La cloche par éléments type 2 (dénomination de 1937) est un hybride allégé entre une cloche VDP et une cloche GFM qui fait l'objet d'une demande de développement formelle de la CORF au Service du Matériel des Fortifications au printemps 1932. Le projet du SMF, établi fin Mai 1932, est soumis à l'évaluation de la DPST (Délégation Permanente des Sections Techniques) le 1 Octobre 1932 (Note 406/FA). Le Gal BELHAGUE en définit ainsi le cahier des charges :
- elle doit permettre l'observation tant périscopique que directe par bloc jumelle. Le tir au pistolet-mitrailleur doit être possible par ses créneaux.
- la vision directe doit permettre un champ horizontal de 200° (3 créneaux). Le champ d'observation en site est considérable : -70°/+10° ou -35°/+35°
- elle est conçue pour résister à un coup direct de 150mm.
- le diamétre doit être le plus réduit possible pour accueillir un homme, et exceptionnellement deux.
- elle sera composée d'éléments transportables en montagne, d'un poids maximal d'une tonne, assemblables sur place.
La cloche périscopique (nommée "type 1" en 1937) est développée plus tard comme une variante de la "type 2" permettant de recevoir les périscopes de la cloche VDP standard. Ce développement est concomitant de celui d'un bloc observatoire devant l'accueillir, définis dans la note 14/FA de Janvier 1933. Ce type d'observatoire doit en outre comporter un poste d'observation à l'air libre juste protégé par une simple tôle. Cette configuration pour le moins discutable en termes de protection est critiquée par les services locaux : la seule application de cet observatoire périscopique par éléments ( PIC de GARUCHE ) obtiendra une dérogation lui évitant ce "puits à obus" compte tenu de son exposition aux tirs d'artillerie.
Une expérience de montée d'une virole typique d'élément est réalisé à la demande de la CORF du 19 Avril et le 3 Mai 1933 entre la route de Castillon et le col de Segra. Celle-ci se déroule par hissage au treuil à force d'homme d'un cuvelage de 1,3 tonnes, droit dans la pente sur un dénivelé de 270 mètres. La manœuvre nécessite trois équipes de 10 hommes, l'une pour préparer les ancrages du treuil et de la chèvre et le chemin de roulement, la deuxième pour hisser, et la 3e pour récupérer les ancrages et le chemin de roulement. La pente est franchie en 6 étapes successives totalisant 11 jours de 8 à 10 heures de travail, soit un rendement moyen de 25 mètres par jour.
Des essais de montage par aluminothermie sont réalisés ensuite par le Génie, sans difficultés particulières mais tout en notant que ce type de soudure est affaire de spécialistes. Le faible nombre de cloches prévisible pousse le Génie à abandonner en Aout 1933 le développement d'un bloc jumelle spécifique au profit de l'adaptation du bloc standard de la cloche GFM conventionnelle, solution qui a la préférence de la CORF. Ceci permet de réutiliser les optiques (épiscope, bloc jumelle) déjà disponible par ailleurs, voir d'adapter le mortier de 50mm comme cela est confirmé un mois plus tard. Cette adaptation se fait via un bloc de créneau à axe vertical plus compact que celui de la cloche GFM pour permettre de diminuer la taille de l'ouverture. L'usage du FM est proscrit du fait du faible diamètre intérieur de la cloche. L'armement actif sera alors soit le mousqueton, soit le pistolet-mitrailleur, soit enfin le mortier de 50 mm MAC.
En décembre 1933, la DPST rend donc un verdict positif suite à tous ces développements, appuyée en cela par la STG (note du Col PHILIPPE du 13 Décembre 1933) et suivie de l'accord des services de l'Artillerie en Avril 1934. Par acquis de conscience, la DPST - bien que recommandant l'approbation de ces cloches - propose de soumettre les deux prototypes ayant servi pour les essais de soudure par aluminothermie à un test de résistance avec explosion de deux obus de 155mm pour chacune sur le polygone de Bourges.
Des plans de détail réalisés par le Service Electromécanique du Génie en 1937 montrent une évolution du système de montage, qui est alors par filetage soudé et non plus par jonction aluminothermique. Il n'est pas établi à ce stade selon quel mode le montage des cloches effectivement en place a été fait.
Ces cloches sont des cuirassements dont le blindage est de moindre épaisseur en plusieurs parties soudables entre elles sur place par soudure aluminothermique, ou emboitable par filetage (plans de 1937).
Il en existe deux type différents, le "type 2" à vision directe et périscopique et le "type 1" destiné à l'observation périscopique. La cloche type 2 est en 4 éléments principaux (3 viroles et une calotte), et la type 1 est en 3 éléments (deux viroles et une calotte). Les deux types présentent les caractéristiques communes suivantes :
- diamètre intérieur de 800 mm, cuirasse de 100mm d'épaisseur maximale (sauf renforcement à 120-150 mm aux alentours des créneaux et de la calotte de la "type 2"), décroissante ensuite en descendant vers le pied de la cloche
- doublage de la partie supérieure par un garnissage intérieur de 20mm d'épaisseur placé à 20mm de la muraille.
- plancher mobile réglable par câble et manivelle manuelle.
La cloche à vision directe et périscopique utilise les optiques standards de la cloche GFM ( bloc jumelle D , épiscope APX L639 et périscope F1 ). Elle comporte 3 créneaux séparés de 70° et coute 40.000 F l'unité, hors soudure et optique, soit 50.000 F au total. Dimensions :
- hauteur : 1,50 m
- diamètre intérieur : 0,80 m (doublage en place)
- Diamètre extérieur : 1,15 m
Une variante nommée "OAC" (Observatoire Auxiliaire Cuirassé) se distingue de la cloche standard par le perçage d'un trou zénithal plus important, permettant l'usage d'un périscope type J2 .
La cloche périscopique utilise les périscopes prévus pour la cloche VDP ( Périscopes M ) et revient à 32.000 F hors soudure et optique, et 60.000 F tout compris. Dimensions :
- hauteur : 1,25 m
- diamètre intérieur : 0,80 m (doublage en place)
- Diamètre extérieur hors tout : 1,10 m