Ligne Maginot - SCHIESSECK (Ouvrage d'artillerie)



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SCHIESSECK

( Ouvrage d'artillerie )









Secteur Fortifié
SFR - SF Rohrbach

Sous Secteur
Bitche

Quartier
Schiessek

Maître d'ouvrage
MIL - CORF

Constructeur
Entreprises civiles

Année
Commune
BITCHE (57230)

Lieu-dit / Parcelle
Schiesseck

Coordonnées
49.064211 - 7.410571

Validité information
Verifié

Niveau de réalisation en 1940
Construit

Etat actuel
Incomplet





Plan sommaire








Notes et informations



ARMEMENT, Artillerie

Informations sur la tourelle de 135 :

Bloc 8 : tourelle de 135 n° 116
Construite par Fives-Lille. Montage effectué en 1933-34.
Révision après guerre effectuée en 1952-53-54 par Batignolles-Chatillon. Deuxième réception effectuée le 16 juin 1954.
Source(s) :
SHD - 3V113 - Carnet de tourelle



ARMEMENT, Infanterie

Informations sur la tourelle de mitrailleuses :

Bloc 6 : tourelle de mitrailleuses n° 6
Construite par Châtillon-Chatillon. Montage effectué en 1934.
Révision après guerre effectuée en 1953-54 par Batignolles-Chatillon. Deuxième réception effectuée le 5 mai 1954.
Source(s) :
SHD - 3V113 - Carnet de tourelle



ARMEMENT, Observation

Bloc 2 :
- une cloche VDP (vue directe et périscopique) et une cloche GFM conjuguée qui n'est pas dans ce bloc (où ?).

Bloc 5 :
- l'une des cloches GFM est équipée d'un periscope J2 et sert d'observatoire pour l'artillerie

Bloc 8 :
- une cloche VDP et une cloche GFM conjuguée.

Bloc 9 : Bloc observatoire
- une cloche VP et une cloche GFM conjuguée.


CONSTRUCTION, Cout

Le relevé d'avancement de travaux de la chefferie de Bitche à mi-1935 mentionne une dépense totale à date de 41.205.000 Fr et une prévision de 1.995.000 Fr à payer d'ici achèvement.
Source(s) :
SHD - 9NN4423



CONSTRUCTION, Description

L'ouvrage du Schiesseck est un ouvrage d'artillerie de la ligne Maginot. A l'exception des deux blocs d'entrée et des bloc 2 et 4, il ne comporte que des blocs cuirassés équipés de cloches ou de tourelles.

Bloc 1: Tourelle d'artillerie
- 1 tourelle pour deux mortiers de 81 mm
- 1 cloche GFM (Mortier de 50 mm et FM)
- 1 cloche pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31

Bloc 2: Casemate d'infanterie flanquant vers l'Ouest
- 1 créneau pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31 interchangeable avec un canon de 47 mm antichar
- 1 créneau pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31
- 1 créneau pour fusil-mitrailleur 24/29 en façade
- 1 cloche GFM (Mortier de 50 mm et FM)
- 1 cloche observatoire d'artillerie VDP (Vision Directe et Périscopique)
- 2 cloches pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31

Bloc 3: Casemate cuirassée
- 1 cloche GFM (Mortier de 50 mm et FM)
- 2 cloches pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31

Bloc 4: Casemate Mixte Infanterie-Artillerie
- 2 créneaux pour mortiers de 81 mm modèle 34
- 2 créneaux pour fusil-mitrailleur 24/29 en façade
- 1 cloche GFM (Mortier de 50 mm et FM)
- 1 cloche pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31

Bloc 5: Casemate d'infanterie cuirassée
- 2 cloches GFM (Mortier de 50 mm et FM)
- 1 cloche pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31

Bloc 6: Tourelle d'infanterie
- 1 tourelle pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31
- 1 cloche GFM (Mortier de 50 mm et FM)

Bloc 7: Tourelle d'artillerie
- 1 tourelle de 75 mm (mod. 32)
- 1 cloche GFM (Mortier de 50 mm et FM)
- 1 cloche lance-grenades

Bloc 8: Tourelle d'artillerie - Observatoire
- 1 tourelle de 135 mm
- 1 cloche GFM (Mortier de 50 mm et FM)
- 1 cloche observatoire d'artillerie VDP (Vision Directe et Périscopique)

Bloc 9: Observatoire d'artillerie
- 1 cloche GFM (Mortier de 50 mm et FM)
- 1 cloche observatoire d'artillerie VP (Vision Périscopique)

E.H.: Entrée Hommes en puits
- 1 créneau pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31 interchangeable avec un canon de 47 mm antichar
- 2 créneaux pour fusil-mitrailleur 24/29 en façade
- 2 cloches GFM (Mortier de 50 mm et FM)

E.M.: Entrée Munitions de plain-pied
- 2 créneaux pour jumelages de mitrailleuses Reibel MAC 31 interchangeable avec un canon de 47 mm antichar
- 1 créneau pour fusil-mitrailleur 24/29 en façade
- 2 cloches GFM (Mortier de 50 mm et FM)
NB : L'un des créneaux était équipé d'un jumelage de fusils-mitrailleurs 24/29 en remplacement du jumelage de mitrailleuses.


L'ouvrage ne possède pas de magasin M1


DENOMINATION, Dénominations alternatives

L'ouvrage sera nommé - par erreur - SCHLESSECK jusqu'à la fin de 1930 dans de nombreux documents officiels centraux. L'erreur d'appellation du lieu-dit sera corrigée en novembre 1930. C'est un autre exemple des approximations parfois faites par l'EM français avec les dénominations à consonnance germanique.

La numérotation allemande de l'ouvrage était werke 370, les blocs étant numérotés de a à k, m, n, ..
Source(s) :
SHD - 7N3822 (pour la note que SCHLESSECK)



DENOMINATION, Indicatifs et n° d'abonné

Les numéros d'abonnés au réseau téléphonique de la fortification Maginot de l'ouvrage du Schiessek étaient :
- Central principal Infanterie et commandement : O 350
- Central principal Artillerie : A 350

Les indicatifs des observatoires de l'ouvrage sont, pour l'artillerie :

- Bloc 2 : observatoire d'artillerie indicatif O 17, rattaché au SIMSERHOF

- Bloc 5 : observatoire d'artillerie indicatif O 27

- Bloc 8 : observatoire d'artillerie indicatif O 16

- Bloc 9 : observatoire d'artillerie indicatif O 18


EFFECTIF, Commandement et/ou unité

L'équipage de l'ouvrage du Schiessek comptait 22 officiers et 679 hommes.

Ils proviennaient principalement des unités suivantes :

- 37° RIF pour l'infanterie
- 168° RAP, puis 150° RAP à partir de mars 1940 pour l'artillerie
- 207° Bon de Génie de Forteresse, dont:
- Cie 207/81 Télégraphistes
- Cie 207/82 Radio
- 157° GSD - Santé

Cdt de l'ouvrage : Cne puis CB STOQUER (37° RIF)
Major d'ouvrage : Lt Joray
Cdt l'infanterie : Lt DUSSERT
Cdt l'artillerie : Cne ROUX, adjoint et chef du PCA : Cne Raymond PEZET, Officier SRA : Lt GUILLERME
Cdt le Génie : Cne André CAZENAVE, en même temps commandant en second de l'ouvrage.
Sce Electromécanique : Lt KLEIN, S-Lt DRAPIER
Cdt le Service Electromécanique : Adj Branchereau Eugène
Transmissions : Adj-C BARTHE
Officier Z : Lt VAUTHIER (150° RAP)

Bloc 1 : Lt de MERE (150° RAP)
Bloc 2 : S-Lt MICHAUD, observateur : Lt EHRETSMANN (150° RAP)
Bloc 3 : Adj CASONI
Bloc 4 : Lt Celestin ARNOLD (150° RAP), observateur : Lt TARDIF (150° RAP)
Bloc 5 : ?
Bloc 6 : ?
Bloc 7 : Lt BERNOLLE. Chef de tourelle : Adj-C puis S-Lt Célestin ARNOLD
Bloc 8 : Lt FRIEDRICH (150° RAP)
Bloc 9 : Lt BERNHARDT (150° RAP)

Entrée des Hommes : Adj Janiaut
Entrée des munitions : S-Lt Lacour

Effectif du Génie :
- Sapeurs-mineurs : 1 officier, 1 adjudant, 1 Sgt-C, 6 Sgt, 30 hommes et caporaux
- Electromécaniciens : 2 officiers, 1 adjudant-C, 3 adjudants, 15 Sgt, 110 hommes et caporaux
- Chemin de fer : 1 adjudant, 2 Sgt, 20 hommes et caporaux
Soit au total 3 officiers, 30 sous-officiers et 160 adjudants et sapeurs.

L’effectif des artilleurs de l'ouvrage était issu en temps de paix de la 8° Bie du 3° Groupe du 155° RAP. Il est rattaché au groupement d'ouvrages du 150° RAP (CE Bourvon)

A la mobilisation, la batterie d'ouvrage est rattachée au 168° RAP (issu du V° groupe du 155° RAP du temps de paix).

L'effectif des artilleurs était de 10 officiers, 27 sous-officiers et 198 hommes de troupe au 2 septembre 1939.
Source(s) :
SHD 34N619 - Archive du 155ème RAP au Service Historique de l'Armée de Terre
Hommes et histoire de la Ligne Maginot - T2 - Mary, Hohnadel, Sicard


3 chars Renault FT de la 3ème compagnie du 31° Bataillon de Chars de Combats sont détachés à l’ouvrage le 10 mai jusqu’au 13 juin. Les sections stationnées près des ouvrages sont chargées de la défense des dessus et des entrées contre les attaques par parachutistes.
Source(s) :
www.chars-francais.net



EQUIPEMENT, Divers

L'ouvrage était doté en 1939 de 2 locotracteurs Vétra pour voie de 60.
En décembre 1947, un seul de ces locotracteurs (N° 20) est toujours présent et en état de fonctionnement

La dotation de wagons en 1939 était la suivante :
- 36 wagons type nord-est
Source(s) :
Energie électrique dans les ouvrages - Etat D - Traction - Secteur 1



EQUIPEMENT, Electrique

L'usine électrique du Schiesseck est équipée de quatre groupes électrogènes Sulzer 4 KD 22
Leurs caractéristiques sont :
- Course : 320 mm
- Alésage : 220 mm
- Nombre de toursmn : 600
- Puissance normale : 165 cv
- Nombre de cylindres : 4

Deux de ces groupes sont d'origine, les deux autres proviennent de l’'ouvrage du Four à Chaux et ont été réinstallés après guerre

Pour l'anecdote : l'ouvrage du Schiesseck recèle aussi un moteur auxiliaire CLM (2PJ 65 ?) installé au bloc 8 après guerre et qui selon toute vraisemblance était destiné à assurer l'éclairage du bloc et l'alimentation de la tourelle pour la formation des artilleurs de forteresse, assurée entre 1952 et 1957 par le 37e bataillon mixte d'’équipage des ouvrages.


EQUIPEMENT, Transmissions

L'ouvrage est doté d'un central téléphonique principal constitué de matériels TM 32, panneaux muraux pour abonnés e table d'opérateurs à 14 directions.
Les blocs sont chacun dotés d'un central téléphonique, le central des blocs d'artillerie 7 et 8 se trouvant au PC artillerie de l'ouvrage.
Source(s) :
Document #78155 - Plan des installations de transmission de l'ouvrage


L'entrée munition était équipée de deux postes récepteurs au Rez-de-chaussée et d'un poste émetteur-recepteur ER 250 F au sous-sol.

Un poste récepteur était installé dans l'étage supérieur de l'entrée hommes ainsi que dans celui des blocs 2 et 4
Source(s) :
Document #78155 - Plan des installation de transmissions de l'ouvrage


Des postes de communication optiques étaient prévus au niveau des cloches GFM des blocs 1 et 5 ainsi que dans des créneaux spéciaux de l'entrée des munitions.
Source(s) :
Document #78155 - Plan des installations de transmissions de l'ouvrage



ETAT ACTUEL , Etat - utilisation actuelle

Le gros ouvrage Schiesseck est zone militaire, scellée et non utilisé, mais souvent contrôlée par les militaires.


HISTORIQUE, Chronologie

09 aout 1934 - Visite d'Albert Lebrun, Président de la République

- 15 au 17 Janvier 1936 : l'ouvrage fait l'objet d'un exercice d'occupation réel avec effectif de guerre, en présence de personnels de la Marine (Cne de Corvette BOURGEOIS). Le rapport critique du Cne de Corvette permet de proposer de nombreuses améliorations qui seront intégrées dans la future Notice sur le service des ouvrages de Région Fortifiée.
Source(s) :
SHD - 7N3774 : rapport du CC BOURGEOIS et note d'accompagnement du Général HERING, Gouverneur militaire de Strasbourg.


L'ouvrage n'entre pas en action avant le 14 Mai 1940, hors tirs ponctuels de la tourelle de 75mm à distance pour couvrir ou assister l'action des groupes francs le long de la frontière.

Le repli progressif des troupes de couverture avant le 13 Juin entraine une forte augmentation des opportunités de tirs sur les éléments allemands qui s'infiltrent dans le camp. Plusieurs actions de bombardement de l'ouvrage au 105mm et plus gros sont à noter, sur les entrées et sur les avants, sans dégats.

14 Mai 1940 : prise de l'AP du Grossenwald par les Allemands, sans que l'ouvrage ne puisse soutenir la défense, hors limite de portée .

Le 20 mai 1940, l'AP de Neubach en avant de l'ouvrage est attaqué par l'ennemi. 80 cps de la tourelle de 75/32 et 40 de la tourelle de 135 mettent un terme à cette action.

12 Juin : les trois chars stationnés dans l'ouvrage pour le nettoyage des environs évacuent celui-ci et partent vers l'arrière.

13 Juin 1940 : repli des troupes d'intervalle. Seul un bataillon du 49° RI est laissé sur place aux AP pour couvrir le mouvement et la LPR. Du 13 au 15, date de son décrochage, l'ouvrage couvrira ces compagnies isolées, notamment à la cote 410 (500m devant l'ouvrage), au Katzenhardt (sud d'Haspelschiedt) et à l'Ochsenmuhl sur la route nord de Bitche.

Du 15 au 16 Juin, l'ouvrage se trouve au contact côté avant et arrière comme ses voisins. Il tire de nombreuses fois en soutien de l'OTTERBIEL et du GRAND-HOHEKIRKEL et des casemates d'intervalle.

16-17 juin 1940 : l'ordre de sabotage et d'évacuation de l'ouvrage, pourtant préparée, n'arrive pas. L'ouvrage continue donc à combattre les infiltrations allemandes sur les avants et les arrières. Une attaque vers les abris du KINDELBERG et REYERSWILLER, tenus chacun par quelques hommes, est annihilée par l'artillerie des ouvrages du secteur. 820 coups sont tirés...

20 juin 1940 : une tentative d'attaque des casemates de RAMSEIN est anéantie par le feu de l'artillerie de l'ouvrage, appuyé par le SIMSERHOF et le GRAND-HOHEKIRKEL.

21 Juin 1940 : l'ennemi arrive dans les faubourgs sud de Bitche. Il est arrêté par le feu des tourelles. Une tentative d'approche du B9 est repoussée par le tir des 81mm du B4.

22 juin 1940 - "Au Bloc 7 du SCHIESSECK, le lieutenant Raymond BERNOLLE est informé le 22 au soir « qu’une voiture allemande, venant de Lemberg, se dirige vers Bitche par le Sud ». BERNOLLE transmet l’information à l’adjudant SAILLANT, chef de la tourelle de 75 et les deux hommes repèrent le véhicule qui, sans doute égaré, s’arrête dans un virage. Le tir est déclenché à vue. Trois obus. La voiture brûle. Le Major von Bloh est tué et le Hauptmann Franz Blessé. Ils appartenaient à l’état-major du Génie de forteresse, de Wiesbaden."
Source : Roger Bruge – On a livré la ligne Maginot

Nota : cette anecdote est rapportée par le Lt ARNOLD dans son rapport de 1945 comme s'étant déroulée le 21 juin et ayant concerné deux véhicules.

24 juin 1940 : au soir, l'ennemi s'approche de l'EM et du B9 de l'ouvrage. Ils sont repoussés par les mortiers du B4.

Le 1 Juillet 1940, l'ouvrage est évacué par ses défenseurs et livré aux allemands. Une équipe de soldats français, principalement des sapeurs du Génie placés sous le commandement du Cie Cazenave et de l'Adj Branchereau restent sur place pour l'entretien et la passation des consignes aux allemands.
Ils quitteront l'ouvrage fin aout 1940, non sans avoir procédé au sabotage d'un maximum d'éléments.

6 -16 Décembre 1944 : L'ouvrage est tenu par des éléments de la 25 Pz.D qui en utilisent l'artillerie sous tourelle pour ralentir la progression des alliés vers Bitche (7° US Army).

16-20 Décembre 1944 : Au même moment où le SIMSERHOF l'est par la 44th US.ID, Le SCHIESSECK est directement attaqué par l'infanterie US (398th IR, régiment de la 100th US.Inf.Div.) appuyée par des blindés. Défendu par une centaine d'allemands, il résiste durant 4 jours, avec combats dans ses galeries et casemates. Les 17 et 18, les deux blocs d'entrée sont pris et les combats débutent dans les entrailles de l'ouvrage, parfois eu corps à corps et à la baïonnette, pendant que d'autres sections du 398th coiffent les blocs et détruisent certaines cloches, notamment au B7. L'ouvrage est finalement évacué par les défenseurs dans la nuit du 19 au 20 Décembre, par l'issue de secours.

Les blocs tourelle de l'ouvrage sont neutralisés par noyage au bulldozer des dessus, mais les américains finissent par se replier en arrière, l'ouvrage n'ayant plus de valeur défensive. Il restera en "on man's land" jusqu'au 1er janvier 1945, date du début de l'opération allemande "Nordwind".

01-08 janvier 1945 : la ligne de front, qui passe par la crête du Freudenberg puis au sud de Bitche, est attaquée à 1h les 01 janvier par la 559 VG.Div allemande, qui constitue avec les 257 et 361 VG.Div la mâchoire gauche de la tenaille supposée broyer les 44th et 100th US.ID. Le 399th IR de la 100th ID est enfoncé par les volksgrenadier allemands, entrainant la prise de Reyersviller et Lemberg dés le 2 janvier. Le SCHIESSECK est repris au passage par les allemands, qui n'en feront rien cependant.

08 janvier-15 Mars 1945 : après l'échec de l'axe ouest de l'opération Nordwind, le front se stabilise pendant 2 mois le long d'une ligne nord-sud entre le Simserhof, Reyersviller, Lemberg et Goetzenbrück.

15-17 Mars, l'offensive alliée reprend, entrainant la reprise du SCHIESSECK par la 100th US ID dés le 15, sans combats cette fois, et la prise de la ville de Bitche et du camp de Bitche le 16. Le 17, la frontière allemande est atteinte. La guerre s'achève dans le secteur du SCHIESSECK.
Source(s) :
SHD - Rapport d'artilleurs du 150° RAP (classés dans les archives du 168° RAP...)


L'ouvrage du Schiesseck sera utilisé par le Génie après guerre pour y stocker du matériel provenant d'autres ouvrages, dont l'usine électrique de l'ouvrage du Kobenbusch démontée avant son ennoyage par les eaux du lac du Mirgenbach.

2005 - Après de longues tractations menées par la FASF (Fédération des Associations de Sauvegarde de la Fortification), l'Etat Défense autorise la récupération par des associations gérant des ouvrage des matériels subsistant dans un certain nombre d'ouvrages.

L'ouvrage du Schiessek sera vidé d'une partie des matériels restant à cette occasion.


HISTORIQUE, Construction

Le premier tracé proposé pour la région fortifiée de la Lauter-Vosges, discuté lors de la 2e réunion CORF en décembre 1927, passe par le sommet du Schiesseck, mais n'inclus pas d'ouvrage à cet endroit. Les deux plus proches sont au SIMSERHOF et au fort St SEBASTIEN (Bitche). Il faut attendre l'avant-projet final de tracé, présenté lors de la 22e réunion CORF en Avril 1929, pour que l'ouvrage du SCHIESSECK apparaisse, comme "petit ouvrage" au sens de 1929 (ie. avec artillerie), en même temps qu'un déplacement de la ligne de défense en avant de Bitche pour mieux protéger la ville. Sa fonction est d'assurer les vues et l'interdiction des ravins qui échappent aux vues à l'Est du SIMSERHOF et de renforcer les feux d'artillerie de cet ouvrage principal vers l'Est (Camp de Bitche et ouvrage d'OTTERBIEL).

Cette mission de soutien au SIMSERHOF est confirmée en Juillet 1929 (27° réunion CORF) lors de l'examen du projet de plan de masse de cet ouvrage.

Le plan de masse de l'ouvrage du SCHIESSECK est émis pour approbation le 2 Aout 1929 par la DTF de Strasbourg (voir plan schématique dans les documents associés à la fiche). Ce projet présente un ouvrage constitué de 6 blocs sur la crête du Schiesseck :
- Flanquement gauche : une bloc casemate pour mortiers de 75mm, pour mitrailleuses, tourelle de 81mm, et une casemate pour mitrailleuses en arrière pour la défense du périmètre.
- Flanquement droit : un bloc équipé d'une tourelle de mortiers de 75mm, un bloc avec une tourelle de 81mm et une tourelle mitrailleuses en flanquement du réseau côté Est.
- Action frontale : un bloc avec tourelle LB de 135mm.
- Défense périphérique ; un bloc avec tourelle mitrailleuses en capitale.
L'ouvrage dispose d'une issue arrière, et d'une issue de secours, le tout étant relié par communications souterraines.

Le projet intègre en outre une casemate double avancée (6e bloc), implantée le long de la route de Schorbach à environ 300 m en avant de l'ouvrage. Cette casemate - non reliée à l'ouvrage - prend en enfilade le ravin de Rothlambach et les pentes en avant de Freudenberg, protégeant ainsi non seulement les approches du SCHIESSECK, mais aussi celles du SIMSERHOF selon une direction dangereuse et largement discutée lors des discussions des projets de cet ouvrage.

Ce plan de masse soulève un certain nombre de critiques. Il est en particulier demandé par la CORF et l'EMA de remplacer la casemate avancée par une tourelle mitrailleuses, du fait des nombreuses directions à battre, et de la relier à l'ouvrage dés le 1er cycle tout en la rapprochant de celui-ci. En outre, la CORF requiert l'ajout d'un observatoire de commandement à l'ouvrage et l'éloignement des deux tourelles de 81mm et mitrailleuses du bloc Sud-Est (note 356/ORF du 18 Septembre 1929). Moyennant la satisfaction de ces demandes, le plan de masse est approuvé par DM 2441 3/11-1 EMA du 26 Novembre 1929, qui en rajoute une couche au passage en demandant à ce qu'en 2e urgence la tourelle mitrailleuses avancée - très exposée à un coup de main - soit entourée d'un fossé pour en améliorer la protection.

Il s'écoule alors 15 mois d'études et de reconnaissances avant d'être en mesure de proposer l'étape suivante de conception, à savoir le plan d'implantation d'ensemble final. Une première version de ce plan est produite le 20 Novembre 1930 par la DTF (dossier 489/S). Il est examiné par la CORF lors de la 48° réunion (15/12/1930) et soulève certaines objections. Le plan, tel que présenté, se rapproche beaucoup de la version finale et intègre les commentaires de la CORF faits sur le plan de masse:
- défense périphérique : trois blocs pour tourelle mitrailleuses (les deux du plan de masse plus le bloc détaché, rattaché depuis et converti en tourelle lui-aussi). Ce bloc avancé est proposé d'emblée en 2e cycle pour dégager des moyens pour compléter le SIMSERHOF (43° réunion CORF - Octobre 1930).
- flanquement droit : un bloc tourelle MO 75mm
- flanquement gauche : un bloc casematé pour deux mortiers de 75mm et deux de 81mm. Ces derniers remplacent la tourelle de 81mm de ce bloc prévue dans le plan de masse, jugée "luxueuse" au vu du secteur à battre, et dors et déjà reportée en 2e cycle pour la même raison que la tourelle mitrailleuses avancée.
- action frontale : un bloc tourelle LB de 135mm et un bloc tourelle de 81mm, séparé du bloc de tourelle de 75mm tel que demandé fin 1929.
L'ensemble est relié par communications souterraines vers une entrée munitions accessible par camion et une "entrée de secours" (sic) au-dessus de la route nationale. Le casernement est prévu pour 270 hommes et la magasin M1 n'est plus de mise.
Source(s) :
SHD 7N3762, 2V244
"L'ouvrage du Schiesseck", dans Histoire et Fortifications n°2 - B. Pfaff
"Au cœur du Bitcherland, l'ouvrage du Schiesseck", dans 39-45 Magazine n°210 - Mars 2004 - A. Hohnadel, J-Y. Mary


Le projet, estimé au total à 60 MF, dépasse largement le budget de 31,8 MF. La CORF, tout en confirmant l'absolue nécessité de tenir ce sommet avec un ouvrage, est insatisfaite des feux d'infanterie du projet, de l'absence de protection des flanquements par mortiers de 81mm et du coût total. Elle propose de revoir le plan en préconisant :
- le remplacement de certaines tourelles de mitrailleuses par de simples cloches pour JM, dont la multiplication assurera une meilleure défense périphérique.
- la mise en place de deux casemates pour mortiers de 81mm (ou une casemate double)
- le report en 2e cycle du bloc avancé, de deux tourelles de MO de 75mm - là où le projet prévoyait une casemate et une tourelle -, et de l'entrée munitions… Une entrée provisoire sera prévue dans le bloc pour mortiers de 81mm.

Repartant de ces bases, la DTF de Strasbourg rectifie sa copie durant le premier trimestre 1931, et conçoit un nouveau plan d'implantation tentant de donner satisfaction à ces demandes. Ce plan montre l'ensemble des éléments de l'ouvrage, premier et second cycle confondus.

Celui-ci est proposé à l'approbation le 26 Février 1931 (dossier 127/S)… mais toujours considéré insatisfaisant. Cependant, car le démarrage des travaux devient urgent, la partie arrière de ce plan d'implantation d'ensemble est approuvée par DM 1335 2/4-S du 22 Avril 1931. Concernant la partie avant, les modifications portent sur la position du bloc casematé pour mortiers de 81mm qui passe de gauche à droite de l'ouvrage pour permettre un défilement et de couvrir partiellement l'ouvrage. Les blocs d'infanterie doivent aussi être reconfigurés pour minimiser les couts et améliorer la protection périphérique tout en s'intégrant plus largement dans le plan de feu général SIMSERHOF-RAMSTEIN. La DTF produit donc un nouveau projet (426/S) le 5 Mai 1931 uniquement centré sur ces feux d'infanterie. Ce projet propose la construction de 3 casemates d'intervalle (LEGERET, FREUDENHOF (Sic) et Ouest de RAMSTEIN), les deux dernières entrant dans le plan de feu de défense périphérique de l'ouvrage et permettant de supprimer une tourelle mitrailleuses supplémentaire.

La partie avant ainsi modifiée est approuvée le 2 puis le 9 juin 1931 par DM 1369 3/11-1 et 2029 2/4-S respectivement.

Les travaux battent leur plein en 1932 quand la vague d'approbation des observatoires isolés de la CORF affecte une dernière fois le plan de l'ouvrage. Le dossier de l'observatoire isolé Sud-Ouest de SCHIESSECK est présenté le 11 Octobre 1932 comme observatoire périscopique à relier à l'ouvrage voisin. Ce futur bloc 9 est approuvé par DM 4880 2/4-S du 9 Novembre 1932.

L'ouvrage est classé dans les places de guerre le 19 Mars 1935. En Juin de la même année, l'ouvrage est considéré achevé à 95%. 70% de l'armement est en place, mais seules les cartouches de 7,5mm sont en partie approvisionnées ainsi que 2000 coups de 81mm et 400 coups de 135mm avec leurs fusées. A ce stade, 41,2 millions de F ont été dépensés, et l'estimation du reste à débourser se monte à 2 MF. Le réseau de distribution d'eau est en cours d'installation et reste à finaliser. Il manque une partie de l'ameublement, en particulier le PC est à équiper en quasi-totalité. L'ouvrage est cependant considéré occupable, et partiellement tenu par un effectif de garde.

1936 : raccordement de l'ouvrage au réseau électrique de fortification par ligne de 17.500 V, création de la cellule Haute-tension dans l'usine.

Aout 1938 - Une entrée défilée des vues de l'ennemi est étudiée. L'étude n'aboutira pas.

Après occupation de l'ouvrage par son équipage et son détachement du Génie en septembre 1940, les travaux reprennent mettant à profit la présence de personnel. Durant la drôle de guerre, le personnel du Génie finalisera l'installation de la climatisation, travaillera à la liaison haute-tension par le réseau de forteresse (liaison Simserhof), avec installation d'un transformateur. Côté travaux extérieurs, le Génie établit un blanc d'eau défensif dans le Schorbach.
Source(s) :
SHD 7N3762, 2V244, 2V259, 7N3822, 9NN4423, 33N72
"L'ouvrage du Schiesseck", dans Histoire et Fortifications n°2 - B. Pfaff
"Au cœur du Bitcherland, l'ouvrage du Schiesseck", dans 39-45 Magazine n°210 - Mars 2004 - A. Hohnadel, J-Y. Mary



SOURCES, Bibliographie ou documents de réference

Historique des combats de 1944-45 issu de la bibliothèque de la George C. Marshall Foundation (historique de la 100th USID).




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