Ligne Maginot - MONT AGEL (Ouvrage d'artillerie)



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MONT AGEL

( Ouvrage d'artillerie )









Secteur Fortifié
SFAM - SF Alpes-Maritimes

Sous Secteur
Corniches

Quartier
Saint Agnes

Maître d'ouvrage
MIL - CORF

Constructeur
Entreprises civiles

Année
Commune
PEILLE (06440)

Lieu-dit / Parcelle
Mont Agel

Coordonnées
43.772484 - 7.422364

Validité information
Verifié

Niveau de réalisation en 1940
Construit

Etat actuel
Incomplet





Notes et informations



ARMEMENT, Artillerie

Les tourelles portent les numéros 202 (Sud) et 201 (Nord)


CONSTRUCTION, Cout

Le cout de construction de l'ouvrage à fin 1936 est calculé à 21,85 Millions de Frs de l'époque (17,8 M€ actuels).

Cela se décompose comme suit:
- acquisition terrains : 0,01 MF
- gros-oeuvre : 8,13 MF
- téléphérique : 1,03 MF
- Centrale : 1,19 MF
- second œuvre et réseaux intérieurs : 0,72 MF
- Transmissions : 0,15 MF
- cuirassements, monte-charges et portes : 9,20 MF (dont 8,7 pour les deux tourelles)
- Armements et optiques : 0,49 MF
- Munitions : 0,93 MF

Ceci n'intègre pas les dépenses subséquentes jusqu'à 1940 (aménagements divers, améliorations de détail...)
Source(s) :
SHD - 4V1514 - chiffres compilés par JM Jolas



CONSTRUCTION, Description

L'ouvrage du Mont Agel est un ouvrage d'artillerie CORF composé de trois blocs d'entrée et de 4 blocs de combat.

Entrées:
- B 1 : entrée des hommes
- B 2 : entrée des camions
- B 3 : entrée téléférique

Blocs de combat:
- B 4 : 2 FM sous béton, 1 cloche GFM
- B 5 : 1 tourelle de 75 Mle 33
- B 6 : 1 tourelle de 75 Mle 33
- B 7 : 1 cIoche GFM

L'observatoire Est du Mont Agel est un observatoire d'artillerie CORF isolé. Il est souvent considéré comme le bloc 8 du Mont Agel. Il fait l'objet d'une fiche à part sur wikimaginot.eu

La solution du téléphérique a été adoptée au Mont-Agel car la route d'accès, longue et sinueuse ne permettait pas d'obtenir le débit imposé par l'importance de l'ouvrage.


CONSTRUCTION, Mission, ou Fonction de l'objet

Interdiction lointaine frontale des routes de bord de mer et de la basse Roya. Couverture de la LPR entre Menton et Sospel.

En plus des interdictions lointaines la seconde mission de l'ouvrage était " la contre-batterie, notamment des batteries protégées d'ALVF (sic) et des batteries de campagne qui s’établiraient sur la frontière "
Source(s) :
Document Génie de 1936



CONSTRUCTION, Phase ou tranche de construction

La construction de deux blocs supplémentaires était prévue, une tourelle de 145 et un observatoire nord.

Ces blocs ne seront jamais construits


DENOMINATION, Dénominations alternatives

Aussi connu avec la codification MAG ou EO11, ou encore AG après guerre.


EFFECTIF, Commandement et/ou unité

L'équipage de l'ouvrage du Mont Agel est composé de 8 officiers, 37 sous-officiers et 196 hommes (1), principalement issus de la 58° DBAF pour l'infanterie et de la 10° Bie du 157° RAP pour l'artillerie.

Cdt d'ouvrage : CE BECQ Baptistin (157° RAP), puis Cne David à compter du 1er mai 1940
Cdt l'artillerie : Cne David puis ?
Cdt l'infanterie : Adj Blain
Major d'ouvrage : SLt Juvernay

Cdt le SRA : Lt Bensa
Tourelles : Lt Grapinet et Arnoulx (part le 16 mai 40), Asp Masson
Source(s) :
(1) Source : SHD - Carnet d'ouvrage du MONT-AGEL



EQUIPEMENT, Electrique

L'ouvrage était connecté au réseau civil par un cable aérien de la Turbie au Golf de Mt Agel puis un cable souterrain jusqu'à l'entrée téléférique. Deux lignes basse tension alimentaient de là en souterrain le bloc 8 (obs. isolé) et par voie aérienne le Réduit du vieux fort. En cas de rupture d'alimentation, l'usine électrique de l'ouvrage prenait le relai.

L'usine électrique était équipée de trois groupes électrogènes à moteur Alsthom DF7/2 diesel 2 temps de 140 CV nominaux (128 réels), tournant à 375 tr/mn et accouplés à des alternateurs AlsThom AP.7.97 de 88 kW/114 kVA.

Le groupe auxiliaire était un CLM 1 PJ 65 (série 8-LH n°48) avec dynamo Ateliers d'Orléans ATG-5 (n°139.855) de 5 kVA, converti en PS 65 au moment du démontage de 1955. Il a été ensuite installé au Barbonnet (pour preuve, le n° de dynamo identique).

L'usine était alimentée en gasoil à partir de 4 réservoirs de 13.000 litres délivrant dans 3 réserves journalières de 450 litres. L'eau de refroidissement était stockée dans 3 citernes de 33.000 litres et une de 250 litres pour le CLM. 2 réservoirs d'huile de 1.000 litres chaque assuraient la lubrification. L'eau de refroidissement était contrôlée par un aérorefroidisseur F. Fouché de 20 CV au moteur AlsThom.

Deux Groupes convertisseurs identiques sont installés pour les tourelles et le téléférique. En 1954 il n'en reste plus qu'un seul : moteur Schneider-Westinghouse (SW) asynchrone type M50A (n°10.862) de 35 CV à 970 tr/mn entrainant une génératrice SW type U.110 (n° 22.704) de 30 kW en 115V continu.

Gros postes de consommation Force :
- chaque bloc tourelle était doté d'un monte-charge Roux-Combaluzier type B de 2.500 kg (n° 271 et 274 respectivement), avec moteur AlsThom à deux vitesses (17,5 CV/4 CV)
- téléférique : moteur AlsThom B.7.37 a courant continu 115 V 1600 tr/mn d'une puissance de 43/52 CV dans le bloc de station haute.

Ces moteurs ont été démontés dans le cadre de la modernisation de l'ouvrage et sa conversion en centre de détection de l'armée de l'Air en 1955-1956. Au moment de ce démontage, le groupe convertisseur tourelle a lui aussi été démonté ainsi que les réservoirs d'eau de refroidissement. Les réserves de gasoil étaient encore en place en 1955.
Source(s) :
SHD - Carnet d'ouvrage du Mt Agel (1955)


Les moteurs d'origine de l'usine électrique portaient les numéros de série suivant :
1 - 25.179
2 - 25.175
3 - 25.178
Source(s) :
Liste des moteurs mai 1940 - Association Edelweiss



EQUIPEMENT, Hydraulique

L'ouvrage était alimenté en eau par la station moto-pompe de captage du Golf de Mt Agel, qui alimentait par ailleurs les citernes du réduit du fort Séré de Rivières.

L'alimentation de secours pouvait se faire soit par gravité à partir de ces mêmes citernes du réduit, soit par camion citerne (poste de dépotage dans l'entrée véhicules).

L'eau était stockée dans 2 citernes de réserve de 26.000 litres et une de service courant de 9.400 litres, une citerne de service courant de 3.800 litres et deux citernes de consommation journalière de respectivement 1.900 litres et 300 litres. La distribution intérieure desservait :
- 1 réservoir de 1.900 litres à la cuisine.
- 2 réservoirs de 4.000 litres en pied et dans le B5 et deux de 2.800 litres dans le bloc.
- 2 réservoirs de 4.000 litres en pied et dans le B6 et deux de 2.800 litres dans le bloc.
- 1 réservoir de 100 litres dans le poste de secours
Source(s) :
SHD - Carnet d'ouvrage du Mt Agel (1955)



EQUIPEMENT, Mobilier et second œuvre

L'ouvrage était équipé de la quantité de lits suivante :
- 7 pour officiers, 12 pour sous officiers et 100 pour hommes
- 8 pour hommes dans chacun des blocs 1 et 3
- 1 au bloc 4 et 2 au bloc 5.
Soit de quoi coucher 138 personnes.

Le cuisinière était au charbon de 250 rations.


EQUIPEMENT, Ventilation

L'ouvrage était équipé air-pur et air-gazé. La ventilation se faisait au moyen de 9 ventilateurs électriques SW pulsant pour un total de 44 CV dont les plus puissants étaient les ventilateurs air-gazé principal (15 CV) et ceux des B5 et B6 (8 CV chaque).

La filtration se faisait par une batterie de 8 filtres SP36 dans le local de l'issue de secours (casernement), par une batterie de 4 filtres dans chacun des blocs tourelle et par un filtre dans les blocs de flanquement d'entrées, pour la cloche GFM et l'observatoire détaché (B8).

L'extraction d'air vicié (latrines, usine, cuisine, magasins à douilles vides B5 et B6) et de fumées (cuisine) nécessitait 5 ventilateurs de tirage SW pour un total de 2,2 CV.

Chauffage :
- il existait des radiateurs électriques dans les PC centraux et ceux des blocs 5 et 6.
- l'eau de refroidissement des moteurs passait par une batterie chauffante sur l'air pulsé dans le casernement.
- une dérivation du circuit de refroidissement alimentait des radiateurs en fonte dans les endroits importants (poste de secours, etc...)
Source(s) :
SHD - Carnet d'ouvrage du Mt Agel (1955)



GENERALITES, Spécificités

L'ouvrage du MONT AGEL est le seul exemple, avec l'ouvrage du SAPEY en Maurienne, du concept d' "ouvrage d'artillerie" au sens sud-est du terme, tel que théorisé par la CORF en 1929.

Il s'agit d'un ouvrage dominant, devant à la fois assurer des interdictions frontales et une protection de la ligne de résistance des autres ouvrages. Ce concept est en fait une application "moderne" du fort de protection du triptyque Séré de Rivières des forts d'arrêt, de protection et de surveillance propre aux Alpes.

Outre MONT-AGEL et SAPEY, un ouvrage moderne similaire devait être construit à la tête de LAVINA en arrière de Sospel, et on prévoyait la modernisation du fort de TOURNOUX en Ubaye. Ces deux derniers projets n'aboutirent pas.


ETAT ACTUEL , Etat - utilisation actuelle

2009-07 - La cérémonie officielle de dissolution de la base aérienne 943 « Capitaine Aubert » et de restitution des couleurs de la 23e escadre de bombardement s’est déroulée le 16 juillet 2012.
Le centre de detection continue son activité mais ne nécessite plus qu'un effectif réduit du fait d'une automatisation poussée


HISTORIQUE, Chronologie

Les deux tourelles de l'ouvrage on participé activement aux combats de menton en juin 1940. Elles ont contribué à maintenir les troupes italiennes et détruit entre autres la gare de Vintimille et un convoi d'artillerie au niveau du tunnel de la Mortolla.

Désarmé durant l'occupation, l'ouvrage et le fort sommital du MONT AGEL sont transférés à l'armée de l'Air dans le cadre du développement des infrastructures de l'OTAN par DM le 4 Juin 1954. Courant de l'automne 1955, une dérivation est créée sur la ligne téléphonique LSGD Nice-Vintimille pour connecter le complexe du Mt AGEL aux liaisons longue distance. L'usine à trois groupes AlsThom de l'ouvrage est démontée au même moment et mise au rebut. Le CLM auxilaire de l'usine a probablement été envoyé à l'ouvrage CORF du BARBONNET dans le cadre de son rééquipement.

le 22 juin 1940, l'ouvrage détruit au Cap Mortola un train blindé italien de 4 tourelles de 152 qui s'apprêtait à tirer sur le Cap Martin.
Source(s) :
Guide de la ligne Maginot des Ardennes au Rhin, dans les Alpes - HOHNADEL Alain - TRUTTMANN Michel
Collection 39-45 Magazine, n° Hors série, HOHNADEL Alain - TRUTTMANN Michel - Heimdal



HISTORIQUE, Construction

Le premier projet de l'ouvrage du Mont Agel est typique des vues de la direction du Génie de Nice avant que la CORF ne la mette au pas... Le 10 novembre 1929, sur les plans de l'ouvrage figurent quatre casemates pour canons ou mortiers de 75, une plate forme pour mortiers de 81, quatre casemate pour canons de 145. Si les quatre canons de 75 seront finalement mis sous deux tourelles, la tourelle unique pour canons de 145 prévue dans le programme d'ensemble ne sera pas réalisée (pas plus qu'au Sapey ou ailleurs).

La construction de l'ouvrage d'artillerie du MONT-AGEL est approuvée le 19 Mars 1930. Le marché de gros-œuvre est passé à l'entreprise THORRAND & Cie de Nice le 29 Novembre de la même année. Cela fait de cet ouvrage l'un des premiers à être achevé sur le front des Alpes Maritimes.

Fin Aout 1932, les deux blocs tourelle sont coulés et prêts à recevoir les tourelles de 75/33. Les autres blocs, bien que partiellement terrassés, ne sont pas encore coulés. Les locaux souterrains sont fouillés à 80% mais seulement 15% d'entre eux sont revêtus. L'avancement global du gros-œuvre est estimé à 70%. Fin Septembre, le bloc de flanquement d'entrée (B4) est coulé.

L'ouvrage est classé par décret dans la 1e série des places de guerre le 3 mai 1934. Les servitudes sont appliquées à partir du 3 juin.

Les tourelles de l'ouvrage sont réceptionnées en décembre 1935. Ces mêmes tourelles seront modernisées entre mai et septembre 1937 (culasse semi-automatique, norias améliorées, etc).

Des travaux de finition auront encore lieu jusqu'en septembre 1939, incluant l'installation de PC de tourelles et du PC central de l'ouvrage.
Source(s) :
SHD - 6V11100 (avancement travaux et marchés)
"La Ligne Maginot, ce qu'elle était, ce qu'il en reste" - J-Y Mary - Sercap - 1985 et "Hommes et ouvrages de la ligne Maginot - Tome 5" - J-Y. Mary, A. Hohnadel, J. Sicard - Histoire et collections



DIVERS (Sans critère)

L'artillerie de l'ouvrage du Mont Agel utilise les observatoires rattachés O25, O26 (Mont Agel Est), O27 (Mont Gros principal), O28 (Mont Agel Abri Nord) et O29 (Cime de Cabanelles)




Fils de discussion



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3 messages, le dernier est de jolasjm le 22/01/2024
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Alimentation électrique
2 messages, le dernier est de jolasjm le 01/04/2023



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