Bombardement de Chabardon
Fil ouvert par LeViso05 (
5
) - Posté le 30/10/2020
Bonjour,
En bombardant Chabardon, y-a-t-il eu des projectiles tombés sur Cesana, car je recherche s'il y a eu des blessés/morts dans cette commune. Suivant certaines sources, ce serait le cas, mais je n'arrive pas à trouver confirmation ou infirmation.
Cordialement.
Réponse de jolasjm
(
7016
) - Posté le 31/10/2020
Bonjour,
Je ne connais pas de lieu nommé Chabardon. Pouvez-vous nous préciser ce point ? Où se situe t-il ?
Cordialement
Jean-Michel
Réponse de Pascal
(
5762
) - Posté le 31/10/2020
Bonjour
Il s'agit en fait de l'ouvrage du Chaberton, détruit par deux batteries de mortiers de 280 du 154° RAP aux ordres du Lt Miguet.
Nous n'avons pas sur le site d'information concernant d'éventuels décès dans la commune de Cesana Torinese, mais il est peu probable que les tirs de l'artillerie française qui se sont montrés extrêmement précis aient pu atteindre cette commune située à prés de trois kilomètres de l'ouvrage du Chaberton.
Cordialement, Pascal
Réponse de jolasjm
(
7016
) - Posté le 01/11/2020
Bonjour
Je souscris totalement à la remarque de Pascal. J'imagine pas que des pros de cette qualité ait fait une erreur de site de 20° et de hausse de plusieurs kilomètres pour toucher Cesana en visant le Chaberton... En réalité, il n'y a que la première salve qui a été trop courte et est tombée devant le sommet du Chaberton. Ensuite toutes les autres ont touché le sommet.
Par contre, le fait est que les 280mm et 220mm de la 6° batterie ont tiré à partir du 22 Juin sur la route de Cesana à Montgenèvre côté italien pour interdire le repli des assaillants et leur ravitaillement.
Si de telles munitions sont tombées sur Cesana, cela se place plutôt dans ce contexte.
Cordialement
Jean-Michel
Réponse de LeViso05 (
5
) - Posté le 01/11/2020
Merci bien pour ces renseignements. Cela conforte ce que j'ai lu concernant les décès comptabilisés à Cesana. Il s'agit de militaires redescendus et non de civils de la commune dois-je en déduire. De surcroit, les dates correspondraient. Pour ma part, les bombardements se seraient passés la veille et l'avant-veille de l'armistice. Quant au nombre, je suis très circonspect. Les documents italiens font varier les chiffres pour la vallée du Queyras en fonction des époques. Alors, pour leur repli du col du mont Genèvre .....
Philippe.
Réponse de alainH
(
421
) - Posté le 02/11/2020
Bonsoir Jean-Michel, bonsoir à tous,
Précisions concernant le tir de nos mortiers de 280 mm sur le Chaberton.
En fait, je crois que le Lt Miguet a fait plusieurs tirs de réglage sur les pentes du "Fort des nuages" , de façon à progresser méthodiquement vers le sommet. Ces tirs ont duré toute la matinée, compte tenu des rares éclaircies. Le tir de destruction a eu lieu l'après-midi.
Un tir au moins a été long. il a rasé la crête et il est tombé sur la station haute du téléphérique qui a été sérieusement endommagée (mais le tir n'est pas tombé sur un village). Cela provient du fait que, pour une section, les obus étaient chargés en avance dans les tubes, d'où la poudre qui devient plus chaude et une portée qui augmente.
Bonne soirée
alainH
Réponse de jolasjm
(
7016
) - Posté le 03/11/2020
Dernière modification par jolasjm le 03/11/2020.
Bonjour et Alain et tous,
Oui, la salve de réglage de la 1e pièce de la section Fouletier qui a tiré le 21 au matin s'est composée de 3 coups de réglages se rapprochant du sommet - comme le règlement le prévoit -, de deux ou trois coups sur le sommet et de deux ou trois coups longs juste en arrière du fort (dixit Schiavon), pour la raison que tu évoques. A l'issue de ce tir, le Lt Miguet a d'ailleurs demandé à ses artilleurs de ne mettre les gargousses de poudre qu'au dernier moment avant de tirer.
Les trois autres pièces n'ont pas tiré le matin, mais ont bénéficié à partir de 15h30 des réglages de la 1ere, permettant un processus de réglage beaucoup plus court, voir des tirs directs. Le 21 Juin à 19h, 6 des huit tourelles du fort avaient été neutralisées. Les tirs du 22 au 24 (une quarantaine d'obus) n'auront pas d'autres effets spectaculaire du fait de la quasi absence de la météo ne donnant aucune possibilité d'observation. A noter que l'observatoire protégé du Chaberton a lui-même été neutralisé par un coup heureux, outre le téléférique qui était le seul moyen de routine d'approvisionner le fort. il est d'ailleurs probable que durant cette phase de tir sans visibilité claire, plusieurs autres coups longs aient été réalisés.
Les tirs "longs" sont tout de même d'une précision incroyable car ils tombent pour l'essentiel à ... 15-20 mètres de la tourelle la plus proche. On est encore dans la dispersion naturelle. Gardons à l'esprit que la question initiale était : "les 280mm ont-ils touchés Cesana alors qu'ils tiraient sur le Chaberton". Dans ce cas improbable, on parle de 20° d'erreur en direction (pris à partir de Poet Morand) et de 1000 mètres d'erreur en portée. Même un élève débutant à l'école d'artillerie ne se tromperait pas de la sorte.
En relisant le Schiavon ce matin, j'ai tout de même trouvé un commentaire intéressant : le 24 au soir, dans la vague de tirs tous azimuts pour consommer le stock de munitions et faire baroud d'honneur avant armistice, Miguet aurait eu "l'autorisation" (sic) de tirer sur Cesana (section Fouletier), mais se serait gardé de s'y conformer, jugeant cela inutile et préférant user ses obus sur le Chaberton à l'aveugle.
Bien à toi
Jean-Michel
Réponse de Bébert
(
136
) - Posté le 04/11/2020
Bonjour à tous
Je viens confirmer l’excellente analyse de Jean Michel après relecture de mes documents. En reprenant le témoignage du lieutenant Fouletier, alors en retraite, qui confirme ces faits. Je le cite : « le matin du jour de l’armistice,on avait préparé des tirs sur le carrefour central de Cesana-Torinese où passaient les renforts montant vers la frontière. Ce village aurait pu être complètement rasé car nos éléments de réglage étaient excellents et nous étions libres du choix des objectifs. Je n’allais pas jusque là et on expédiait tranquillement nos obus sur le Chaberton, lorsque les Italiens, énervés par nos feux d’artifice, se mirent aussi à tirer tout ce qu’ils pouvaient. Pensant qu’il était inutile d’avoir des pertes avant la fin des combats, j’arrêtais le tir et fit rentrer tout le monde dans les abris. Je voulus en rendre compte à Miguet mais toutes nos lignes officielles étaient coupées. Je finis par le joindre grâce à une ligne clandestine que j’avais installée pour jouer avec des amis de la batterie voisine de 155 court St Chamond pendant les longues heures d’attente en alerte. Evidemment, il m’approuva » . (fin de citation)
Ces faits sont corroborés par la plaque sur le monument situé à proximité du fort du Chaberton dont je vous joins deux photos prises en 2013
cordialement
Vous ne pouvez pas participer à ce fil de discussion, seuls les utilisateurs inscrits peuvent y répondre ou y contribuer.
S'inscrire sur le site est gratuit, rapide et sans engagement.