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70 RAMF groupe2


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70° Régiment d'Artillerie Mobile de Forteresse(70° RAMF) dans la catégorie Artillerie (Unités)


Fil ouvert par Margos57 ( 3 ) - Posté le 18/02/2024
Dernière modification par Pascal le 19/02/2024.
Bonjour,
Je recherche des renseignements sur le parcours de mon Grand-Père qui était dans le 70ème RAMF groupe 2 à Garche sur un canon de 75mm. J'ai quelques photos en ma possession. Je souhaiterai trouver les détails de sa position ainsi que son parcours vers les Vosges ou il a été fait prisonnier puis envoyé au Stalag IXA puis IXB.
Merci d'avance,

EDIT - Photo transférée sur la page du 70° RAMF - Pascal


Réponse de Pascal ( 5340 ) - Posté le 18/02/2024

Bonjour

Effectivement, les batteries du 2° Groupe du 70° RAMF ont été stationnées aux alentours de Garche et affectées au sous secteur d’Hettange-Grande . Elles étaient toutes constituées de canons de 75, il est donc difficile de savoir dans quelle batterie il servait.

Avez vous d'autres informations ou une copie de son livret militaire qui pourrait permettre de mieux localiser sa batterie et de cerner son parcours ?

Les photos qui sont un témoignage de cette époque nous intéressent, accepteriez vous de le partager sur wikimaginot ?

Cordialement, Pascal


Réponse de Margos57 ( 3 ) - Posté le 19/02/2024
Dernière modification par Pascal le 19/02/2024.
Merci pour votre retour. Je possède un extrait du livret militaire mais qui n'indique que le régiment d'incorporation au moment du service militaire (40e régiment artillerie, 7ème Batterie).
Au delà de la position à Garche, je serai intéressé de retracer son parcours au moment de la retraite le 13 juin 40. Je connais l'histoire du 1er groupe au travers du récit du chef d'escadron Pavelak mais peu d'infos sur le 2ème groupe: itinéraire, étapes etc... le lieu où ils ont été fait prisonnier le 20 juin à Châtenois pour le CICR et le 21 juin à Tantimont selon d'autres sources. Que sont ils devenus ensuite? La première info est son internement au stalag IIID le 10/09/40 donc 3 mois après son arrestation.
Pas de soucis pour partager mes photos, avec grand plaisir! Je serai très heureux si quelqu'un pouvait reconnaitre des personnes et m'apporter des infos.
Merci d'avance


EDIT - Photo transférée sur la page du 70° RAMF - Pascal


Réponse de theodio57 ( 33 ) - Posté le 19/02/2024

Bonjour,

Je me permet de répondre à ce fil étant intéressé par l'histoire du secteur Thionvillois.

Malheureusement je ne me suis pas encore penché sur le 70 RAMF et je n'ai pas beaucoup plus d'informations a ce sujet.
Je ne pense pas reconnaitre de visages pour le moment...
Concernant les camps de détention, d'expérience je peux vous affirmer que les prisonniers issus d'une même unité était répartis entre plusieurs camps. Les recherches que je mène sur les RIF du secteur le montrent bien.

Je dispose d'une photo d'un 75 mm qui devait certainement appartenir au 70 RAMF, prise sur le secteur par un officier du 167eme RIF (Lt. CASPAR Edmond) présent dans ce secteur également. Je vous la partage.

M'autorisez vous à partager ces photos à des associations du secteur qui oeuvrent pour la mémoire (LMCE et Catonisvilla) ?

Cordialement
Théo




Réponse de Pascal ( 5340 ) - Posté le 19/02/2024

Bonjour

Merci à vous pour ce partage de ces témoignages photographiques. Nous les attachons à la page du 70° RAMF

Cordialement, Pascal


Réponse de molvange ( 524 ) - Posté le 19/02/2024

Bonjour

Voici quelques informations issues du carton du SHD (34N586) contenant les (maigres) archives concernant le 70e RAMF.

9 juin 1940
Deux morts suite à l’éclatement d’un tube à la 6e Batterie : maréchal des logis Boget et maitre pointeur Bacquenois.
13 juin 1940
Dans la nuit du 13 juin, le régiment est informé par l’artillerie du SFT qu’il devra faire mouvement dans la nuit suivante.
D’après les indications reçues, les ouvrages de la ligne Maginot seraient abandonnés à eux-mêmes, tandis que les troupes d’intervalle artillerie et infanterie, seraient regroupés pour former de nouvelles divisions.
Destruction avant le départ de tous les centraux téléphoniques, résultats d’un travail de plusieurs années. Ce fut un crève-cœur pour tous.
Le régiment fait mouvement en entier dans la nuit du 13 au 14 dans les conditions suivantes :
• BHR et 2e Groupe : destination Woippy
• 3e Groupe : destination Saint Eloy
• 1er Groupe : les 3 batteries font partie de l’arrière-garde de colonnes différentes
o EM et 3e batterie : destination Hauconcourt
o 1re batterie : destination Amanvillers
o 2e batterie : destination Ay-sur-Moselle
15 juin 1940
Au petit jour, à Ménil-la-Tour, un officier des étapes donne l’ordre au colonel de faire route vers Vaucouleurs. Faute de renseignements, le colonel prend la décision de diriger les unités sur les cantonnements suivants :
• BHR : Chalaines
• 1er Groupe : en colonne sur la route de Blénod-les-Toul à Rigny-Saint-Martin
• 2e Groupe : Rigny – La-Salle
• 3e Groupe : Saint Germain-sur-Meuse et Ourches-sur-Meuse
Vers 7h contact est pris avec le colonel Pariset commandant le 332e RI au château de Chalaines.
Le PC du 70e RA s’installe à la mairie de Chalaines, où le colonel est informé que son régiment fera partie d’un Détachement de toutes Armes, sous le commandement du colonel Miserey dont le PC est à Maxey-sur-Meuse. Le colonel s’y rend immédiatement et n’y rencontre que l’officier adjoint qui lui donne l’indication de se mettre à la disposition du 332e RI. Encombrement énorme de la route de Neufchâteau. Le colonel doit abandonner sa voiture et réquisitionner un gendarme. Retour de Maxey par l’est de la Meuse. Arrivée à Chalaines vers 11h.
Après entente avec le colonel Pariset du 332e RI, les dispositions suivantes sont prises :
• Mise en batterie face à l’ouest
• 1er Groupe à Petit-Chalaines. Mission : appui direct entre Mauvages et Sauvoy. Une pièce antichar près de Montigny-les-Vaucouleurs pour battre la route de Houdelaincourt
• 2e Groupe à Rigny-la-Salle. Zone d’action : de Sauvoy à Void (appui direct). Une pièce antichar à l’ouest de la Meuse, sur la route de Void, pour enfiler cette route
• 3e Groupe (155 G17) en batterie au sud-ouest de Saint Germain-sur-Meuse. Action d’ensemble sur tout le secteur.
• Echelons : resteront dans la forêt de Blénod-lès-Toul

16 juin 1940
Aucun tir n’est exécuté. Le colonel commandant le 338e RI (332e ?) demande l’appui d’une batterie pour son 2e bataillon qui tient Delouze et Demange-aux-Eaux. En conséquence la 6e batterie (capitaine Marlant) est portée en avant et prend position vers Badonvilliers. Elle fait son mouvement dans la nuit du 16 au 17 juin. Le 2e classe Frost est tué à Rigny-la-Salle par bombe d’avion. Le lieutenant Postel-Vinay de l’EM du 2e Groupe est détaché en liaison auprès du chef de bataillon commandant le 2e bataillon du 338e RI. Le lieutenant Thuillier de la 6e Batterie a été légèrement blessé

17 juin 1940
Quelques tirs sont exécutés par les groupes à la demande de l’infanterie.
Le PC du régiment est transféré dans les bois à l’est de Petit Chalaines sur la route de Chalaines à Uruffe (après entente avec le colonel commandant le 332e RI.
La batterie avancée (6e batterie) n’a eu à exécuter que de rares tirs et s’est repliée avec difficulté mais sans aucune perte, sans pouvoir exécuter de tir de barrage, l’infanterie retraitant devant la ligne allemande. Après son décrochage, cette batterie reçoit l’ordre d’aller cantonner à Gibeaumeix (elle effectuera ce mouvement le lendemain matin 18 juin à 7h).
18 juin 1940
L’infanterie allemande étant signalée aux lisières de Void, ordre est donné au 3e Groupe de faire mouvement en entier sur Uruffe et d’y prendre position pour battre la vallée de la Meuse à la hauteur de Void à Saint Germain-sur-Meuse.
Le 2e Groupe fortement pris à partie par l’artillerie adverse, reçoit l’ordre de se mettre en batterie par pièce séparée, à Rigny Saint Martin, tout en conservant sa mission.
Le 1er Groupe, toujours à Petit Chalaines subit quelques pertes du fait du feu ennemi. Au total dans la journée : 5 tués : maréchal des logis chef Defaysse, maitre-pointeur Paradeis, canonniers Chapuis, Depontoy, Dubois. Ces hommes sont tombés dans l’ancienne carrière à l’est de Chalaines. Ils n’ont pu être inhumés. Le lieutenant Postel-Vinay en liaison d’infanterie est porté disparu ainsi que 4 autres de la 6e batterie. 13 blessés. Le lieutenant Postel-Vinay de Paris était détaché auprès de l’infanterie et s’était porté en avant de la LPRemière ligne pour reconnaitre une colonne blindée ennemie. Le 332e RI qui se repliait alors, ne l’a plus revu non plus que son équipe dont les noms suivent : Léon Blachere, marchand de meubles, boulevard Magenta, Paris Leidig Louis de Rettel, près de Sierck, Louis de Void,
Chopinet de Paris, Durand de Paris (probablement pâtissier rue du Bac), Maréchal des logis Hergesheimer de Florange, Maréchal des logis Caire (6 rue Ernest Lacoste, Paris 12e).

La 6e batterie prend position à Gibeaumeix avec mission barrage donnée par la 6e DINA à laquelle le régiment vient d’être rattaché (renseignements donnés par le colonel commandant le 332e RI). Le PC de la 6e DINA est installé au château de Rigny-la-Salle. Le 70e RAMF n’a été prévenu qu’indirectement de son rattachement à cette grande unité.
Le 1er et le 2e Groupe reçoivent des missions analogues.
L’artillerie ennemie effectue des tirs de harcèlement nombreux et nourris sur la route de Chalaines à Uruffe, en particulier à hauteur du PC du régiment.
Dans la soirée, de l’infanterie ennemie débouche devant la 8e batterie (155 C 1917) qui exécute un tir très efficace à moins de 1000m, ce qui lui permet de se décrocher, sur ordre de son commandement de groupe, qui lui donne en outre un itinéraire de repli, direction de Charmes. Les 7e et 9e batteries prennent part à ce mouvement de repli.
La 6e DINA ayant quitté Rigny-la-Salle sans prévenir l’artillerie le colonel rejoint l’EM de cette GU au moulin des Quatre (???) sur la route de Blénod-lès-Toul. Il y reçoit l’ordre de se diriger dans la soirée sur Bulligny où des ordres ultérieurs lui seront donnés.
Les 1er et 2e Groupes ainsi que la BHR reçoivent l’ordre de faire mouvement par Rigny-la-Salle et Blénod. A titre de précaution au cas où les renseignements seraient défaillants à Bulligny, les Groupes reçoivent du colonel l’ordre de se rendre dans les cantonnements :
• BHR et 1er Groupe à Crépey
• 2e Groupe à Selaincourt
• 3e Groupe à Dolcourt
L’étape de nuit est faite dans des conditions tout particulièrement difficiles par suite de l’encombrement des routes et des embouteillages dans les villages en particulier à Colombey-les-Belles, traversée dure plus de trois heures.
Le colonel, devant la carence des services de circulation routière, prend l’initiative d’assurer lui-même l’écoulement des colonnes coincées dans le village.
Comme il avait prévu, aucune trace de l’EM de la 6e DINA n’avait été trouvé à Bulligny. Cet EM était parti, ainsi qu’on l’a su plus tard, à Crezilles, sans laisser de représentant à Bulligny.

19 juin 1940
Entre 4h et 8h du matin les unités rejoignent les cantonnements qui leur étaient attribués par le colonel.
Le régiment ne recevant plus aucun ordre et ne sachant plus à qui il était rattaché. Le capitaine Chartier, adjoint au colonel, part avec mission de trouver un EM de Grande Unité à laquelle le régiment pourrait se rattacher.
Dans l’intervalle, le régiment reçoit une mission de l’AD de la 6e DINA, qui a fini par retrouver le régiment (mise en batterie dans la région d’Uruffe). Le colonel estime que cette mission est inexécutable dans le temps voulu :
Par suite de la distance et de l’encombrement des routes
Du fait que les Allemands occupent surement cette localité, près de laquelle le 3e Groupe avait barré la veille
En conséquence, le colonel se rend à l’AD de la 6e DINA à Crézilles où il reprend contact avec le colonel Tenot et le général de Verdilhac. L’EM reconnait que la mission prévue pour le régiment est devenue inexécutable. Le colonel Droneau informe en outre l’EM que des batteries de 105 en position dans les bois d’Allain, n’ayant plus de munitions, ont fait sauter leurs pièces.
Le capitaine-adjoint Chartier, revenu de mission apporte un ordre du colonel Boudet, commandant l’artillerie du Corps d’Armée, mettant le régiment à la disposition de cette GU pour exécution de barrages aux débouchés des hauteurs au NO de Colombey. Le corps d’armée s’appelle : Corps Dubuisson. Le général Dubuisson commandait Verdun, a recueilli par la suite les troupes venant de Montmédy (division Burtaire, 3e DIC, 145e RAL et 185e RALT).
Les commandants de groupe sont convoqués à 14h au PC du colonel à Crépey et reçoivent mission de mettre en batterie :
• 1er Groupe : au Bois d’Allain
• 3e Groupe : à l’ouest de Crépey, à cheval sur la route de Crépey à Colombey
• 2e Groupe : hauteur ouest de Selaincourt
Des tirs de harcèlement sont exécutés sur des carrefours aux environs du Bois d’Allamps, ainsi que sur des mitrailleuses signalées en action par le GRD (station et fermes au sud de Barisey-la-Côte).
Le 2e Groupe qui n’a plus que 100 coups par pièce, vide ses coffres, dans la soirée à la demande du même GRD et se dirige sur Xirocourt après avoir fait sauter ses pièces.
Le 1er Groupe se replie sur Epinal après un arrêt à Praye pour ravitaillement. Il recevra ultérieurement à Charmes une mission du général Poisot.
Le 3e Groupe reste en position la nuit, n’ayant pas encore tiré.

20 juin 1940
Dans la matinée, le 3e Groupe qui n’a plus que 15 coups par pièce, vide ses coffres sur des objectifs signalés par le commandant d’un groupement d’appui direct dont le PC est à proximité (23e RAD) et reçoit l’ordre de se rendre dans un bois entre Xirocourt et Vézelise pour y attendre des ordres ultérieurs. L’EM du régiment rejoint à Xirocourt le 2e Groupe et la CR.III qui s’y trouvent encore.
Vers 17 heures, le colonel à la recherche des batteries de tir du 3e Groupe, traverse les lignes allemandes sans être inquiété, malgré la présence sur la route de trois voitures allemandes et d’un motocycliste ennemi. Il peut ainsi revenir jusqu’à Xirocourt où il donne l’alerte et met immédiatement en route les derniers éléments par la seule route encore libre (itinéraire : Jevoncourt, Brolleville, Hergugney, Avrainville, Avillers, Dompaire puis vers le sud).
L’EM du régiment (4 voitures) fait mouvement le dernier et se bute à Hergugney - Tantimont à une colonne arrêtée : ce sont des voitures dont les occupants ont déjà été faits prisonniers par des éléments ennemis postés dans les bois et crêtes environnantes.
L’EM composé du lieutenant-colonel Droneau, du capitaine Chartier et des lieutenants Dekeersmaekers, Lelarge et sous-lieutenant Jenner est ainsi capturé vers 19h.
Premières étapes de captivité :
20 juin : Le Mesnil-Mitry
21 juin : Lunéville (quartier des Dragons)
22 juin : Dieuze
23 et 24 juin : Berthelming
25 juin au 24 août : Sarrebourg (caserne du 25e RTA)
25 août : Nuremberg – Oflag XIIIA Champ de Mars

Cordialement

Michel


Réponse de molvange ( 524 ) - Posté le 19/02/2024

Et l'ordre de bataille du 2e Groupe au 20 juin

2e Groupe
EM du Groupe
• Commandant de Groupe : chef d’escadron Pernot
• Adjoint : capitaine Boyez
• Adjoints : lieutenants Deullin, Huc, Postel-Vinay, Maingourd, Denoyer
4e Batterie
• Commandant : lieutenant Duclos
• Lieutenant Duclos, aspirant Guy
5e Batterie
• Commandant : capitaine Poulaillon
• Lieutenant Thuillier, aspirant Lachaud
6e Batterie
• Commandant : capitaine Marlant
• Sous-lieutenant Chardon, aspirant Vitenet
CR
• Commandant : lieutenant Bazelaire
• Lieutenant Goualch, Bloch, Lelong, médecin-lieutenant Raphael


Réponse de Margos57 ( 3 ) - Posté le 20/02/2024

Merci pour tous ces renseignements très intéressants et relativement précis et qui vont m'être utiles pour mes recherches. Je reste bien entendu ouvert à toutes les infos concernant particulièrement ce groupe 2 du 70eme RAMF.



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