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1° CEFV I/161e RIF


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161° Régiment d'Infanterie de Forteresse(161° RIF) dans la catégorie Infanterie (Unités)


Fil ouvert par so glory ( 4 ) - Posté le 15/02/2022

Bonjour,
Sauriez-vous si les voltigeurs (notamment ceux du 1/161) ont quitté les ouvrages avant ou après le départ massif des troupes le 17 juin ? Auquel cas, ont-ils réussi à rejoindre leur régiment après que celui-ci ait quitte les lieux ?
Merci
Sophie


Réponse de Pascal ( 5337 ) - Posté le 15/02/2022

Bonjour

En principe les CEFV étaient affectées dans les intervalles et pas dans les ouvrages. Elles ont donc quitté la position en même temps que leur bataillon dès l'ordre de repli donné.
Normalement, les unités étaient regroupées en unités de marche placées sous le commandement d'un officier supérieur. La retraite a bien souvent mené à l'éclatement de ces unités de marche et celles ci se sont retrouvées dispersées lors de leur capture par les allemands.

La retraite du 161° RIF a été décrite sur la page de ce régiment et la CEFV1 était avec son bataillon.

Cordialement, Pascal


Réponse de jolasjm ( 6943 ) - Posté le 15/02/2022

Bonjour

Les troupes d'intervalle du 161° RIF ont décroché de la position dans la nuit du 13 au 14 Juin, et non le 17. Elles laissèrent sur place l'équivalent d'une section par bataillon pour "faire du bruit" dans les intervalles, laisser l'ennemi croire à une présence sur place et réaliser les dernières destructions. Celles du 161° étaient commandées par le Lt Mondon, futur maire de Metz. Mission remplie, ces sections de retardement ont à leur tour quitté la position le 15 Juin au soir avec pour mission de retrouver le gros du régiment. Celles du 161° n'y parviendront pas et seront capturées le 17 Juin du côté de Pange.

Cordialement
Jean-Michel

Nota : le décrochage de l'ensemble des troupes de forteresse s'est déroulé plus ou moins de la même manière. Les détachements retardateurs eurent dans l'ensemble des fortunes diverses. Certains parvinrent à rejoindre leur unités en partie ou totalité. Bon nombre d'autres furent capturés.


Réponse de so glory ( 4 ) - Posté le 15/02/2022

Bonjour Messieurs, merci beaucoup pour vos retours.

Si je résume, le Lt Mondon commandait le 1° CEFV.
Il fait donc partie de ces retardateurs, n'est-ce pas ? Etait-il avec des voltigeurs ou des "fantassins" ?

D'après Roger Bruge (on a tiré sur la ligne Maginot), il est parti le 15 juin (ou le 16 très tôt après minuit) avec environ 130 hommes (des voltigeurs ?).
Le 17, c'est l'embuscade. Mondon est blessé et ramené à Bazoncourt. Le reste de la troupe s'éparpille vers le sud mais on imagine qu'ils sont rapidement fait prisonniers.
"Groupe MONDON : Le groupe est au sud de Pange en fin de nuit de marche. Ils essaient de se ravitailler dans la journée, mais cette activité les fait repérer par les allemands, déjà sur place. Des combats autour de la zone de repos se déroulent dans la soirée. Le Lt ROLLET, séparé avec quelques hommes, part de son côté. Il est capturé le lendemain".

On peut donc imaginer qu'ils n'ont jamais rejoint le 161e RIF fait, dans l'ensemble, prisonnier entre le 17 et le 20 juin...

Merci en tout cas pour vos retours.
Le site m'a été très utile à titre personnel..
Cordialement

Sophie


Réponse de jolasjm ( 6943 ) - Posté le 15/02/2022
Dernière modification par jolasjm le 16/02/2022.
Bonsoir Sophie

C’est un peu différent de cela. Le Lt Mondon ne commandait pas la CEFV1 lors du grand repli mais simplement la section de FV de la CM6 du II/161e RIF. Chaque compagnie de mitrailleurs comportait typiquement 3 sections de mitrailleurs et une section FV. Si le alors s-Lt Mondon apparaît comme chef de section dans la CEFV1 c’est parce que c’est dans cette compagnie qu’il a été mobilisé puis a été muté à la CM6 (2e bataillon) durant la drôle de guerre.

Le groupement retardateur laissé dans les intervalles le 13 au soir était formé d’une section FV par bataillon (donc 3 sections FV au total). On sait par le rapport écrit par le Lt Rollet à son retour de captivité que la section FV qu’il commandait et qui faisait partie du groupe Mondon était celle de la CM10 (III/161e). Les rapports et documents d’archive du 161e ne donnent par contre aucune précision sur la provenance de la section FV du I/161e : elle peut aussi bien venir de l’une des CM comme de la CEFV1.

Ces 3 sections (soit environ 140 hommes) furent mises aux ordres du Lt Mondon car c’était l’officier le plus ancien dans le grade le plus élevé.

Ce groupe de 3 sections FV a été autorisé à se replier le 15 a 20 heures (horaire confirmé dans le rapport Rollet). Comme elles étaient dispersées sur toute la 1e ligne du 161e RIF, elles ont d’abord dû se regrouper quelques kilomètres en arrière de la ligne. Ceci fait, le repli à commencé le 15 un peu avant minuit.

Après avoir erré sur les arrières des troupes allemandes, l’essentiel du groupe a été encerclé par les allemands dans un bois près de Pange (Bruge précise qu’ils auraient été dénoncés par un instituteur de Pange). Le Lt Rollet, parti chercher du ravitaillement avec quelques hommes n’a rien pu faire en revenant et n’a pu que constater les combats et la capture du groupe Mondon (lequel est blessé lors des combats). Rollet et son petit groupe sont ensuite partis seuls vers le sud et ont été capturés à leur tour le lendemain.

Il est en effet fort probable qu’aucun des hommes de ces trois sections n’aient pu rejoindre le 161e, qui était à ce moment vers Richardmesnil. En tous cas le rapport sur les événements de 1940 du Lt-Col Viret, commandant le RIF, ne mentionne aucun retour de ces éléments retardateurs le 18 ou le 19. Mais on ne peut exclure que un ou quelques isolés aient pu rejoindre d’autres unités françaises vers Nancy et se mettre à leur service.

Le destin de ces éléments retardateurs de RIF sont autant d’aventures individuelles…

En espérant que ceci clarifie un peu mieux les choses.

Dans le livre « on a livré la ligne Maginot » de R. Bruge, il y a en effet un passage intéressant sur le destin personnel du Lt Mondon le 17, qu’il avait eu l’occasion d’interviewer.

Cordialement
Jean-Michel


Réponse de so glory ( 4 ) - Posté le 16/02/2022

Merci beaucoup pour ces précieux renseignements. Je devine tout le travail d'étude que vous avez dû faire.
Je vais poursuivre mes recherches plus classiquement sur le 161è RIF, fait prisonnier du côté de Flavigny.
Bonne soirée à vous
Sophie


Réponse de jolasjm ( 6943 ) - Posté le 16/02/2022
Dernière modification par jolasjm le 16/02/2022.
Le destin des RIF dans la débâcle de 1940 est un motif permanent d’étonnement et d’émotions. Dans l’imaginaire collectif ces unités sont restées bien protégées dans leurs ouvrages contournés par les allemands à y attendre l’armistice, mais leur destin n’est pas moins terrible en réalité que celui du reste de l’armée française. Un des rôles de wikimaginot est de rendre à ces hommes trop oubliés ce qui leur appartient : reconnaissance et vérité.

N’hésitez pas si vous avez d’autres questions. Les archives du 161e RIF ne sont pas parmi les plus riches, mais si on peut aider.

Bien cordialement
Jean-Michel


Réponse de so glory ( 4 ) - Posté le 17/02/2022

A tout hasard, à part les R. Bruges, connaîtriez vous des ouvrages (récit historique ou témoignages, voire sites internet) qui traitent plus précisément du 161e RIF du temps de guerre ?
Sophie



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