Ligne Maginot - Société Alsacienne de Construction Mécanique (Moteurs)



Wikimaginot, le wiki de la ligne maginot


Société Alsacienne de Construction Mécanique (Moteurs)

(SACM-SSCM)






La Société Alsacienne de Constructions Mécaniques (SACM) a fourni les systèmes de siphons équipant les réservoirs servant de retenues pour l’inondation défensive dans la Sarre.
Elle était principalement établie à Ilkirch-Graffenstaden (Bas-Rhin), Mulhouse (Bas-Rhin) et Belfort (Territoiure de Belfort)

Société Alsacienne de Construction Mécanique






Historique succinct

En 1838, Schwilgué et Rollé créent à partir d'un établissement de constructions mécaniques monté en 1825 l'usine de Graffenstaden.

En 1826, André Koechlin industriel et homme d'affaire mulhousien créé la société André Koechlin et Cie et un établissement de construction mécaniques à Mulhouse (Koechlinsche Werkstätte) spécialisée dans la fabrication de machines pour l'industrie textile.
En 1834, André Koechlin et Cie est le premier producteur français de métiers à tisser avec prés des trois quarts des métiers à tisser installés en France.
Il se diversifiera à partir de 1837 du fait de la crise du textile et se lancera dans la fabrication de locomotives comme le fait alors aussi l'usine de Graffenstaden.

En 1872, suite à l'annexion par les allemands, les deux entités fusionnent et donnent naissance à une nouvelle société baptisée Société Alsacienne de Constructions Mécaniques (SACM).

Société Alsacienne de Construction Mécanique (Moteurs) (SACM-SSCM)

SACM - Usine de Mulhouse



Afin de pouvoir s’affranchir des droits de douane et reprendre une place sur le marché français pour la fourniture d'équipements et de locomotives, la SACM lança la construction d'une usine de production à Belfort à partir de 1879.

Société Alsacienne de Construction Mécanique (Moteurs) (SACM-SSCM)

SACM - Usine de Belfort



Le brusque retournement du marché ferroviaire en 1885 entraina une nette chute de l'activité de la SACM qui dut réduire son personnel et recentre ses activités sur la fabrication de machines textiles et la construction de gros équipements de chaudronnerie ou de mécaniques divers en particulier pour la sidérurgie.

En 1890, la SACM est transformée en société de droit allemand et prend le nom de Elsässische Maschinenbau-Gesellschaft (ELMAG). Son chiffre d'affaire explosa dans les années qui suivirent et c'est l'usine de Belfort qui devint le premier site de production de la société.

En 1913, la société est scindée en deux entités différentes, la première en Allemagne avec les sites de Mulhouse et de Graffenstaden et la seconde en France avec le site de Belfort qui reprit le nom de Société Alsacienne de Constructions Mécaniques.

En 1914, les usines de Graffenstaden et de Mulhouse furent germanisées et virent les plaques de machine et la correspondance commerciale exclusivement rédigées en allemand. La direction et certains cadres furent remplacés par des allemands.
L'usine étant trop exposée car située prés de la frontière, certaines machines furent démontées et transférée plus loin en Allemagne à partir de 1918. L'armistice mit fin à ce démantèlement progressif des usines alsaciennes.

Entre les deux guerres, la société lança un ambitieux programme d’investissement et monta une nouvelle fonderie tout en réalisant l'acquisition de structures existantes. L'activité redémarra progressivement et Belfort se spécialisa progressivement dans la fabrication de matériel électrique (moteurs et turbo-alternateurs)

En 1922, ELMAG redevient une société de droit français et réintègre l'usine de Belfort. La structure se dénomme de nouveau SACM .
En 1923, la société emploie 16 000 personnes dans ses huit usines à Graffenstaden, Mulhouse, Belfort, Clichy, Masevaux, Jungholtz, Bischwiller et au Bourget

En 1928, la SACM et Thomson-Houston créent une filiale dénommée Als-Thom spécialisée dans la construction électrique qui reprend l'usine de Belfort.

Cette séparation et des domaines d'activité dépassés conservés par la SACM lui portèrent un fort préjudice. Elle vit entre 1929 et 1932 son chiffre d'affaire baisser de prés de moitié, passant de 155 à 78 millions de francs.

En janvier 1937, alors que l'entreprise est au creux de la vague et ne compte plus que 2 331 ouvriers, l'activité repart et le chiffre d'affaire remonte.

Société Alsacienne de Construction Mécanique (Moteurs) (SACM-SSCM)

Tour de distillation, années 30



La guerre imminente entraina le transfert de certaines machines de Graffendstaden et de Mulhouse vers Cholet et Issoudun.

Entre 1940 et 1944, la société passée aux mains des allemands change de nom et devient Elmagwerke (Elsässische Maschinenbau Aktien Gesellschaft - ELMAG) puis Magdeburger Werkzeugfabrick. Elle continua dans un premier temps sa production usuelle de materiels civils et fut même modernisée par les allemands puis à partir de début 1942, se consacra à la production d'armes et de munitions à usage de l'armée allemande.

En mai 1942, la société Krupp prend la direction des usines alsaciennes et rapatria les machines en Allemagne pour installer à la place des chaines de montage de vehicules militaires.

Au sortir de la guerre, les usines de la SACM sont dévastées et l'équipement de production dispersé. Pour autant, la SACM sut se relancer avec la fabrication de machines à tisser, d’équipements sidérurgiques lourds, de machines à vapeur. Face à la pénurie de main-d’œuvre, elle se concentra principalement sur le marché français en délaissant les exportations.
La SACM reprend sa dénomination initiale.

En 1948, l'usine de Mulhouse compte 4 500 ouvriers et en 1950, la SACM est redevenue le premier fabricant français de machines textiles

En 1951, la SACM se lance dans la fabrication des moteurs diesel de la marque MGO.

En 1954, le siège social est transféré à Paris. La même année la SACM la production de locomotives diesel est lancé en réponse à la décision prises quelques années plus tôt par la SNCF de renoncer à la vapeur.

C'est à cette époque qu'elle se spécialise dans la fabrication de moteurs diesels sous la marque MGO

La même année, la SACM et sa filiale Alsthom se lancent dans l'aventure nucléaire et fournit de nombreux équipements pour les centrales en cours de construction dont Marcoule.
Elle monta une filiale dénommée Société alsacienne de mécanique et d’électronique appliquée (SAMEA) pour la construction d'une usine de traitement du combustible nucléaire à Annecy.

Ce fut un tournant pour le groupe SACM qui sans délaisser réellement ses activités traditionnelles s'oriente au travers de ses filiales vers l'électronique et le nucléaire, acquérant au passage d'autres entités spécialisées dans le domaine de l’électronique grand public comme Grammont et Sonneclaire.

1956 voit la naissance d'une nouvelle filiale, la Société Mécanique de Mulhouse crée en partenariat avec Citroën pour la fabrication de transmissions automobiles.

En 1959, la SACM fonde une nouvelle société le Groupement Atomique Alsaicenne-Atlantique en partenariat avec Alsthom et les Chantiers de l'Atlantique.

Le début des années 60 virent le début de la SACM et de nombre de ses filiales. La conjoncture liée à une forte concurrence internationale et à des difficultés dans la fabrication nucléaire (Marcoule, Chinon) ainsi qu'à l'abandon par l'état français de la technologie uranium naturel-graphite-gaz au profit de l'eau pressurisée en 1967 finirent par mener à la disparition de la SACM.

Le département nucléaire de la SACM (ENTE) fusionne avec la Compagnie Industrielle des Téléphones (CIT) et donne naissance en 1963 à une nouvelle société, la société ALsacienne de Constructions Atomiques,de Télécommunications et d’ELectronique (Alcatel).

En décembre 1965, la SACM fusionne avec Hispano-Suiza et donne naissance au groupe Hispano-Alsacienne composé de trois entités indépendantes.
De ces trois entités, la SACM-M se recentre sur ses activités de départ et acquiert d'autres sociétés dont la Société
Surgérienne de Constructions Mécaniques (SSCM - Moteurs Poyaud) en mars 1975, devenant le premier fabricant de moteurs diesels lourds en France .

A partir de 1979, les ventes du secteur textile qui représentait encore plus de la moitié de la production de l'entreprise s'effondre.

En 1982, la SACM-M vend son activité chaudronnerie à Standard Fasel, une société de Cernay puis est scindée en deux sociétés: la SACM-T reprenant les activités textiles, la SACM-M la branche diesel.

La SACM-T fut mise en liquidation le 11 aout 1986.

En 1984, la SACVM-M employait 1 400 salariés sur ses sites de Mulhouse et de Surgéres en Charentes-Maritime. Elle produisait les moteurs commercialisés sous la marque UNIdiesel.

En 1989, la SACM-M et le groupe finlandais Wärtsilä se rapprochent et donnent naissance à SACM-Diesel (SACM-D). Wärtsilä reprendra progressivement le capital de la nouvelle société pour en detenir 94 % en 1993.

En 1994, Wärtsilä et Cummins, un fabricant américain de moteurs passent un accord et SACM-D disparait pour laisser place à Cummins Wärtsilä Engine Company qui deviendra Cummins-Wärtsilä en 1998.


Matériel produit

La Société Alsacienne de Constructions Mécaniques a fourni les systèmes de siphons équipant les réservoirs servant de retenues pour l’inondation défensive dans la Sarre ainsi que, après guerre, des moteurs pour les groupes électrogènes de certains ouvrages lors de leur modernisation. (Rochonvillers...)


Société Alsacienne de Construction Mécanique (Moteurs) (SACM-SSCM)

Hoste - Système de siphons

Société Alsacienne de Construction Mécanique (Moteurs) (SACM-SSCM)

Plaque constructeur









Rédaction

Pascal Lambert




Sources :

Nicolas Stoskopf. André Koechlin & Cie, SACM, Wärtsilä, histoire de la Fonderie (D’Giesserei) à Mulhouse (1826-2007). 2007. ￿hal-00544984





Page n° 100028 mise à jour le 27/03/2023 - © wikimaginot.eu 2024




Cette page peut receler des erreurs, des inexactitudes ou être incomplète et Nous vous invitons à nous aider à l'améliorer en y participant.

Pour cela rien de plus simple: il vous suffit de cliquer sur Nous contacter au bas de cette page pour nous faire part de vos commentaires, suggestions, corrections ou informations et nous transmettre vos photos et documents.

Merci d'avance, la communauté wikimaginot.eu