Les ouvrages sont ravitaillés en munitions depuis les dépôts situés sur les arriéres de la ligne fortifiée, à l'abri de l'artillerie et de l'aviation ennemie.
Les troupes tenant les intervalles étaient elles ravitaillées depuis les dépôts de munitions dont elles assuraient elles même la gestion. Ceux ci étaient placés à proximité des camps de sureté ou des positions occupées et, tout comme les ouvrages, étaient alimentés depuis les dépôts situés sur les arriéres de la position.
Dans le Nord Est, le ravitaillement des ouvrages se faisait par le réseau de voie militaire de 0,60m pour ceux qui y étaient raccordés (1), ou par camion pour les autres ouvrages ou dépots. Dans le Sud Est, le relief interdisant de recourir à un réseau de voie ferrée, c'est la route qui était utilisée en conjonction pour certains ouvrages avec des téléphériques militaires.
Les parcs à munitions (RESSAINCOURT, ROMANSWILLER,...) situés sur les arrières sont gérés à l'échelon des Régions Fortifiées. Ils sont eux aussi répartis sur le territoire, scindés en dépôts arrières de grande importance (MANCE, NEUBOURG ...) et en dépots avancés de moindre importance mais plus nombreux comme ceux des Vergers de Chailly, de Saint Hubert et de Bannstein. Ces dépôts sont desservis par le réseau de voie ferrée normale et par voie routière.
(1) en principe, uniquement les plus importants même si au départ il était prévu que tous les ouvrages d'artillerie soient alimentés par voie ferrée.
Pour limiter les risques en cas d'incendie et optimiser la distribution et les flux, la dotation en munition des ouvrages d'artillerie était répartie entre plusieurs magasins.
Le magasin principal M1 , alimenté en munitions depuis les dépôts extérieurs;
Les magasins à munition M2 , situés au pied des blocs et alimentés depuis le magasin principal M1;
Les magasins M3 situés en haut des blocs au niveau des pièces à alimenter (1)
Dans les ouvrages non dotés de magasin M1, les munitions dont le stockage était initialement prévu dans ce dernier étaient stockées dans le magasin M2 en supplément de la quantité qui y est normalement prévue.
Les quantités et la nature des munitions étant toute autres dans les ouvrages d'infanterie ainsi que dans les casemates et abris pour réserves locales, ceux-ci sont dépourvus de magasin M1 et M2. Les munitions y étaient stockées en caisses dans un magasin unique, seule une petite partie étant laissée dans des armoires grillagées situées dans les chambres de tir.
(1) Sauf les mortiers de 81 dont les munitions sont stockés à l'étage inférieur du bloc.
Le mode de gestion des flux de munitions et matériels entre les dépôts et l'ouvrage et au sein de l'ouvrage sont définis et résumés dans l' Instruction provisoire sur le service des transports à l'intérieur des ouvrages de région fortifiée (DM 651 3/4-S du 30/04/1936). Cette instruction définit plusieurs modes d'opération des transports selon que l'ouvrage est alimenté par voie ferrée ou par camion. Ainsi chaque ouvrage se trouve classé dans un "type" qui en spécifie le mode de fonctionnement et l'organisation du personnel sur l'approvisionnement selon les trois phases successives du transport :
Des dépôts extérieurs au magasin M1 de l'ouvrage
Du M1 aux M2 de l'ouvrage
Du M2 au M3 du bloc de l'ouvrage
Les ouvrages étaient supposés pouvoir tenir 8 jours de combat intensif sans ravitaillement possible. Les dotations par ouvrage ont été établies sur cette base, en tenant compte d'éventuels besoins exceptionnels des troupes d'intervalle utilisant les même munitions (à l'exception de celle de 135 mm qui est un calibre spécifique à la forteresse). Elles sont calculées en additionnant les dotations réglementaires par pièce d'armement de l'ouvrage
Les dotations indiquées ci-dessous sont données par pièce ou arme. Elles indiquent la dotation totale de l'ouvrage répartie entre les différents magasins.
Dotation totale : 2 000
Dotation M1 : 900
Dotation M2 : 800
Dotation M3 : 300
Dotation totale :6 400
Dotation M1 : 3 000
Dotation M2 : 2 800
Dotation M3 : 300
Dotation totale : 3 200
Dotation M1 : 1 500
Dotation M2 : 1 400
Dotation M3 : 300
Dotation totale : 600
Dotation M1 : 225
Dotation M2 : 225
Dotation M3 : 150
Dotation totale : 600
Dotation M1 : 225
Dotation M2 : 225
Dotation M3 : 150
Dotation totale : 1 000
Dotation M1 : 500
Dotation M2 : 300
Dotation M3 : 200
Dotation par jumelage Reibel MAC 31 sous cloche ou créneau : 200 000
Dotation par FM 24/29 sous cloche ou créneau : 40 000
Dotation par FM 24/29 de défense intérieure (ou entrées): 1 000
Dotation M3 : 150
Les dotations données ci-dessus sont applicables aux ouvrages de la partie Nord-Est de la ligne Maginot, la dotation des ouvrages du Sud-Est était légèrement plus faible (en exemple, 2000 coups pour les munitions de calibre 75 et 81 mm).
Cette différence s'explique en partie par la topologie du terrain rendant les approvisionnements moins aléatoires qu'en plaine.
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12 messages, le dernier est de jolasjm le 11/06/2020