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Avant-poste en galerie minière du Vallon de Navelas



Fil ouvert par Azogue ( 41 ) - Posté le 13/09/2017
Dernière modification par Pascal le 13/09/2017.
En 1973, lorsque j'ai collaboré à l'inventaire minéralogique BRGM des Alpes-Mmes (publié en 1974), j'ai visité une ancienne galerie de recherche minière (éboulée à 10m) que j'ai située (sans GPS à l'époque) en x=961,61 y=234,01 z=1890m (coordonnées Lambert III zone sud). Le porche de cette galerie avait la particularité d'être un excellent poste d'observation du débouché du torrent de Salso Moreno dans la Tinée, et de protection de l'A.P. du Pra. Au dessus de cette entrée, il y avait une inscription gravée (je crois dans du ciment) "1940". Cette entrée avait été retrouvée le 23 septembre 1960 par mon ami le géologue et alpiniste niçois Jean Vernet et Pierre Aicard, directeur régional BRGM. En 1969, elle a été visitée à nouveau par Yves Péronne, géologue BRGM. Sur les échantillons que j'avais prélevés, on a trouvé en 1973 de l'or (oh, microscopique !). Le filon (étendu en surface sur plus de 100m quoique épais de 1 à 2 m) était assez riche en sulfure de zinc et en cuivre. Pour ces deux raisons, un permis de recherche minière a été déposé en 1975 par l'Entreprise Gagneraud et accordé en 1976. Les travaux de décapage et de prospection n'ont pas abouti à la découverte de ressources intéressantes et tout est retombé dans l'oubli total en 1977.

Le contexte historique général de la recherche minière dans les Alpes-Mmes m'a fait penser que cette galerie a été creusée soit entre 1870 et 1904, soit entre 1941 et 1944 lorsque le Service des Mines encourage la reprise des recherches (qui seront sans succès) à la mine de cuivre de Clay (avec l'avantage de soustraire ainsi quelques hommes du STO).

Je pense donc que ce porche a été utilisé par l'Armée française en 1940, pour observer et peut-être poster un F.M.. Les décapages de 1977 ont hélas bien chamboulé le terrain. J'ai essayé cette année de retrouver l'entrée, mais les troncs d'arbre tombés en travers à contourner et la déperdition de mes mollets depuis 44 ans m'ont découragé de poursuivre ! Je livre donc cette info à plus courageux que moi !


Réponse de Azogue ( 41 ) - Posté le 13/09/2017
Dernière modification par Azogue le 13/09/2017.
En 1973, lorsque j'ai collaboré à l'inventaire minéralogique BRGM des Alpes-Mmes (publié en 1974), j'ai visité une ancienne galerie de recherche minière (éboulée à 10m) que j'ai située (sans GPS à l'époque) en x=961,61 y=234,01 z=1890m (coordonnées Lambert III zone sud). Le porche de cette galerie avait la particularité d'être un excellent poste d'observation du débouché du torrent de Salso Moreno dans la Tinée, et de protection de l'A.P. du Pra. Au dessus de cette entrée, il y avait une inscription gravée (je crois dans du ciment) "1940". Cette entrée avait été retrouvée le 23 septembre 1960 par mon ami le géologue et alpiniste niçois Jean Vernet et Pierre Aicard, directeur régional BRGM. En 1969, elle a été visitée à nouveau par Yves Péronne, géologue BRGM. Sur les échantillons que j'avais prélevés, on a trouvé en 1973 de l'or (oh, microscopique !). Le filon (étendu en surface sur plus de 100m quoique épais de 1 à 2 m) était assez riche en sulfure de zinc et en cuivre. Pour ces deux raisons, un permis de recherche minière a été déposé en 1975 par l'Entreprise Gagneraud et accordé en 1976. Les travaux de décapage et de prospection n'ont pas abouti à la découverte de ressources intéressantes et tout est retombé dans l'oubli total en 1977.

Le contexte historique général de la recherche minière dans les Alpes-Mmes m'a fait penser que cette galerie a été creusée entre 1870 et 1904, et peut-être prolongée entre 1941 et 1944 lorsque le Service des Mines encourage la reprise des recherches (qui seront sans succès) à la mine de cuivre de Clay (avec l'avantage de soustraire ainsi quelques hommes du STO).

Je pense donc que ce porche a été utilisé par l'Armée française en 1940, pour observer et peut-être poster un F.M.. Les décapages de 1977 ont hélas bien chamboulé le terrain. J'ai essayé cette année de retrouver l'entrée, mais les troncs d'arbre tombés en travers à contourner et la déperdition de mes mollets depuis 44 ans m'ont découragé de poursuivre ! Je livre donc cette info à plus courageux que moi !



Réponse de jolasjm ( 6929 ) - Posté le 13/09/2017
Dernière modification par jolasjm le 13/09/2017.
Bonsoir,

Merci de cette information. Nous avons créé ce point "en attente de plus d'information" pour aider les futurs chercheurs à le localiser. Par contre, j'ai un souci avec les coordonnées que vous mentionnez, car le Lambert III zone Sud n'est pas proposé par Géoportail, qui ne propose que le Lambert II étendu. J'ai donc converti les données dans un référentiel connu, sans garantie...

Merci de bien vouloir confirmer que la position de cet objet vous parait correcte.

Cordialement
Jean-Michel


Réponse de Azogue ( 41 ) - Posté le 14/09/2017

Le positionnement que tu as fait est quasi excellent, je dis quasi parce que, 44 ans plus tard, j'aurais fait probablement mieux en utilisant le GPS. On va dire que le point est situé à 20 mètres près. Le dessin de la BD Topo (Geoportail) figure d'ailleurs assez fidèlement le décapage en forme de pointe de lance qui a été fait au bull en 1976 sur le gros rocher de quartz à taches de malachite qui pointait au-dessus de la galerie. Je crois bien que l'inscription était 1939 (c'est ce que j'avais noté) et non pas 1940. Il faudrait le corriger dans le post ci-dessus, auquel je n'ai plus la main.

Pour aider les "jeunes" dans leurs prospections, je joints une photo de l'entrée de la galerie, prise en 1976 par le chef-géologue qui dirigeait les travaux. On y voit un mur en pierres sèches, qui semble barrer tout le passage presque jusqu'au plafond de la galerie. Je ne me rappelle pas d'avoir vu ce mur, moi, en 1973. Je me souviens que l'entrée de la galerie était surbaissée et qu'on s'y glissait à quatre pattes. Le mur a donc dû être dégagé 3 ans plus tard par le tracto-pelle qui cherchait le passage du filon. A mon avis, ce mur n'avait pas été dressé pour reboucher proprement la galerie afin d'empêcher que des promeneurs ou des bestiaux s'y blessent : ce n'était pas du tout l'habitude, à l'époque, pour de simples recherches sans lendemain. Il a pu être fait pour protéger le F.M. (et remblayé de terre devant, pour que, de l'extérieur, le talus ait l'air naturel).




Réponse de Azogue ( 41 ) - Posté le 14/09/2017
Dernière modification par Azogue le 14/09/2017.
Oui, je viens de voir que sur Geoportail, aussi bien en version Photosatellite qu'en version Top25IGN, on voit désormais très bien le décapage qui a été fait au tractopelle en 1976. On voit aussi très bien que le chemin le plus facile pour accéder à ce décapage, c'est de passer par le haut, c'est à dire, en laissant la voiture au lacet de la route après le hameau du Pra, suivre le GR5, qui fait certes un grand détour mais qui permet ensuite de revenir quasi horizontalement en direction de la Cabane de l'Issias. Quitter le GR5 et suivre, toujours horizontalement, les vestiges de la piste d'accès en zig-zag qui a été ouverte par le tracto-pelle. Lorsque le sentier recoupe le vallon de Navelas c'est facile de descendre dans l'axe du ravin, jusqu'aux éboulis remués. L'entrée de galerie (si elle n'a pas disparu depuis, avec son muret) est juste en contrebas.



Réponse de dan06 ( 444 ) - Posté le 02/08/2021

Bonjour
Des nouvelles du Vallon de Navélas, bon ce n'est pas un "jeune" mais un "presque vieux" qui s'y est collé.
L'accès est un peu pentu, mais la mine est toujours là. La galerie est effondrée, le mur qui existait à l'époque a disparu.
D'après observation un emplacement FM à l'entrée semble peu probable, mauvais vue sur les bas et angle restreint. La galerie aurait pu servir d'abri, protégée par le mur qui existait devant, car à une cinquantaine de mètres plus bas se trouve une cuve pour arme d'infanterie avec vue directe sur l'AP du Pra et la route qui monte à La Bonnette.
Amicalement
Dan06


Réponse de jolasjm ( 6929 ) - Posté le 03/08/2021

Bonjour Daniel

Merci de cette reconnaissance. Pour tenir compte de cela, j'ai déplacé le point à la position de la cuve maçonnée, seul élément tangible et attribuable clairement à la finalité de notre site. J'ai néanmoins laissé mention de l'existence de cette mine, en précisant qu'elle a pu - hypothétiquement - servir d'abri de circonstance. Le présent fil de discussion servira éventuellement de teaser pour d'autres recherches concernant l'usage militaire possible de la galerie.

Amicalement
Jean-Michel



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