recherche personnel servant casemates Donchery 147° RIF

Dernière modification par jolasjm le 24/11/2021.
Bonjour Mr Dumay

La totalité de ce que nous avons sur le 147° RIF est disponible sur le site. C'est donc relativement peu dans la mesure où c'est un régiment dont nous n'avons pas encore exploré les archives en détail. Cela viendra un jour.

Ce que nous savons, et qui nous a été confirmé par d'autres spécialistes, est que la casemate d'artillerie A79 était tenu par les artilleurs du 99° RAMF et non par le 147° RIF (logique : une casemate d'artillerie ne peut être tenue par des fantassins...). Il est donc tout à fait improbable que cette personne ait été officiellement à l'effectif des servants de la casemate. Il avait bien plus de raisons d'être dans un petit blockhaus d'infanterie mitoyen, ou dans une position ouverte attenante.
Il semble que la casemate ait été neutralisée le 13 Mai 1940 non par l'artillerie allemande mais par les stukas. Si l'hypothèse d'un bombardement par stukas se confirme, il est éventuellement possible que Marcel Doublemard se soit en réalité réfugié lors du bombardement dans la casemate d'artillerie et y ait été une victime collatérale de ce bombardement. Mais ce n'est qu'une hypothèse à confirmer par d'éventuelles traces dans les archives, tout comme - si je vous comprends bien - son décès dans la casemate qui est basé sur un unique témoignage.

Je vous suggère en complément - si cela n'a pas déjà été fait - la lecture du fil de discussion suivant :
https://wikimaginot.eu/V70_fil_detail.php?id=3167&su=Casemate_d

Pour bien faire, il faudrait accéder aux archives des 147° RIF et 99° RAMF au SHD à Vincennes. N'en attendez pas des miracles, car si Marcel Doublemard était homme du rang, il est peu probable que son nom y apparaisse, sauf si son décès a fait l'objet d'une relation dans un rapport d'officier récupéré après guerre. Les archives d'unités combattantes de 1940 sont malheureusement assez pauvres en général car souvent dispersées lors de la débacle, ou détruites, ou saisies par les Allemands et détruites ensuite à la fin de la guerre lors de leur propre débacle... Les liste nominatives d'hommes du rang sont par conséquent rarissimes et souvent incomplètes. Par ailleurs, comme les effectifs des blockhaus et positions tournaient dans le temps, il faudrait tomber sur une liste qui couvre juste cette période, période troublée qui n'était certes pas propice à la tenue à jour de listes nominatives...

Désolé d'être peu optimiste. Vous pourrez trouver à Vincennes les archives du 147° RIF à la cote 34N145, et celles du 99° RAMF à la cote 34N605.

Nous vous souhaitons le meilleur pour vos recherches. Si de notre côté nous trouvons des choses, nous ne manquerons pas de vous tenir informé.

Cordialement
Jean-Michel Jolas - Association Wikimaginot.

Dernière modification par le 25/11/2021.
Bien reçu nous pouvons maintenant orienter nos recherches
Merci
Le témoignage de la petite belle sœur de Marcel Doublemard, bien que non confirmé, est fort plausible car je viens de vérifier le type et la fonction des casemates autour de VAUX DESSUS ou pour nous communément BELLEVUE, je pense que son affirmation "blockhaus de Bellevue" peut être interprétée comme concernant les casemates d'infanterie Bb97 A B ou C.
Avez vous des infos sur les équipages de ces casemates ?

Dernière modification par jolasjm le 30/11/2021.
Bonjour Mr Dumay

Je comprends qu'on est face à un risque de quiproquo du fait de l'utilisation de termes ou de dénominations usuelles ou locales qui ne sont pas celles que nous employons, qui sont les qualifications de type et les dénominations historiques tirées des documents d'époque ou de la littérature.

Le terme de "casemate" ne s'applique pas aux petits blockhaus construits par la main d'œuvre militaire (MOM), à l'usage de l'infanterie, et qui émaillent le paysage des secteurs qui ne faisaient initialement pas partie des Régions Fortifiées initiales, comme celui de Sedan. Cette terminologie de "casemate" n'était employée que pour les grosses constructions de la CORF et pour les blocs MOM contenant de l'artillerie (comme la casemate d'artillerie A79 - dont le nom historique et militaire de l'époque est "casemate de Vaux-Dessus" ou "casemate de Frénois" selon les document - que vous aviez mentionné dans le 1er message).

Bb97 A, B ou C sont donc des blockhaus légers. Il est possible que Marcel Doublemard ait fait partie de l'effectif des blockhaus en question, voir du blockhaus plus important A80.

Comme indiqué dans ma première réponse, nous n'avons pas d'infos sur l'équipage de ces petits blockhaus le 13 Mai 1940. Avec un peu de chance, vous pourrez trouver à Vincennes des informations dans les archives du 147° RIF à la cote 34N145. Je parle bien de chance, car comme mentionné dans ma 1ere réponse, ces archives ne contiennent que très très rarement des listes nominative, et encore moins réparties par blockhaus, dont l'effectif tournait régulièrement. De notre côté, nous aurons sans doute l'occasion de visiter ces archives un jour dans le cadre de notre plan de travail. Si nous trouvons quelque chose nous vous tiendrons informé.

Cordialement
Jean-Michel Jolas - Association Wikimaginot.

Bonjour
Je vous remercie pour votre implication dans mes recherches, que je continue de mon côté,
J'ai découvert que le 147° RIF issu du 155° du temps de paix, sous secteur de Sedan à partir du (3° Bon ?) comprenait un 3° bataillon de mitrailleur à Sedan et un 5° à Mouzon et une indication Compagnie Équipage d'Ouvrage (CEO) N° 2 : casemate de Frenois Lt Cantineaux, sans autre précision de localisation.
Je pense donc que le soldat DOUBLEMARD pourrait avoir été mitrailleur ayant la preuve qu'il était caserné à Sedan.
Un récit Allemand confirmé par le témoignage du Lt DRAPIER raconte l'attaque du 13 mai en fin d’après-midi sur le bloc 5 ou 6, (version allemande ) en contrebas du carrefour Bellevue (version Drapier), ou il a vu des lueurs et flocons noirs au-dessus de l'abri consécutifs vraisemblablement à l'explosion d'une charge contre la porte du fortin "ouvrage quand les Panzers passent la Meuse".
Je pense qu'il s'agit de l' abri mitrailleuse Bb97 A ou B.
Je n'écarte pas votre idée du gros blockhaus A80 situé au-dessus et à gauche du château Bellevue.
Qu'en pensez vous ?
Cordialement
Jackie DUMAY

Bonsoir Mr Dumay

Je vous invite à lire - si vous ne l'avez pas déjà fait - la page du site sur le 147° RIF, qui apporte certaines précisions à vos questions. Vous la trouverez au lien ci-dessous :
https://wikimaginot.eu/V70_glossaire_detail.php?id=1000306

Dans l'onglet "Documents" de cette page, vous pourrez prendre connaissance d'un certain nombre de documents d'époque relatifs au 147°, dont un JMO reconstitué.

Dans ce que vous affirmez dans votre message, il y a plusieurs éléments erronés. Si l'échelon A du 147° est bien issu du III/155° RIF du temps de paix, le 3° bataillon du 147° ne couvrait pas Sedan, mais le quartier de Donchéry, à l'ouest de là, et jusqu'à Frenois à peu prés. Le bataillon face à la partie Est de Sedan et les avancées de la ville (quartier Frenois) était tenu par le II/147° RIF (2e bataillon donc). Le 147° n'avait pas non plus de 5eme bataillon, puisque son effectif était limité à 3 bataillons. Et pas de CEO non plus puisqu'aucune construction fortifiée lourde type CORF (casemate ou ouvrage) n'existait sur le ban du régiment. En fait, je pense que vous confondez avec la structure du 155° RIF de temps de paix, qui avait en effet 5 bataillons et 3 CEO couvrant les fortifications de la tête de pont de Montmédy, ce qui n'est bien sur pas le cas du 147° de temps de guerre, dont le territoire était plus limité.

Les éléments tenant le sous-quartier de Bellevue étaient la CM9 du III/147° RIF. Cela colle pour le coup avec vos éléments, puisque le commandant de la CM9 était (par intérim) le Lt Drapier. Les mitrailleurs tenant les blockhaus sur ce coin étaient donc issus de cette CM9 (compagnie de mitrailleurs n°9), mais sans garantie, puisque qu'on aurait pu trouver aussi au même endroit des éléments de la CEFV n°3, notamment pour gérer les petits canons antichar de 25mm antichar équipant certains des blockhaus, ce qui était notamment le cas de A80-Bellevue.

Pour résumer : si Marcel Doublemard était à l'effectif de la CM9 du III/147° et qu'il est décédé dans la casemate d'artillerie de Frenois (A89) où il se serait réfugié par hasard, alors il est en effet possible qu'il ait été au par avant dans Bb97 A ou B ou C, ou même Bb91 C, qui était encore dans le secteur de la CM9. Mais il aurait aussi pu être dans des positions de campagne ou des tranchées dans les intervalles entre ces blockhaus, ce qui lui aurait donner une encore plus grande raison d'aller dans la casemate d'artillerie pour s'y réfugier pendant le bombardement.
Si Marcel Doublemard était à l'effectif de la CEFV n°3, il était nécessairement en charge d'un canon de 25mm AC, ou simple fusilier-voltigeur, auquel cas il était soit dans A80, soit dans Bb98 (aussi armé d'un 25mm), ou dans une position de campagne ouverte dans la nature.

Désolé de ne pouvoir vous aider plus. Au risque de me répéter, il faudrait se replonger dans les archives du 147° - sans garantie de trouver quoi que ce soit. Mais prenez le temps de lire les documents d'époque associés à la page du 147° RIF sur le site. Cela vous donnera peut-être d'autres pistes.

Cordialement
Jean-Michel Jolas - Association Wikimaginot