Dernière modification par jolasjm le 14/02/2021.
Bonsoir
Si on se réfère aux plans de la casemate, il n'y avait pas de cloison au fond de la chambre pour 8 hommes derrière la chambre de tir inférieure. La chambrée était d'un seul tenant. Par contre il y avait bel et bien une cloison épaisse entre la chambrée et la chambre de tir.
Deux hypothèses possible, alors :
- soit une cloison avait été ajoutée - hors plans originaux - pour créer une petite pièce pour un sous-officier (alors qu'il y a déjà un local de ce type non loin...). La cloison avec l'échelle aurait donc été en séparation entre la chambre hommes et le cagibi sous-officier. L'explosion dans la chambre de tir aurait pulverisé la cloison béton séparative avec la chambrée derrière et ensuite descellé cette cloison qu'on voit, déplacé celle-ci par simple translation, déformé l'échelle d'accès aux lits, et écrasé le lit "sous-officier" derrière.
- soit la cloison qu'on voit est bel et bien la cloison séparative entre la chambre de tir et la chambrée, qui aurait été soufflée et projetée au fond, écrasant l'ensemble des lits au passage. Dans cette hypothèse, si on admet que l'échelle était côté lit, l'hypothèse n'est pas possible sans imaginer en effet un "back flip" de la cloison. Elle aurait pivoté horizontalement pour que l'échelle qui était orientée vers l'arrière de la casemate - dos à la chambre de tir - se retrouve vers l'avant, face à la chambre de tir.
Aussi étonnant que cela puisse paraitre, je crois plutôt à la 2e hypothèse, pour les raisons suivantes :
- une cloison séparative n'est que faiblement fixée aux murs ou planchers. Un souffle important peu aisément la desceller et la projeter en arrière. Son épaisseur est quand même relativement importante et elle est armée, ce qui peut expliquer qu'elle soit restée en un seul tenant.
- elle a d'ailleurs probablement bénéficié de l'amortissement des lits se faisant broyer et de la présence du mur épais arrière de la casemate pour encaisser progressivement, alors que la cloison opposée de la chambre de tir (la façade de la casemate) a été purement soufflée et a donc servi de fusible pour le souffle de l'explosion. Le souffle résiduel était quand même encore assez suffisant pour déformer l'échelle vers la droite, ce qui implique que l'épicentre de l'explosion était décalé à gauche par rapport à l'échelle.
- le "back-flip" est le moins simple à expliquer. On peut néanmoins imaginer que si l'explosion était au ras du sol (explosifs posés sur le plancher), la partie basse de la cloison est parti en premier et a été poussée en arrière plus vite que la partie haute, entrainant cette rotation horizontale.
- autre élément de confirmation possible : les deux cornières en U scellées dans le mur et qu'on voit à côté de l'échelle pourraient être les deux supports de cornière de sommier (équivalent de la cornière scellée dans le mur à la tête de lit). Le fait qu'ils se retrouvent "U vers le bas" et la cornière de la rangée basse du lit en position haute montre bien que la cloison a été retournée.
Tout ceci n'est bien sur qu'un mécanisme hypothétique, mais a le mérite d'expliquer la situation particulière de cette cloison et la position/déformation de l'échelle. Le plus étonnant est que la cloison soit restée structurellement intacte. Une des façons qui permettrait de confirmer le mécanisme serait de confirmer qu'on trouve bien l'ensemble des lits de la chambrée entre la cloison et le mur, et non pas un seul lit de sous-officier par exemple.
Voir schéma attaché, illustrant le propos.
Amicalement
Jean-Michel