abri du Grand Lot.
Source(s) :
SHD 29N162



HISTORIQUE, Construction

L'ouvrage de ROCHONVILLERS est l'un des premiers ouvrages mis en chantier, sa construction a débuté en 1929 avec l'ouvrage de RIMPLAS (sud-est) et les gros ensemble du HOCHWALD, du SIMSERHOF et du HACKENBERG. Il se distingue toutefois de ces derniers par sa configuration, l'ouvrage de ROCHONVILLERS n'est pas construit en deux demi ouvrages mais comme un ensemble homogène composé de blocs parfaitement adaptés au terrain et à la mission qui est la leur et dépourvu des fossés antichar qui sont la marque de fabrique de ses trois autres cousins dont la conception est plus inspirée des forts de la génération précédente. Cet état de fait est cependant le résultat d'une évolution liée aux circonstances et à l'environnement.

La localisation de l'ouvrage a connu quelques changements durant la phase de conception. Le tout premier site considéré par la DTF de Metz en 1928, conformément avec le tracé de position défini par la CDF, se situait au nord-est du village de Rochonvillers, proche de la ferme Buch. L'ouvrage prévu là est une application stricte et directe d'un plan-type standard de la CDF d'ouvrage puissant avec fossé flanqué.

Suite à une étude technico-légale effectuée en Décembre 1928 sur l'impact des activités minières sur le futur ouvrage, la DTF est poussée à déplacer l'ouvrage de 1500 mètres vers le sud, à 400m au sud-sud-est du village, pour sortir des zones de concessions minières susceptibles de poser problème pour la construction et l'intégrité future de la construction. Tout premier ouvrage à être formellement examiné par la CORF, le projet émis le 25 Janvier 1929 est présenté en l'état lors de la 16° réunion, début février. Il est cependant invalidé par la commission, considérant sa nouvelle position trop exposée et trop proche du village. Reporté de 900 mètres en arrière - à mi chemin entre Angevillers et Rochonvillers, le lieu fait l'objet d'une reconnaissance sur le terrain de la CORF quelques jours plus tard et validé lors du deuxième examen du projet de l'ouvrage lors de la 19° réunion un mois plus tard (19 Mars 1929). A l'issue de cet examen et quelques simplifications visant à réduire le coût prévisionnel de 125 MF à 100 MF, l'ouvrage a la configuration suivante quand approuvé en Avril :
- 3 blocs importants (un au "Doigt", un à la "Borne" et le 3e en arrière). Un quatrième prévu initialement est supprimé et ses éléments répartis sur les trois autres.
- une entrée arrière dans le vallon du Grand-Loh
- un ouvrage annexe à la cote 400 qui sera rapidement limité à une tourelle mitrailleuses, éventuellement raccordable aux communications souterraines (futur bloc 9)
- un ouvrage à tourelles longue portée, initialement prévu derrière le MOLVANGE, mais déplacé derrière ROCHONVILLERS.

L'armement d'artillerie sous casemate vers l'ouest (Bloc 1) est converti en armement sous tourelle au motif de l'incertitude concernant le tracé futur de la position à l'ouest de l'ouvrage - encore indéterminé à ce stade.
Le bloc 2 est réduit à un simple bloc d'infanterie avec casemate à droite et une tourelle mitrailleuses.
Le bloc 3 est une imposant bloc d'artillerie flanquant à droite (casemate 75 et 135mm) et partiellement frontal (plusieurs tourelles d'artillerie).

L'EMA approuve formellement la construction de l'ouvrage sur cette base de plan de masse le 29 Mars 1929. Ce plan de masse est lui-même approuvé dans la foulée par DM 746 2/4-S du 6 Avril 1929. L'approbation parait pour le moins précipitée compte tenu du caractère approximatif du projet à ce stade. Elle tient en fait essentiellement à la volonté de bloquer par le classement en place de guerre et servitudes les velléités d'extension des activités minières qui pourraient mettre le projet en péril.

L'adjudication du chantier est passée le 15 Juillet 1929, alors que les plans finaux de l'ouvrage sont encore loin d'être finalisés. L'ouvrage de Rochonvillers sera construit par la société Campenon-Bernard pour la somme de 123 Mio (1930) pour le gros-oeuvre.

Un projet d'implantation général 543/S est proposé par la DTF le 21 Décembre 1929, et est approuvé le 16 Janvier 1930 par DM 115 2/4-S. Il sera cependant remanié plusieurs fois par la suite dans le sens d'une dispersion des éléments car les blocs massifs "multifonction" sont désormais prohibés. Un plan d'implantation général tardif est examiné à l'issue de la 42ème réunion CORF en septembre 1929 et nécessite encore des modifications, notamment sur l'angle fait par le magasin M1 et la distance entre celui-ci et la galerie de l'entrée des hommes.

Le 6 octobre 1930, le plan définitif (9 blocs et 2 entrées) est approuvé.

En Mai 1931, la DTF de Metz-Ouest demande instamment à la CORF et au ministère d'approuver le plan d'implantation particulier des galeries de l'ouvrage. Les puits de service sont achevés et le Col FROSSARD est contraint d'autoriser la poursuite des travaux sur le tracé proposé sans qu'il soit validé. Au 1er octobre 1931, les fouilles de la galerie principale sont bien avancées et 520 mètre sur les 3200 totaux sont déjà maçonnés. Le roctage du casernement débute juste, alors que les fouilles des deux blocs d'entrée sont presque achevées. Le bétonnage du bloc observatoire (B4) et de la tourelle mitrailleuse de la cote 400 (B9) ont juste débuté, les autres blocs étant à divers stades de terrassement.

En novembre 1933, la Direction des Travaux de Metz-Ouest propose d'ajouter - à fin d'issue de secours - un puits de 120 mètres de profondeur entre la galerie principale de l'ouvrage et la galerie de roulage de la mine de Rochonvillers en dessous. Celle-ci sort dans le fond d'Algrange à 2200 mètres en arrière des entrées de l'ouvrage. Cette proposition reviendrait à environ 1 million de francs, suscitant une réaction négative de la CORF sur base du ratio intérêt/coût. La decision est finalement prise en février 1934 d'ajourner l'idée. Une contreproposition de rajout d'un monte-charge dans ce puits (pour 120.000 F de plus), permettant l'approvisionnement alternatif de l'ouvrage à raison de 60 tonnes par jour, est cependant faite immédiatement par l'ITTF au motif que les voies d'approvisionnement de l'ouvrage sont partiellement visibles de l'ennemi et donc vulnérables et qu'il y aurait intérêt à convertir cette issue de secours en entrée des munitions de secours… L'idée, trouvée tentante par l'EMA, est cependant mise en Mai 1934 sur la liste des projets complémentaires, au même titre que le fossé antichar de SENTZICH, en attendant d'y voir clair sur les budgets.

L'inspection revient à la charge en Janvier 1935 et demande au SMF de réaliser l'étude de ce puits et des monte-charges. Le Service du Matériel des Fortifications revient le 4 Mai 1935 avec un projet à deux cabines monte-charge avec rail permettant d'entrer des wagonnets, le tout pour 400.000 F à ajouter au million du puits. La question est cette fois-ci directement rejetée, l'EMA considérant par DM du 20 Juin 1935 qu'il est plus rationnel de revoir le tracé de la voie de 0,60m menant à l'ouvrage pour la défiler, le tout financé au besoin sur budget MOM de temps de guerre, plutôt que de construire ce puits. Le service géologique de la mine concourt à l'enterrement du projet en faisant valoir le risque de traversée d'aquifère lors de ces travaux de percement, entrainant simultanément le noyage de la mine et l'assèchement des réserves d'eau de l'ouvrage !

A la même époque, les travaux d'équipement de l'ouvrage avancent bon train, permettant le classement de l'ouvrage dans la 1e catégorie des places de guerre le 6 Décembre 1933. Début 1934, la tourelle de 75/33 est installée, ainsi que les pièces de la casemate d'artillerie et les deux tourelles de 135mm. Ces armements étant susceptibles de tirer à partir d'avril ou mai de l'année, les premières dotations minimales en munitions sont reçues en Mai et stockées dans des locaux provisoires (chambres de Cdt de blocs par exemple !) car les M1, M2 et M3 ne sont pas encore équipés. L'ouvrage étant l'un des plus avancés en termes de construction, les magasins sont mis à disposition fin Aout 1934, ce qui permet d'approvisionner la dotation en munitions complète de dés Septembre-Octobre. Concernant la tourelle de 75R32 (B3), première du genre à être testée sur la ligne, le tir technique se déroule les 29 et 30 janvier 1935, et se conclut de façon assez positive :
- aucun incident sérieux
- la noria à munitions de la tourelle est jugé très supérieur à celui de la tourelle de 75/33
- par contre l'espace intérieur de la tourelle est jugé trop exigu. La tourelle a été conçue dans l'hypothèse d'une culasse semi-automatique, ce qui n'est en réalité pas le cas, et qui nécessite 4 chargeurs au lieu de deux. Cette situation jugée dangereuse pousse la CEPARF à demander la relance de l'étude de cette culasse semi-automatique.

Mi-1936, l'ouvrage est techniquement achevé et le montant dépensé sur la chantier a été en cumulé de 86.067.000 Fr. Les premières occupations ont cependant mis en évidences un certain nombre de défauts à corriger et d'améliorations nécessaires à l'habitabilité de l'ouvrage. Ces améliorations sont inscrites au programme de 1937 et recouvrent :
- l'amélioration de l'étanchéité et la chasse aux infiltrations
- la modification et l'amélioration de l'aménagement des PC.
Au 1 Septembre 1937 ces travaux sont achevés.
Source(s) :
Sources : SHD - cartons 7N3762, 7N3797, 7N3810, 2V244, 6V11313bis





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