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Treuils BDR (Baudet Donon Roussel)



Fil ouvert par mathieju ( 262 ) - Posté le 13/10/2016

Les treuils BDR (Baudet-Donon-Roussel) pour les monte-charges des blocs d’artillerie étaient utilisables manuellement par manivelles en cas de panne d’électricité.
Une photo de Rochonvillers trouvée sur le site www.maginotlinie.org (org_152jpg-Photos) montre l’appareil manuel raccordé au treuil électrique par une chaîne en place. La chaîne n’est plus montée en place au Galgenberg ni au bloc 10 de Molvange, mais peut-être l’est-elle encore ailleurs, je n’ai pas grandes expériences de visites.
Sur les photos jointes du pied du bloc 6 (T135) du Galgenberg il apparait que la roue dentée entre le moteur et le treuil est couverte par un capot léger tournant le dos à l’appareil manuel, empêchant la pose de la chaîne. Celui-ci est boulonné sur un boîtier électrique dont on ne devine pas à quoi il peut servir. Disposition étrange !
Quelqu’un aurait-t-il une explication sur la mise en fonction manuelle de ce treuil ? Le moteur électrique pouvait-il être découplé dans ce cas ?
Cordialement.




Réponse de mathieju ( 262 ) - Posté le 13/10/2016

Photo Rochonvillers de www.maginotlinie.org



Réponse de Pascal ( 5836 ) - Posté le 13/10/2016
Dernière modification par Pascal le 13/10/2016.
Bonsoir


Les machineries installées dans les ouvrages Maginot sont des machineries standard de cette époque, dotées des systèmes de sécurité usuels. Elles sont entièrement 'automatisées' et font appel à un moteur électrique et un contrôleur (armoire électrique de commande) pour fonctionner. L'ensemble des systèmes de sécurité du monte charge (survitesse, chute, portes, hors-niveau, sécurité personnel...) sont reliés entre eux et forment une 'chaine de sécurité électrique', l'actionnement de l'un ou l'autre de ces dispositifs entrainant la coupure de l'alimentation électrique de la machinerie.

En mode 'normal', seul le moteur électrique est utilisé, le système d'entrainement manuel de secours (constitué sur cette machinerie BDR par un ensemble roue dentée-chaine) ne doit en aucun cas être engagé. La chaine et les manivelles sont alors démontées et conservées sur un support fixé en général sur le mur de la machinerie.

A l'inverse, en mode 'secours', le système d'entrainement manuel étant engagé, il est impératif que le moteur électrique soit mis hors-circuit car il est évident que son démarrage entrainerait des blessures graves pour les personnes tentant de manœuvrer l'ensemble.

Le capot et le boitier électrique dont vous parlez sont les deux éléments assurant cette fonction de sécurité. Ce mystérieux boitier est en fait un simple interrupteur qui est inséré dans la chaine de sécurité électrique de l'armoire de commande de la machine. Le passage en mode 'secours' nécessite que le capot positionné sur la roue dentée soit retiré pour pouvoir mettre en place la chaine de manoeuvre. Le retrait de ce capot actionne l'interrupteur et cela entraîne la coupure totale de l'alimentation électrique de l'ensemble.
Le moteur ne peut donc plus être alimenté électriquement, et la sécurité des opérateurs est ainsi assurée.

Une fois la chaine de manoeuvre en place , il devient possible (en débloquant manuellement l'éléctro-frein), de faire tourner l'axe du moteur et de déplacer l'ensemble cabine-contrepoids dans le sens montée ou descente. C'est en fait le cas de la machinerie de Rochonvillers, la chaine étant en place, celle ci a certainement été manoeuvrée manuellement et est restée en l'état. La machinerie du B6 du Galgenberg est elle en mode d'utilisation normal, le capot est en place, la chaine et les manivelles étant stockées à part.

L'electro-frein est un dispositif à friction qui bloque l'axe du treuil lorsque la cabine est à niveau (arrivée à l'étage) ou en cas de coupure électrique. Son déblocage manuel est nécessaire lors de la manoeuvre manuelle de l'ensemble, et en général, un système de levier permet de réaliser cette opération de façon simple.
Il me semble que sur certains modèles de machines utilisées sur la ligne, ce levier actionne lui aussi un interrupteur inséré dans la chaine de sécurité du contrôleur, entrainant là aussi la coupure de l'alimentation électrique de l'ensemble.

Une doc complète et des schémas des monte charge Simplex et BDR sont disponibles dans les archives du Galgenberg, ces dispositifs y sont détaillés.

Cordialement, Pascal


Réponse de mathieju ( 262 ) - Posté le 14/10/2016

Bonjour Pascal,
Merci pour ces explications, tout devient clair.
Je fouillerai à nouveau les archives du Galgenberg, car j'ai dû passer à côté des des docs. Si je les retrouve, je les numériserai et vous les enverrai.
Cordialement.
Jules Mathieu


Réponse de Pascal ( 5836 ) - Posté le 14/10/2016

Bonjour Jules

Merci pour la proposition et au plaisir de rencontrer l'équipe du Galgenberg sur place prochainement.

Cordialement, Pascal



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