Wikimaginot, le wiki de la ligne maginot

Combats 1940 - SFT - Quartier Roussy/Karre


Fil ouvert par theodio57 ( 33 ) - Posté le 04/02/2024

Bonjour,
J'ai eu ma réponse pour l'évacuation des casemates et c'est super ! Merci encore. Maintenant, c'est à mon tour d'apporter des éléments, mais aussi de nouvelles questions.

Tout d'abords, quelques sources :

Rapport du commandant Charnal (Carton 3HN159) :

« Seules les casemates de BASSE-PARTHE furent harcelées de très près jusque et même après l’armistice »
« Les ouvrages A12, A13, A14, durent prendre à leur compte l’occupation et la défense des blockhaus d’intervalle les plus importants, un seul de ces blockhaus eut à repousser l’attaque d’une forte patrouille »
« X et Y Commandants des casemates Est et Ouest de BASSE – PARTHE.
Commandant après le 18 juin 1940 une casemate dont l’ennemi tentait journellement de s’emparer, a repoussé toutes les attaques avec un équipage réduit à quelques hommes ; n’a pas accepté de rendre sa casemate, même après l’armistice, ne l’a remise que le 1er juillet 1940 sur ordre du commandement français »

Il regrette de ne pouvoir donner les noms, les ayants perdus…

Proposition de citation du Lieutenant Jumel Jean :

Sergent-Chef XXX, J’ai retrouvé sa famille, mais n’ayant pas encore leur autorisation, je ne citerai pas le nom.

« Jeune sous-officier, intelligent, brave et plein d’allant, qui appelé à prendre le commandement de deux casemates après le départ des éléments d’intervalle, s’est parfaitement acquitté de sa mission et a su confirmer la confiance que l’on avait placé en lui.
Attaqué à de nombreuses reprises, privé en partie de vivres et finalement encerclé par un ennemi très mordant, n’en a pas moins conservé tout son calme et son sang-froid qui lui permirent d’avoir toujours au moins deux équipes de casemate et résister jusqu’au bout.

Le lieutenant Jumel, commandant l’ouvrage, a l’honneur de proposer le Sergent-Chef XXX pour une citation à l’ordre du régiment avec la mention suivante :

« Jeune sous-officier plein d’allant qui grâce à ses qualités morales et ses connaissances professionnelles, a su prendre le commandement de deux casemates d’une façon parfaite.
De nombreuses attaques ennemies, pas plus que l’absence complète de vivres n’ont réussies à ébranler son moral. A été encerclé, sans pour cela perdre son courage, qui lui permis de résister jusqu’à la fin. »

Témoigne (années 90) du premier chargeur de la Tourelle Mitrailleuse A12 :

« Après l’armistice, j’étais en train de récupérer du matériel avec le Sergent XXX dans un blockhaus à 400 m du fort quand nous fumes surpris par une patrouille allemande. Les allemands furent étonnés d’apprendre que le fort du Bois Karre abritait encore tout son équipage. Ils se présentèrent le lendemain à l’ouvrage pour en exiger la réédition. »

Evaluation des dégâts sur le terrain et photos allemandes de juillet 1940 :

Il apparait clairement que les dégâts mineurs sur les casemate Est de l’ouvrage A12, de BASSE PARTHE et même de BOUST, ont été causés durant la période 10 mai – 25 juin 1940. Ils sont déjà présents sur les photos allemandes prises lors de la réédition des ouvrages ou peu après.

A l’exception du Cb89-A - BORNUNGSHOFF 2 et du Cb9 – ROCKSWINGERT proche de l’ouvrage A13, les blocs MOM entre ces ouvrages ne présentent aucune trace d’impact due à une arme en tir tendu.

Analyse :

Suivant les données actuelles, il semble que les allemands s’étaient postés dans le bois du Bolerheck et/ou du Sauerbusch et faisaient feu depuis là. La nature du terrain à cet endroit permettant une approche discrète depuis le village de Basse-Parthe, caché aux yeux des positions françaises, et de faire feu sur l’ensemble des positions citées précédemment.

N’ayant pas encore pu consulter les archives allemandes à ce sujet. Cela reste à confirmer.

Nous pouvons déjà écarter les casemates CORF qui comprenaient à ce moment là une partie de leur équipage initial.

Je ne suis pas certain de la véracité du témoignage du chargeur de la tourelle.
S’il a pu être surpris avec le sergent-chef en question dans un blockhaus à proximité de l’ouvrage par les allemands, je doute cependant qu’ils n’étaient pas au courant que A12 n’avait pas encore rendu les armes. Le témoignage parle d’une récupération de matériel, pas d’une résistance durant plusieurs jours face à l’ennemi.

Question :

Quelles sont les casemates dont parles le Lt. Jumel, que le Sergent-chef XXX aurait commandé ?

S’agit-il plutôt de deux blocs MOM à proximité de l’ouvrage ? Auquel cas, s’ils ont été attaqués et encerclés, pourquoi n’y a-t-il aucune trace ?

Merci d’avance pour vos retours,
Amicalement
Théo


Réponse de alainH ( 405 ) - Posté le 04/02/2024

Bonsoir Théo

Je pense que le Lt Jumel (commandant le PO du Bois Karre) parle des Ctes de Basse Parthe, situées sur sa droite (à l'est)
Il y eu des actions allemandes assez importantes sur l'église (aujourd'hui réduite à son clocher), vous compléterez son nom (je ne le retrouve plus et je suis trop flemmard pour sortir mes dossiers). Un officier allemand a été tué, je crois avoir la photo de sa tombe (à rechercher).
Vous devriez trouver tous ces détails dans le livre "la ligne Maginot au combat(s)".

Bien à vous
alainH


Réponse de alainH ( 405 ) - Posté le 05/02/2024

Bonjour Théo

je complète mon message précedent : c 'est l'aglise d'Usselkirch.

Bien à vous
alainH


Réponse de theodio57 ( 33 ) - Posté le 12/02/2024

Bonjour Alain,

Merci pour votre retour. C'est bien Usselkirch le nom de l'église.

Il va falloir que j'investisse dans ce livre dans ce cas ! Je ne l'ai pas encore...

Pour l'instant, ce que je ne m'explique pas, c'est pourquoi un sergent-chef de l'équipage A12 a pris le commandement des casemates de BP alors qu'une partie de l'équipage initial de celles-ci était encore sur place ???

Théo


Réponse de jolasjm ( 6950 ) - Posté le 12/02/2024
Dernière modification par jolasjm le 12/02/2024.
Bonjour Théo

Je ne sais pas pour ce coin du SFT car je n'en ai pas encore les archives complètes, mais dans d'autres secteurs les replis des fractions d'équipages de casemates - avec ou peu de temps après le repli des intervalles - étaient commandés et coordonnés par les officiers ou gradés desdites casemates. En ce sens il n'était pas illogique de détacher un gradé d'ouvrage pour encadrer une équipe d'hommes de troupe sans commandement.

Pour en avoir le coeur net, il faudrait sans doute - outre les archives des RIF concernés - s'intéresser aux archives du SF ou de la Division de Marche post-13 juin pour avoir l'aspect "décisions tactiques et de mouvements" au niveau commandement global.

A noter qu'en effet très peu de blocs MOM étaient encore tenus après le départ des intervalles, et dans ce cas exclusivement par des petits groupes francs organisés par les ouvrages qui eux étaient à effectif normal. Cela explique le faible nombre de blocs où on voit des traces de tir. Ils étaient pour la plupart abandonnés.

Amicalement
Jean-Michel



Vous ne pouvez pas participer à ce fil de discussion, seuls les utilisateurs inscrits peuvent y répondre ou y contribuer.
S'inscrire sur le site est gratuit, rapide et sans engagement.