L'organisation du stockage et des flux de munitions a été théorisée dés la conception des régions fortifiées. L'infrastructure logistique faisait partie intégrante du projet général des tronçons les plus importants de la ligne Maginot en 1930-31.
Les dépôts de munitions étaient de quatre type
les parcs à munitions principaux de Régions Fortifiées (RF), tel celui de Mars-la-Tour . Au nombre de quatre (MARS la TOUR, RESSAINCOURT , ROMANSWILLER et REDING soit deux par RF) Ils comportaient des embranchements en voie ferrée normale reliés au réseau, une zone de stockage avec embranchement routier. Les zones de stockage sont souvent constituées de bâtiments en dur, le long des voies. Il y a avait peu de bâtiments autres, hors poste locaux de gardiennage et quelques locaux techniques. Ces dépôts étaient par contre bien protégés et encerclés de réseaux antipersonnel type grillage ou barbelés. L'approvisionnement de ces parcs se faisait en temps de paix à partir des Etablissements de Réserve Générale du pays, au nombre de 10 (11 si on compte la Ferté-Hauterive, dépôt de munitions spéciales au gaz). Certains documents d'archive (1) semblent attester que les munitions produites pour les ouvrages de la défense des frontières étaient stockés principalement à Salbris ou Brienne-le-Chateau en attendant la finalisation des parcs à munitions sus-mentionnés. Les trois premiers parcs ont été ouverts en 1933, le dernier - REDING - étant mis en service en 1935.
les dépôts principaux "arrières", genre REINANGE ou St HUBERT : Ils sont d'un type similaire aux parcs à munitions, avec quelques différences cependant. Outre l'embranchement en voie normale, on y trouve une gare de transfert voie normale - voie de 0.60 pour l'alimentation des ouvrages et un dépôt de matériel roulant. Les alvéoles de stockage sont sous formes de levées de terre avec sol revêtu. Un nombre assez important de ce type de dépôts était initialement prévu dans l'infrastructure des RF, mais les réductions budgétaires imposées dés 1932 ont eu comme conséquence le report sine-die de certains d'entre eux (cas par exemple de celui de SCHWEIGHOUSE par exemple), et la limitation des autres, en tous cas en 1e Urgence, au strict minimum, à savoir les voies ferrées principales et quelques routes. Ceux de REINANGE et St HUBERT firent cependant exception à cette règle restrictive et furent équipés dés le départ comme prévu, avec bâtiments et faisceau complet de voies (1).
On trouvait aussi des petits dépôts intermédiaires - aussi nommés "Dépôts Avancés" - entre les dépôts "arrières" et les ouvrages le long des voies de 0.60 de liaison avec les ouvrages. Leur infrastructure est plus limitée que celle des dépôts "arrières": en général un simple quai de déchargement avec aires de stockage plus ou moins protégées en arrière.
les "poudrières": petits dépôts, en général construits à proximité des casernements. Ils servaient à stocker des munitions légères pour les armes d'infanterie des unités de forteresse locales. Ils sont matérialisés par de simples levées de terre. Les obus pour artillerie d'ouvrage allaient en principe des dépôts avants directement aux ouvrages par voie de 0.60 ou route.
Les dépôts de munitions étaient en principe installés dans les forêts pour d'évidentes raisons de camouflage. Cela permettait des économies en matière d'infrastructure et de protection.
La RFM disposait de deux parcs à munitions principaux de Région Fortifiée à l'arrière: Mars la Tour et Ressaincourt . Ces parcs alimentaient quatre dépôts principaux à l'avant:
- Saint Hubert et Mance sur la rive gauche de la Moselle.
- Reinange et les Vergers de Chailly sur la rive droite.
La RFL ne disposait de deux parcs à munitions principaux de Région Fortifiée à l'arrière: Romanswiller et Reding . Ces parcs alimentaient trois dépôts principaux à l'avant: