Trémie Condé pour arme d'infanterie

La trémie en question a été imaginée par le Général CONDÉ au printemps 1939, alors qu'il est Inspecteur Général de l'Artillerie et cela avant sa nomination à la 3°Armée (Région Fortifiée de Metz) à la mobilisation. Les premiers plans sont émis le 8 Juin 1939. Sur base de son idée, et avec le support du Gal DOUMENC chef d'état-major général adjoint, le prototypage de la trémie est confié à la 1° Région Militaire qui transfert ce travail à la société VENOT-PESLIN d'Onnaing dans le Nord.

Le prototype est présenté par VENOT-PESLIN au Cne NICOLAS du SEMG le 10 Aout 1939. Celui-ci fait plusieurs remarques pratiques d'amélioration (taille de l'ouverture, nombre de rouleaux pour le déplacement des volets, jeux, etc) mais suggère néanmoins la soumission du prototype - le plus rapidement possible - à des tirs d'essais. Ceux-ci sont autorisés début Septembre et le prototype est installé sur un mur du polygone d'essai de Bourges. L'épreuve du prototype est réalisée le 17 Novembre 1939 : il est exposé à des tirs de mitrailleuse Hotchkiss, puis de mitrailleuse de 13,2mm puis d'un canon de 25mm, de 37mm, de 47mm Mle 1937 et enfin de 75mm Mle 1897.

Si la trémie résiste sans souci aux mitrailleuses, avec simple problème d'entrebâillement du fait du choc des balles, les choses se gâtent dès le canon de 37mm (coincement des volets par les bavures de métal et du fichage du projectile, aisément traitables), puis du 47mm. Dans ce dernier cas, l'obus se fiche dans le volet et se déforme au point que le volet se bloque. Un coup direct de 75mm arrache les volets et la glissière permettant l'entrée de l'obus.

Moyennant les modifications proposées par NICOLAS, notamment l'évidement du volet côté extérieur pour donner du jeu d'ouverture, la trémie est approuvée en l'état et mise en fabrication.

La trémie est faite d'une pièce en acier moulé et est dotée de gradins . Elle existe en deux variantes pour murs de 1 m ou de 0,44 m

La plaque d'embrasure est dotée du coté intérieur de deux glissières dans lesquelles coulissent deux volets en acier épais de 140mm et 125mm au centre, dotés de poignées et montés sur rouleaux espacés de 60mm environ, qui permettent d'obturer complètement l'ouverture destinée à l'arme. L'ouverture de tir est de 200x250mm : cette ouverture encore importante devait être réduite dans un 2e temps suite à la mise au point d'un affut à pivotement fictif au niveau de l'embrasure.

L'angle d'ouverture est de 900 millièmes (42°) en théorie. En pratique, cela n'était faisable qu'avec un affut spécial à pivot fictif et c'était bien moins que cela si la Hotchkiss était équipée d'un carter protecteur, ou dépendant de sa position par rapport à la gorge de trémie.

On trouve ce cuirassement sur de nombreux blockhaus de la Région Fortifié de Metz ainsi que sur la partie Nord de la ligne Maginot.

Le modèle original de cette trémie est aisé à identifier et à distinguer de ses clones simplifiés : c'est le seul dont la glissière de volet a été équipée de gorges pour les rouleaux de coulissement des volets et elle ne possède par de boulonnage de la plaque extérieure. Par ailleurs le volet n'a pas de poignée rajoutée, mais une poignée taillée dans la masse de celui-ci. Il est plus épais que celui du créneau simplifié dérivé.

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Demandes trémies Condé pour la 5° Armée