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le canal de la Marne au Rhin



Fil ouvert par jrpetrole ( 13 ) - Posté le 02/06/2022

Bonjours
je m'adresse à vous, car je recherche des renseignements sur la batellerie sur le Canal de la Marne au Rhin au début de la seconde guerre mondiale, pendant la "Drôle de Guerre" et la campagne de mai-juin 1940.
Car, peut être savez vous, quand en juin 1940, le canal de la Marne au Rhin fut fermé à la navigation et quel fut l'autorité qui décréta cette interdiction, (les préfets ou les autorités militaires), sachant que les combats ne se cristallisèrent sur le Canal de la Marne au Rhin que vers le 16/06/40 et le 18/06/40.
Pouvez vous me dire combien de temps mettait pendant la "drôle de guerre" une péniche (automoteur) pour effectuer le trajet de Waltenheim sur Zorn jusqu’à Petit-Couronne (sur la Seine). Pendant la "drôle de guerre", le batelier qui voulait naviguer sur le canal de la Marne au Rhin devait-il avoir une autorisation spéciale, si oui, qui délivrait cette autorisation et devait-il respecter un couvre feux et interrompre son voyage pendant la nuit et dans quelles conditions s'effectuait la navigation sur le Canal de la Marne au Rhin vers Paris entre le 10/05/1940 et le 14/06/1940, lorsque les avions de la "Luftwaffe" furent omniprésent dans le ciel de France, dont-ils avaient la maîtrise. De quand à quand le bureau d'affrètement avait-il été déplacé de Strasbourg à Saverne. Quelles furent les documents que le batelier, devait avoir en temps de paix, vers 1939, pour pouvoir transporter du pétrole brut ou des distillats pétroliers, sur le Canal de la Marne au Rhin et qui établissait ces papiers. L’hiver 1939-1940, fut l'un des plus froid du 20e siècle, pouvez-vous me dire quelles furent les périodes ou la navigation fut interrompue sur le Canal de la Marne au Rhin, lorsque l'épaisseur de glace était trop importante et connaissez-vous l'épaisseur maximum de glace qu'il y avait eut sur le canal cet hiver là.

Quels furent les documents que le batelier devait avoir pour pouvoir transporter du pétrole brut sur le Canal de la Marne au Rhin, pendant la "drôle de guerre", jusqu'à là débâcle de juin 1940 et qui contrôlait vers 1939, les péniches qui naviguaient sur le Canal de la Marne au Rhin. Lors du transport de pétrole sur le canal, les douaniers contrôlaient-ils au moment du départ de la péniche-citerne le volume chargé ou seulement à l'arrivé en raffinerie ou y avait-il deux contrôles l'un avant le départ et l'autre à l'arrivée. Quels furent les documents que les douaniers remirent au batelier après avoir effectués le jaugeage de la cargaison de pétrole. Pensez-vous qu'il soit possible que pendant la durée de la "Drôle de Guerre" et pendant la campagne de mai-juin 1940, qu'il y avait un des douaniers de la raffinerie de Pechelbronn, (qui était à l'arrêt), qui ait été détaché de l'usine de Merkwiller au Canal de la Marne au Rhin, lors du chargement du pétrole brut extrait sur le champ pétrolifère de Pechelbronn sur des péniches-citerne à Waltenheim sur Zorn, pour jauger le volume d'huile expédié vers la région de Rouen et pour établir des documents de transports en bonne et due forme. Pouvez vous me dire quelle unité de l'Armée Française fut chargée de la surveillance du Canal de la Marne au Rhin, pendant la "Drôle de Guerre" et la campagne de 1940. Par hasard, existait-il, une unité spéciale qui fut formé à partir d'agents du Service de la Navigation, mobilisés dans l'Armée Française, comme cela fut le cas, pour l'alimentation électrique ou on créa une unité avec les agents mobilisés d’Électricité de Strasbourg.

Si je recherche tous cela c'est, car dès la déclaration de la guerre, Pechelbronn-SAEM avait arrêté raffinage à la raffinerie de Pechelbronn. Pendant toute la "Drôle de Guerre", l'exploration et l'exploitation du champ pétrolifère de Pechelbronn, s'était poursuivit jusqu'au 14/06/40, le pétrole brut produit avait été durant toute cette période pompé par un pipeline de 4", à Mommenheim et de là, à Waltenheim sur Zorn, ou il fut chargé sur des péniches-citerne, au quai du petit port qui se trouve en amont de l'écluse du Canal de la Marne au Rhin, pour être raffiné à la raffinerie de la société Jupiter (Shell) à Petit-Couronne et ceci jusqu'à ce que la 7e Panzer-Division du général Erwin Rommel, arrive à Rouen et à la Seine le 09/06/40 et que les réservoirs de toutes les raffineries de la Basse Seine, soient détruits dans le cadre de "l'Opération Tripoli". Le 16/06/40, l'armée française avait détruit les installations de Pechelbronn, et le 15/06/40 celles des mines de schistes bitumineux d'Autun, ceci comme elle l'avait déjà fait ailleurs en France dans le cadre de "l'Opération Tripoli", qui débuta à la raffinerie de Dunkerque le 04/06/1940, et ceci pour que les raffineries françaises ne puissent pas être utilisées par les Allemands pour produire du carburant pour leurs panzers. Avez vous des renseignements sur le déroulement des opérations de sabotage de "l'Opération Tripoli", sur les différents sites de raffinages français et les dépôts de carburants.

Les Allemands qui eurent vent de ces destructions, en Alsace envoyèrent dans la région de Wissembourg un "commando de pétroliers Allemand de la DEA", dans le but de capturer intact les installations de Pechelbronn en suivant la 246eID qui devait percer la ligne Maginot dans la région de Soultz-sous-Forêts-Hatten, ce qui échoua à cause des tirs de barrage de l'artillerie des gros ouvrages de Schoenenbourg et du Hochwald. Ce fut d'ailleurs surtout le fort de Schoenenbourg qui verrouillait la RN63, qui les gênait le plus.

Par contre l'opération de commando de "l'Abwehr" de la première compagnie des "Kommandotrupps" du zbV-800 "Brandenburger" sur Pechelbronn, mentionnée à la fois par Franz Kurowski dans "Deutsche Kommandotrupps 1939-1945 band 1" p65 et mentionnée le 19/06/1940 par Julius Mader dans "Hitlers Spionage Generale sagen aus" p333, semble bien avoir eu lieu vu qu’aucune tour de sondage en bois ne fut incendié sur la partie Sud de la concession dans la région d'Ohlungen-Wittersheim.

J'ai oublié de mentionné un petit détail concernant les "Kommandotrupps", zbV-800, d'après Franz Kurowski à la p52 de son second livre:"Deutsche Kommandotrupps" 1939-1945 "Brandenburger" band 2, lors du début de l'Opération "Kleiner Bär",le franchissement du Rhin le 15/06/1940 la 1ère compagnie zbV-800, qui avait été déplacé sur le Rhin à Friboug, reçu l'ordre de prendre la ville de Colmar et de la tenir jusqu'à l'arrivé des troupes régulières de la Wehrmacht.

Avez vous des renseignements sur ces opérations de commandos Allemands en Alsace.

Merci d'avance pour votre aide, bonne journée et à bientôt
Cordialement
P.Reeb


Réponse de jolasjm ( 7016 ) - Posté le 03/06/2022

Bonjour Mr Reeb,

Je dois avouer que votre long message de questionnement m'a laissé quelque peu sec et perplexe car la batellerie est fort éloignée des questions liées à la ligne Maginot, qui sont la spécificité de notre site. Pour ce qui me concerne, je suis dans l'incapacité de répondre à vos questions très précises. Peut-être que d'autres pourront le faire pour peu qu'ils aient double compétence, batellerie et Maginot.

Quelques éléments d'informations générales qui peuvent orienter éventuellement vos recherches futures :
- la gestion des canaux était faite par l'autorité civile, sauf cas particulier. On en connait un en lien avec la ligne Maginot qui est bien documenté : le canal des Houillères de la Sarre servait au remplissage des inondations défensives de la Sarre en y transportant en particulier l'eau de l'étang de Mittersheim. Il était donc sous gestion mixte civile-militaire. Par contre rien dans toute la documentation et littérature Maginot en ce qui concerne le canal de la Marne au Rhin, sauf bien sur ce qui concerne la courte phase de combat des régiments d'infanterie de forteresse qu'il s'y est déroulée entre le 17 et le 18 juin 1940.
- il est donc probable que les questions de navigation aient été gérées par les autorités des préfets concernés.
- la protection des infrastructures civiles et militaires critiques placées hors "zone des armées" (en gros une bande de 50 km le long de la frontière) n'était ni le fait des troupes de forteresse, ni le fait des armées ou unités de campagne mobilisées. C'était la responsabilité conjointe des autorités civiles (préfets) qui établissaient la liste des établissements et infrastructures à protéger, et des autorités militaires territoriales que constituaient les régions militaires (donc la 10° RM - Strasbourg - et la 20° RM - Nancy - dans le cas qui vous intéresse). Cette structure des régions militaires territoriales - qui couvre tout le pays - disposait de troupes propres, les Régiments Régionaux, dont certains d'entre eux étaient spécialisés dans la protection de ces infrastructures civiles dites "critiques" telles que les usines, les ponts et tunnels ferroviaires et routiers, les casernes de l'intérieur, les administrations, les terrains d'aviation civile, les centrales électriques, ... et les canaux sans doute. Ces régiments régionaux de protection travaillaient bien sur de concert avec la gendarmerie.
- Dans la "zone des armées" (bande frontalière immédiate), cette protection était assurée par les mêmes et certaines unités militaires spécialisées quand l'enjeu militaire était important : cela a été le cas des compagnies spécialisées de destructions minières, essentiellement dans la région de Metz, car les galeries de mine existantes pouvaient permettre de passer sous la ligne Maginot, les unités de gestion du réseau électrique militaire spécialisé, et la compagnie spéciale de mise en oeuvre des inondations de la Sarre. Concernant cette dernière, et comme expliqué plus haut, son mandat n'allait pas jusqu'au canal de la Marne au Rhin.
- l'opération "Tripoli" ayant été menée certainement hors de tout lien avec la ligne Maginot, nous n'avons pas d'information sur celle-ci.

Nous n'avons pas plus d'éléments sur les opérations de commando mentionnées, car celles-ci ne sont pas mentionnées dans les rapports ou journaux des unités de forteresse de la ligne Maginot. Si information il y a, cela sera surement plus dans les archives des régions militaires (10° RM pour Pechelbronn) ou des régiments territoriaux régionaux concernés. Donc en dehors de notre périmètre.
Juste pour information, aucune unité restée sur le front du secteur fortifié de Colmar et en repli ou en combat à partir du 15/06 ne mentionne dans ses rapports ou journaux d'actions de commandos allemands. J'imagine d'ailleurs assez mal un commando de prise de contrôle d'une ville comme Colmar, centre militaire important en temps de paix, probablement constitué d'un effectif important, traverser en douce les ligne françaises en plein combat. Ce commando a donc du se contenter de suivre le repli français sans plus de tracas, d'autant que ces troupes françaises en repli ne se sont pas arrêtées à Colmar ni n'ont résisté dans la ville. Leur objectif était d'aller direct à l'entrée des vallées vosgiennes. Il est donc fort probable que le commando zbV-800 soit arrivé à Colmar juste avant ou en même temps que les troupes régulières allemandes qu'il était sensé précéder.

Cordialement
Jean-Michel



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