Pour les ouvrages construits sous l'égide de la CORF, la protection est définie par l'Instruction relative à l'emploi du béton dans la construction des ouvrages de fortification permanente du 10 juin 1929 .
Cette instruction fera l'objet d'un additif rectificatif en 1929 et de trois additifs en 1931-1932.
Cette instruction émet toutes les prescriptions relatives à la protection à considérer, les épaisseurs des dalles et des murs , la qualité du béton et sa mise en oeuvre, la composition, la qualité et la réalisation des armatures de ce dernier, les doublages à mettre en place en sous-face ainsi que d'autres éléments relatifs à la construction des ouvrages.
Les épaisseurs de dalle sont établies comme suit :
- Résistance au calibre 160 mm
- Epaisseur de la dalle supérieure : 1,50 m
- Epaisseur des murs exposés : 1,75 m
- Résistance au calibre 240 mm
- Epaisseur de la dalle supérieure : 2,00 m
- Epaisseur des murs exposés : 2,25 m
- Résistance au calibre 300 mm
- Epaisseur de la dalle supérieure : 2,50 m
- Epaisseur des murs exposés : 2,75 m
- Résistance au calibre 420 mm
- Epaisseur de la dalle supérieure : 3,50 m
- Epaisseur des murs exposés : 3,50 m
La qualité du béton à utiliser est elle aussi définie par l'instruction provenant de la STG. Elle est adaptée à l'usage et la composition du béton n'est pas la même pour les dalles les radiers et les murs non exposés.
Les fournisseurs de ciment sont sélectionnés et agréés par le ministère la Guerre et les ciments fournis font l'objet d'analyses effectuées par le Laboratoire Militaire des Ciments établi à Boulogne-sur-Mer et rattaché à la Chefferie du Génie locale (1). La totalité des achats de ciment pour la construction militaire est centralisé à la chefferie de Boulogne qui assure ensuite la répartition sur l'ensemble des chantiers. Cette gestion centralisée est somme toute rationnelle pour éviter la concurrence entre les chantiers, la guerre des prix, et pour donner à l'armée un important levier de négociation. Chaque chefferie du Génie en charge de chantiers faisait ainsi parvenir annuellement ses besoins et les échéances souhaitées de livraison.
Pour les dalles, et dans le cas de l'emploi de galets lavés, le béton spécial est composé (pour un mètre cube de béton damé) de 400 Kg de ciment, 0,3 m3 de sable, 0,9 m3 de galets lavés, ajoutés d'eau. La quantité d'eau requise pour un bon béton est à ajuster par l'expérience, basé sur la siccité des matériaux, la température, la qualité… Le standard est d'ajouter en eau environ 25-30% du poids de ciment sec. Les ajustements en plus ou en moins sont effectués avant coulée en fonction des caractéristiques visuelles évaluées par l'expert du Génie au malaxage.
- trop d'eau entraine un béton difficile à damer, hétérogène à terme - les fines sont décantées avec l'eau - et qui sera poreux.
- trop sec, le béton prend trop rapidement, de façon hérérogène et ne remplit pas les vides entre les cailloux. On alors en outre un risque de défaut d'adhérence, décollement des couches successives et de friabilité. La résistance d'un tel béton est très amoindrie.
De façon générale, un léger excès d'eau est préférable.
La température de mise en œuvre est aussi un facteur essentiel vis à vis de la prise. Il est en particulier impossible de couler du béton par grand froid.
Selon les prix de revient, il sera aussi fait usage de pierres dures cassées, de scories de haut-fourneaux ou d'un mélange de ces constituants. pour ces autres matériaux, la proportion de sable était appelée à varier, celle. du ciment restant fixée à 400 Kg par m3 de béton. Pour les chantiers isolés ou en altitude, les granulats et sables étaient extraits au plus localement possible pour minimiser le cout de transport. Les matières premières étaient soumises à cahier des charges et faisaient l'objet d'un processus d'homologation en cas de doute, à la charge de l'entrepreneur pour les chantiers à main d'œuvre civile.
En cas de doute sur le type ou la qualité des matières premières sèches, ou de mise en œuvre, il est possible de fabriquer au préalable des éprouvettes cubiques qui seront testées à la compression dans les laboratoires agréés par la chefferie de Boulogne. Les caractéristiques finales et la procédure générale de contrôle qualité sont précisés par la "Note relative aux résistances limites à admettre pour le béton dans les projets d'ouvrages en béton armé et au contrôle effectif de ces résistances" du 7 Avril 1936.
Les armatures du béton sont elles aussi définies par la même instruction, tant au niveau de leur composition que de leur mise en œuvre.
Pour les constructions STG construites par la MOM, la protection est établie selon le type de construction :
Protection n°2 résistant à 2 coups de 240 superposés
Epaisseur 2m
Protection n°1 résistant à 1 coup de 240 ou 2 coups de 150 superposés
Epaisseur 1,50m
Protection n°1résistant à 1 coup de 240 ou 2 coups de 150 superposés
Epaisseur 1,50m.
La fortification de campagne n'a quant à elle pas de protection définie. Les épaisseurs usuelles de béton varient entre 0,60 et 1,5 m en règle générale et sont fixées au gré du commandement local ou des disponibilités en matériaux.
Instruction relative à l'emploi du béton dans les ouvrages de la fortification permanente du 10 juin 1929
Additif n° 1 - DM 46.893 2/4s du 27/11/1929)
Additif rectificatif n° 2 - DM 1097 2/4s du 27/03/1931)
Additif n° 3 - DM 26.972 2/4s du 03/08/1931)
Additif n° 4 - 07/11/1932
Protection (épaisseur)
2 messages, le dernier est de jolasjm le 02/06/2020