Douaniers au fort du Larmont supérieur ?
FORT du LARMONT SUPERIEUR
Bonjour à tous,
J’ai cru voir quelque part que des douaniers ont pris part à la défense du fort, est-ce vraiment le cas ? Et si oui, est-ce vous savez si d’autres forts ou points fortifiés ont été tenus par des douaniers au gré des événements de 1940 ?
Merci d’avance pour votre réponse.
Bonjour Edouard
Dans ce secteur comme dans nombre d'autres, les douaniers et la GRM étaient affectés à la surveillance des frontières proches.
Lors de l'avancée allemande, une partie des GRM avait été affectée à d'autres missions mais il est fort probable que les douaniers restés sur place se soient repliés et aient pris par à la défense du secteur.
Ces unités étant en dehors du scope de wikimaginot, nous ne disposons pas de données sur elles et ne pouvons ni confirmer ni infirmer la supposition.
D'autres auront peut-être des informations qui seront les bienvenues dans ce fil de discussion
Cordialement, Pascal
Dernière modification par jolasjm le 29/12/2023.
Bonsoir
Il se trouve que nous avons plusieurs rapports relatifs à la chute du fort du Larmont supérieur car celle-ci s'est déroulée dans des conditions suspectes et a fait l'objet d'un enquête par la commission de Vichy de 1941 sur les faits de guerre "douteux".
On a donc une idée très précise de quelle était la garnison du fort au moment des combats du 17 juin 1940 et des journées précédentes. Elle était composé d'une demi-batterie du 170° RAP (nouvellement arrivée là en remplacement de l'unité de Chasseurs Pyrénéens qui avait évacué le fort) sans ses 155 laissés sous le fort, d'une compagnie du 23° BILA, de la 4° DBILA, unité disciplinaire... (dont en particulier une "section gardée spéciale" de joyeux particulièrement dangereux !), et de deux sections de voltigeurs de la 1° Cie du 1° Bataillon du Régiment du Jura qui évacueront cependant juste avant les combats car le fort ne peux nourrir tous les hommes stationnés là (il en restera quand même près de 250).
Dans la nuit du 16 au 17, un groupement de douane mobile de Pontarlier, mis en fuite par l'arrivée des Allemands dans la journée, se présente au fort pour s'y réfugier, commandée par un lieutenant qui laissera ses 40 douaniers là et partira ensuite. Le commandant du peloton, puis un capitaine des douaniers rejoindront le fort au petit matin le 17, mais ce dernier restera planqué dans les casemates du fort pendant que ses douaniers se battront sur les parapets du fort... Les douaniers avec un FM et quelques fusils sont tactiquement rattachés au Cne Mercury du BILA, commandant alors le fort.
Donc oui, il y avait des douaniers au Larmont sup, et ceux-ci ont participé aux combats.
Le retrait assez précoce des douaniers et autres GRM et gardes frontières tel que précisé par Pascal a été le lot commun et systématique le long des frontières après couverture par la mobilisation de l'armée (Nord-est et Alpes) ou en zone potentiellement offensive (Belgique). Ces unités sont en outre bien en dehors de priorités de Wikimaginot car n'étant pas des unités de forteresse.
Au-delà de ces généralités, dans le cas de la Suisse (et donc du Jura français) la situation a probablement été un peu différente car la neutralité helvétique et un fonctionnement des transits frontaliers "comme d'habitude" demandait surement le maintien sur place de douaniers dans leur rôle de routine normale.
Ceux qui sont arrivés au Larmont l'ont été purement du fait des hasards de la guerre et sans volonté ni ordre en amont de prendre part aux combats comme unité constituée. A leur crédit, ils se sont transformés en soldats de campagne le temps d'une journée, sans entrainement préalable et avec des moyens limités, et c'est tout à leur honneur. Ils ont été trahis au Larmont par le commandement supérieur de la 4° DBILA qui a négocié de façon prématurée - et surtout isolée et sans en référer aux défenseurs - une reddition séparée dés le soir du 17.
Je n'ai pas d'autre d'exemples en tête de combats en ligne de douaniers sur la frontière, mais ce cas de figure-ci du Larmont a pu exister ailleurs dans le Jura (voir des frontières). Il y en avait peut-être aussi réfugiés au fort de Joux. Ce secteur du Jura reste à approfondir.
Cordialement
Jean-Michel
Bonsoir
Il se trouve que nous avons plusieurs rapports relatifs à la chute du fort du Larmont supérieur car celle-ci s'est déroulée dans des conditions suspectes et a fait l'objet d'un enquête par la commission de Vichy de 1941 sur les faits de guerre "douteux".
On a donc une idée très précise de quelle était la garnison du fort au moment des combats du 17 juin 1940 et des journées précédentes. Elle était composé d'une demi-batterie du 170° RAP (nouvellement arrivée là en remplacement de l'unité de Chasseurs Pyrénéens qui avait évacué le fort) sans ses 155 laissés sous le fort, d'une compagnie du 23° BILA, de la 4° DBILA, unité disciplinaire... (dont en particulier une "section gardée spéciale" de joyeux particulièrement dangereux !), et de deux sections de voltigeurs de la 1° Cie du 1° Bataillon du Régiment du Jura qui évacueront cependant juste avant les combats car le fort ne peux nourrir tous les hommes stationnés là (il en restera quand même près de 250).
Dans la nuit du 16 au 17, un groupement de douane mobile de Pontarlier, mis en fuite par l'arrivée des Allemands dans la journée, se présente au fort pour s'y réfugier, commandée par un lieutenant qui laissera ses 40 douaniers là et partira ensuite. Le commandant du peloton, puis un capitaine des douaniers rejoindront le fort au petit matin le 17, mais ce dernier restera planqué dans les casemates du fort pendant que ses douaniers se battront sur les parapets du fort... Les douaniers avec un FM et quelques fusils sont tactiquement rattachés au Cne Mercury du BILA, commandant alors le fort.
Donc oui, il y avait des douaniers au Larmont sup, et ceux-ci ont participé aux combats.
Le retrait assez précoce des douaniers et autres GRM et gardes frontières tel que précisé par Pascal a été le lot commun et systématique le long des frontières après couverture par la mobilisation de l'armée (Nord-est et Alpes) ou en zone potentiellement offensive (Belgique). Ces unités sont en outre bien en dehors de priorités de Wikimaginot car n'étant pas des unités de forteresse.
Au-delà de ces généralités, dans le cas de la Suisse (et donc du Jura français) la situation a probablement été un peu différente car la neutralité helvétique et un fonctionnement des transits frontaliers "comme d'habitude" demandait surement le maintien sur place de douaniers dans leur rôle de routine normale.
Ceux qui sont arrivés au Larmont l'ont été purement du fait des hasards de la guerre et sans volonté ni ordre en amont de prendre part aux combats comme unité constituée. A leur crédit, ils se sont transformés en soldats de campagne le temps d'une journée, sans entrainement préalable et avec des moyens limités, et c'est tout à leur honneur. Ils ont été trahis au Larmont par le commandement supérieur de la 4° DBILA qui a négocié de façon prématurée - et surtout isolée et sans en référer aux défenseurs - une reddition séparée dés le soir du 17.
Je n'ai pas d'autre d'exemples en tête de combats en ligne de douaniers sur la frontière, mais ce cas de figure-ci du Larmont a pu exister ailleurs dans le Jura (voir des frontières). Il y en avait peut-être aussi réfugiés au fort de Joux. Ce secteur du Jura reste à approfondir.
Cordialement
Jean-Michel
Vous ne pouvez pas participer à ce fil de discussion, seuls les utilisateurs inscrits peuvent y répondre ou y contribuer.
S'inscrire sur le site est gratuit, rapide et sans engagement.