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Reservoirs de la Sarre - pourquoi des siphons ?



Fil ouvert par Pascal ( 5338 ) - Posté le 23/08/2022

Bonjour à tous

Je me pose la question de savoir pourquoi il a été choisi d'utiliser des siphons pour la vidange des réservoirs destinés à l’alimentation des biefs inondables dans la Sarre alors que des batardeaux et autres systèmes de vannes auraient probablement rendu le même service.

L'un de vous a t'il une explication à ce choix ?

Cordialement, Pascal


Réponse de gregfuchs ( 685 ) - Posté le 23/08/2022

Salut Pascal,

Je pense que tu as un débit beaucoup plus important avec des siphons (et donc une mise en oeuvre de l'inondation plus rapide) qu'avec une vanne classique.

Cordialement

Greg


Réponse de EST ( 279 ) - Posté le 23/08/2022
Dernière modification par EST le 23/08/2022.
Bonjour à tous,

On trouve la réponse à cet question page 24 du livre "La Ligne Maginot aquatique" de Paul Marque (disparu depuis peu).
Les siphons on une double fonction :
En temps de paix maintenir l'eau à un niveau égal dans les étangs réservoirs en évacuent le trop - plein en s'amorçant automatiquement.
En temps de guerre assurer un débit constent lors de le mise sous eau des biefs. Car une trop grande quantité d'eau arrivant rapidement pouvait abîmer les barrages.
Tous les réservoirs n'été pas équipé de ce système.

Une page dico serai utile ?


Amicalement Dominique


Réponse de Pascal ( 5338 ) - Posté le 23/08/2022
Dernière modification par Pascal le 23/08/2022.
Merci pour vos réponses.

Le principe du batardeau permet en réglant le niveau haut de ce dernier de réguler le niveau de la retenue d'eau, et cela se fait de manière plus linéaire qu'avec un siphon fonctionnant en tout ou rien puisque le débit du batardeau correspond aux apports d'eau dans al retenue. Cela permet d'obtenir un débit régulier du ruisseau en aval, contrairement au siphon.
Marque le decrit bien dans son livre en page 24, et c'est le cas pour les réservoirs non dotés de siphons.

Je ne crois pas que le débit d'un siphon soit plus élevé que celui obtenu avec une simple vanne de même diamètre.
Il est vrai que la manœuvre des siphons est plus aisée que celle des vannes ou pertuis, mais comme la rapidité d'ouverture et de fermeture n'est pas un critère dans un système d'inondation défensive tel que celui de la Sarre, est-ce utile.

Il est probable que cette sophistication ait un sens mais il m'échappe encore. Comme le système d’inondation défensive s’intègre dans un écosystème et que celui-ci a du être pris en compte même à minima, la raison pourrait être liée à la gestion du volume d'eau de la retenue, celle ci pouvant varier aisément entre plusieurs niveaux préétablis.


Cordialement, Pascal


Réponse de EST ( 279 ) - Posté le 24/08/2022

Bonjour Pascal,

On pourrai peut-être trouvé plus d'informations dans le font documentaire Wiki Maginot dont il a été question lors de la dernier AG.
Je sais qu'il est encore en travaux, mais je me propose d'étudier la partie SARRE si elle est disponible afin d'y trouvée réponse.

Amicalement
Dominique


Réponse de Pascal ( 5338 ) - Posté le 24/08/2022

Bonjour Dominique

Le fond est effectivement en cours de classement, mais malheureusement aucun document sur ce sujet n'y figure à notre connaissance.

Cordialement, Pascal


Réponse de EST ( 279 ) - Posté le 24/08/2022

Rebonjour Pascale,

Dommage, mais je pense avoir une piste sérieuse;
Voir le lien suivant : http://marc.joho.free.fr/article.php3?id_article=53

Il est dit : "Sur la digue, on trouve le bâtiment de commande des siphons et de la vidange du réservoir. Quand les vannes n’étaient pas manoeuvrées, il fallait néanmoins s’assurer qu’en cas de fortes pluies, l’eau ne ruisselle pas par-dessus la digue. A cet effet, un système de siphon s’amorçant automatiquement a été installé. L’étang de Hoste-Bas en comptait quatre s’amorçant à des niveaux différents.

De plus si les vannes étaient inutilisables, ce système permettait après amorçage, par trompe à vide ( Venturi ) ou pompe à vide mue par un moteur à essence, de quand même pouvoir vidanger l’étang."

En claire, les siphons ont un rôle de régulation et de système de vidange de secoure.

Amicalement
Dominique


Réponse de jolasjm ( 6945 ) - Posté le 24/08/2022

Bonjour à tous

Le mieux serait de demander à Ph Keuer. C’est quand même lui le spécialiste de ces systèmes de la Sarre.

Mais il me semble me souvenir de notre visite du système de Hoste Bas avec lui qu’il y avait à droite du bâtiment des siphons un déversoir avec deux vannes très classiques qui devaient assurer ce débit continu dont parle Pascal. Le système de siphon n’était là que pour une vidange rapide et contrôlée.

Je n’ai par contre pas vérifié si les autres barrages avaient le même système dual: siphons et vannes conventionnelles.

Amicalement
Jean-Michel


Réponse de lma57rmifrmic ( 12 ) - Posté le 24/08/2022

Bonjour à tous,

Les siphons avaient pour but d’évacuer les débits de crue pour préserver les digues.
Les étangs de Hoste-Bas, Diefenbach-lès-Puttelange, Welschhof, Rémering-lès-Puttelange et Hirbach en étaient équipés. L’étang de Hoste-Haut est lui équipé d’une tour de déversement.

Aujourd’hui seul l’étang de Hoste-Bas a conservé ses siphons. Ils ont été remis en état au début des années 2000 et c’est eux, qui encore aujourd’hui, assurent la régulation automatique du niveau de l’étang.
Exemple de l’étang de Hoste-Bas (le principe était le même sur les autres étangs) :
L’étang de Hoste-Bas est équipé des 4 siphons (débitant chacun 2000 litres par seconde) s’amorçant et se désamorçant automatiquement, mais successivement, par un système de Venturi.
- Le premier siphon s’amorce quand l’étang atteint sa cote normale, soit 3 m.
- Le second s’amorce à 3, 10 m.
- Le troisième s’amorce à 3,15 m.
- Le quatrième s’amorce à 3, 20 m.

On pouvait également forcer le fonctionnement des siphons même si le niveau n’était pas atteint (pompe à vide ou vanne de fond équipée d’un Venturi.

L’alimentation normale des biefs d’inondations se faisaient par deux vannes à crémaillères qui se trouvaient sur les digues à côté des locaux des siphons. L’utilisation des siphons aurait été moins souple (mais restait possible), car on avait moins de contrôle sur le débit ( à Hoste-Bas, 2, 4, 6 ou 8 mètres cube par seconde) qu’avec des vannes levantes dont ont pouvait régler le débit.

Les cours d’eau en aval des étangs réservoirs étaient calibrés pour un certain débit et pas plus....

Pour information, le local des siphons de l’étang de Hoste-Bas sera ouvert au public (avec expo sur la LMA et les combats de juin 1940) lors des journées européennes du patrimoine les 17 septembre ( de14 h à 18 h) et 18 septembre (de 10 h à 18 h) 2022.

Bonne soirée à tous,
Cordialement.
Philippe


Réponse de EST ( 279 ) - Posté le 24/08/2022

Bonsoir à tous,

En pj un petit travail (7h de travail pour le site) sur les siphon.
Bonne lecture et à transféré à la bonne page.

Amicalement
Dominique



Réponse de Pascal ( 5338 ) - Posté le 25/08/2022

Bonjour à tous

@Philippe, merci pour tes explications. Les siphons ne servant en priorité qu'à la régulation du débit de l'étang en temps normal, j'en reviens à mon questionnement de départ, pourquoi des siphons couteux alors qu'un batardeau suffisamment large aurait assuré ce rôle avec un débit adapté aux apports d'eau dans le réservoir ?
L'ouverture pour les journées du patrimoine a été ajoutée sur la page de l'étang de Hoste.

@dominique, merci pour ces schémas. Une correction est toutefois à apporter, la hauteur du coude du siphon doit être remontée. Dés que le niveau de l'eau dans le siphon atteint le niveau bas de ce coude, elle commence naturellement à s'écouler par le siphon. De plus, toujours dans ce cas de figure, le siphon ne peut pas être désamorcé normalement.

Cordialement, Pascal


Réponse de Pascal ( 5338 ) - Posté le 25/08/2022
Dernière modification par Pascal le 25/08/2022.
Bonjour à tous

a l'examen du système de siphon et des prises d'eau et d'air associées, il apparait qu'une prise d'air supplémentaire désamorce le siphon en mettant la conduite d'amorçage à l'air libre (court circuit de la sortie du venturi du siphon concerné). Cela permet d'éviter de vider le réservoir au cas ou la vanne correspondant à la prise d'air désamorçage normal resterait fermée.

Connait-on les écarts entre l'amorçage et le désamorçage des siphons en fonctionnement automatique normal (les deux vannes Amorcage et désamorçage ouvertes) ?

Quelle est la hauteur d'eau correspondant à cette prise d'air supplémentaire court-circuitant la sortie du venturi ?

Les écarts d'amorçage des siphons en mode automatique sont élevés et correspondent à des volumes d'eau importants. Connait-on les volumes correspondant ?
Ces cotes sont-elles celles prévues au départ?

Beaucoup de questions sur un système passionnant, bien que je n'en aies pas encore compris l'avantage.

Cordialement, Pascal



Réponse de EST ( 279 ) - Posté le 03/09/2022

Bonsoir à tous,

Une réponse dans : Instruction pour la mise en œuvre des inondations de la Sarre et du Moderbach (27 mars 1935), Service Historique de l’Armée de Terre, dossier 1N7 ?

Amicalement Dominique.


Réponse de lma57rmifrmic ( 12 ) - Posté le 06/09/2022

Bonjour à tous,
Je ne connais pas ce document sur l'instruction pour la mise en œuvre des inondations de la sarre et du Mutterbach.

La question de l’utilisation de siphons plutôt que d’une surverse par batardeau. Une raison « technique » possible… : je pense que les siphons étant des déversoirs de « grande puissance » (débit important : par exemple Hoste-Bas 8m3/s pour un début de crue maximum calculé de 7,5 m3/s) cela évite que le niveau de l’étang ne monte trop haut en cas de crue (à Hoste-Bas maximum 20 cm de surélévation du niveau avec les siphons).
Etang de Hoste-Bas: superficie plan d'eau: 14 ha. Niveau normal de l'étang: 3 m.
Niveau Maximum 3,20 m. Emprise militaire totale de l'étang: 24 ha 59

Avantages : cela évite
- Que l’on soit obligé de construire des digues trop hautes, avec des déversoirs de crue très large
- Que l’armée soit obligée d’acheter des superficies trop importantes pour implanter les étangs (cette superficie est calculée en fonction du niveau maximum des plus hautes eaux auquel s’ajoute la revanche (50 cm)).

Mais il y a peut-être d’autres raisons …
Bonne journée.
Philippe


Réponse de jolasjm ( 6945 ) - Posté le 06/09/2022

Bonjour Dominique et tous,

Nous n'avons pas le carton 1N7 dans notre base d'archives. Je suis d'ailleurs un peu surpris par cette cote, car elle correspondant au délibérations du CSG entre 1895 et 1897... Nul doute qu'on ne parlait pas d'inondation du Moderbach à cette époque où le Moderbach était Allemand. Sans doute doit-il y avoir une erreur.

La série 1N18 à 1N98 au SHD correspond aux archives du CSG - Conseil Supérieur de la Guerre - d'entre deux guerre. Pour mémoire, le CSG est l'organe militaire de décision stratégique le plus élevé de l'Armée. Le CSG est le pendant militaire du Conseil Supérieur de la Défense Nationale, organe plus politique. Il est normalement présidé par le ministre de la guerre qui peut même y inviter le président de la République au besoin pour des décisions structurantes (en réalité c'est le maréchal Pétain qui en assurera la présidence le plus longtemps, soit par délégation du ministre entre 1920 et 1931, puis comme ministre de la Guerre lui-même). Dans tous le cas, le CSG ne traite que de questions de principe. Pour ceux que cela intéresserait, il existe une page sur le CSG dans le Dico.

Il est donc probable que le document identifié (à confirmer dans quel carton) n'a pas de lien direct avec le contenu très technique de ce fil. Cette Instruction - si traitée au niveau du CSG - portera davantage sur des éléments organisationnels, de doctrine d'emploi, de rôles et responsabilités des différentes composantes de l'armée de terre dans cette question, de règles de délégation décisionnelle, etc, que sur la raison de la largeur de tel ou tel seuil, ou sur le fonctionnement du mécanisme d'amorçage ou de désamorçage de tel ou tel siphon.

Mais je peux me tromper. Merci en tous cas d'avoir identifié ce document, qui dans tous les cas sera certainement intéressant à lire un jour. Les orientations prises au plus haut niveau - et globalement - sont des clés irremplaçables pour parvenir à comprendre la logique de ce qui s'est construit sur le terrain localement ici ou là.

Amicalement
Jean-Michel




Réponse de EST ( 279 ) - Posté le 06/09/2022

Bonjour Jean-Michel,

J'ai trouvé la référence sur un document wikimaginot lier au barrage Herbitzheim.
Avoir avec l'auteur de cette article.
Je ne connais pas les règle d'archivage militaire.

Amicalement
Dominique


Réponse de jolasjm ( 6945 ) - Posté le 06/09/2022

Bonsoir Dominique

Je vois… c’est de toute évidence une erreur. Je vais contacter l’auteur du document.

Amicalement
Jean-Michel


Réponse de jolasjm ( 6945 ) - Posté le 18/09/2022

Bonjour à tous

Je reviens vers vous concernant l'instruction de 1935 évoquée ci-dessus. La cote 1N7 était erronée, comme me l'a confirmé Antoine. Il s'agirait plutôt de 1NN7, mais dont le contenu de ce carton exploré par Antoine en 2005 a lui-même changé de nos jours, suite sans doute à une réorganisation du cadre de classement du SHD. Bref, la cote actuelle de cette instruction est désormais inconnue.

Heureusement, Antoine a consenti à me communiquer ses photos de ladite Instruction (merci à lui).

Celle-ci est - comme je le pensais - strictement organisationnelle : elle a été écrite par l'EM du Gal Condé quand il commandait la 20° Région en 1935. Elle porte sur les rôles et responsabilités de mise en œuvre, les priorités, les fonctions des différents détachements associés aux biefs et barrages, etc; etc. Elle n'apporte donc aucune réponse à la question technique soulevée par ce fil.

Pour les personnes intéressées par ces aspects plus généraux, le document est joint ci-dessous. Utilisation limitée, selon les règles du SHD en vigueur - comme d'habitude.

Cordialement
Jean-Michel



Réponse de EST ( 279 ) - Posté le 19/09/2022

Bonjour à tous,

J'ai profité la journée du patrimoine pour faire un passage à Wittring et au Host-bas.
Avec les explications de Philippe surplace le système d'amorçage automatique est plus clair.
Je modifie et compléte les schémas afin que le tous soit plus lisible et compréhensible.

Amicalement
Dominique



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