Observatoire 0136 près de Wittring

Bonsoir Antoine

L'outil n'est rien sans ceux qui le font vivre et l'enrichissent bénévolement jour après jour avec leurs connaissances et leurs documents. Vos mercis vont prioritairement à ces passionnés.

Le 17° RAD était un des deux régiments organiques de la 52° DI qui, sans être une unité de forteresse au sens strict du terme, est restée suffisamment longtemps en position défensive statique dans les intervalles du SF de la Sarre pour que nous l'ayons considérée comme devoir être à traiter... un jour... Comme tout édifice, wikimaginot se construit progressivement et en commençant prioritairement par les ouvrages, constructions permanentes et troupes de forteresse elles-mêmes. On va donc vous demander un peu de patience, à moins que vous ne vous sentiez une âme de contributeur sur ces questions d'unités pour nous aider à créer une page sur la 52° DI (et donc le 17° RAD).

Concernant votre question précise :
Les observatoires avaient en général un indicatif commençant par "O" ou "Ob" comme Observatoire. il est donc probable que votre grand-père ait parlé de O136 ou Ob136 plutôt que 0136.
Les observatoires en dur ont été en général construits avant guerre et ont fait l'objet de documents permettant de lister l'ensemble des liaisons d'artillerie fixe des régions fortifiées. Ci-dessous un extrait de ce schéma de liaison du SF de Rohrbach juste avant guerre autour de la casemate et du village de Wittring. Point de O ou Ob136.

Les troupes d'intervalle comme la 52°DI et le 17° RAD ont parfois construit des fortifications en dur, mais pour ce qui concerne les observatoires on avait généralement plutôt affaire à des installations de campagne non permanentes (trous dans le sol éventuellement protégé par un mur en pierres sèches entassées, pylone observatoire, échelle Bottin, plateforme bois dans un arbre, ...). Il est donc bien possible que l'observatoire O136 soit de cette nature non permanente et dénommé selon une nomenclature qui est propre à la 52° DI, ce qui explique qu'on ne l'ait pas pris en compte. Votre intuition est donc bonne : on n'a probablement pas affaire à un ouvrage ou un bloc bétonné, mais à une simple position ad-hoc de nature passagère.

Pour trancher sur cette hypothèse, il faudrait mettre la main sur le même schéma de liaisons d'artillerie, mais de temps de guerre, qui permettrait peut-être d'identifier (et localiser éventuellement) les observatoires non fortifiés propres à cette unité. Ce n'est pas encore le cas...

Bien cordialement
Jean-Michel

Dernière modification par Antoine B le 19/01/2023.
Bonjour Jean-Michel,

Merci beaucoup pour cette réponse bien détaillée et très clair !
Je suis intéressé pour faire des recherche sur la 52ème DI et sur cette histoire d'observatoire.
Si vous avez des conseils pour mener à bien mes recherches je suis preneur. J'imagine qu'il faut aller consulter des archives ?
Si vous savez où se trouve de telles archives ça serait déjà un bon départ :)

Antoine

Bonjour Antoine

Oui, il faut commencer par faire une revue de littérature de ce qui a déjà été écrit sur votre sujet (histoire d'éviter de réinventer le fil à couper le beurre) puis si c'est choux blancs, alors éplucher les archives spécifiques.

Les archives de l'armée de cette époque sont centralisées au château de Vincennes, à côté de Paris, au service historique de la Défense (SHD). Pour en savoir plus sur le SHD, lire la page suivante :

https://wikimaginot.eu/V70_glossaire_detail.php?id=1000559

Les archives de la 52° DI sont incluses dans les cotes 32 N 244 à 247 (4 cartons d'archives). Pour ce qui est du 17° RAD qui vous intéresse plus particulièrement, les archives de ce régiment se trouvent à la cote 34 N 558 (dossiers 10 à 19, donc une fraction de ce carton d'archive).

Si cette plongée dans le saint du saint est insuffisante encore, il y a peut-être une association d'anciens du régiment (pas sur qu'il en reste) ou de celui qui a repris les traditions de cette unité de 1940, ou encore une société historique qui a repris la charge de devoir de mémoire de cette unité. Ces associations ou sociétés savantes ont parfois du matériel historique inédit. Une autre source possible d'information pourrait être l'association ASCOMEMO à Hagondange, qui a un fonds d'archive assez considérable qui couvre largement cette période de guerre en Lorraine, tant sous l'angle civil que sous l'angle militaire.

Voilà. Avec cela vous avez déjà de quoi vous occuper pour un moment !
N'hésitez pas à nous tenir au courant de vos éventuelles trouvailles : on compte sur vous pour la création de cette future page sur la 52° DI.

Cordialement
Jean-Michel

C'est incroyable, vous connaissez même le numéro des cartons ^^!
Je ne pouvais pas rêver mieux niveau information de départ clairement.
Un grand Merci pour toutes ces infos, je vais fouiner et vous tiens au courant ! :)

Cordialement,

Antoine

Bonjour Antoine

Je n'ai pas de mérite. Habitué du SHD, j'ai leurs catalogues en version numérique.
Ce sera sympa de nous tenir au courant

Bonne journée
Jean-Michel