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2ème demi-brigade 3ème BCPyr



Fil ouvert par fanfan34 ( 3 ) - Posté le 27/12/2017

Bonjour,

Mon grand-père paternel, Pierre PEYRILHE était 2ème classe dans la 2ème demi-brigade 3ème BCPyr. Si j'ai pu retracer son parcours de prisonnier de guerre après sa capture au fort de Roppe, mais j'ai très peu d'information sur la période entre son arrivée au corps le 27 août 1939 et sa capture.
J'espère pouvoir trouver parmi vous des personnes qui pourraient me donner des informations sur le régiment de mon grand-père, sur les combats qu'il a pu mener, sur les forces en présence.... Je fais tout un travail de mémoire le concernant car il n'est pas revenu de captivité.
Merci pour votre aide.


Réponse de jolasjm ( 6897 ) - Posté le 27/12/2017
Dernière modification par jolasjm le 27/12/2017.
Bonjour,

Vous trouverez déjà de l'information générale sur les DBCPyr, ainsi que la 2° DBCPyr sur les deux pages suivantes du site (dans la section "Unités"):
https://wikimaginot.eu/glossaire_detail.php?id=1000421
https://wikimaginot.eu/glossaire_detail.php?id=1000419

Il y a aussi un peu d'information générale pertinente sur la page du Secteur Fortifié du Jura et Défensif de Montbéliard, dont la 2° DBCPyr a été successivement une unité organique:
https://wikimaginot.eu/glossaire_detail.php?id=100103
https://wikimaginot.eu/glossaire_detail.php?id=100102

A noter qu'après le 22 Mai 1940, la 2° DBCPyr est transférée du secteur de Montbéliard au Secteur de Défense de Belfort. La suite de son histoire sera à écrire dans la fiche correspondante, qui est malheureusement uniquement à l'état de projet à ce stade.

J'ai des documents décrivant les conditions de la chute du fort de Roppe, mais ceux-ci étant couverts par droits de diffusion, je ne peux les ajouter à cette réponse. Je peux vous les envoyer par messagerie pour peu que vous n'en fassiez qu'un usage privé.

Cordialement
Jean-Michel


Réponse de fanfan34 ( 3 ) - Posté le 27/12/2017

Bonjour Jean-Michel,

Merci beaucoup pour votre réponse.
J'ai commencé à regarder le site que je viens de découvrir et qui me semble très instructif.
Il est très difficile de trouver des informations sur les chasseurs pyrénéens.... Ont-ils été, comme les militaires du midi en 1914, diffamés sans raison ? Je sais que le fait que hommes de troupes et encadrement viennent tous de la même région, cela devait être difficile en terme d'autorité...
Je fais ce travail de recherche pour moi mais aussi pour mon père, rien de plus.... Votre proposition de m'envoyer vos documents par mail m'intéresse beaucoup et je vous en remercie et je vous certifie qu'ils ne sortiront pas du cercle familial.

Cordialement.

Françoise


Réponse de jolasjm ( 6897 ) - Posté le 27/12/2017
Dernière modification par jolasjm le 27/12/2017.
... quelques informations complémentaires sur la fin de la défense de Belfort en Juin 1940 :

- le 13 Juin, le Secteur de Défense de Belfort est composé de 2 sous-secteurs : le Nord, avec le 6° RI Polonais (de la 2° DI Polonaise), le 3° BCPyr et les I et III/428° Pionniers, le sous-secteur sud avec le reste de la 2° DI Polonaise, le 4° BCPyr et les I et III/418° Pionniers. Le 3° BCPyr est stationné dans le pourtour du fort de Roppe, qui est lui-même uniquement tenu par les artilleurs du 159° Régiment d'Artillerie de Position.
- A partir du 15 Juin, il devient clair que la menace principale pour Belfort vient de l'Ouest et non de l'Est... Le PanzerGruppe Guderian a percé en Champagne et file plein sud vers le Jura. La défense est réorganisée pour renforcer le flanc ouest de la place, en dégarnissant la partie Est et en récupérant des éléments des 63° et 67° DI qui se replient de la frontière dans le grand mouvement de retraite des armées de l'est. C'est à cette même période que le groupement Duluc est formé avec des troupes locales et des unités de forteresse se repliant du secteur de Haguenau pour essayer de faire barrage dans la Saone et à Vesoul.
- Le 17 Juin : les panzer allemands sont à Besançon et Pontarlier et remontent vers Belfort. Les forts de l'Est de la place sont abandonnés et les troupes libérées sont repositionnées vers l'Ouest. Le fort de Roppe et la ville deviennent le réduit de la place, occupés par le 3° BCPyr et plusieurs unités d'artilleurs.
- le 17 Juin au soir, les allemands atteignent les lisières Ouest de Belfort, surprenant une partie de la garnison qui se rend.
- Le 18, la ville est prise, ainsi que les anciens forts de la première ceinture. Les bombardements se concentrent sur le centre de résistance de Roppe.
- 19 Juin : bombardements sur le fort et ses pourtours, mais hors escarmouches de patrouilles aux limites du centre de résistance, et chute du PA de Vetrigne, il n'y a pas attaque. L'artillerie du fort harcèle par contre les troupes allemandes autour durant toute la journée.
- 20 Juin : le fort capitule sans avoir réellement été attaqué de vive force.

Ce type de capitulation n'est pas inédit. Les forts de Longchamp et Dogneville, les plus puissants de la ceinture d'Epinal, ont fini de la même manière aussi peu apparemment glorieuse quelques jours plus tot. En réalité, quand on y regarde, ces défenseurs n'avaient pas beaucoup d'options: imaginez des forts équipés pour accueillir, armer et faire subsister une ou deux centaines d'hommes, littéralement envahis de plusieurs centaines de désœuvrés, souvent désarmés, qui venaient y chercher un abri et à manger/boire. Sans rentrer dans l'éternel débat sur le comportement des troupes et les explications du désastre de 40, il faut reconnaître que cette situation locale devait être ingérable pour un encadrement dont le moral était déjà largement entamé par la tournure des événements.

Je ne pense pas que le 3° BCPyr se soit ni mieux ni moins bien comporté que n'importe quelle unité prise dans l'incroyable tourmente de Mai-Juin 1940. A leur décharge, ils combattaient en outre loin de chez eux. La question de proximité culturelle entre encadrement et troupe a été moins un problème que les différences culturelles qu'il pouvait y avoir entre des gascons, des basques et des alsaciens qui se retrouvaient côté à côté. Je ne sais pas pour la 2° DBCPyr, mais j'ai lu des documents sur la 5° DBCPyr, qui a combattu non loin de là dans le secteur de Colmar, et qui montrait qu'il y avait à l'évidence des incompréhensions et un brin de surprise méfiante entre locaux et pyrénéens dans la vie de tous les jours. Cela n'a pas empêché ces gens de se battre avec honneur ensemble face à la traversée allemande du Rhin le 15 Juin 1940.

Je vous envoie ce soir quelques documents.
Cordialement
Jean-Michel


Réponse de fanfan34 ( 3 ) - Posté le 27/12/2017

Merci Jean Michel pour tous ces renseignements. C'est très gentil de votre part





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