Les centraux extensibles semi-étanches sont constitués d’un répartiteur principal, de boitiers de protection contre les surtensions et d’un ou plusieurs groupes de panneaux d’abonnés fixés au mur. Chaque groupe de panneaux est desservi par une table d’exploitation. Une sonnerie trembleuse et un ensemble de piles compléte l'ensemble.
Afin d'assurer la protection des telephonistes desservant le central contre les surtensions de toute nature, les tables d’exploitation et le personnel les desservant sont isolés electriquement du sol par une estrade en bois traité.
Les panneaux d’abonnés se présentent sous la forme de boîtiers en fonte renfermant les réglettes des aboonés du central. Ces panneaux ont été produits en deux versions, l’une comportant une seule rangée de 16 réglettes d'abonnés, l’autre deux rangées de 16 réglettes, soit 32 abonnés.
Les panneaux sont soit utilisés seuls, soit groupés par deux afin de desservir 16, 32, 48 ou 64 abonnés. Lorsqu'ils sont groupés, les panneaux sont fixés l'un au dessus de l'autre.
Lorsque le central n'est pas exploité, les panneaux d'abonnés sont fermés par des couvercle vissés et leur étanchéité est garantie par un joint caoutchouc.
La photo ci dessous est celle d'une réglette pour panneau d'abonné. Elle comporte en face avant une fenêtre laissant apparaitre la palette de l'annonciateur d'appel et une prise jack permettant de connecter l'abonné à l'un des circuits dicordes de la table d'exploitation.
Du fait de la longueur limitée des dicordes des tables d'exploitation, il était difficile voire impossible dans les centraux importants de relier entre eux des abonnés issus de groupes non voisins. Lorsque cela était toutefois nécessaire, il était fait appel à des réglettes à six jacks permettant de connecter entre eux des abonnés localisés sur des panneaux distants l'un de l'autre.
Cette réglette se presente sous la forme d'une face avant équipée de six prises jacks groupées deux par deux, chaque groupe de deux jacks correspondant à un circuit téléphonique. Sa mise en place nécessitait la suppression de deux réglettes d'abonnés.
Les réglettes de panneaux distants étaient reliées entre elles et cette liaison entre panneaux distant permettait de réaliser l'interconnection de leurs abonnés.
Dans le cas du central du Fort d'Illange donné ci dessus, ces reglettes ont été utilisées pour permettre de mettre en relation entre eux les abonnés des cinq groupes de panneaux d'abonnés le constituant.
Les circuits téléphoniques reliant les réglettes des panneaux d’abonnés au répartiteur principal transitent au travers de boîtiers de protection afin d'assurer la protection des opérateurs contre les surtensions dangereuses susceptibles de transiter par les lignes utilisées.
Ces boitiers de protection existent en deux capacité, 16 ou 32 lignes correspondant aux capacité des panneaux d'abonnés qu'ils protégent. Ils renferment pour chaque circuit un dispositif protègeant chacun des conducteurs de la ligne téléphonique. Ce dispositif est constitué coté ligne répartiteur d'un parafoudre à pointe réglable placé entre le conducteur et la terre, d'un fusible de 3 ampères inséré dans la ligne et d'un second éclateur à gaz coté panneau d'abonné placé lui aussi entre le conducteur et la terre.
Le premier parafoudre est destiné à permettre l'écoulement vers la terre des surtensions importantes généralement dues à la foudre, il est réglé pour des tensions de l'ordre de 1300 volts. Le second parafoudre a lui une tension d'amorçage beaucoup plus faible, de l'ordre de 110 volts et est destiné à protéger le réseau des tensions résiduelles. Son activation entraine en général le fusion des fusibles de la ligne interrompant par la même la circulation du courant dans le circuit.
La table d’exploitation est constituée d’un bâti en fonte monté sur galets équipé d’un pupitre d'exploitation. Ce pupitre comprend deux postes opérateurs basé sur le schéma adopté pour les postes téléphoniques type TM32 ainsi que les circuits dicordes. Les vingt huit cordons permettant la mise en relation des abonnés au travers des circuits de la table (deux par circuit dicorde) se trouvent en partie supérieure du pupitre. Afin d’éviter leur enmellement, ces cordons sont chacun munis d’un contrepoids permettant le rappel automatique de leur câble.
Une tablette rabatable est située de chaque coté du bati, deux supports pour piles grande capacité type Leclanché sont fixés à l'arriére de celui-ci.
Lorsqu'elle n'est pas utilisée, un couvercle en aluminium doté d'un joint caoutchouc permet de préserver la table d'exploitation de l'humidité et de la poussiére.
Les circuits dicordes sont au nombre de 14 par table d'exploitation, chaque table permettant donc l’établissement d’un maximum de 14 communications simultanées. Un circuit dicorde est composé de deux cordons terminés par une fiche jack permettant de se connecter sur les réglettes correspondant aux abonnés demandeur et demandé, d’une clef d’écoute à trois positions et d’un annonciateur électro-mécanique de fin de communication.
La table d'exploitation est equipée de deux postes opérateurs, l'un dénommé poste opérateur principal situé à droite de la table et le second denommé poste opérateur de secours situé sur la gauche. Le schéma de principe de ces postes opérateurs est le même que celui des postes téléphonique de campagne modèle 32 . Le combiné téléphonique ou le casque avec laryngophone était raccordé sur chaque poste opérateur par l'intermédiaure d'une fiche à 4 plots similaire à celle utilisée pour les centraux de campagne type TM 32 . Le circuit microphonique de chaque poste opérateur est alimenté par deux piles à forte capacité type Leclanché placées dans les supports fixés à l’arrière du bâti.
Les circuits dicordes de la table d'exploitation sont répartis en deux groupes droite et gauche et chaque groupe est raccordé au poste opérateur situé de son coté. Cette disposition permet l’exploitation de la table par deux sapeurs télégraphistes en cas de fort trafic. Dans le cas ou un seul sapeur est chargé de son exploitation , une clef (interrupteur) permet de basculer l’ensemble des circuits sur le poste Poste opérateur principal.
Le schéma ci dessous permet de comprendre le principe du fonctionnement de la sonnerie dans un central extensible semi-étanche.
Le principe de l’établissement d’une communication au travers d’un central extensible semi-étanche est le
suivant :
L'abonné demandeur manoeuvre la magnéto d’appel de son poste.
Dans le central dont il dépend, l'annonciateur de la réglette d’abonné lui correspondant est parcouru par le courant d'appel de la magnéto et libére sa palette, faisant passer son voyant de la position libre (couleur noire ) à celle d'appel (couleur blanche phosphorescente) pour signaler la demande.
La chute de cette palette ferme un contact électrique qui actionne la sonnerie du central
L'opérateur insère la première fiche d‘un circuit libre de sa table d’opérateur dans la réglette de l’abonné demandeur
L’insertion de cette fiche provoque le réarmement de la palette de la réglette d'abonné du demandeur et interrompt de facto la sonnerie du central.
„L'opérateur abaisse la clef du circuit dicorde utilisé, mettant ainsi le poste opérateur de la table d'exploitation en relation avec le demandeur
„Il se renseigne sur le numéro de l’abonné demandé..
L'opérateur insère la seconde fiche du circuit dicorde dans la réglette correspondant à l'abonné demandé
Il manoeuvre la clef du circuit dicorde utilisé dans l’autre sens, établissant ainsi la liaison entre son poste opérateur et le poste de l’abonné demandé puis actionne la magnéto du poste opérateur, envoyant ainsi un courant d’appel vers le poste de l’abonné demandé.
L’abonné demandé répond à l'appel
L'opérateur remet en position intermédiaire la clef du circuit dicorde, l'abonné demandeur est alors mis en relation avec l'abonné demandé au travers du circuit dicorde de la table d'exploitation.
La communication terminée, l’abonné demandeur actionne sa magnéto.
Le courant d’appel produit parcourt l'annonciateur de fin d'appel du circuit dicorde de la table d'exploitation et libére sa palette, faisant passer le voyant de la position libre (couleur noire ) à celle de fin d'appel (couleur blanche phosphorescente) pour signaler la fin de l'appel à l'opérateur.
La chute de cette palette actionne la sonnerie du central au travers de son circuit de sonnerie.
L’opérateur retire les fiches du circuit dicorde des réglettes du demandeur et du demandé
Il interrompt ainsi la liaison établie entre les deux abonnés et réarme ensuite la palette de l’annonciateur du circuit dicorde utilisé sur sa table en appuyant sur le bouton correspondant.
Fin de la communication.
Les matériels équipant ces centraux ont été fabriqués par la société Ericsson installée à Colombes
TM 32, le téléphone dans la ligne Maginot - P LAMBERT 1999
Pascal LAMBERT