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type de support



Fil ouvert par gregfuchs ( 685 ) - Posté le 26/03/2020

Bonjour,

J'aimerai savoir de quelle type de support il s'agit. je le retrouve quelque fois dans les blocs MOM de digue.
Il s'agit bien d'un support pour mitrailleuse ?

Amicalement

Greg




Réponse de jolasjm ( 6948 ) - Posté le 27/03/2020
Dernière modification par jolasjm le 27/03/2020.
Bonjour Greg

Ce support est le même que celui que tu évoques dans l'autre fil sur SIEFERT KOEPFEL. Je réponds donc ici pour les deux fils.

Généralité :
Les trémies et montages d'armes sont tout autant le foutoir que les plans types de blockhaus MOM. Voir la page du site sur le fortification MOM de 1935 à 1940, dans laquelle tu remplaces "blockhaus" par "cuirassements" et tu auras une assez bonne vue d'ensemble !!.

Selon le degré de centralisme de la région militaire et de sa direction du génie, les équipements de créneaux seront plus ou moins standardisés localement, votre coin (20° RM) étant probablement le lieu où il y a le plus de disparités puisque chaque chefferie semblait avoir une assez large autonomie de conception. Ailleurs c'est moins le cas.

Il nous reste à écrire une belle page sur les cuirassements MOM qui fasse du sens et qui soit propre et exhaustive. C'est dans les projets mais pas pour tout de suite. On accumule la doc et les infos en attendant.

Pour faire simple :
Durant la période MOM non encadrée (voir page citée plus haut) à savoir entre 1935 et 1937-38, les blocs locaux ont été équipés de trémies et montages ad-hoc développés localement sans beaucoup d'échanges. On a affaire généralement à des montages simplissimes : plaques de blindages avec simples volets et armes le plus souvent posées sur son support de campagne sur une table adaptée dans le gros-œuvre. Avantage : simplicité et faible cout; inconvénient : tourillonnement très en arrière de l'embrasure, donc créneaux de très grande taille exposés…
Ce bins est amplifié par le fait que la STG, même au début de sa reprise en main sur les constructions MOM en 1937, élude totalement la question des trémies et la remet à plus tard. Le "plus tard" sera 1939, donc bien trop tard pour ce qui arrive…
La nature ayant horreur du vide, les locaux vont donc développer des solutions palliatives de plus en plus sophistiquées après le constat des défauts des montages initiaux, y compris d'ailleurs pour les blocs STG qui commençaient à apparaitre en 1937. Lille et Mulhouse développement ainsi pour leurs lignes de gros blocs STG les ancêtres de ce que seront les trémies A2R ou C2R standard de 1940 dés 1938. Parallèlement, certaines trémies de développement local (trémie Condé en 6° RM, trémie Pamart-Lemaigre,...) connaitront une dissémination plus générale après que leurs qualités auront été reconnues par le Génie central.
L'âge d'or de la trémie MOM démarre donc vers 1938 avec deux axes de pensée :
- un axe central sous l'impulsion du Génie (STG) qui va développer des solutions relativement sophistiquées permettant non seulement le tourillonnement au col d'embrasure mais aussi une certaine forme d'étanchéité (les casemates STG étaient prévues à terme pour être mises en surpression) et de protection arme enlevée (volet blindé pivotant). Ce sera la série des A2R, C2R, D08-60... Le SEMG développera aussi en 38-39 des montages plus simples pour blocs MOM ou comme solution provisoire en attendant les montages plus sophistiqués (la trémie/affut type N est l'exemple parfait de cela).
- un axe local dans certaines régions visant à des développements plus simples mais là aussi permettant un tourillonnement à la bouche, ou à minima au niveau de la plaque de blindage, donc avec affut d'arme adapté. Dans ce chapitre on trouve les trémies Philibert - Mulhouse -, trémie type Bizerte (Alpes), … Le montage qu'on voit sur tes photos relèvent clairement de ce type de développement local : simple, facile à fabriquer localement, peu couteux et fonctionnel. Un autre exemple assez malin est ce qui sera fait dans la 6° RM pour permettre l'utilisation des trémies Condé : la mit est placée avec son affut de campagne sur une croix (en bois ou métallique) qui pivote sur la table en béton avec un axe en tête de croix sous la trémie. On a dés lors un pivot de tourillonnement fictif de la bouche de mitrailleuse dans le créneau.

Quelques remarques sur ce montage :
- la dissymétrie de la réservation de la plaque de blindage suggère la fermeture par un simple système à volet coulissant très classique.
- la plaque basse avec circulaire permettait le blocage en rotation de l'affut autour d'un axe vertical collé à la plaque de blindage si on s'en réfère au reste de palier en partie supérieure. Cela permet de minimiser l'ouverture de créneau. Probable que l'affut à axe vertical prenait la mitrailleuse au niveau de son axe de tourillonnement d'affut de campagne pour permettre un débattement vertical optimal.

Voilà, à chaud et pour débuter ;-)

Amicalement
Jean-Michel



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