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Téléphonie du SFBR



Fil ouvert par SCHOEN ( 1117 ) - Posté le 22/11/2020

Hello,
Je parcouru scrupuleusement le dossier que j'ai sur la téléphonie.
En résumé, avant 1935, quelques antennes avaient été construites pour un réseau d'alerte. Je n'ai pas encore distingué lesquelles. A priori, il y aurait des antennes vers Gambsheim "N", vers Drusenheim "O". Celles-ci étaient relié au réseaux PTT Bischwiller - Strasbourg - Ertstein.
Le réseau téléphonique enterré militaire allemand étaient en partie ré utilisé, mais il présentait des défaut d'entretiens.
Plusieurs projet sont produit au second semestre 1935, mais c'est celui de février 1936 qui a dû être retenu.

Voici toutes mes notes sur le sujet :

Téléphonie du S.F.B.R.

En 1935, il n'y a que 7 antennes perpendiculaires qui desservent une partie des casemates de berges. Ces antennes sont reliées à une ligne aérienne qui suit un tracé Bischwiller – Strasbourg – Benfeld. En septembre 1935, il est proposé la construction d'une rocade enterrée en arrière de la ligne d'arrêt jalonnée par les casemates de la ligne des villages. Il est proposé de raccorder toutes les casemates de la CORF qui ne sont pas encore reliées au réseau téléphonique enterré, c'est à dire une partie des casemates de berge et l'ensemble des casemates de la ligne des villages. Enfin, il est projeté d'équiper les casemates en téléphonie.

Au nord, la rocade devait être raccordée à la section déjà construite « P-L » de R.F.L. A la hauteur de Strasbourg, la rocade devait être raccordée au réseau téléphonique ex-allemand de la place de Strasbourg. Au sud, elle est raccordée à la rocade de la 7e région militaire par le câble qui dessert la casemate de l'Espereinwald. Les antennes perpendiculaires sont constituées d'un câble 14 paires tout comme la rocade avant. Il était proposé, dans un premier projet de doubler les câbles dans une même fouille pour éviter l'interruption des communications essentielles en cas de détérioration d'un des câbles. Mais en raison des coûts, cette précaution n'a pas été retenue.


La rocade arrière est tracée de façon à être la plus courte possible. Ses concepteurs se sont attachés à éviter les agglomérations, les grandes routes, les ouvrages d'art et les carrefours dangereux. Ces lieux sont, en effet, exposés à être bombardés par l'ennemi. Les éviter réduisait alors les risques de voir la rocade coupées par une bombe ou un obus. Les câbles, armés (à 7 quartes) en raison de la nature du terrain de la présence de l'eau à faible profondeur (nappe phréatique), sont enterrés à 2 m de profondeur à proximité des points vulnérables (ouvrages d'art, carrefours importants, etc.) et 1,5 m ailleurs.

Des chambres de coupure sont construites aux points de raccordement des antennes desservant les casemates et au voisinage des postes de commandement. Ces chambres sont de type B (à trappe). Elles recevront la protection normale (mur de 1,25 m d'épaisseur pour les dalles et 1 m pour les piédroits, en béton armé). Leurs dimensions sont réduites à 1 m x 1 m. Chaque chambre est munie d'un dispositif de prise de circuits extérieurs.

Les casemates de la ligne des villages sont raccordées à la rocade par un câble à 3 paires. Une paire pour la liaison avec le poste de commandement de quartier, un circuit de secours pouvant être bouclés provisoirement pour servir de liaison d'alerte avec le détachement de sûreté (caserne). Le dernier circuit resterait en réserve et serait manchonné à l'arrivée. Ils sont enterrés à 2 m de profondeur jusqu'à 300 m de l'ouvrage qu'il dessert, 1,5 m au delà. Les casemates de berges sont raccordées aux abris et casemate déjà relié les plus proches.

Les postes de commandement de quartier sont reliés aux casemates qui en dépendent, les pc de quartiers voisins et la rocade.

Selon le projet de septembre 1935, les casemates devaient être équipées d'au moins un appareil téléphonique semi-étanche (compris dans le réseau d'alerte fonctionnant en temps de paix), une douille d'abonnement par cloche (pour appareil modèle 1932 à casque), une douille d'abonnement supplémentaire. Les casemates doubles comporteraient un central à 12 directions (6 directions vers l'arrière), 5 appareils téléphoniques dont 1 semi-étanche et les 4 autres du modèle 1932 à casques. Dans les casemates simples, 1 central pour 8 ou 12 directions et 3 appareils téléphoniques dont 1 semi-étanche. De plus, il était proposé, en 2e urgence, d'équiper les casemates d'une liaison par télé-affichage entre la cloche (où se tient le chef de la casemate pendant l'action).

Mais, pour des questions budgétaire, les équipements sont rapidement revu à la baisse. Une casemate ne comprend plus qu'un poste téléphonique semi-étanche (quand il n'y a pas de central téléphonique). Selon le projet de novembre 1935, 2 douilles d'abonnements devaient être reliées au réseau souterrain, avec un appareil téléphonique pour l'une ou l'autre des douilles. Une prise, installée dans la cloche, devait être reliée à la chambre de tir (selon le projet de novembre 1935). Une casemate simple devait être dotée de 2 appareils téléphoniques, 4 pour les casemates à flanquement doubles. Les casemates qui sont reliées d'une part avec l'arrière et, d'autre part, à une ou une casemate voisines, étaient dotées d'un central téléphonique de 8 ou 12 directions (8 selon le projet de novembre 1935). Sur les trois paires du câble provenant de l'ouvrage voisin, 2 étaient interconnectées au central téléphonique, 1 était raccordées directement avec le poste de commandement du quartier. Enfin, les abris reliés à la rocades par des câbles à 14 circuits devaient être dotés d'un central à 16 directions et 2 apparails téléphoniques (1 à casque, 1 à combiné).

Le coût des travaux était évalué à 3 800 000 frs (900 000 pour la fourniture du câble, 1 875 000 pour la pose, 725 000 pour les chambres de coupure et 300 000 pour les indemnités et acquisitions de terrain). Pour les antennes des casemates, 600 000 frs étaient nécessaire pour le raccordement des casemates de la ligne des villages, 550 000 frs pour les casemates de la berge. Enfin, le coût d'équipements des ouvrages de la CO.R.F. était évalué à 90 000 frs. Le projeteur déconseille, dans sa note, le recours à de la main d'oeuvre militaire, comme cela a été fait sur le territoire de la 7e région miliaire (à l'exception des chambres de coupure). En effet, la majeure partie des cables seront immergé dans l'eau et requiert de la main d'oeuvre spécialisée.

En 1ère urgence, pour un montant de 2 550 000 frs, il est proposé la construction d'éléments de rocade et le raccordement des casemates de la ligne des villages :
Section P-P1 – Antenne casemate de Neuried
Section N3-P3 – casemate de d'Offendorf
Antenne P3 – P.C. du sous-secteur nord à Herrlisheim (P.C. 126 ?)
Section N3-N32 – casemate de Bettenhoffen et Kilstett
Section K1-K12 – casemates de Stall, des Cosaques et de Plobsheim
Section I3-K16 – casemate de la Tuilerie d'en Haut
I3 - casemate de Gerstheim
I32-H4 – casemates Moulin d'Obenheim, Ziegelhof, abri de Ruhardt
H4 – casemate de Neuergraben
H4-H41 casemates de Friesenheim, de l'Oberweidt
H41 – casemate de l'Espereinwald sud – antennes casemates du Ried, de l'Espereinwald nord
N4 – casemate de Mulhrein
T1 – Abri de Stattmatten
Antenne sanatorium, abri de Bussière

Dans un second temps (ou troisième temps selon la demande du général Oehmichen en décembre 1935), c'est le raccordement des casemates de berges qui n'était pas encore raccordées pour un montant estimé de 600 000 frs :
casemates de Drusenheim nord et centre
casemates de Gambsheim centre et sud
casemate de la Kinzig nord
casemate de Sporeninsel
casemate de Petit-Rhin
casemates de la Musau et de Ruchau
casemate de Hackmesser
casemates de l'Auberge et de Christian
casemates de Gerstheim nord et centre
casemate de Rhinau nord et sud

Dans un dernier temps (ou troisième temps selon la demande du général Oehmichen en décembre 1935), pour un montant évalué à 1 900 000 frs, le projet porte sur l'achèvement de la rocade :
section P1-P3 et antenne de l'abri P.C. 126
section N32-M1
section S5-K et antenne ancienne redoute
section K12-K16
section I3-I32

En 1935, une rocade est en construction entre les forts Ducrot et Kléber au profit des postes de commandements qui doivent être installés dans les forts Foch et Ducrot, ainsi que les observatoires d'artillerie de la colline. Bien qu'étant desservi par le réseau téléphonique militaire enterré des forts, ex-allemand, les communications pourraient ne pas être utilisables dans le cas ou l'ennemi serait parvenu à rentrer dans Strasbourg. Les câbles téléphoniques du fort Ducrot, du fort Foch et des intervalles rejoignent un répartiteur à Schiltigheim avant de rejoindre le bastion 14 des fortifications urbaines. De plus, une convention passée avec les P.T.T. restreint l'usage (projet d'extension du réseau téléphonique souterrain du S.F.B.R., direction des travaux de fortification de la 20e région militaire, 2 février 1936, Service historique de l'arnée de terre, côte 7NNN3819). Enfin, le réseau ex-allemand présente également des dysfonctionnements et doit être étendu ou modifié selon les besoins nouveaux de la place fortifiée. Le projet de février 1936, prévoit ainsi les travaux suivants :
rétablissement d'une amorce de cable enterré à 5 paires ex-allemandes entre l'ouvrage Joffre-Lefèbvre et la route de la Schirmeck ;
construction de 2 circuits aériens entre entre le câble précité et le fort Joffre, puis entre ce dernier et Wolfisheim pour être raccordé au fort Kleber vers Mutzig ;
constructions de circuits aériens pour relier la batterie des paysans à son observatoire de la casemate de Rohrscholle, pour raccorder le P.C. de quartier du Neuhof (P.C. raccordé à une chambre de coupure militaire distante de 200 m) au P.C. de sous-quartier Hoche, du P.C. de quartier Neuhof au P.C. de sous-quartier Paysans, le P.C. de sous-quartier Paysans à l'ouvrage du P.K. 119 (en raison d'une discontinuité du réseau allemand entre la chambre S5 et la chambre K1) ;
pose d'un câble enterré de 6 paires entre le casernement de sûreté de Desaix (déjà desservi en 1936) à l'abri P.C. du sous-quartier des ponts de Kehl distant de 250 m (bord du Petit-Rhin) ;
pose d'un câble de campagne entre la batterie de Bischheim et le P.C. de la papèterie à la Robertsau et raccordement souterrain du PC de quartier Papèterie au répartiteur P.T.T. en câble souterrain (ce dernier est situé près du P.C. de quartier Robertsau ;

Le sous-secteur sud, de Erstein, fait également l'objet de travaux d'extension. Selon un projet d'octobre 1935, pour relier le P.C. du S.F.B.R. situé au fort Ducrot au P.C. du sous-secteur Erstein, il prévu l'utilisation d'une ligne spécialisée qui relie le central interurbain de Strasbourg à la sucrerie de Erstein. De la sucrerie d'Erstein devait être construite une liaison jusqu'au P.C. du quartier de Kraft (2,5 km) et une liaison jusqu'au P.C. du quartier de Boofzheim (9,5 km).

Les projets de 1935 sont une nouvelle fois revu et le projet de février 1936 retient en première urgence, au nord de Strasbourg, le tracé P – P1 – N3 – N36 – M et les antennes aboutissant aux casemates de Neuried, Offendorf, Muhlrhein, Bettenhoffen, Kilstett et aux abris de Stattmatten et au P.C. 126 pour un montant évalué à 1 800 000 frs. Il est également proposé les liaisons l'artillerie nécessaires aux abords de Strasbourg pour un coût estimé de 42 000 frs et les circuits aériens nécessaires à la liaison entre le commandement du S.F.B.R. et la limite sud du sous-secteur centre pour un montant de 31 000 frs. En seconde urgence, pour 1937, il est proposé la portion de la rocade K1 – I3 – H4, depuis Neuhof jusqu'à la hauteur de Rhinau et les antennes des casemates de la ligne de villages au sud de Strasbourg, pour un montant évalué à 1 950 000 frs. Le dernier programme, de 1938, il est retenu l'achèvement de la rocade entre H4 et la casemate de l'Espereinwald sud, les antennes aboutissant aux casemates de Friesenheim, Oberweidt, Ried et Espereinwald nord et, enfin, le raccordement des casemates de berge non reliées. Cette dernière phase est estimé à 1 300 000 frs, portant le projet d'extension de 1936 à un total estimé de 5 123 000 frs.

Projets d'extension du réseau téléphonique souterrain du S.F.B.R., direction des travaux de fortification de la 20e région militaire, 10 septembre 1935, 26 novembre 1935, 14 décembre 1935, 8 février 1936, Service historique de l'arnée de terre, côte 7NNN3819

Je vais encore travailler dessus, notamment pour essayer de comprendre quelles étaient les antennes déjà existantes en 1935.

Ah, je me pose aussi la question de la numérotation, entre les projets de 1935-36 et les désignations de 1939-40, il y a des écarts. Pascal, ta source étaient l'organigramme du S.F.B.R. ?

A++

Antoine


Réponse de Pascal ( 5327 ) - Posté le 23/11/2020

Salut Antoine

Merci pour cette synthèse qui a le mérite d'etre claire. Mes sources sont diverses et variées, ce sont celles utilisées pour cartomaginot qui est la synthèse graphique de ce que j'avais pu trouver à l'époque. Pourras tu me faire une copie ds documents cités?

Je viens de finir de tracer le peu dont je dispose sur Strasbourg intra-muros (réseau ex-allemand) ainsi que les radiales au nord de Strasbourg. A ma connaissance, la rocade arrière était constituée de rames aériennes dans ce secteur.

Pour le sud de Strasbourg, je vais utiliser cartomaginot et quelques éléments de carte dont je dispose. Il restera à résoudre les points restés ouverts sur cartomaginot et ta synthèse sera d'une précieuse aide.

Amicalement, Pascal


Réponse de SCHOEN ( 1117 ) - Posté le 23/11/2020

Salut Pascal,

Je te transmet une copie prochainement par One Drive.
La rocade arrière est effectivement civile. C'était la seule radiale jusqu'à la construction de la rocade avant, enterrée, qui est mentionnée dans mes notes.

J'ai des difficulté à déterminer les 7 antennes de



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