Ligne Maginot - PIERRE POINTUE (Ouvrage d'infanterie)



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PIERRE POINTUE

( Ouvrage d'infanterie )









Secteur Fortifié
SFAM - SF Alpes-Maritimes

Sous Secteur
Corniches

Quartier

Maître d'ouvrage
MIL - Commandement

Constructeur
MOM

Année
1930

Commune
CASTILLON (06500)

Lieu-dit / Parcelle
Pierre Pointue

Coordonnées
43.843385 - 7.480934

Validité information
Verifié

Niveau de réalisation en 1940
Construit

Etat actuel
Incomplet





Notes et informations



CONSTRUCTION, Cartouche ou information constructeur

Les deux entrées sont surmontées d'un insigne du Génie. L'entrée Nord (B1) comporte le cartouche: "7° Génie , 24 Bataillon de Chasseurs Alpins , Régiment Infanterie Coloniale du Maroc"


CONSTRUCTION, Description

L'avant poste de Pierre Pointue est un ouvrage d'infanterie construit par la MOM (Main d'Oeuvre Militaire). Il comporte 5 blocs

Bloc 1 : Entrée Nord, 1 FM de porte

Bloc 2 : Entrée Sud, 1 FM de porte

Bloc 3 : Observatoire
- 1 cloche observatoire AP

Bloc 4 : Casemate d'infanterie
- 1 créneau pour mitrailleuse

Bloc 5 : Casemate d'infanterie
- 1 créneau pour mitrailleuse

Plusieurs blockhaus et cuves supplémentaires pour arme d'infanterie sont construit sur les dessus de l'ouvrage.


CONSTRUCTION, Mission, ou Fonction de l'objet

L'avant poste a pour mission l'interdiction des débouchés du Mont Razet.


EFFECTIF, Commandement et/ou unité

L'équipage de l'avant poste de Pierre Pointue est composé de 5 sous officiers et de 27 hommes originaires de la 2° Cie du 76° BAF

Cdt de l'avant poste : AC Lanteri
Sgt Léon Bosio
CCh Michel Clément
Alpins Jean Bellon (radio)
Lt Médecin Dominique Leca


EQUIPEMENT, Transmissions

L'ouvrage était relié au réseau téléphonique par une ligne aérienne.

Il était doté en tout et pour tout d'un prise téléphonique situ"e dans l'entrée à proximité du local ventilation et d'un boitier de protection parafoudre
Source(s) :
Visite sur place



HISTORIQUE, Chronologie

Jusqu'au 22 juin 1940 RAS

22 juin :
6h00 - Des troupes italiennes circulent dans la région Grammondo Bricco Treitore Pointe Monetto. Des pièces d'artillerie de montagne et des mortiers sont mis en batterie. Vers le rocher Campaci, l'on aperçoit des mouvement de troupes. Je rends compte à mon chef direct des résultats de mon observation.

8h00: L'artillerie ennemie déclenche un tir nourri sur la ligne de résistance des avants postes. Le brouillard arrive brusquement et nous n'y voyons rien.

8h02 : Tout le monde est à son poste de combat.

8h03 : Le feu est ouvert sur le débouché du col de Treitore et les pentes nord du Bricco.
La SES du 49° BCA tire de toutes ses armes. Le feu est également ouvert avec le mortier sur les pentes est du Mulacier où un groupe ennemi à pris à partie un groupe de la SES du 49° BCA.
La bataille continue avec violence. Gêné par le brouillard, je fais tirer sur les points de passage obligés : débouché du Col de Treitore Briscco, Treitore, Col du Razet , pentes ouest du Mont Abo.
Dans la matinée, la SES du 76° BAF se replie sur le Razet. Aussitôt, ouverture du feu sur la côte 1090 , le Col du Roulabre, le Sentier du Roulabre et Pierre Pointue.

Pas de changement jusqu'à 17h00. A 17h00, sans nouvelle de la SES du 49° BCA, j'envoie deux coureurs (les alpins Somazzi et Beissier) chargés de grenade F1 et de munitions pour FM à 1169 pour savoir ce que devient cette section.

17h20 : La SES du 49° BCA se replie et arrive au poste. Une arme automatique ennemie nous tire dessus. Avec l'officier (Lt Charignan) et quelque hommes, nous partons pour essayer de prendre l'arme qui se trouvait sur les pentes nord de l'ouvrage. Notre contre attaque est clouée au sol par le tir massif d'arme automatiques ennemies.
Notre artillerie effectue un tir d'arrêt sur le Razet.

17h40 : La SES du 49° BCA se replie sur la PR

20h00: L'ennemi favorisé par le brouillard a pu s'infiltrer et entoure l'ouvrage, tout le personnel étant à son poste de combat. L'ennemi surgit brusquement à quelque mètre devant nous attaquant à la grenade. Je fais rentrer dans l'ouvrage tout le personnel que je peux toucher à temps. 12 hommes pourront par la suite se replier, sauf les Alpins Maurel et Limon qui seront pris à leur poste de combat.

21h00 l'ennemi, à la faveur du brouillard,réussit à franchir l'enceinte barbelée. L'effectif se retranche à l'intérieur de l'ouvrage. Nous continuons à combattre l'ennemi qui nous envoie des grenades par les créneaux. Je fais quitter les casemates et j'organise la défense intérieure, il ne reste plus que les portes à défendre.
Je rend compte de la situation et demande un tir d'artillerie sur l'ouvrage. Toute la nuit les obus tombes et l'ouvrage de Castillon interdit avec ses jumelages l'accés de la porte blindée du notre.

23 juin 1940:
05h00 : Au petit jour, je tente une sortie. Impossible, l'ennemi se tient au dessus des portes.

07h30 : La situation devient énervante. Je sors seul, rien d'anormal. Je retourne à l'ouvrage et demande des volontaires pour inspecter le terrain. Cinq volontaires se présentent: Caporal Buffart, Alpins Vittet, Merlevéde, Armand et Delisse. Nous sortons et nous nous dirigeons vers le dessus de l'ouvrage. Tout à coup, nous entendons des murmures et dans le brouillard et apercevons une section ennemi qui monte vers le poste. Ils sont au maximum à 60 mètres. L'alpin Vittet qui avait le FM ouvre le feu, nous voyons tomber plusieurs ennemis, les autre se sauvent en abandonnant leur matériel mais il restait ceux que nous avions entendu parler qui, attaqués à la grenade, se rendirent quelques instants après. Ils étaient 10 avec une quantité importante de munitions et 4 FM. Le tout fut ramené à l'ouvrage.
J'envoie chercher un blessé ennemi que nous n'avions pu amener mais une arme automatique ennemie que nous n'avions pas vu ouvre le feu sur les brancardiers. Riposte immédiate de nos FM et rapatriement du blessé.
Aussitôt mon personnel à l'abri, je fais ouvrir le feu à l'endroit d'ou partaient les coups et quelques instants aprés, tout rentrait dans le calme, l'ennemi étant délogé.
Le reste de la matinée nous déblayons le terrain. Je pousse une reconnaissance à l'endroit où nous avions vu la section ennemie et compris pourquoi l'ennemi s'étais sauvé: les deux officiers qui les conduisaient avaient tués. Sur l'un deux je trouvai des papiers que je fis transmettre au commandant de quartier.

10h00 : Une nouvelle patrouille nous fait découvrir un aspirant de CCNN tué (chemise noire).

14h00 : Départ en reconnaissance. Itinéraire pente nord de l'ouvrage Razet et pente est de l'ouvrage de Scuvion, retour par le sentier Scuvion - poste principal. Arrivée au poste à 15h45.
Sur les pentes du Razet restent de nombreux matériels abandonnés par l'ennemi qui a cantonné sur le Razet et les pente est. Quelques éléments occupent encore la cote 1090,4.

16h00 : Les prisonniers descendent à Castillon, convoyés par le sergent-chef Borfiga et trois hommes.

18h30 : Une arme automatique ennemie tire sur le créneau de notre mitrailleuse. Elle sera détruite par notre mortier

20h00 : Arrivée du renfort sergent Balestri Fleurial, Alpins Valestta, Carlin, Muratore.

23h00 : Arrivée de Bonhomme, Mouchard, Albin, Bonsignore, Imbert et Bissier

24 juin :
02h00 : Le 'cessez le feu' est entendu sonné par un clairon du poste de commandement du Mont Ours.

25 juin :
05h30 : Reconnaissance sur le terrain autour de Roulabre et de la côte 1090 où s'est déroulé le combat. Observation: le terrain est recouvert de cadavres. 1090,4 était coiffée par une compagnie au minimum. Une vingtaines d'armes automatiques étaient encore en batterie. Toute ces armes avaient leurs chargeurs en places à moitié tirés. Elles étaient composées de FM, de mitrailleuses et de mortiers. Tous les servants étaient tués ainsi que le commandant de compagnie. Autour de l'ouvrage même, une quarantaine de cadavres sont encore visibles.

8h00: Retour à l'ouvrage. Un homme appelle: un officier avec 5 brancardiers vont relever blessés et morts. Je le laisse approcher, à ce moment 40 italiens arrivent, mettent un FM en batterie et prétendent nous retenir prisonniers. Je signale l'incident par radio à Castillon qui envoie un officier avec un détachement. Palabre avec les italiens, le statut quo est admis. A 15heures l'incident est réglé et les italiens se replient à 16 heures 30.
Source(s) :
blog4ever.com


le 22 juin les 75 mm du bloc 3 de l'ouvrage de Sainte Agnès dégagent l'ouvrage de Pierre Pointue et forcent l'ennemi à refluer jusqu'à la frontière.
Source(s) :
La ligne Maginot, Guide des forts à visiter - DEGON André, ZYLBERYNG Didier


En juin 1940, sur le point d'être submergé par les Italiens, l'avant-poste est dégagé par le tir fusant des canons de 155 de Bange du vieux fort Suchet
Source(s) :
La muraille de France ou la Ligne Maginot (page 21)
Truttmann Philippe
Klopp 1988



HISTORIQUE, Construction

L'AP de PIERRE-POINTUE est l'un des premiers construits à partir de 1930, pour servir de démonstrateur et de référence auprès de l'Etat-Major avec ses 5 frères construits entre la mer et Sospel selon la Décision Ministérielle 1366 2/4-S du 3 Juin 1930.

Le chantier ouvre le 24 Juin 1930 sous les ordres du S-Lt LANDREAU, réserviste du 7° RG. Le détachement du génie est formé par 8 hommes du 7° et 4° Régiment du Génie - ces derniers en renfort et formation -, 6 spécialistes du 24° BCA (29° DI) et 40 auxiliaires de la 2° Division Coloniale Sénégalaise (DCS).
A l'inverse des autres ouvrages, dans le cas de PIERRE-POINTUE les travaux démarrent par des aménagements extérieurs : confection d'une grande plateforme permettant la construction des abris en tôle métro, garnissages en béton de ceux-ci, captage d'une source et alimentation de réservoirs, bassins, lavoirs et abreuvoir.
Les travaux intérieurs se limitent à la fouille des deux entrées de l'ouvrage et de l'amorce des galeries intérieures partant des entrées sur une dizaine de mètres. La campagne 1930 s'achève le 17 Septembre.

La campagne 1931 se déroule du 5 Juin au 26 Septembre (S-Lt BISCOP du 7° RG). Elle débute par le déblaiement du chemin, coupé par un effondrement de terrain, et la reconstruction d'un mur de soutènement côté entrée sud. La plateforme des abris est agrandie et une citerne y est construite.
Côté intérieur, elle se traduit par la fouille de la galerie principale transverse, du puits de l'observatoire et de sa liaison avec la galerie transverse, et d'un certain nombre d'alvéoles. L'accès aux deux blocs actifs reste non réalisé à ce stade. Le nivellement de la galerie principale est réalisé ainsi que le radier de la galerie de l'entrée Nord.

La campagne de 1932 permet entre le 2 Mai et le 30 Septembre (S-Lt MAYSTE) de quasiment finaliser les fouilles intérieures et la maçonnerie des galeries. Le bloc mitrailleuse frontal est coulé durant cette campagne. En extérieur on procède à quelques terrassements.

Le chantier reste fermé en 1933, sans aucune activité. La MOM est priorisée sur d'autres travaux, en particuliers ceux pour le compte de la CORF qui lui ont été sous-traité (petits ouvrages de haute montagne). Dans le relevé d'avancement des travaux de fin 1933, il est néanmoins considéré comme techniquement achevé au niveau gros-oeuvre (avec un rien d'optimisme), comme l'ensemble des six AP entre Sospel et la mer.

Les travaux reprennent en 1934 du 18 Juin au 28 Octobre (Sgt CHRISTOL). Les travaux se limitent côté ouvrage par la coulée du deuxième bloc actif et le camouflage par rocaillage du premier. Par contre l'effort se porte sur l'équipement intérieur :
- la pose des 3 réservoirs
- la réception des tuyaux de ventilation et la pose des canalisations de collecte de fumées
- la pose des deux portes blindées
- l'élargissement des créneaux pour mitrailleuse.
... et le développement des défenses propres extérieures de l'ouvrage - conformément aux directives du Gal BOUCHEZ - avec la création de deux blocs FM (FM sud et FM ouest), le ferraillage d'un 3e (FM Nord), la coulée d'un observatoire/PC séparé, le creusement de 10m des 100m de communications protégées prévues et une position pour grenadier VB.

1935 voit très peu de travaux : on se contente de réaliser la communication protégée sommitale entre les postes de défense extérieurs.

Les travaux de 1936, réalisés malgré l'embargo sur la construction de fortifications non critiques du fait de la détente avec l'Italie, se déroulent du 2 juin au 15 Juillet sous la direction du Sgt VELAY.
On réalise les escaliers protégés accédant aux défenses de la crête sommitale et le réseau barbelé périphérique de l'ouvrage. Intérieurement, les activités se limitent à la mise en peinture des enduits et parties métalliques.

La campagne de 1937 est de courte durée, menée par l'équipe du Sgt SIMON qui se déplace d'un ouvrage à l'autre. Elle stationne à PIERRE POINTUE du 12 au 30 Juillet et y effectue des travaux d'aménagement des abris alpins, la construction d'une cuisine et de latrines extérieures et l'aménagement du poste de garde.


Rédaction initiale : Jean-Michel Jolas (05/2015) complété en 12/2020 - © wikimaginot.eu
Source(s) :
SHD - carton 7N3847, 4V1613





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