153° Régiment d'Infanterie de Forteresse

Le 153° RIF de temps de guerre est un régiment de forteresse de réserve A, type Metz/Lauter. Il comporte 3 bataillons, une compagnies d'équipage d'ouvrage et une compagnie d'équipage de casemates.

Son commandement est tenu par le Lt-Col DELIVRE à sa création en Aout 1939, puis par le Lt-Col MAUVIN (1) à partir de fin Avril 1940. PC du RIF au MOULIN de LAMBACH, puis PC de guerre à la FERME de HEILIGENBRONN .
Chef d'état Major : CB CUNY.
Adjoint : Cne CABUS ?

Compagnie de Commandement :

1° bataillon - quartier de Bettviller

CB SOULHIER puis CB OUDINOT
- CHR1 (compagnie hors-rang)

2° bataillon - quartier de Welschhof-Kapellenhof

CB BERGERON à la mobilisation, puis CB La NÉELE à partir de Mars 1940.
- Adjoint : Cne MOSSER

- CHR2 : Commandant : Cne Alexandre LETROQUE

- CM n°5 : Commandant : Cne des HAYES de GASSART
- CM n°6 : Commandant : Cne Bernard BARRAL, Chefs de Sections : Lt PLANCHE, Lt MONTROT
- CM n°7 : Commandant : Lt Willibald KREMER, puis Cne PÉRIN. La section est en position arrière au Willerwald derrière Frohmühl, en soutien des deux autres. chefs de Section : Lt Jean MILLOT, Laurent BATTESTINI, Asp. WOLFF et WEBER
- CEFV n°2 : Commandée par le Lt CHEVALIER de 09/1939 à 12/1939, puis xxx, puis Lt CHEVALIER de 03/1940 au 24 Mai 1940, puis Lt MILLOT. Une section de 47mm AC, 3 sections de 25mm SA : Lt SCHNEIDER et 2 Adj-C, 2 sections de Mo 81mm : Lt BOUCHOT, 2 sections de FV : S-Lt RAOULT.

3° bataillon - quartier de Hottviller-Bitscherberg

CB ROBIN
Adjoint : Cne puis CB (le 15/12/1939) Maurice COCHINAIRE, puis CB ROUVREUR
Transmissions : Lt Gaston NASATTI

- CHR3 : Lt Le THIELLEUX (Détails), Lt BURGHARD

- CM n°9 : Commandant : Cne HERBELIN
- CM n°10 : Commandant : Lt JACQUINOT. Chefs de sections : Lt MARTIN, ...
- CE n°3 : Commandée par le Lt CHEVALIER de 12/1939 à 03/1940, puis le Cne CAMBON.
- CFV n°3 : commandée par le Cne FERRY

Autres officiers : S-Lt GOBLET, Asp. RICHARD

Personnels du III/153° RIF : Lt Bernard REMY (commandant d'une des deux sections du Corps Franc du SF Rohrbach de janvier à juin 1940)

Compagnies d'Equipage

- CEC 3 : Commandant : Cne Henry STERN (abri de la FROHMUHL), qui couvre 9 casemates, de SINNERSBERG à LEGERET :
S-Lt SALVAT : Ctes de SINNERSBERG
Lt LEROUX : Ctes de PETIT-REDERCHING
Lt GUIGNE : Ctes de SEELBERG/JUDENHOF
Lt EBERT : Cte de HOLBACH
S-Lt AMIEL : Cte de LEGERET
Pour mémoire, la CEC3 couvrait aussi la casemate de STATION de ROHRBACH, tenue sur le secteur du 166° RIF.

- CEO, limitée à l'ouvrage du SIMSERHOF : Lt-Col Paul BONLARRON.

Officier Z : Lt Henry HEBERT à partir du 11/11/1939

XXI / 153° RIF (bataillon d'instruction)

Le 153° RIF inclut aussi un bataillon d'instruction, créé à la mobilisation stationné à Ratzviller. Il est commandé successivement par le Cpt GROSEILLES, puis le CB SIMONIN (23 Sept 1939) et le CB ROUVEURE à compter du 23 Avril 1940.

- 09 Septembre - 16 Octobre 1939 : la position soutient l'entrée des divisions françaises en Allemagne dans le cadre de l' "offensive" de la Sarre. Le 153° RIF est en effet côté Est de l'offensive - 9° et 23° DI - qui ici n'ira pas plus loin que Uttweiler-Pepenkum.

- l'hiver et le printemps sont relativement calmes, juste marqués par des incidents de patrouille de nuit le long de la frontière. A l'aube des combats de Mai-Juin 1940, la sous-secteur est renforcé par la 31° DI(A).

- 12 Mai 1940 : les Allemands attaquent en force les positions avancées du SF, le long de la frontière. Les combats les plus importants se déroulent autour de la chapelle des Saints.

- 23 Mai 1940 : les divisions de renforcement, dont la 31° DI(A) sur le sous-secteur, sont retirées. La ligne de défense avancée est donc ramenée au niveau des positions d'avant-poste (Bettwiller-Bitcherberg) à 2 kilomètres en avant de la LPR. Cette ligne d'avant-postes est tenue par une compagnie de marche prélevée sur l'ensemble du 153° RIF, commandée par le Lt BATTESTINI.

- 13 Juin 1940 au soir : le régiment décroche avec le reste de la Division de Marche (DM) CHASTANET regroupant toutes les troupes de forteresse du SF de ROHRBACH, sauf les équipages d'ouvrage, de casemates et les avant-postes, et deux sections par bataillon laissées sur la LPR pour "faire volume" jusqu'au 15 Juin. Ce repli permet d'atteindre Berg et Thal-Drulingen (sud-ouest de Sarre-Union) au matin du 14 Juin après 25 km de marche avec armes et bagages. Le 1er bataillon cantonne au bois de Rexingen, le second à celui de Thal, et le troisième au bois de Berg.

LPR : Le 13 Juin à 20h, le Lt-Col BONLARRON prend le commandement des unités restant sur place sur le sous-secteur Légeret.

- 14 Juin 1940 :
Régiment de marche : Le régiment se repose durant la journée dans le secteur Berg-Thal, puis reprend sa marche à l'approche de la nuit. En fin de nuit de marche, le régiment cantonne dans les bois entre Gœrlingen et Rauwiller.

LPR : les Allemands attaquent les AP de Bitcherberg et Kapellenhof. Le SIMSERHOF tente bien de les couvrir, mais les attaquants et défenseurs sont imbriqués et l'ouvrage doit cesser ses tirs d'artillerie. Les AP tombent dans la nuit du 14 au 15 mais certains résistent et peuvent échapper à l'encerclement et rejoignent la LPR.

- 15 Juin 1940 :
Régiment de Marche : le régiment, après s'être reposé à Rauwiller, reprend sa marche dans la nuit du 15 au 16 pour atteindre la ferme de Nesselhof (aujourd'hui Misselhof) à l'ouest de Sarrebourg le 16 matin, dans le but d'embarquer en train pour une destination dans le sud pour y créer une nouvelle ligne de défense (des documents mentionnent Dijon...). En passant Gœrlingen, il croise la route du 166° RIF sur les chemins au Nord de Sarrebourg. Ce même jour, les avant-postes décrochent à leur tour vers l'arrière avec pour objectif d'essayer de rejoindre le régiment.

LPR : Le repli final des troupes de retardement laissées sur place et placées sous le commandement du chef de l'infanterie du SF de Rohrbach débute dans la matinée. A cette occasion, le Lt-Col BONLARRON prend la responsabilité de l'ensemble des ouvrages, casemates et de leurs équipages.
L'ennemi arrive sur les arrière de la position des CEO et CEC 3 dans la soirée au 15 au 16.

- 16 Juin 1940 :
Régiment de Marche : Le 16 au matin, il n'est plus question de prendre le train : toutes les lignes vers le sud-ouest sont bloquées ou coupées par l'ennemi qui descend vers Besançon. Le régiment reçoit donc l'ordre immédiat de reprendre la marche et de se rétablir et bâtir une position défensive sur le canal de Marne au Rhin entre le bois de la Canardière (Gondrexange) et Heming. Formant l'aile gauche de la DM CHASTANET, il s'insère ainsi entre le 133° RIF à gauche (DM DAGNAN, ex-SF Sarre) et le 37° RIF à sa droite (DM CHASTANET). Le III/153° RIF est côté gauche à Gondrexange, le II/153° RIF est à droite face à Héming, le I/153° RIF est en réserve en arrière à St Georges. La CM5 du II/153° RIF est en avant-poste à Diane-Capelle pour guider les retardataires et faire bouchon antichar et une compagnie du II/153° RIF est en tête de pont au nord du canal à Hertzing. Le bataillon d'instruction XXI/153° RIF se place lui en arrière de la position, dans le bois du Sablon au sud de St Georges et le PC RI est à Aspach.
Dans la nuit du 16 au 17, la 30° DI(A) qui était au contact se replie derrière la DM CHASTANET.

- 17 Juin 1940 :
Régiment de Marche : Au petit matin, la CM5 à Diane-Capelle n'ayant pas vu arriver la relève prévue, ni reçu aucun ordre, prend sur elle de se replier par les petits chemins car environnée de colonnes allemandes. Des échauffourées sur le retour lui occasionnent des pertes mais les 3/4 de la compagnie parvient à retrouver les lignes du régiment sur le canal. A 12h, les destructions sur le canal jouent après que la CM7 qui était à Hertzing ait elle-même passé le canal.
Les combats contre les Allemands arrivant de la Sarre se développent le 17 Juin dans l'après-midi. Le régiment tient l'assaillant à distance du canal par le tir de ses armes automatiques et canons de 25mm. En réponse, les Allemands débutent des bombardements d'artillerie sur Gondrexange et le canal. Les combats à gauche sur le front du 133° RIF montent en puissance aussi. La nuit suivante l'ennemi se borne à tester (à ses dépends) les points de passage sur le canal et à bombarder la position.
Les éléments du CISF de Rohrbach rejoignent le XXI/153° RIF dans la journée et se joignent pour former un bataillon de marche rattaché au régiment.

- 18 Juin 1940 :
Régiment de Marche : L'action sera violente surtout le 18 Juin, côté gauche à la jonction avec le 133° RIF, et à droite sur celle avec le 37° RIF. La ligne de défense du canal est percée en plusieurs points sur la position du 133° RIF, ce qui a pour conséquence de mettre les CM9 et 10 du III/153° RIF en mauvaise position de devoir se défendre sur le flanc. Une attaque frontale à partir d'Héming est néanmoins repoussée. Par contre, sur le front du 37° RIF les Allemands parviennent aussi à passer le canal, entrainant le décrochage du 37° et la perte de liaison à droite du II/153° RIF. La CM5 et la CM7 sont contraintes de basculer de 90° pour former crochet défensif sur le flanc droit (ligne Gondrexange-Landange-Bois de la Minière) et se voient renforcées par l'envoi en 1e ligne de la CM1 qui était à St Georges. Par ailleurs le XXI/153° RIF et le CISF sont détachés auprès du 37° RIF pour tenter de contrattaquer. Dans la nuit du 18 au 19 Juin, les CM9, CM10 et CFV3, qui sont maintenant gravement menacées d'encerclement, décrochent à 23h sur ordre, avec le reste du régiment. Il faut donc reprendre la retraite. Le repli vise à barrer la route de Cirey en tenant le bois de Blamont de sa corne ouest jusqu'à Hattigny.

LPR : L'ouvrage du SIMSERHOF tire sur les regroupements de troupes allemandes imprudemment aventurées à portée de canon. Un groupe s'approche même de l' EM sans savoir et se fait disperser par les armes de l'entrée. L'ennemi deviendra plus précautionneux à la suite de ces incidents et évitera de s'exposer...

- 19 Juin 1940 :
Régiment de Marche : Le régiment est le 19 entre Richeval, Hattigny et Frémonville, à la lisière nord du bois de Blamont, avec PC à Haute-Seille en lien avec le groupement DAGNAN du SF de la SARRE. L'attaque débute dés le matin, favorisée par des hauteurs dominant le bois. La situation est compliquée par le fait que le 133°, à gauche, reçoit ordre du 20° CA de basculer vers le sud, ordre suivi d'un décrochage du 37° RIF à droite, mettant à nouveau le 153° RIF en situation exposée en pointe dès 11h00. Ordre est donné de se relier vers le sud du bois et de protéger l'entrée de la vallée de la Vezouze que le 37° RIF essaye de rejoindre. Plusieurs attaques sont repoussées, mais les munitions commencent à manquer du fait de difficultés d'approvisionnement. La 3e attaque en début d'après-midi est la bonne. Une part importante du II/153° RIF, à gauche, est partiellement capturée dans et au sud du bois, débordé par l'ennemi au termes d'un combat pratiquement au corps à corps dans les bois. Les Lt MONTROT et PLANCHE sont tués ainsi qu'une vingtaine d'hommes, et le Cne BARRAL sérieusement blessé. Les pertes allemandes sont elles-mêmes significatives. Le II/153° - qui n'a plus que 200 hommes - se déplace plein est vers Tanconville où est le bataillon de marche formé des XXI/153° RIF et CISF. Ils seront pris là. De son côté, le I/153° RIF, après avoir tenté de barrer le passage à St Georges, est séparé du régiment et se replie sur Blamont puis rejoint Haute-Seille (PCRI) avec seulement 200 gradés et hommes. Le III/153° RIF, secoué au nord de Frémonville et pratiquement encerclé dans le village, se replie sans liaison avec le régiment vers Harbouey puis Val et Chatillon pour remonter ensuite vers Haute-Seille. Au soir, l'ennemi est en contact avec Haute-Seille et tient le PC RI sous son feu. Les restes du II/153° sont isolés à Tanconville et les rescapés des autres bataillons se replient sur Petitmont (Val et Chatillon) avec l'EM du régiment, puis vers Badonviller.

- 20 Juin 1940 :
Régiment de Marche : les éléments rescapés du régiment arrivent dans les collines entre Badonviller et Celles sur Plaine avec pour mission de rejoindre Raon-l'Etape. L'option "Raon-l'Etape" n'étant plus réalisable car l'ennemi y est déjà pratiquement, le régiment reçoit l'ordre de se porter vers le sud-est sur une ligne Val et Chatillon-Parux... qui est déjà aux mains allemandes. Ignorant cet ordre, le régiment oblique vers Celles-sur-Plaine via Pierre-Percée. Le III/153° RIF s'installe au col de Pierre-Percée/Chapelotte, et le I/153° RIF à Celles-sur-Plaine. Les isolés du II/153° RIF sont regroupés face à l'ouest en sortie sud de Celles-sur-Plaine et à Pierre-Percée. La nuit suivante est calme.

- 21 Juin 1940 :
Régiment de Marche : Le régiment résiste à une violente attaque allemande venue de l'Ouest (Badonviller - III/153° RIF) vers Pierre-Percée et du Sud (Raon-l'Etape - I/153° RIF) vers Celles. L'ennemi s'infiltre autour de Celles sur Plaine et les défenseurs du col de Pierre-Percée/Chapelotte doivent décrocher vers la vallée (Les Colins). Une bonne partie du I/153° RIF, qui défend Celles sur Plaine, est encerclée par l'ennemi et doit déposer les armes faute de munitions. Il en est de même pour les derniers éléments du II/153° RIF. Le Lt-Col MAUVIN est capturé avec son EM à 17h15. Le CB OUDINOT échappe de justesse au même sort et passe la nuit suivante dans les bois.

- Le 22 Juin 1940 : les restes du 153° RIF, limités à des éléments du 3e Bataillon, encerclés autour des Colins, sont contraints à leur tour de se rendre à 8h. Le CB OUDINOT et son petit groupe tentent une sortie vers l'ouest mais sont capturés à 16h30 vers Neufmaisons. Cela signe la fin du 153° RIF.

- 23 Juin 1940 : le SIMSERHOF tente d'appuyer en limite de portée l'ouvrage de WELSCHHOF dans le sous-secteur de gauche, qui doit rendre les armes. Le HAUT-POIRIER plus à l'ouest est déjà tombé.

- 24 Juin 1940 : Tentative identique des Allemands avec l'ouvrage de ROHRBACH. Cette fois, le SIMSERHOF peut agir pleinement et interdit toute tentative contre le PO.

- 25 Juin 1940 : les éléments du 15-3 restés au SIMSERHOF et dans les casemates tiennent la position malgré les demandes allemandes jusqu'à recevoir l'ordre apporté par le Lt-Col SIMON - émissaire de la Commission d'Armistice - de rendre les armes et leurs fortifications à l'ennemi le 30 Juin 1940. Ils partent ensuite en captivité vers l'Allemagne, via Hochfelden (officiers) et Bitche (hommes) puis Haguenau.

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