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Ouvrage du Galgenberg - Voie de 60 extérieure

Lien-s partie Constructions :
GALGENBERG - A15 (Ouvrage d'artillerie)


Fil ouvert par mathieju ( 262 ) - Posté le 15/12/2016

Une photo de Michel Mansuy (site www.forticat.com) datant de 1984 montre une voie de 60 se dirigeant vers l'entrée du Galgenberg, avec ce qui ressemble à un dépôt de sable à gauche de l'entrée. Cette voie aurait été démontée à cette époque et n'est plus visible sur des photos de 1985-1986, éliminée sans doute avant ou lors de la réalisation de la création du parking devant l'EM.
Quelle était sa fonction, sa destination dans l'autre direction? Sachant que le Galgenberg était approvisionné par camions, elle ne pouvait pas se raccorder sur le réseau intérieur et n'est certainement pas d'origine Maginot. Peut-être était-elle en fait simplement une installation d'après-guerre pour l'utilisation des galeries dans la culture des champignons? Mais alors, pourquoi l'avoir prolongée vers la route militaire, en s'éloignant de l'EM ?
Merci de toute information en provenance des "anciens".


Réponse de Jidu ( 10 ) - Posté le 16/12/2016

Bonjour,

Je ne connais pas la réponse exacte à la question, mais voici une hypothèse: l'EM de l'ouvrage du Galgenberg est certes de type B, ce qui la destine, théoriquement, à l'approvisionnement par camions. Pourtant, cela ne signifie pas, en pratique, que l'approvisionnement et le ravitaillement de l'ouvrage ne se soit effectué par ce seul et unique moyen. En effet, rien n'empêchait les autorités militaires de vouloir procéder, après coup, à la construction d'une voie de 60 afin de relier l'ouvrage au réseau ferré militaire. Par exemple, il y a le cas de l'ouvrage du Four à Chaux (Secteur Fortifié des Vosges) et de l'ouvrage de Schoenenbourg (Secteur Fortifié de Haguenau), lesquels possèdent une entrée de type B, et qui pourtant, étaient en voie d'être reliés au réseau ferré militaire en 1940 (je ne suis pas sûr que les travaux aient étés achevés). D'ailleurs, le cas de figure inverse existait aussi dans les gros ouvrages du Secteur Fortifié de La Crusnes (Fermont, Latiremont et Bréhain), lesquels ont une entrée de type A, mais qui n'ont pourtant jamais étés raccordés au réseau ferroviaire à cause d'un manque de crédits. Comme quoi, la théorie ne préjuge en rien de la pratique.

Cordialement,

Julien DUVÉRÉ


Réponse de jolasjm ( 6896 ) - Posté le 17/12/2016
Dernière modification par jolasjm le 17/12/2016.
Bonjour,

Il y a en effet eu des exceptions à la règle concernant le type d'entrée, exceptions liées aux circonstances locales et priorisations budgétaires. L'excellent livre de Jean-Bernard Wahl sur le chemin de fer militaire sur voies de 0,60m apporte quelques éléments de réponse à vos questions:

Concernant le GALGENBERG, aucune voie n'est prévue avant-guerre pour aller à l'ouvrage. Seule une lettre du gouverneur de Metz au Ministre de la guerre le 03/09/1934 précise que l'ouvrage sera alimenté à partir de la rocade 0.60m du KOBENBUSCH avec fin de parcours par camion... Une carte de fin 1939 détaillant le réseau sur le ban la 3° Armée ne montre aucune voie, ni réalisée ni même en projet, vers le GALGENBERG. Il est donc à peu près certain que la voie vue sur cette photo ne date pas d'avant-guerre.

Notons que dans le même secteur, la voie du SOETRICH, pourtant prévue et entamée, ne sera pas achevée en Mai 1940.

- la voie de 0.60 gare de Mattstall-FOUR à CHAUX, non prévue au départ (entrée type B), a été achevée le 15 Mai 1940...
A noter qu'une antenne était prévue pour relier cette voie à celle du HOCHWALD. Cette antenne est envisagée, comme celle du SCHOENENBOURG, dés une décision ministérielle de 1938.
- L'antenne du SCHOENENBOURG (Merkwiller-Soultz-Ouvrage) date de la même période et sera elle aussi achevée, mais plus tôt (hiver 1939-40). Les premiers trains transitent dessus en Mars 1940.

Pour en revenir au mystère du GALGENBERG soulevé par Jules, il y a deux explications possibles :
- une construction allemande en lien avec une possible utilisation de l'ouvrage comme usine souterraine (comme d'autres ouvrages l'ont été).
- une construction d'après-guerre comme évoqué.

Bien cordialement
Jean-Michel


Réponse de Pascal ( 5295 ) - Posté le 17/12/2016
Dernière modification par Pascal le 17/12/2016.
Bonsoir

Il existe dans les archives de l'association A15-Forticat un relevé de l'état des lieux effectué par l'AC Lalloz en 1945. Ce document est suffisamment exhaustif et précis pour que ce tronçon de voie y soit cité si il existait à cette époque.

Cordialement, Pascal


Réponse de mathieju ( 262 ) - Posté le 17/12/2016

Bonsoir et merci à tous,
Par rapport au mode de livraison, je voudrais mentionner une remarque d'un passionné (du Michelsberg) lors d'une visite récente lors de prélèvements à Molvange, alors que j'examinais le treuil principal destiné à descendre des convois de 37,5 tonnes. Il m'a dit que ce treuil n'aurait peut-être jamais servi comme tel car il croyait savoir que les approvisionnements auraient été effectués en fait par camions, avec des convois légers de wagonnets en descente ?? Ceci confirmerait les remarques de Julien et de Jean-Michel.
Par contre, j'ai compulsé et numérisé plusieurs rapports d'après-guerre relatifs au Galgenberg, mais sans en trouver de 1945, et je n'y ai trouvé aucune mention de cette voie de 60. Le rapport dont parle Pascal m'a peut-être échappé dans la masse des documents, et je chercherai de nouveau.


Réponse de mathieju ( 262 ) - Posté le 30/12/2016
Dernière modification par mathieju le 30/12/2016.
Bonsoir,
Je n'ai pas (encore) trouvé le rapport de 1945 en question.
Par contre, j'ai trouvé au Galgenberg un tirage de photo A3 datant sans doute de 1940 (des allemands et un français) qui montre un wagonnet devant l'EM, et la trace d'une voie. Il s'agit certainement d'une caisse d'évacuation des ordures vers le ravin en face. Je joins la partie gauche, ne possédant pas l'original et un scanner limité à A4.
Suivant plusieurs sources (J.-B. Wahl, "..les voies de 60", notamment) le Galgenberg aurait "hérité" en 1939 d'un locotracteur diesel "de secours" BERRY de 5tonnes, 20 ch, testé au préalable à Molvange. Il a dû être acheminé par le réseau ferré jusqu'au Kobenbusch, puis de là au Galgenberg, sans doute par la route militaire en déplaçant des tronçons de rails Decauville de derrière vers l'avant, mais ce n'est qu'une hypothèse, et l'ouvrage aurait conservé et utilisé à son profit les éléments de voie de 60.
Merci à ceux qui auraient des informations complémentaires.
Cordialement et meilleurs voeux à tous pour 2017.




Réponse de Pascal ( 5295 ) - Posté le 27/01/2017

Bonjour

Cette voie était en place en juin 1940 ainsi qu'en témoigne une photo mise sur la page du Galgenberg sur le site. Elle était toujours en place en 1987 lorsque l'association a repris l'ouvrage, ainsi qu'en témoigne une vidéo tournée à l'occasion du déblaiement de la place devant l'entrée munitions, à l'exception peut-être de la partie franchissant la route.
Elle partait de l'entrée, commençant avant la partie bétonnée donnât accès au hall d'entrée, et s'achevait au niveau de la décharge de l'ouvrage, à une centaine de mètres de là. ce tronçon était selon toute vraisemblance effectivement utilisé pour l'évacuation des ordures de l'ouvrage.

Elle a été démontée lors de la réfection de l'enrobé de la route et du terre plein devant l'entrée vers les années 2000.

Cordialement, pascal


Réponse de AL34 ( 2 ) - Posté le 27/01/2017

Bonsoir.
Pour confirmation.




Réponse de mathieju ( 262 ) - Posté le 29/01/2017
Dernière modification par mathieju le 29/01/2017.
Bonjour,
Merci de vos commentaires.
La photo de ma dernière intervention démontrant la présence d'un wagonnet à ordures sur rails extérieurs en 1940 a été ajoutée sur le site, mais ce n'était en fait que la moitié gauche d'un tirage A3 d'une photo découverte dans les archives du Galgenberg.
Voici la photo complète, montrant aussi la présence d'un soldat français (équipe d'entretien, sans doute), image reproduite par photographie de ce tirage A3 en l'absence de toute indication d'origine (allemande certainement) ni de collection privée.
On remarque en outre la sortie de la canalisation d'eau qui ravitaillait le casernement de sûreté situé à une centaine de mètres de là depuis un réservoir et un surpresseur situé dans l'EM.
Cordialement.
Jules Mathieu
PS: le fichier photo DSC 3486 dépassant les 4 MO, et ne sachant pas comment le compresser, je l'envoie par une autre voie.


Réponse de jolasjm ( 6896 ) - Posté le 29/01/2017

Bonsoir Jules

Pas de souci. On met l'image réduite sur le site.

Cordialement
Jean-Michel


Réponse de pierre1942 ( 43 ) - Posté le 18/10/2022

Bonjour,

Mon avis est tardif mais mieux tard que jamais...

Le site de Galgenberg devait disposer d'une voie de 60 avant le 2ème conflit puisqu'il a hérité en 1939 du prototype de locotracteur diesel BERRY de 20 ch dont les essais à l'ouvrage de Molvange n'avaient pas été concluants, probablement en raison de l'incompatibilité de la distance entre ses essieux et le rayon de courbure de la voie étroite de Molvange.

Si ce sujet existe sur Wikimaginot depuis plusieurs années, c'est sous le titre "Locotracteur diesel de secours BERRI" qu'il a débuté, erreur qui a retardé sa découverte et mon intervention (je suis un ancien de chez ce constructeur lillois).

Cdlt - Pierre


Réponse de jolasjm ( 6896 ) - Posté le 18/10/2022
Dernière modification par jolasjm le 18/10/2022.
Bonjour Pierre

Que le Galgenberg ait eu une voie de 60 intérieure ne fait aucun doute. Elle était même là dès la construction de l’ouvrage. La présence du Berry la se justifie probablement par le fait que cette voie de 60 intérieure n’est pas électrifiée, ce qui est un handicap pour un ouvrage d’une puissance de feu - et donc d’un débit de munitions - notable.

La question de départ portait sur l’existence tardive de ce morceau de voie extérieure qui ne pouvait pas se justifier ni par le mode d’approvisionnement de l’ouvrage (camions exclusivement) ni par un projet quelconque de liaison du Galgenberg avec le réseau général de voies de 60 extérieur - qui desservait au plus proche l’ouvrage de Kobenbusch. On sait maintenant par les échanges avec Jules et Pascal qu’il s’agissait d’une courte voie de transport des ordures de l’ouvrage jusqu’à la décharge, voie qui n’était d’ailleurs pas connectée au réseau de 60 intérieur de l’ouvrage. L’hypothèse soulevée plus haut par Jules d’un morceau de voie ayant servi au transfert du Berry n’enlève rien au fait qu’il aurait donc fallu le transporter sur voie terrestre sur une courte distance…

Pour rester sur ce thème de la « voie de 60 extérieure mystère » : l’ouvrage du Grand Hohekirkel, près de Bitche, pourtant lui aussi approvisionné par camions et non prévu initialement d’être raccordé au réseau de 60 extérieur, montre sur des photos d’époque une voie de 60 sortant de l’entrée camions type B ! Et là, à l’inverse du Galgenberg, cette voie est raccordée au réseau de 60 intérieur dans l’EM, suggérant une voie structurelle et non circonstancielle comme au Galgen. La finalité de cette voie extérieure est inconnue à ce stade: ordures (peu probable) ? Début de la liaison relancée en 1938 avec la voie St Louis-Simserhof (possible, mais alors pourquoi ne pas avoir commencé avec le Schiesseck dont la liaison V60 était aussi prévue en 1938 et le débit de munitions est très supérieur) ? Liaison tardive à minima avec un dépôt du camp militaire ou celui de Bannstein ? Infos bienvenues !

Cordialement
Jean-Michel


Réponse de mathieju ( 262 ) - Posté le 18/10/2022

Bonjour Pierre et Jean-Michel,
Effectivement je crois pouvoir affirmer que ce bout de voie de 60 servait à sortir les wagonnets d'ordures vers le dépôt situé devant l'esplanade. Ce sont des éléments de rails standardisés de chantier (à l'époque) et il en existe encore en dépôt au fond du Galgenberg. Ils avaient dû être conservés après la fin du chantier de construction. Dans les années 50's, étant gosse, mon père et mon oncle s'en servaient beaucoup sur les chantiers de construction, et j'en ai ferraillé pas mal dans les années 70's en vidant leur dépôt. Ils servaient surtout pour les transports de matériaux par wagonnets, mais aussi pour le déplacement de pièces lourdes, faute de grues et avec des camions courants qui ne prenaient guère plus de 3-4 tonnes à l'époque. La technique habituelle était d'utiliser quelques éléments de rails pré-assemblés et de les déplacer de l'arrière vers l'avant permettant une avancée progressive, relativement lente, bien sûr. Cette méthode a probablement été utilisée pour amener le Berry du Kobenbusch vers le Galgenberg, la route militaire étant relativement sans pente, la pose et la dépose pouvant de faire par portique ou par crics.
Par ailleurs, Pierre, retrouvant votre message de 2016, je vois que vous êtes un passionné des mines et des mineurs, et donc de leur matériel. Il y a une demande de Théo sous la rubrique Matériel de Wikimaginot qui recherche des informations sur les chargeurs de lampes SAFT aussi utilisées dans les mines. Si vous avez des informations utiles, merci de les lui communiquer.
Bien cordialement.
Jules


Réponse de pierre1942 ( 43 ) - Posté le 03/11/2022
Dernière modification par pierre1942 le 03/11/2022.
Bonjour Jules,

Le loco Berry de Galgenberg provenait de Molvange et non de Kobenbusch, aussi j'imagine mal qu'il ait pu être amené en déplaçant des coupons de voie de 60 (en général de 6 m de long) d'un ouvrage à l'autre, même si cela avait été la solution sur les chantiers tels que betteravières, carrières, T.P., etc.

J'ai examiné la demande de Théo et ne peut lui apporter de réponse car les rares bancs de charge que j'ai pu voir lors de mes visites dans les anciens sites miniers avaient des capacités de plusieurs centaines de batteries et paraissaient ne rien avoir de commun avec ceux en question sur Wikimaginot. De plus, ce n'était pas prioritaire pour moi puisque je m'intéressais surtout aux moyens d'extraction et de transport, dont les locotracteurs Berry et autres.

Cdlt - Pierre


Réponse de pierre1942 ( 43 ) - Posté le 03/11/2022

Au temps pour moi !

Remontant trop tardivement ce fil, je suis tombé sur les dires de Mathieju du 30.12.2016 et m'incline sur sa version.
Il y a bien longtemps que j'ai pu échanger avec JB Wahl au sujet de ce loco Berry et je pense que c'est aussi ce qu'il m'avait répondu à l'époque.
Mais 2 ou 3 pannes d'ordi, un gros déménagement et l'écoulement de pas mal d'années ont dû faire que c'est sorti de mes archives comme de ma mémoire...

Désolé. Pierre


Réponse de Pascal ( 5295 ) - Posté le 03/11/2022
Dernière modification par Pascal le 03/11/2022.
Bonjour Pierre

Effectivement, c'est bien la conclusion à laquelle nous étions arrivés. Des éléments épars indique la livraison de ce locotracteur au Galgenberg après les essais infructueux à Molvange, mais cela reste à ce jour une hypothèse.

Jean-Bernard aura peut-être des éléments complémentaires sur ce sujet.

Cordialement, Pascal


Réponse de mathieju ( 262 ) - Posté le 03/11/2022

Bonsoir Pierre, Pascal et Jean-Michel,
Le Berry venait effectivement de Molvange, mais vu que le Kobenbusch et Molvange étaient tous deux reliés par voie extérieure de 60, il est donc logique qu'on ait utilisé ce moyen pour l'amener au moins jusqu'au Kobenbusch, qui se trouve à environ 1,5 km à vol d'oiseau du Galgenberg (environ 2 km par route militaire), je peux imaginer le déplacement logique de 5 tonnes du Kobenbusch au Galgenberg par tronçons de voies déplaçables.
Le tronçon extérieur visible sur des photos d'époque au Galgenberg n'était pas connecté au réseau intérieur, du moins rien ne permet de l'indiquer. Cependant, ou peut imaginer un transbordement des ordures (et de son wagonnet) dans l'EM par le monorail, moyennant un élément de rail amovible traversant la grille.
En ce qui concerne le locotracteur, il n'en est pas du tout fait mention dans les états des lieux d'après-guerre; il aurait donc été récupéré par l'occupant. Je ne sais pas s'il avait été jugé mal adapté à Molvange, ou s'il avait été simplement déplacé pour des tests au Galgenberg où j'ai lu quelque part qu'effectivement l'espacement des essieux par rapport aux courbures provoquaient des déraillements. Son développement tardif (1939-1940) suivant J.B. Wahl me laisserait penser à des essais, sachant qu'il me semble que le Galgenberg était l'ouvrage non électrifié le moins éloigné de Molvange permettant un complément d'essais.
Amitiés.
Jules


Réponse de pierre1942 ( 43 ) - Posté le 07/11/2022

Bonsoir à tous,
Si je conteste l'utilisation de coupons de voie déplaçables, c'est bien à partir de Molvange, sinon rien à dire à partir de Kobenbusch vers Galgenberg.
Pour les problèmes de franchissement de courbures, c'est moi qui ai émis l'hypothèse (et même la quasi certitude) que l'entraxe des essieux ne devait pas être compatible, me basant sur le fait qu'il avait été réduit sur les machines similaires ultérieures, leur permettant de mieux s'inscrire dans des courbes de 8 m de rayon.
De plus, ce prototype était un 362 et non un 372 qui était le modèle antidéflagrant pour mines de charbon.
Cdlt - Pierre


Réponse de mathieju ( 262 ) - Posté le 07/11/2022

Bonsoir Pierre et tous,
Vous avez absolument raison sur les rayons des courbes.
J'ai consulté dans les archives le plan d'installation des voies au Galgenberg, et la valeur de 8 m de rayon est effectivement standardisée pour tous les embranchements vers les pieds des blocs, la cuisine ou l'usine, à l'exception de la courbe vers le dépôt de munitions M1 dont le rayon fait 15 mètres. Mais, avant d'arriver là, il y a dans la galerie deux courbes à 8 m. La première aurait pu être évitée en laissant la locomotive derrière la porte blindée et en poussant les wagonnets sur quelques mètres, mais la suivante devait poser problème, rendant de toute façon délicat l'accès au dépôt de munitions.
Amitiés.
Jules


Réponse de mathieju ( 262 ) - Posté le 10/11/2022

Bonjour Pierre et tous,
J'ai fouiné dans les archives disponibles pour expliquer les rayons de courbure des voies au Galgenberg et j'ai trouvé une Instruction DM 2793-2/4 S du 21/12/1929 relative aux transports dans les ouvrages. Elle définit les rayons de courbures des voies de 60 comme suit:
- 10 m minimum,
- 15 m recommandé (voire plus),
- 8 m minimum dans les "petits ouvrages", termes définissant en fait les ouvrages non électrifiés, car cette appellation de petit ouvrage se retrouve sur certains plans de projet initiaux du Galgenberg.
L'écartement des essieux du Berry était de 840 mm, alors que celui des wagonnets Nord-Est type A est de 800 mm et même 600 mm pour le type B, avec des roues de plus petit diamètre que le Berry.
Cordialement.
Jules


Réponse de jolasjm ( 6896 ) - Posté le 10/11/2022

Bonjour Jules

"Petit ouvrage" dans le vocabulaire de 1929 ne désigne pas les ouvrages non électrifiés. Cette terminologie décrit les ouvrages d'artillerie et d'infanterie de petite taille destinés à assurer la continuité de feu d'artillerie entre les "ouvrages puissants". Fin 1929, Soetrich par exemple, ou billig, étaient définis comme "petit ouvrage" bien qu'ayant la traction électrique.

Pour plus de détail sur les terminologies employées selon les périodes, je te suggère la lecture de cette page du dico :
https://wikimaginot.eu/V70_glossaire_detail.php?id=1000622

Amitiés
Jean-Michel


Réponse de mathieju ( 262 ) - Posté le 10/11/2022

Bonsoir Jean-Michel,
Merci de la précision. Le site est vraiment très riche et je n'ai pas (encore) tout lu. J'avais effectivement mis la première appellation de petit ouvrage sur les deux éléments: pas de tir frontal de 75 et pas d'électrification.
Bien à toi.
Jules


Réponse de jolasjm ( 6896 ) - Posté le 11/11/2022

Bonjour Jules

Une chose en tous cas est certaine, et cela rejoint ton constat, c’est que tous les ouvrages du nord-est avec artillerie mais sans traction électrique étaient bien classés en 1929 dans les « petits ouvrages ».

Certains de ces « petits ouvrages » pouvaient avoir une action frontale d’artillerie, comme par exemple la tourelle de 75R32 du B4 de Billig.

Amicalement
Jean-Michel


Réponse de mathieju ( 262 ) - Posté le 25/11/2022

Bonsoir Pierre, Jean-Michel et Pascal, et tous,
Je reviens sur le sujet du locotracteur Berry et des wagonnets au Galgenberg, où je suis passé hier, en prenant des photos et quelques mesures.
Il y a dans la gare (et ailleurs) des wagonnets divers (photo jointe). Certains me semblent du modèle B Nord-Est, et d'autres du type Sud-Est, si je ne me trompe, mais sont-ils tous d'origine ? J'ai du mal à croire qu'on en ait importé depuis le Sud-Est. Le wagonnet citerne, comme indiqué dans le dico, a effectivement une distance de 800 mm entre essieux, alors que les autres ont 600 mm. Son poids à plein de 1500 litres devrait faire environ 2,3 tonnes, compte tenu de la pompe et de son moteur. Le Berry faisait donc le double, 5 tonnes, avec des essieux distants de seulement 40 mm en plus (840 mm). Comment y avait-il des problèmes avec le locotracteur Berry alors que le wagonnet citerne circulait très régulièrement pour alimenter la cuisine depuis Cattenom, sachant que l'eau du puits était peu appréciée par les cuisiniers ?
Est-ce le diamètre des roues ou le poids ou la vitesse qui faisaient la différence ?
Merci aux spécialistes s'ils ont une explication.
Cordialement.
Jules




Réponse de Pascal ( 5295 ) - Posté le 27/11/2022

Bonjour Jules

Nombre des wagons proviennent de récupérations passées, tous n’étaient pas dans l’ouvrage en 1950.

Pour le reste, je me souviens que le wagon citerne était difficile à l’abri ter après remplissage au bas du 135 dans les années 90

Amicalement, pascal


Réponse de jolasjm ( 6896 ) - Posté le 28/11/2022

Bonjour Jules

Il était normal de trouver des wagonnets type sud-est dans les ouvrages d'artillerie à volume de manutention modéré et sans traction électrique dans le nord-est. Cela faisait partie de la dotation standard et était prévue dans le tome dédié au service des munitions de l' "Instruction Provisoire sur les Services de l'Artillerie dans les Ouvrages de Région Fortifiée", émise en 1937.

Amicalement
Jean-Michel




Réponse de pierre1942 ( 43 ) - Posté le 29/11/2022

Bonjour Jules.

Le loco Berry de 20 ch était un prototype. Le rayon de 8 m de courbure des ouvrages à voie de 600 mm était aussi celui imposé à minima dans les mines.
Ce loco avait un entraxe de ses essieux de 840 mm et une boîte à 3 vitesses. Abordait-il les courbes trop rapidement ?
Tous les locotracteurs issus de ce modèle eurent leur empattement ramené à 818 mm et ne rencontrèrent pas ce genre d'incident.
Quant au wagon-citerne, les 800 mm d'entraxe de ses essieux lui assuraient une marge de sécurité et, pourquoi pas, permettaient de le manoeuvrer à bras d'hommes...

Amicalement,
Pierre


Réponse de mathieju ( 262 ) - Posté le 29/11/2022

Bonsoir Pierre,
Merci pour cette très bonne précision. Je crois aussi que, pour les 40 mm de différence entre les espacements des essieux, c'est la vitesse qui devait faire la différence entre le Berry et le wagon-citerne poussé manuellement. Mon service militaire date de plus de 50 ans, et j'en ai gardé pas mal de bons souvenirs. On faisait parfois un peu n'importe quoi, surtout avec tous les véhicules que certains avaient le plaisir de pousser à la vitesse maximum... sans se faire prendre. Un essai bien surveillé peut-être considéré comme concluant, mais la suite peut s'avérer différente en pratique.
Amitiés.
Jules


Réponse de pierre1942 ( 43 ) - Posté le 01/12/2022
Dernière modification par pierre1942 le 27/12/2022.
Bonjour Jules,

Je me dois de signaler que le seul document émis par Berry au sujet de son prototype diesel de 20 ch (celui passé par Molvange puis Galgenberg) n'était pas 100% contractuel car cette machine n'y était dessinée qu'à partir de son modèle standard minier.
Cependant, les adaptations relatives à son utilisation particulière et les caractéristiques le concernant sont exactes.

Cette précision a pour but de bien distinguer ce seul loco de 20 ch des quatorze autres de 24 ch déclarés livrés par Berry pour la Ligne Maginot et dont un pourrait être celui repéré sur une photo du dépôt de St-Hubert de juin 1940.*

Il en est de même pour les deux Berry de 50 ch qui ont transité à ce même dépôt, avant que l'un ne soit exposé au fort de Sennecey-les-Dijon, que l'on n'ait pas de nouvelle de l'autre, et dont apparemment il ne subsiste aucune photo.

* Voir sur Wikimaginot : Tête d'antenne de voie de 60 à identifier - Saint-Hubert

Amitiés. Pierre


Réponse de pierre1942 ( 43 ) - Posté le 20/02/2023
Dernière modification par pierre1942 le 20/02/2023.
Bonjour à tous,

Creusez, fouillez, bêchez, nous disait La Fontaine, et c'est ce que j'ai fait pour mettre de l'ordre dans ces locos Berry.

Tout d'abord, ceux dont il est question sur un autre sujet et qu'il y aura lieu de ne plus citer ici même, à savoir ceux de 50 ch type 365, soit :
- celui de la photo de juin 1940 après sabotage du dépôt de St-Hubert
- celui qui était au fort Junot de Sennecey-lès-Dijon jusqu'à sa vente par les Domaines en octobre 1962
Car il s'agit bien des 2 locotracteurs qui composaient le tandem de 100 ch livré par Berry en 1939 à ce même dépôt.

De même que pour les 14 de 24 ch type 3628, dont il n'a existé aucune trace sauf sur l'état des livraisons Berry, et que l'on peut imaginer avoir été aussitôt récupérés par l'occupant.

Quant à celui dit "de secours", de 20 ch type 362, livré par Berry en 1937 à Molvange pour essais, et dirigé plus tard sur Galgenberg, il y a (et non aurait) bien été vu en 1939-40.
En effet, dans sa thèse de Doctorat du 3° Cycle présentée en 1980, Philippe Truttmann mentionne en page 323 :
"Au Galgenberg (ouvrage à voie non électrifiée) l'équipage utilisait en 1939-40 un locotracteur diesel de récupération, au risque de provoquer des accidents par asphyxie) - Témoignage de M.Blanc, ouvrier du Génie, mobilisé à l'ouvrage)".
Il ne pouvait s'agir que d'un Berry et donc de celui en provenance de Molvange. Quant à son état, il suffisait de ne pas entretenir son dispositif d'épuration des gaz ou de le déconnecter pour engendrer le risque d'asphyxie dénoncé...

Amicalement - Pierre


Réponse de Pascal ( 5295 ) - Posté le 21/02/2023

Bonjour Pierre

Merci pour cette explication relative au locotracteur utilisé au Galgenberg. Dans le témoignage de Mr Blanc (qui a habité juste à cote de l'ouvrage du Galgenberg) tel que relaté par Ph Truttmann, la mention du risque d’asphyxie m'étonnait, s'agissant selon toute probabilité du locotracteur de secours qui était doté d'un caisson de lavage des gaz.

Amicalement, Pascal



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