Ligne Maginot - 165° Régiment d'Infanterie de Forteresse



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165° Régiment d'Infanterie de Forteresse

(165° RIF)






Généralités

Le 165° RIF, formé au moment de la mobilisation à partir du III/37° RIF de temps de paix (Régiment des Vosges), occupe le sous-secteur de LANGENSOULTZBACH. Les réservistes sont mobilisés entre le 25 Aout et le 3 Septembre 1939 à Bitche (CM203). C'est un régiment de réserve type A, composé d'une CC, de deux CEC et une CEO et trois bataillons avec chacun une CHR, deux CM (trois au III/165° RIF) et une CEFV.

Devise : "Sans peur et sans reproche"

La tradition du 165° RIF est issue du 165° RI créé en 1913 et affecté à la forteresse de Verdun. Il s'illustre durant la première guerre mondiale en 1914 lors de la bataille de la Marne, en Argonne en 1915, en 1916 à Verdun puis dans les Flandres et la Somme en 1917-18. Il prend position sur le Rhin en Allemagne après guerre jusqu'au 10 Décembre 1919 où il est transféré sur Lille-Armentières, et est finalement dissous ensuite.


Insigne du 165° RIF




Insigne du 165° RIF

Le front tenu par le 165° RIF est la partie Est du secteur fortifié de VOSGES , qui s'étend de la casemate de WINECKERTHAL Est à gauche jusqu'à celle de SCHMELZBACH Ouest (incluse) à droite. Il complète le 154° RIF . Ce sous-secteur comprend :

- Un ouvrage d'artillerie : le FOUR à CHAUX
- Un ouvrage d'infanterie : LEMBACH
Tous deux situés à l'extrémité Est du sous-secteur, protégé en outre par l'artillerie de l'ouvrage du HOCHWALD.
- une casemate MOM d'artillerie pour deux canons de 75 mm au Windstein
- 6 casemates CORF
- 17 blockhaus CORF de type allégé
constituant une ligne continue le long de la LPR.
- 5 avant-postes fortifiés et deux observatoires à la frontière
- une centaine de blockhaus MOM de résistance variable, pour l'essentiel construits lors de la "drôle de guerre", essentiellement concentrés sur les quartiers Centre et Est. Notons l'existence d'une seconde ligne arrière, en cours de constitution entre Nehwiller et Goersdorf, ainsi que l'amorce d'une ligne de gros blockhaus STG type B encore en arrière, et qui se prolonge en arrière du SF de HAGUENAU .

En avant de la LPR, on trouve des observatoires frontière et des points d'appuis avancés, avec parfois des dispositifs de mines permanents, à Obersteinbach, Froensbourg-Tannenbrück, et Wingen.

La partie gauche de la LPR de son sous-secteur est marquée par le cours du Schwarzbach, protégé par une suite de barrages d'inondations défensives couverts par la ligne de casemates, suivie ensuite par un ensemble de crêtes et vallons dans la partie centrale, pour finir par la vallée assez large et passante de Lembach sur la partie droite.




Organisation

Le 165° RIF comporte 3 bataillons. Son PC se situe à l'ouest de LANGENSOULTZBACH .

A sa création le 24 Aout 1939, son commandement est tenu par le CB puis Lt-Col (au 25/12/1939) Fernand RENARD, puis par le CB Alfred MINET à partir du 25 Juin 1940.

- Chef d'Etat-Major : Cpt Roger BLANDIN puis Cpt ROLLET.
- Commandant de la Cie de Commandement : Cpt Léon MARGUE
- Médecin chef : Cpt Michel GIRARDIN

1° bataillon - quartier du WINDSTEIN

Chef de corps : CB Georges POL LOUBIERE, avec PC à JAEGERTHAL. Le Cpt Jean-Marie SONTAG prend le commandement après la capture du premier le 22 Juin 1940.
- Adjudant-Major : Cpt Robert SCHUTTERLE, jusqu'à sa promotion à la tête du III/165° en mai 1940. Le Lt Louis HUMBERT (ancien officier "Z" du bataillon) lui succède jusqu'à l'armistice.

- CHR n°1 : Cpt Robert COHEN (ou COHN selon les sources)

- CM n°1 : Lt puis Cpt Victor DAMI
- CM n°2 : Ss-Lt Jean FLOUEST puis Cpt VILLOTTE début Septembre 1939.

- CEFV n°1 : Cpt Jean-Marie SONTAG


2° bataillon - quartier de NONNENHARDT

Chef de corps : CB Paul BONLARRON puis Cpt A. MAYNE au 28 Mars 1940, avec PC à NONNENHARDT .
- Adjoint : Lt Alfred WERNERT jusqu'au décrochage du 14 Juin 1940.

- CHR n°2 : Cpt Jean ROUDET (ou BOUDET selon les sources) puis Lt TOUSSAINT

- CM n°5 : Cpt Roger Le PICARD puis Cpt Alfred WERNERT en Juin 1940
- CM n°6 : Cpt Marcel PAUPE puis Cpt PECKER en Juin 1940.

- CEFV n°2: Lt puis Cpt Louis MULLER


3° bataillon - quartier de MATTSTALL (ou SAUER selon les sources)

Chef de corps : CB Lucien REMAUD, puis Cpt Henri ROUQUEROL en janvier 1940 puis Cpt Robert SCHUTTERLE à partir du 20 Mai 1940, avec PC à SAUER .
- Chef d'état-major : Cpt BLANDIN puis Cpt Marcel LE TOULLEC fin Mars 1940

- CHR n°3 : Cpt ROUQUEROL puis Cpt André LESOURD en janvier 1940 puis retour du Cpt ROUQUEROL à partir du 20 Mai 1940.

- CM n°9 : Lt Louis DE CONDE, puis Lt/Cpt Henri FABRE en Janvier 1940 à la mutation du précédent (sous-quartier Mattstall)
- CM n°10: Cpt Marcel LE TOULLEC (sous-quartier ou CR de la Sauer) jusqu'en Mars 1940 puis Cpt André LESOURD
- CM n°11: Lt Martial LECORGUE

- CEFV n°3 : Lt Côme MICHELI jusqu'au 19 Avril 1940 (mutation), remplacé par le Lt Alfred CAMPIGLIO


Le 165° RIF inclut aussi trois CEO et CEC (ou UEO/UEC ensuite).
- CEC n°5: Lt Georges VINCENT puis Lt André DELAGE, occupant les 6 casemates et blockhaus de WINECKERTHAL Est à COL de GUNSTHAL Ouest
- CEC n°6: Cpt René GENIN, couvre des blockhaus COL de GUNSTHAL Est à la casemate de SCHMELZBACH Ouest.

- 1er Peloton UEC n°6 : AdjC CASSE - GUNSTHAL-FERME Ouest, Est et SAEGEMUHLE
- 2ème Peloton UEC n°6 : Lt MOUHOT - NONNENHARDT 1 à 5 et TRAUTBACH Ouest - 71 hommes
- 3ème Peloton UEC n°6 : Ss-Lt MOROSOLLI - de TRAUTBACH Centre à SCHMELZBACH Ouest

- UEO n°2: CB L. EXBRAYAT, ouvrage du FOUR à CHAUX. L'ouvrage de LEMBACH est commandé par le Cpt DROIN.

Les casernements de sureté utilisés par le 165° RIF sont à LANGENSOULTZBACH (principal) et LEMBACH .



Histoire

Le 2 Septembre 1939, le 165° RIF, appuyé du 168° RAP (privé de son premier groupe), prend position dans le sous-secteur de LANGENSOULTZBACH (SF VOSGES). La Cie de Garde Frontières 559 et le peloton GRM 296 occupent les avancées et postes frontières. Le 3° Bataillon de Travailleurs, à 4 Cies de Pionniers, les renforce.

La période de début de campagne est plutôt calme malgré quelques incidents de frontière. Le 6 Octobre, les allemands tentent d'enlever le poste de garde de la destruction 6QM, ce qui entraine le 7 Octobre l'ordre de faire fonctionner l'ensemble des destructions préparées en avant des AP (dispositifs codés xxQM de première ligne). Ces destructions jouent correctement.

De fin Octobre à début Décembre, 3 coups de mains côté allemand sont organisés, sur Nothweiler, Hirschthal et Petersbächel.

Lors du passage de tutelle du SF du 8° CA de la 5° Armée à la RFL, le 10 Octobre 1939, l'artillerie est réorganisée et la totalité du 168° RAP se repositionne en support du 165° RIF. La 16° DI puis la 28° DI Alpine (56° Régiment Alpin) vient en support du 165° RIF. Le 56° RIA est relevée par la 55° RIA courant décembre. Le front est relativement calme pendant toute cette période, hormis le courant du mois de septembre du fait de l'offensive de la Sarre, pour laquelle les troupes en place dans le SF VOSGES constituent l'aile droite.

Le 15 Mars 1940, le 165° RIF est rattaché directement au 43° CAF (Corps d'Armée de Forteresse), à la dissolution du SFV. A partir du 22 Mars, la 28° DI(Alp) est relevée par la 30° DI(Alp) en renforcement du 165° RIF. Fin avril 1940, c'est la 22° Demi-Brigade de Chasseurs Alpins et le 26° GRDI de la 30° DIA qui renforce le secteur du 165° RIF. La 22° DBCA protège la partie gauche du sous-secteur (Windstein), le 165° RIF la partie centrale (Nonnenhardt) et le 26° GRDI la partie droite (Sauer).


Combats de Mai-Juin 1940

- 10 au 15 Mai 1940 : forte activité aérienne au-dessus du front. Quelques infiltrations ennemies le long de la frontière, avec perte de certains observatoires, sont relevées. En particulier, des combats ont lieu à l'observatoire du MAIMONT, au Litschhof - qui résiste 36 heures avant d'être dégagé - et à Schaufelshalt, avec l'appui des tourelles du FOUR à CHAUX et HOCHWALD.

- 18 Mai 1940 : Suite au repli de la 30° DI(Alp) en arrière de la LPR la veille, le sous-secteur tenu par le 165° RIF est réorganisé en deux quartiers, Windstein tenu par la 22° DBCA et Verrerie (ou Sauer), tenu par le 165° RIF, qui se concentre donc sur la droite du sous-secteur.

- 21 au 28 Mai 1940 : Période plutôt calme, ou la défense se maintient sur la ligne des avant-postes.

- 31 Mai 1940 : les postes frontière sont finalement repliés et la ligne de défense établie sur une ligne incluant les avancées de Langthal-Tannenbrück-Wingen.

- 2 Juin 1940 : devant la situation dégradée dans le Nord (1° Groupe d'Armée), le 8° CA commence son déplacement vers l'ouest. Le 43° CAF reste seul en contrôle, et la 30° DIA prend la supervision du SF des VOSGES. Le 165° RIF reprend le contrôle direct des deux quartiers.

- 12 Juin 1940 : Le PA du Wittschloessel (sud de Niedersteinbach) est attaqué. Le 165° RIF participe à la reprise du terrain dans la soirée, avec le 60° BCA de la 30° DI Alp. Ordre est donné de préparer le repli de l'ensemble des troupes d'intervalle restant dans le secteur. Le 165° RIF en fait partie et sera intégré à la nouvelle division de marche créée.

Au même moment ailleurs : la Seine à l'ouest de Paris et la Marne à l'ouest ont été franchies par les troupes ennemies. Paris est à portée. De durs combats ont lieu en Champagne vers Châlons.

- 13 Juin 1940 au soir : retrait des troupes d'intervalle. Le 165° RIF se replie comme élément de la Division de Marche SENSELME, tout en laissant sur la LPR des éléments de retardement et les CEO/CEC aux ordres du Lt-Col RENARD, commandant du 165° RIF qui prend temporairement le commandement de toutes les unités de couverture du repli ainsi que celui du SF des VOSGES (Groupement RENARD).

Le sous-secteur du 165° RIF change légèrement de frontière et se réorganise, avec deux CEO :
- CEO n°6 : casemates et blockhaus de GUNSTHAL FERME Ouest à MARKBACH (15 blocs) - Cpt GENIN
- CEO n°7 : deux casemates (LEMBACH et SCHMELZBACH Ouest) et deux ouvrages (LEMBACH et FOUR à CHAUX)

- 14 Juin 1940 : Paris est pris et les fronts de la Marne et en Champagne ont été percés la veille permettant le déferlement des troupes blindées vers la Suisse. La 1° Armee allemande attaque dans la Sarre. Le 165° RIF décroche à 0 heures et se déplace de nuit et au petit matin jusqu'au bois d'Offwiller, entre Niederbronn et Ingwiller, où il bivouaque la journée. Remise en marche à 21h.

- 15 Juin 1940 : les éléments mobiles du groupement RENARD se replient à leur tour. Le Lt-Col RENARD transfère le commandement du SFV et des éléments restants du 154° RIF et 165° RIF au CB FABRE du GRAND-HOHEKIRKEL. Le régiment arrive dans la matinée dans le bois d'Oberhof, au Nord-Est de Phalsbourg. Il y bivouaque la journée et repart à 19h.

Sur la LPR : Hors CEC et CEO, il ne reste plus que l'équivalent d'une section par quartier pour tenir les intervalles.

Cette même journée voit le percement du SF de SARRE par la 1° Armee allemande (Gal von Witzleben) dont les troupes s'engouffrent vers le sud et entament le mouvement d'encerclement de la ligne Maginot.

- 16 Juin 1940 :
* DM SENSELME : Le 165° RIF arrive le 16 à 2h de matin à Arzwiller. Il se positionne pour défendre, sans esprit de recul, le canal de la Marne au Rhin entre le moulin de Niderwiller et Artzvwiller inclus, avec le 154° RIF à sa gauche et le 279° RI de la DM REGARD à sa droite. Les trois bataillons sont positionnés dans l'ordre de gauche à droite. A 20h, les positions sont prises et organisées. Des combats se déroulent déjà à Fénétrange, au nord de Sarrebourg.

Position du 165° RIF sur le canal - 17-19 Juin 1940





* Sur la LPR : l'ennemi est au contact de la LPR sur la ligne des Vosges. Les cloches des blockhaus repoussent quelques tentatives d'approche.

- 17 Juin 1940 :
* DM SENSELME : L'ennemi venu de la Sarre arrive au contact à 5h30 devant les II et III/165° RIF. Les combats durent toute la journée, d'abord sur les avant-postes, puis ensuite au niveau du grand tunnel (canal) d'Artzwiller. Les allemands font plusieurs tentatives vers le village d'Arzwiller et devant le bois homonyme, repoussées à chaque fois. Le IIème bataillon est durement éprouvé par les combats, le IIIème résiste bien.

* Sur la LPR : journée calme, avec quelques échanges de coups de feu.

Ailleurs au même moment : les blindés allemands ont atteint le Jura et la frontière Suisse le 17 Juin, encerclant de fait les troupes de la 3°, 5° et 8° Armée (GA 2). L'opération de franchissement du Rhin par la 7° Armee du Gal Dollmann le 15 Juin est un succès.

- 18 Juin 1940 :
* DM SENSELME : Le front du 165° RIF est de nouveau attaqué au niveau du tunnel d'Arzwiller qui permet un franchissement aisé du canal, cette fois ci avec une forte préparation d'artillerie à l'inverse de la veille. Le III/165° RIF résiste bien dans le village d'Artzwiller, faisant même des prisonniers. Le II/165° RIF est retiré, sur le point de céder, et placé en support au niveau de carrefour de Rehthal. Ceci entraine un étirement du front des I et III/195° RIF pour couvrir le vide créé. A l'ouest dans la nuit du 18 au 19 Juin, le canal est franchi devant la DM CHASTANET à Xouaxange et Gondrexange, rendant la situation délicate.

* Au même moment, sur l'ancienne LPR, l'ennemi vient au contact des arrières du sous-secteur. Des combats ont lieu alors que l'ennemi arrive l'Ouest (Wingen, Ingwiller). Saverne est pris le 18 au soir. L'activité aérienne à basse altitude s'intensifie au-dessus des blockhaus des Vosges.

- 19 Juin 1940 :
* DM SENSELME : Le gros du 165° RIF se maintient sur son tronçon du canal. A midi, il est décidé que le régiment se repliera à minuit du fait du retrait des troupes au contact et du risque de débordement. Le train régimentaire et une partie des munitions prend déjà la route du Sud-Est et une section de 42 hommes (Cpt LE TOULLEC) est envoyée par l'E-M du 43° CAF à Wangenbourg. Sa mission : contribuer à interdire la pénétrante Wangenbourg-Engenthal-Dabo - avec les autres unités sur place - et bloquer le flanc droit de la division laissé découvert par la perte de liaison avec les grandes unités à l'Est. Le bouchon de Wangenbourg doit aussi envoyer des patrouilles tous azimuths vers l'Est (Marmoutier, Romanswiller, Oberhaslach...) pour rétablir des liaisons.
Une forte attaque en soirée surprend le I/165° devant le petit tunnel d'Artzwiller alors qu'il est en train de se préparer au retrait. Elle est repoussée - de justesse - avec des pertes côté ennemi, grace à l'appui des 75mm du 60° RAMF. Deux sections du I/165° RIF sont néanmoins isolées et capturées.

* Au nord, la LPR est percée au matin par la 215° ID du général Baptist Kniess dans l'ancien secteur du 165° RIF entre les blockhaus du COL de GUNSTHAL et la VERRERIE, et cela malgré le soutien de l'artillerie du FOUR à CHAUX et du HOCHWALD, qui sont bombardés par Stukas.
L'attaque débute par préparation d'artillerie dés 3h du matin et cela jusque 9h30, suivie d'un bombardement aérien en règle. Les communications enterrées sont rapidement coupées par les bombardements entre les blockhaus, casemates et ouvrages.
A 10h, la casemate de la VERRERIE est coiffée, malgré les tirs de soutien de TRAUTBACH Est et du Mo50 de TRAUTBACH Centre. Au même moment, le col de GUNSTHAL est pris, ses deux blocs neutralisés à coup de 3,7cm Pak. Peu de temps après 11h30, le PC de la 6° UEC est capturé, et le commandement des 11 blocs restants passe au Lt MOUHOT, du 2ème peloton. En tout début d'après-midi, TRAUTBACH Est et Centre se rendent, toutes armes neutralisées. GUNSTHAL-FERME Est est neutralisé à son tour dans l'après-midi, cloche et armes endommagées, mais reste occupé encore quelques temps, protégé par les armes du bloc Ouest. Le bloc de WINDSTEIN, après avoir défendu le col de Gunsthal et NAGELSTHAL, est endommagé par une bombe de stuka, puis évacué sur ordre de la UEC n°5. En fin d'après-midi, les deux blocs de GUNSTHAL-FERME sont contraints de se rendre, tous moyens neutralisés. A la nuit tombante, c'est le tour de SAEGEMUHLE. Le 20 à 0h30, toute résistance devenant inutile, c'est l'ensemble des NONNENHARDT 1 à 5 qui rend les armes, complètement encerclé.
Dans la journée, ce sont donc 22 blockhaus et casemates entre Wineckerhal et Markbach qui tombent et les défenseurs sont faits prisonniers. La tourelle de 75mm du FOUR a CHAUX et les pièces du bloc 12 du HOCHWALD interviennent pour protéger les blocs attaqués et interdire les approches par le nord et le sud. A 12h15, le Bloc 6 du FOUR à CHAUX est endommagé par deux bombes, celle tombant devant le fossé diamant entrainant le plus de dégâts (arrachage des jumelages et FM, déplacement de cloisons, etc). La percée est un succès franc : les avant-gardes de la 215° ID arrivent à Haguenau dans la soirée pour faire la jonction avec les troupes de la 7° Armee qui remonte du sud et qui viennent juste de prendre Strasbourg.

- 20 Juin 1940 :
* DM SENSELME : Le 165° RIF décroche du canal à 0h30 comme prévu. Les choses se passent rapidement mal car la liaison gauche avec le 154° RIF est perdue et l'ennemi s'infiltre, obligeant le I/165° RIF à se positionner dés la matinée partiellement face à l'Ouest. La CM1 est taillée en pièces et son chef, Le Cpt DAMI, mortellement blessé. Le mouvement continue cependant de façon plus ou moins coordonné vers une ligne Walscheid-Dabo. Les troupes laissées en couverture sont attaquées, notamment à Artzwiller, obligeant à un repli sous pression. Les unités commencent à se disperser et le front se disloque. Le I/165° RIF passe Walscheid, le III/165° RIF ainsi que des sections du II/165° RIF arrivent sur Dabo à 16h. Dans le mouvement, la CM10 et une partie de la CM11 sont débordées, encerclées et capturées à Kleinmuhl, à l'Ouest immédiat de Dabo. Dans la soirée, les restes du 165° RIF se rétablissent sur les crêtes entre Beimbach et le sud de Dabo. Le groupe de Wangenbourg, attaqué de front, se replie de son côté vers Engenthal.

* Sur la LPR, Les éléments restants du régiment, concentrés sur les deux ouvrages de Lembach, sont rattachés au SF de HAGUENAU (Groupement SCHWARTZ).

- 21 Juin 1940 :
* DM SENSELME : Le 165° RIF mène de durs combats de retardement à Engenthal, en soutien du 279° RI attaqué à Obersteigen. Les forces motorisées ennemies percent la défense et arrivent jusque vers Dabo, où une partie de l'EM du 165° RIF, incluant le Lt-Col RENARD, est capturé par surprise. Le reste du I/165° (CEFV1 et quelques éléments disparates) recule plein sud en combattant sur le Spitzberg. Le II/165° RIF suit les crêtes parallèles au sud de Dabo. Les deux bataillons se retrouvent autour de la MF de Grossmann le soir. Les liaisons avec le III/165° RIF sont perdues. Le groupe LE TALLEC, attaqué à Wangenbourg par des éléments d'infanterie dans l'après-midi, décroche vers l'Ouest avec 26 hommes, armes et munitions avant que sa situation ne soit désespérée.
Au soir du 21 à la MF Grossmann, les deux bataillons - commandés par le CB POL LOUBIERE - se résument à environ 250 hommes et une dizaine d'officiers.
Les CHR des trois bataillons sont positionnées sur la piste entre Raon la Plaine et le col de Prayé, au sud-ouest du Donon. La CHR3 a la garde du drapeau du régiment. A 18h, le Cpt ROUQUEROL procède à l'incinération du drapeau du régiment devant un comité d'officiers et quelques restes découpés sont partagés entre les présents.


* Sur la LPR, peu de changement, l'effort des allemands se portant plutôt sur l'ancien secteur du 154° RIF.

- 22 Juin 1940 :
* DM SENSELME : Au matin, le groupe I-II/165° RIF du CB POL LOUBIERE est capturé après combat à la MF de Grossmann, à 6 km au Nord-Est du Donon. Les restes du III/165° RIF, ayant échappé à la capture dans la région Dabo-Engenthal, se regroupent pour occuper les points de passage au nord du sommet du Donon. Après être passé par la MF de Hengst, le Narion et la forêt de Wisches, le groupe le TOULLEC arrive sous le Donon.

- 23 et 24 Juin 1940 :
* DM SENSELME : Autour du Donon, les restes du 165° RIF se rendent sur ordre du Gal LESCANNE (43° CAF) le 23 Juin à 10h. Les conditions négociées avec le 24° AK allemand sont claires : les troupes encerclées sont envoyées en internement. L'effectif restant du régiment se monte à 24 officiers et 502 sous-officiers et hommes. Le Col SENSELME donne le commandement du 165° au Cpt ROUQUEROL le 23 mais le régiment reste en attente sur place le 24 Juin et les jours suivants en attente des conditions d'armistice.

* Sur la LPR : Ces mêmes journées sont plutôt calmes, en attente de l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.

- 25 Juin 1940 à 0h35 : Cessez le feu.
* DM SENSELME : les 25 et 26, le régiment livre ses armes et équipements - sauf ce qui est strictement nécessaire à la subsistance - à l'ennemi. Le 165° RIF prend comme IVème bataillon plusieurs unités isolées sur le Donon et le commandement de la nouvelle unité est donné au CB MINET, de l'EM du 43° CAF. L'ordre de mouvement est donné le 27. Le 28 Juin à 5h, le 165° RIF se met en marche, accompagné du 154° RIF, et défile devant le Gal LESCANNE avant de prendre en bon ordre la direction de Mutzig, où il est interné à la caserne Mussy. Le 29 Juin, départ à 7h, défilé devant le Col SENSELME et marche jusqu'à Strasbourg (caserne Lizé), pour le début de captivité effective.

* Sur la LPR : Les ouvrages et casemates restent occupés jusqu'au 1 Juillet 1940, date à laquelle ils reçoivent l'ordre de rendre la fortification en vertu des conditions d'armistice.





Sources :

SHD - cartons 34N156 et 34N157 : ordres de bataille, historiques et rapports d'officiers.
GUF - Tome 3 - la forteresse,
"Hommes et Ouvrages de la ligne Maginot" Tomes 1, 2 et 3.,
wikipedia,
ATF40,
www.lignemaginot.com,
...




Rédaction :

Jean-Michel Jolas




Secteur(s) concerné(s) :SFV




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