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Entreprises ayant travaillé sur le site de Restefond

Lien-s partie Constructions :
RESTEFOND (Ouvrage d'artillerie)


Fil ouvert par alainH ( 404 ) - Posté le 26/09/2019

Bonjour à Tous et plus spécialement Jean-Michel,

Ce message concerne l’identification des entreprises ayant travaillé sur le site de Restefond car j'ai un renseignement divergent par rapport aux historiques Wikimaginot.
1ère entreprise: "La Route" d'après WM. J'ai un autre nom en ma possession: Entreprise "les Travaux Souterrains". Toujours avec une fin de marché en 1935. on pourrait penser que L R a construit la route Jausiers - Bonnette/Restefond, et TS les ouvrages fortifiés??
2ème entreprise (de 1935 à 1938) : D et P: Ok
3ème entreprise: à partir de 1939, non connue.

Je remercie par avance les membres qui pourraient apporter des infos complémentaires.

Bien cordialement
alainH


Réponse de jolasjm ( 6920 ) - Posté le 26/09/2019

Bonsoir Alain

Je pense en effet être l’auteur de cette affirmation :-)

Je vérifierai cela Dimanche a mon retour de déplacement à Vincennes. Avec un peu de chance je pourrais même répondre avant car je récupère des états détaillés d’avancement de travaux sur la période 1931-35.

Concernant la société « La Route »: elle n’a pas fait que des routes !

Bien cordialement
Jean-Michel


Réponse de jolasjm ( 6920 ) - Posté le 28/09/2019
Dernière modification par jolasjm le 28/09/2019.
Bonsoir Alain et tous

Merci au premier cité d'avoir soulevé la question, car en effet la partie de mon topo traitant des travaux est pour le moins imprécise.

J'ai trouvé dans les archives de Moscou des éléments complémentaires qui vont permettre de retravailler et d'améliorer ce point.

Tout d'abord il faut noter que le marché de construction des ouvrages de Restefond a été passé en deux lots séparés : un lot terrassements et maçonneries des souterrains et un lot bétonnages des blocs.

Les premiers adjudicataires sont la société "Hulster et Faibie" de Paris pour la partie sous le sol (marché du 6 juillet 1931) et la société "Procédés de Cimentation François" de Paris aussi pour les blocs (marché du 18 Aout 1932). Ces marchés ont connu un arrêt fin 1933 pour une raison que j'ignore. Le Génie a donc ouvert début 1934 un nouvel appel d'offre sur ces deux marchés : celui des galeries est revenu à "La Route" en Juin 1934 - juste avant la saison des travaux - et celui des bétonnages à Debernardy et Perrier avec échéance au 31 Décembre 1935 pour le premier.

A ce moment de reprise de travail, à l'ouvrage de Restefond seul 30% des terrassements de surface sont réalisés - et aucun bétonnage bien sur - , 70% des roctages souterrains et 30% des maçonneries de galeries…

La partie "La Route" se passe mal : le chantier présente un retard considérable dés la première saison et l'entreprise n'y met pas l'énergie voulue… Fin 1935, cela tourne au conflit ouvert avec le Génie : seulement 60 % de travaux ordonnés a la Route ont été réalisés. Les deux parties s'accusent mutuellement de négligence et d'entrave… La chose remonte jusqu'au ministère ! Le Génie finit par proposer un compromis : il propose une prorogation d'un an du chantier "La Route", jusque fin 1936 donc.

Là s'arrêtent les nouveaux éléments en ma possession. La Route a t'elle travaillé un an de plus et a laissé les souterrains en plan là où ils étaient arrivés ? Ont-ils été virés fin 1935 ? Si c'est la cas, Debernardy ont ils repris ce marché à la petite semaine ? (ce dernier point est peu probable cependant car les prix de marché de Debernardy étaient bien plus élevés que ceux de la Route…

En tous cas merci de m'avoir poussé dans mes retranchements :-). Restefond est un sujet qui m'intéresse et je me suis donné une cible d'approfondissement sur ces ouvrages.
Bien cordialement
Jean-Michel


Réponse de alainH ( 404 ) - Posté le 01/10/2019

Bonjour Jean-Michel,

En ouvrant cette discussion, j'ignorai que l'affaire allait se corser !
Pour être complet, il faudrait rajouter l'entreprise qui a travaillé sur la partie vicinale de la route de Restefond (sous la maîtrise d'oeuvre des Eaux et Forêts ??? ou de l'Agriculture ???) Partie militaire de la route (partie sommitale) faite par la MOM. j'ignore la limite entre partie vicinale et partie militaire.

Voici les éléments en ma possession.
L'entreprise "Les Travaux Souterrains" est anciennement "Société des Procédés de Cimentation François" (que vous citez), à Paris. En 1934, elle avait 350 à 400 ouvriers sur le site et elle a demandé la présence de la maréchaussée afin de maintenir l'ordre (2 gendarmes attribués !). Cela signifierait qu'il y avait le cirque l'année précédente (1933 ?).
En 1935, elle a terminé son marché et replie son marché. Elle est remplacée par une nouvelle entreprise « DEBERNARDY et PERRIER ».

Bien cordialement
alainH


Réponse de jolasjm ( 6920 ) - Posté le 01/10/2019
Dernière modification par jolasjm le 01/10/2019.
Bonjour Alain

C'est en lançant les débats qu'on alimente la connaissance !

J'ai peut-être des choses sur la route. Je vais vérifier. Une chose est sure, c'est que la connexion entre St Etienne de Tinée et Jausiers (RN 205) était prévue à ce moment là car cela a valu l'augmentation d'une unité du degré de protection des ouvrages. Donc il est possible que même la partie à priori strictement militaire ait fait l'objet d'une discussion mixte.

Pour ce qui est de "les Travaux Souterrains", j'avais aussi trouvé l'info par ailleurs et ai créé hier une fiche relative à la Société des Procédés de Cimentation François" où j'ai mentionné le changement de nom, qui est advenu officiellement après le chantier de Restefond (le marché est bien passé formellement avec SPCF et non avec "les Travaux Souterrains", qui devait cependant déjà être un nom d'usage puisque le Génie mentionne celui-ci une fois - et une seule - dans les documents en ma possession). Le marché de la SPCF était en effet décalé d'un an de celui de Hulster Faibie et Cie, et donc s'est déroulé de mi-1932 à fin 1934. Plus je creuse, plus je pense que ce marché s'est achevé normalement à terme échu tel que prévu au départ : la durée de 2 ans qui semble courte avec le recul est à mon sens la marque d'un excès d'optimisme du Génie sur la durée réelle qu'allait devoir nécessiter ce chantier.

A noter que SPCF avait pris de l'avance dans le concassage de graviers et ce stock a resservi à Debernardy après avoir été racheté par l'armée. La Route visait visiblement (et à tort !) ce stock et a attribué une bonne part de son retard subséquent à la non disponibilité de ce stock sur lequel ils comptaient. L'autre raison avancée était l'état pitoyable de la route d'accès aux chantiers sur la partie Restefond, œuvre en effet de la MOM. Cet argument a été balayé par le chef de chantier de la CG de Gap (Cne Chinouilh) qui a fait valoir que cet "état dégradé" n'empêchait visiblement pas Debernardy de faire se croiser des camions dessus !

Le fait est que La Route devait souffrir de problèmes de trésorerie à ce moment là puisqu'ils ont demandé des avances à l'armée pour pouvoir renouveler leur matériel de concassage et que ses gens étaient payés en apparence avec du retard. L'effectif La Route présent sur site en Juillet 1935 à la relance du chantier était d'ailleurs ridicule : 3 personnes à Granges Communes, 9 à Col de Restefond et 30 à Restefond (effectif visé de 200 pour l'ouvrage et l'abri !)… L'accès au chantiers a été ouvert le 9 Juillet et les premiers ouvriers ne sont arrivés que le 17 !

Si on en croit les échanges épistolaires, tout le monde (Génie et La Route) semblait d'accord en Janvier 1936 pour que la Route étende son travail sur la saison 1936 bien que son contrat ait échu fin 1935. Je n'ai malheureusement pas la DM qui valide ce compromis, ni de traces à ce stade d'une prolongation réelle et effective du contrat "La Route". Cet élément est malheureusement déterminant car 1936 marque par ailleurs une coupure massive des budgets dans le Sud-Est du fait de Stresa et l'EMA aurait fort bien pu décider de surseoir à cette prolongation bien que le chantier de Restefond soit prioritaire. Je vais essayer de creuser cette piste sous l'angle budgétaire. L'état d'inachèvement "anarchique" des travaux souterrains qu'on constate aujourd'hui dans l'ouvrage montre que quelque soit la suite donnée en 1936, le chantier s'est visiblement achevé en queue de poisson...

Bien cordialement
Jean-Michel



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