Wikimaginot, le wiki de la ligne maginot

éléments constitutifs de barrages

Lien-s partie Constructions :
NIFFER Nord (Barrage de Route)


Fil ouvert par schnocka ( 106 ) - Posté le 19/08/2018
Dernière modification par schnocka le 19/08/2018.
Bonjour,

L’armée française jusqu’à preuve du contraire n’a pas fait usage en 1940 d’obstacles Cointet, appellation d’ailleurs erronée, puisqu’en 1940 la version améliorée est nommée «élément C» et uniquement utilisée en Belgique.
http://atf40.forumculture.net/t6335-obstacles-de-cointet?highlight=cointet

Comme le rappelle Eric Klamerek Le barrage anti-char passif en France, notice STG 1934, se résume à : piquet en béton armée enfoncé dans une gaine de béton , piquet en béton sur semelle en béton armé et pyramides métallique.
http://atf40.forumculture.net/t2423-barrage-de-mines-anti-chars-materiel-du-genie

Cela étant le « barrage de route » anti-char est en 1940 constitué en plus de : rails de chemins de fer, de fossé anti-char voire d’abbatis piégés. Comme sur le schéma réalisé par un officier du 31e BCP en novembre 1939. La mixité rails et fossé se retrouve au niveau du barrage routier au petit col entre Winkel et Lucelle.
www.atlantik-wahl.com/ligne-maginot/la-position-du-glaserberg

Bref il n’existe aucune preuve matériel connu à ce jour pour affirmer que des éléments C sont en usage sur la Ligne Maginot.

Quant aux plots bétonnés, Niffer par exemple, je pense qu’ils servent tout simplement à solidariser les pyramides métalliques, tétraèdes, comme illustré p. 234 « Hommes et Ouvrages de la Ligne Maginot » tome 3, Photo ci-jointe.
L ’obstacle non-fixé au sol se bouscule, peut être soufflé par une explosion. La chaîne, dans une certaine mesure, évite la dispersion de l’élément mobile.

Enfin une photo du SHD, 8e armée, montre l’usage de hérissons métalliques maintenus par des chaînes.

Cordialement,

Jean-François Althaus




Réponse de jolasjm ( 6920 ) - Posté le 19/08/2018
Dernière modification par jolasjm le 19/08/2018.
Bonjour Jean-François,

Je ne serais pas aussi catégorique que vous sur la non-utilisation des obstacles de Cointet par les français, ni surtout sur l’absence de preuve de leur utilisation.

D'ailleurs les deux références d'ATF40 ne disent pas cela sauf erreur de ma part. L'obstacle inventé par le général français Cointet, s'appelait bien "obstacle Cointet" en France et "obstacle C" en Belgique, auxquels le concept avait été licencié.

Concernant l'utilisation en France, le "Denkschrift über die französische Landesbefestigung" de 1941, document de référence s'il en est, mentionne pages 347, 348 et 349 l'utilisation - photos à l'appui - de tels dispositifs en barrages de route (voir copie ci-dessous). Je rajoute aussi un extrait de photo pris sur les défenses du Rhin (excellent hors-série de Batailles de MM Hohnadel et Mary sur l'opération Kleiner Bär)... Par ailleurs, le n°49 d'Histoire de Guerre sur l'ouvrage du Soetrich montre une belle photo de l'obstacle de Cointet barrant la route de Luxembourg. Il me semble me souvenir avoir vu aussi d'autres photos dans d'autres livres. Enfin, il existe au SHD un carton traite de cette question (Cointet et autres obstacles) , le 2V272.

L'utilisation de ce type d'obstacle par les français est aussi dument référencé dans la Muraille de France de P. Truttmann et dans sa thèse de doctorat de 1980.

La notice STG de 1934 à laquelle se réfère Eric Klamerek ne peut en effet pas parler des obstacles Cointet puisque ceux-ci sont postérieurs à cette date…. La STG en définit d'ailleurs la construction et l'utilisation dans la "Notice technique sur l'obstacle antichar du Général Cointet" (n° 4164 2/4-S du 30 Avril 1937).

Pour être plus complet sur le sujet - en effet méconnu - l'obstacle de Cointet version française était strictement réservé aux barrages de route, alors qu'en Belgique, l'obstacle C est utilisé en barrage continu de position, à l'instar de nos barrages de rails.

Sur les barrages, en parallèle de ce qui est mentionné dans la notice de 1934, rajoutons aux références mentionnées l'utilisation du concept de cinquenelle, les tubes en acier à bout hémisphériques, les rails et autres IPN, les barrières roulantes (voir dans les Alpes…), le tout largement utilisés jusqu'en 1940. Tout cela mériterait un article exhaustif sur le sujet à ajouter dans wiki :-)

A noter que dans la partie « Dico » du site vous trouverez un petit article sur les éléments de Cointet.

Cordialement
Jean-Michel




Réponse de Pascal ( 5323 ) - Posté le 19/08/2018
Dernière modification par Pascal le 19/08/2018.
Bonjour Jean-François

Ces éléments ont bien été utilisés en 1940 par l'armée française pour ériger des barrages routiers.

En exemple la barrage du Pourtalés ( https://wikimaginot.eu/V70_construction_detail.php?id=15642 ) ou une photo époque démontre l'usage fait de ces éléments.

Cordialement, Pascal


Réponse de schnocka ( 106 ) - Posté le 19/08/2018

Merci Jean-Michel,

Notre échange montre effectivement la nécessité de faire un article sur le sujet dans le wiki :-)
A rajouter à votre référence du fonds du Génie les références :

7 N 3084 rapports du 2e bureau de l'EMA dont "démonstration d’appareils antichars de Cointet à Belfort devant des officiers suisses (3 décembre 1937)" et 7 N 3791[d. 5] obstacle antichars du général de Cointet (1937).

A noter que 7 N 3790 et 7N3791 ont un contenu alléchant pour la défense anti-char et pourrait bien nourrir l'article wiki.

Bonne soirée à vous.

Cordialement,

Jean-François


Réponse de jolasjm ( 6920 ) - Posté le 19/08/2018

Bonsoir Jean-François,

Je dispose du contenu de 7N3790 dans mes documents, mais pas de 3791. Cela viendra un jour ! Concernant les obstacles, il faut aussi noter le 2V260, que j'ai, et des choses dispersées dans le fonds Lemaitre (3V74 à 188) d'après-guerre. En particulier, le 3V87 sur l'attaque de la fortification contient des éléments sur les obstacles. Et c'est sans parler des séries 4V concernant les Alpes pour ce qui est des spécificités à cette partie de la LM, et les archives d'unités qui peuvent contenir des documents généraux.

Le souci avec le SHD c'est qu'il y a parfois des pépites dispersées dans la masse qu'on ne trouve pas dans les répertoires officiels de l'institution. C'est donc un travail de Sisyphe que d'espérer être complet sur un sujet. Mon approche est plutôt d'exploiter ces "pépites" quand j'en trouve pour alimenter les articles de la partie dico.

Pour ce qui est d'écrire un article de ce type sur les obstacles (ou tout autre sujet d'ailleurs), tout le monde est bienvenu de le faire. Il suffit de nous envoyer un texte qu'on l'intègre après relecture et éventuelle révision comme entrée dans le dico ou comme document attaché au site. Laissez-vous tenter :-)

Cordialement
Jean-Michel


Réponse de schnocka ( 106 ) - Posté le 19/08/2018

Rebonsoir,

Je suis entièrement d'accord au sujet du SHD. On peut y faire de belles petites découvertes bien sympa.
Notre SHD est à la fois pauvre et riche. Riche de cette diversité de sources et de cette possibilité de faire des trouvailles au détour d'un carton. Pauvre, pour l'époque 1940, car cela oblige à croiser divers cartons pour arriver à avoir une vision assez précise d'une unité par exemple.

A ce sujet, et au sujet d'articles à écrire, J'ai quelques données qui enrichiront la fiche du SFJC.

cordialement,

Jean-François


Réponse de jolasjm ( 6920 ) - Posté le 19/08/2018

Re :
A la décharge du SHD, un volume considérable d'archive s'est volatilisé dans la débâcle de Juin 1940. On ne peut trouver dans cette institution que ce qui a échappé à tout cela, cad dans certains cas pas grand chose.

Je prends souvent l'exemple des SF de Boulay et du SD du Rhône : en termes d'importance stratégique, de développement et de rôle, il n'y a pas photo entre les deux, mais les archives du premier se limitent à 1 carton en tout en pour tout, quand le second bénéficie d'une manne de… 19 cartons !

Cordialement
Jean-Michel



Vous ne pouvez pas participer à ce fil de discussion, seuls les utilisateurs inscrits peuvent y répondre ou y contribuer.
S'inscrire sur le site est gratuit, rapide et sans engagement.