Ligne Maginot - 148° Régiment d'Infanterie de Forteresse



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148° Régiment d'Infanterie de Forteresse

(148° RIF)






Le 148° RIF (Régiment d’Infanterie de Forteresse) est un régiment de réserve du type B. Il tient le sous-secteur de BOULZICOURT (Flize) - Secteur Fortifié des ARDENNES.


Les origines du régiment

Son histoire remonte aux troubles suivant la révolution française et le 148° de ligne existera jusqu'à la fin de l'empire. Il est recréé en 1887 et s'illustre lors de la 1ère guerre mondiale sur la Marne et l'Aisne avant d'être envoyé combattre vers Salonique et la frontière grecque où il reste jusque fin 1918 (bataille de Dobro Polje en Septembre 1918).


148° Régiment d'Infanterie de Forteresse (148° RIF)

Insigne du régiment




Mobilisation

Le 148° RIF est mis sur pied à Nouzonville, Mézières, La Francheville et Boutancourt du 24 Aout au 15 Septembre 1939 par le Centre Mobilisateur de l'Infanterie n° 23 (CMI 23 - 2° Région Militaire) de Mézières.

Il est créé à partir du noyau d'active du IV° Bataillon du 91° RI du temps de paix, bataillon de forteresse spécifique formé en 1935 dans les Ardennes et est essentiellement composé de frontaliers connaissant bien le terrain local et rattaché au Dépôt d'Infanterie n°23 d'Ancenis.
Il reprend les traditions du 148° Régiment d'Infanterie, qui a été dissous en 1923 à Mulhouse.

Composé de trois bataillons de mitrailleurs, il est intégré à la 52° DI et tient initialement le sous-secteur de MEZIERES, de Levrézy inclus à Pont-à-Bar exclus, en liaison à gauche avec le 291° RI (52° DI) et à la droite avec le 155° RIF.
Le I/148° RIF occupe le Quartier de Nouzonville (Levrézy à Montcy-Notre-Dame), le II/148° RIF le Quartier de Mézières et la tête de pont correspondante, et le III/148° RIF se positionne dans le Quartier de Flize, de Petite-Ayvelles (incl.) à Pont-à-Bar (excl.).

Le régiment présente un effectif d'environ 110 officiers et 3500 hommes. Chaque bataillon de mitrailleurs est composé de 3 compagnies de mitrailleurs, une compagnie d'Engins et de Fusiliers-Voltigeurs et d'une compagnie hors-rang.
Chaque compagnie de Mitrailleurs se compose de 3 sections de Mitrailleurs, et une section de Fusiliers-Voltigeurs.
Chaque CEFV inclut trois sections de Fusiliers-Voltigeurs, trois sections de canons de 25mm AC, et deux groupes de mortiers de 81mm.

A la création de la 102° DIF au début de Janvier 1940, le secteur défensif est réorganisé, entrainant le regroupement du 148° RIF sur le sous-secteur de BOULZICOURT dés le 5 Janvier, avec à sa gauche la 52° DBMC (Demi-Brigade de Mitrailleurs Coloniaux) de la 102° DIF et à sa droite le 147° RIF du SF de MONTMEDY, renforcé par le 331° RI de la 55° DI.

Ses limites sont:
- à l'Est le confluent du canal des Ardennes, Hannogne (Excl.) et Sapogne (Incl.). Cette limite marque par ailleurs celle entre les 9° et 2° Armée.
- à l'Ouest, la ligne Romery - Cours de la Meuse - Mohon (oncl.) - Evigny (incl.).
A ce titre, le cours du canal des Ardennes appartient à la 55° DI et au SF de MONTMEDY.

Le 10 Mai 1940, les bataillons du régiment sont placés d'Ouest en Est dans l'ordre II, I, III.



Composition du 148° RIF

La composition est celle à la date du 10 Mai 1940


Etat Major du Régiment

PC à Boulzicourt le 10 Mai (Initialement La Francheville, puis Evigny). Le PC de guerre est établi à peu de distance de la ferme CONSTANTINE , au sud.

- Chef de Corps: Col René MANCERON
- Chef d'État-Major: CB Henri LAROUQUETTE
- Officier Adjoint et Renseignement : Cne de CHAMBOST jusqu'au 3 Mai 1940
- Officier Z : Lt PIEN
- Officier Transmission: Lt MARCHAL
- Officier Ravitaillement: Lt René SIMONIN
- Officier liaison:
- Médecin : Médecin-Cne Maurice CLUZEL
- Vétérinaire :


Compagnie de Commandement

PC à Boulzicourt.

- Cdt la Cie : Cne Jacques SUZINI puis Cne ROBERT au 14 Mai 1940 et durant le repli de la CC.


1° Bataillon - Quartier centre (FLIZE)

PC au Sud d'Elaire, à CHALANDRY
- Cdt le bataillon : CB (TT) Félix PAUL jusqu'au 13 Mai 1940 (blessé par bombardement), remplacé alors par le Cne Elie STEVENIN de la CM 2.
- Adjoint : Cne Marcel DEBRAY à partir du 11 Mai. Il ne sera pas nommé Cdt le 13 du fait de sa méconnaissance du dispositif.
- Officier Renseignement : Lt BIREAU
- Officier de détails : SLt Emile PARIZEL
- Officier Z : Lt PIERRE
- Officier Transmissions :SLt MICHEL
- Officier Pionnier : Lt BOUDERLIQUE
- Officier Approvisionnement : SLt René SIMONET
- Médecin : Lt-Médecin GRANDJACQUOT


CM 1 :

Le 10 Mai 1940, la CM n°1 était en réserve de la division en arrière de la LPR, entre Thin-le-Moutier et St Marceau.
Cne Gilbert CHIROL, (1°SM : Lt Lucien BEAUDOIN - 2°SM : Adj-C POULET - 3°SM : Adj THOMAS - SFV : Lt Guy HORREAUX)


CM 2 :

Sous-quartier d'ELAIRE, avec PC au calvaire d'Elaire
Cne Elie STEVENIN, replacé le 14 Mai 1940 par le Lt TILLIE
SM commandées entre autres par le SLt MONTDIDIER et BRIGAUD


CM 3 :

Sous-quartier de FLIZE, avec PC à la lisière Est du bois de Flize
- Cne Ernest-Paul CORDURIES.
- SM - Lt HOUSSEL,
- SM - André PRUD'HOMME
- SM - Adj RENEAUX,
- Section FV commandée par l'Adj-C BARRAT.


1° CEFV :

PC dans le bois 200m à l'Ouest de Chalandry.
Cne Louis-Joseph FREY


CHR 1 :

Localisée à Evigny le 10 Mai 1940.
Cne CHEVALET puis Lt Pierre BARBIER,



2° Bataillon - Quartier Ouest (Les AYVELLES)

PC au fort des AYVELLES . Notons qu'en période de paix le PC du 2° Bataillon était localisé à MOHON dans deux abris situés rue Ferroul.

Le 2° bataillon editera un journal de guerre intitulé Le marcassin

- Cdt le Bataillon : CB Camille MARIE
- Officier Adjoint : Cne Marcel ETIENNE
- Adjudant-Major : Cne Marcel DEBRAY du 7 au 11 Mai 1940. Transféré ensuite comme adjoint du I/148°
- Officier de détails : SLt Georges GERMONT ou Lt MIQUEL
- Officier Approvisionnement : Lt BECQUELIN
- Officier Z :
- Officier Transmissions :
- Médecin : Lt-Médecin Joseph DENTIER
- Vétérinaire : Lt Jean BRAZIER


CM 1 :

Centre de Résistance des Ayvelles, avec PC à la batterie des Ayvelles.
- Lt Octave BOULON,


CM 2 :

CR du Fort, avec PC au Fort des Ayvelles.
- Lt DUCORNET,
- Section SM et Section FV (SLt Roger HUART)


CM 3 :

CR de Villers-Semeuse, avec PC à Villers-Semeuse.
- Cne Pierre BOUVIER,


2° CEFV :

PC à Mohon.
- Cne Jean DERRIERE
- 1° SMo : Lt DELAHAYE,
- 2° S25mm : Asp FERRANDON,
- 3° S25mm : Lt CHAMPENOIS,
- 4° S25mm : Lt FLAMION,
- 5° SFV : Adj BRUGNON,
- 6° SFV : Adj-C BOURDOUCLE.


CHR 2 :

- Cne Henri CHEVALLIER


3° bataillon - Quartier Est (BOUTANCOURT ou DOM le MESNIL)

PC de Paix au Chateau FROUSSART de Boutancourt - avec central téléphonique -, PC de Guerre dans les carrières du plateau CHARLEMAGNE

- Cdt le Bataillon : CB THOMAS puis CB SAUDO à compter du 6 Mai 1940.
- Adjoint Major : Cne René BIARD
- Officier renseignement : Lt Henri CLOUET
- Officier de détails : Lt MIQUEL
- Officier Z :
- Officier Transmissions : Lt Albert GRULET
- Médecin :


CM 1 :

- Cne Georges BLONDIN,
- Trois sections de mitrailleurs (Lt CLERE, BRIFFAULT)
- Section de FV (Lt BERNARD)


CM 2 :

PC sur la falaise au dessus de DOM.
- Cne BERNARDON,
- PA des Pentes : Lt André GUEDRAS (4° Section FV),
- PA du Sansonnet : SLt SERVAIS (3° SM),
- PA de l'Orangerie : Lt Alfred BUCQUET (1 SM).
- SM (Adj-C PAUTHIER) installée au PA de la Fabrique.


CM 3 :

- Lt Charles LEMAIRE
- SM - Lt BUSCH,
- SM - Lt EMERY,
- SM 9 Adj-C CROUS
- SFV : Lt GRANDIN)
- 3° CEFV :


CHR 3 :

- Cne Georges NORMAND



Autres unités du régiment

Compagnie Cycliste

PC à ?
- Cdt de Compagnie : Cne COLAS
- 1° Section : Lt LACROUX jusqu'au 21 Décembre 1939.
- 2° Section : Lt RENESSON

Le 10 Mai 1940, la compagnie cycliste du 148° RIF est en fait détachée à la 52° DBMC, sur la tête de pont de Mézières


Compagnie Auto

PC à ?
- Cdt de Compagnie : Cne ROBERT


Le 148° RIF est appuyé par un groupement de deux batteries de 75mm Mle 1897 et deux batteries de 155mm St Chamond du 160° RAP. Certaines batteries de l'ALCA (116° RA) pouvaient intervenir au profit du 148° RIF.



Historique

Le régiment est principalement utilisé durant la "drôle de guerre" à organiser la position défensive le long de la Meuse. A l'approche du 10 Mai 1940, il était en déficit d'effectif d'environ 500 hommes, non pourvus ou détachés, et venait de céder à la 61° DI six officiers, 35 sous-officiers et 100 hommes, tous d'active. L'équipement était correct hormis un déficit de canons de 25mm anti-char.

- 10 Mai 1940 :
La mesure d'alerte n°3 est donnée à 7h et l'ensemble des compagnies prennent leurs positions. A 13h, le PC de régiment est installé au PC de guerre de Constantine. Les échelons et services se replient. Les premiers bombardements aériens ennemis débutent en particulier sur le fort des Ayvelles et l'usine Lefort à Mohon.

- 11 Mai 1940 :
Le commandement du régiment reçoit instruction d'organiser un éventuel déplacement de celui-ci sur la tête de pont de Mézières après relève sur Boulzicourt par la 53° DI (Gal ETCHEBERRIGARAY), arrivée à marche forcée de 50 kilomètres. Nouveaux bombardement aériens après 16 heures, notamment sur Flize, le triage de Lumes, Boutancourt... sans réaction notable de la DCA ou de l'aviation alliée. A partir de 17h, les réfugiés venant du Nord traversent le sous-secteur.

- 12 Mai 1940 :
La 2° Brigade de Spahis se replie sur la rive gauche de la Meuse. A 6h30, le DMP 1K5 est actionné, suivi à 10h55 par celui du pont de Flize (2bis KM-VF). Les bombardements aériens s'intensifient durant la journée, sur la LPR autant que sur le triage de Lumes. Dans la journée, l'encadrement de la 53° DI et de la 61° DI viennent reconnaitre les lieux dans le cadre de l'éventuelle relève du 148° RIF. A 22h, les ponts de Nouvion et de voie ferrée de Lumes sautent à leur tour.

- 13 Mai 1940 :
Le DMP du pont-route de Lumes, dernier encore intact, est actionné à l'aube. Les bombardements se poursuivent, mais le régiment n'est pas encore au contact. Le CB PAUL est blessé lors d'un de ces bombardements. Par contre, à l'est (Sedan) et au Nord (Monthermé) il devient évident que la bataille a débuté. Des péniches descendant la Meuse en provenance de Belgique, et bloquées par les ponts détruits de Lumes, permettent un franchissement aisé du fleuve. Elles sont coulées sur ordre du CB MARIE.

A 16 heures, le régiment est avisé par la 102° DIF qu'il n'est plus question de relève et de déplacement vers l'avancée de Mézières, mais qu'il reste sur place, coiffé et passant à minuit sous les ordres de la 53° DI. A 19h, les premiers blindés et fantassins allemands arrivent à Nouvion, face au 148° RIF. L'artillerie de soutien pilonnera toute la nuit la rive droite pour décourager toute velléité de traversée de la Meuse. Dans la soirée, la CM1/I/148° est envoyée préventivement à Boutancourt, en arrière du III/148° RIF, qu'elle atteint vers minuit.

Pendant ce temps à Sedan, la Meuse a été franchie par le Pz.Korps Guderian (1°, 2° et 10° Pz.D.) de part et d'autre de la ville (1° et 10° Pz.D.), ainsi qu'à Donchery (2° Pz.D., avec plus de difficultés).

- 14 Mai 1940 :
Dans la nuit du 13 au 14, le ravitaillement de la ligne de défense se fait plus compliqué du fait des bombardements ennemis. Les informations provenant de l'Est laissent rapidement entrevoir le risque de contournement du Régiment par l'arrière et l'Est. La 102° DI autorise la CM1 du I/148° RIF, en réserve à Boutancourt, de se porter sur le flanc droit du sous-secteur accompagnée du 33° Bataillon de Chars FT en provenance de Poix-Terron. Ce bataillon ne dépassera pas Singly, par manque d'essence. La CM1 du III/148° RIF se porte aussi face à l'Est en limite de sous-secteur. La 53° DI, en train de se placer sur le sous-secteur, reçoit un contre-ordre entrainant son retrait immédiat vers le Sud pour retrouver la liaison avec la 55° DI enfoncée. Elle perd au passage sa liaison avec le 148° RIF, créant un gap sur son aile Sud. Seul un bataillon du 239° RI (53° DI) restera et combattra sur place.

A 3h du matin, la limite Est du 148° RIF est déplacée de trois kilomètres vers l'Est pour être portée sur le canal des Ardennes. Des éléments refluant de la 55° DI (147° RIF et 331° RI) sont arrêtés et placés sous ordre pour occuper cette zone et la défendre vers l'Est... dans des blockhaus pour la plupart orientés vers le Nord.

A 10h00, les chars ennemis de la 2° Pz.D. (Gal Veiel) franchissent vers l'Ouest le canal à Pont-à-Bar et neutralisent les PA locaux (PA Canal et Le Mesnil) , entamant gravement le dispositif de la CM3/III/148° RIF, mais sont arrêtés dans un premier temps. Plus au Sud, les allemands franchissent le canal à Hannogne et prennent le III/148° RIF à revers, entrainant le repli en désordre des éléments de l'artillerie divisionnaire des 55° et 53° DI placés là. Ce retrait entraina celui de l'artillerie organique du 160° RAP après sabotage des pièces, y compris celles qui n'était pas menacées. Sans plus d'artillerie de soutien que la seule batterie de 75mm d'Etrépigny (Lt GARNIER), le régiment se retrouve seul.

A 12h30, la 2° Pz.D. retente le passage de Pont-à-Bar, réussissant cette fois-ci à prendre pied définitivement vers Dom le Mesnil et sur le plateau Charlemagne, neutralisant l'un après l'autre les blocs de la plaine et de la falaise. Au même moment, le vallon de Sapogne est pris au sud de la ligne de résistance et l'ennemi s'oriente vers Elan et Boutancourt et monte à revers le plateau Charlemagne. A 15h00, le PC du III/148° RIF est pris - le commandement de bataillon parvient à s'échapper - et l'ennemi approche de la casemate STG d'artillerie de FLIZE, qui est canonnée par les chars et neutralisée à 16 ou 17h, avec mort de certains défenseurs du 160° RAP. Les éléments dispersés du III/148° RIF encore sur place se replient après 18h mais sont méthodiquement capturés par l'infanterie et les chars. Le CB SAUDO et quelques officiers et hommes parviennent cependant à échapper aux colonnes blindées.

Dés 14h le I/148° RIF est bousculé et combat dans Flize, qui est pris à revers par le sud alors que l'attaque frontale venant de Dom-le-Mesnil est bloquée par les canons de 25mm du bataillon. Le bois Est de Flize, un moment occupé, est dégagé à 17h par une contre-attaque menée par le Cne CORDURIES qui ramène des unités du 239° RI en train de fuir. Le village est partiellement repris à cette occasion mais doit être abandonné vers 19h30. La pression des blindés s'accentue par le sud, entrainant un repli du I/148° vers Chalandry. Ce village est approché vers 22h30 par des reconnaissances (le gros des blindés file plein Est) alors que le Cne CORDURIES et ses hommes s'y sont repliés sur ordre à 22h. Le commandement du 148° RIF, après un court passage au PC du 1° Bataillon, trouve à 19h refuge au fort des AYVELLES que les allemands approchent dans la nuit par l'Est et le Sud-Est. La batterie de 75mm d'Etrépigny du Lt GARNIER cesse le feu au même moment, encerclée et mission accomplie. Les éléments restant du I/148° RIF se replient dans la nuit sur Villers-Semeuse, alors que sa CM1, pratiquement anéantie en arrière du canal, se replie de façon isolée vers Thin-le-Moutier (PC de la 102° DIF).

Dans la nuit du 14 au 15, le Col MANCERON donne l'ordre au II/148° RIF de décrocher du fort des AYVELLES et de se replier vers la Vence, face à l'Est, pour reprendre contact avec la 53° DI au Sud (Boulzicourt). Le PC régimentaire et du II/148° s'établissent provisoirement dans les anciens PC du II/148° RIF à Mohon.

De leur côté, les trois CHR du régiment, la CM1 du I/148°, et la Cie de Commandement - commandées par le Cne SUZINI - parviennent à se replier sur Fagnon dans l'après-midi puis à Signy-L'abbaye.

- 15 Mai 1940 :
A 4h du matin, les positions sont établies comme suit : PC de régiment et du II/148° RIF à la ferme Mathieu, PC des restes du I/148° RIF à Mohon, la CM1/II/148° RIF dans le bois de la Ravaude, la CM2 à Francheville, la CM3 à Villers-Semeuse, la CEFV2 entre l'usine Lefort et le moulin le Blanc et les restes du I/148° entre l'usine le fort et le triangle ferroviaire de Mohon. Les allemands ont pris Chalandry vers 4h du matin.

Au nord du régiment, la tête de pont de Mézières est évacuée par la 52° DBMC à partir de 10h. La ville est prise dans l'après-midi.

Dés l'aube, les allemands descendent vers Mohon et Villers-Semeuse après avoir coiffé le fort des Ayvelles, mais le front reste relativement calme. Au même moment, les restes de la CM1/I/148° arrivent à Thin-le-Moutier. Le 148° est cependant contourné par le Nord sur Mézières et par le sud à Poix-Terron. En conséquence, en fin de matinée un officier de liaison de la 102° DIF apporte l'ordre de repli vers Warnécourt. Une contre-attaque du I/148° est pourtant lancée vers Etrepigny et le bois au Nord de Boulzicourt, avec des pertes partiellement occasionnées par le feu ami d'unités tierces. Ainsi deux chenillettes sont détruites malencontreusement par un canon de 47mm de la 53° DI installé dans une casemate STG à l'ouest du fort des Ayvelles (d'autres témoignages signalent cet incident la veille au soir).

Le 15 après-midi, le 148° RIF a virtuellement cessé d'exister en tant qu'unité homogène. La 102° DIF ordonne alors à ce qui reste du 148° RIF de se replier vers l'Ouest sur une ligne Lépron-Signy l'Abbaye. La position de la Vence devient rapidement intenable, et les Cies rescapées se replient vers Warnécourt, qui est atteint par le PC régimentaire vers 15h. Cependant les combats qui se déroulent autour de Warnécourt et dans le bois entre Fagnon et Neuville contre des éléments venus du Sud (Launois) contrarient ce repli et contribuent à disloquer davantage le régiment. Les derniers éléments de la CM2 du II/148° quittent la Francheville en couverture de l'ensemble vers 18h, sous la pression des chars allemands. Warnécourt étant déjà approché par les allemands, le 148° RIF oblique vers Fagnon, sauf la CM3 du II/148° qui y est surprise à partir de 17h et y est capturée. Le Cne BOUVIER parvient cependant à s'échapper. De 16h30 à 19h45, les restes du I/148° défendent Fagnon contre un fort contingent ennemi, puis se replient en ordre vers Signy.

Le mouvement prévu s'engage cependant à partir de 21 h, alors que ce qui reste de l'EM (le CB LAROUQUETTE est laissé en arrière à Warnécourt pour diriger les retardataires) devance la troupe pour retrouver les trains régimentaires et organiser le ravitaillement qui manque cruellement. Le Col MANCERON est ainsi capturé à son tour sur la route de Novion-Porcien à 4h du matin le 16 Mai.

Le soir du 15 Mai, les éléments avancés de la 2° Pz.D. sont déjà entre Novion-Porcien et Chaumont-Porcien, alors que ceux de la 6° Pz.D. (Gal von Esebeck) en provenance de Monthermé sont à Montcornet. Le 148° RIF et la 52° DBMC sont coincés entre ces deux axes de progression. Plus au sud-est, les 1° et 10° Pz.D. se battent à la Horgne (Poix-Terron) et à Stonne au Sud-ouest de Mouzon.

Accroché à Warnécourt, le groupement du CB LAROUQUETTE-Cne ETIENNE parvient cependant à se replier à travers les lignes ennemies vers le Sud avec ses détachements, rejoindre Signy l'Abbaye déjà encerclé par les allemands. Ils y retrouvent le Cne STEVENIN et le CB MARIE.

Le groupe SAUDO (restes du III/148° RIF) passe par Balaives, puis Launois.

De son côté, le détachement SUZINI (les trois CHR, la CC et les restes de la CM1/I/148°) reprend la route de Seraincourt vers le Sud-Ouest, qu'il atteint dans la nuit du 15 au 16.

- 16 Mai 1940 :
Pendant la nuit, après avoir forcé le passage à Fagnon, les restes du 148° RIF commandés par le CB MARIE et le Cne STEVENIN, arrivent à Signy-l'Abbaye à 2h et mettent le village en état de défense, puis à 9h continuent leur repli vers Chaumont-Porcien par petits groupes à travers bois. Nombre de ces équipes sont capturées en cours de route, dont une grande partie de la CM2/II/148° RIF restée en arrière aux alentours de Thin-le-Moutier. Le détachement du CB MARIE, et des Cne ETIENNE, STEVENIN et CORDURIES, composé d'une vingtaine d'officiers et 200h, atteint dans la soirée un bois au dessus de Lalobbe et y reste inactif jusqu'au soir du 17.

Le détachement SUZINI rejoint dans la journée le camp de Sissonne, au sud du gros des forces allemandes. Les combats font rage au nord de là, à Montcornet. L'étape suivante les amène à traverser l'Aisne au pont de Beaurieux, échappant ainsi à la capture, puis plein sud vers Reims puis Villers-Marmery. Le groupe SAUDO échappe lui aussi à la capture à marche forcée et franchit l'Aisne aux alentours de Rethel et rejoint le groupe LAROUQUETTE à Warmeriville.

- 17 Mai 1940 :
Déplacé à Villers-Marmery entre Reims et Chalons, le groupement LAROUQUETTE regroupe les isolés et les permissionnaires du 148° RIF dont le retour avait été bloqué par les événements et retrouve le détachement SUSINI.

Resté à Lalobbe, le détachement du CB MARIE, et des Cne ETIENNE, STEVENIN et CORDURIES reprend sa marche à 20h. Le Cne STEVENIN, qui a toujours le commandement du I/148° RIF, décide de dissoudre le bataillon pour laisser chacune de ses unités se débrouiller seule, contre l'avis du Cne CORDURIES. Le Cne STEVENIN et la majorité des officiers part donc isolément vers le Sud-Ouest, et le Cne CORDURIES prend la tête de l'essentiel des 150 hommes restants direction Vervins (où est supposé être un PC d'armée) au Nord-Ouest.

- 18-29 Mai 1940 :
Le groupe du CB MARIE et des Cne ETIENNE et STEVENIN est capturé par morceaux entre le 19 et le 20 aux alentours de Remaucourt, à 17 kilomètres au sud-ouest de Signy. Se rendant compte de son côté que la direction prise est sans issue, le Cne CORDURIES et ses 150 hommes changent de cap à Rocquigny dans la nuit du 18 au 19, direction Sissonne au Sud-Ouest. Arrivé le 19 à Chaumont-Porcien, une cinquantaine d'hommes manquent à l'appel (sections FREY et HEITZMANN). Le 20, le groupe CORDURIES est à Sevigny-Waleppe, puis le 21 il traverse le camp de Sissonne vers St Erme. Il est repéré par les allemands et capturé dans un bois à St Erme le 22 Mai au terme d'un périple de 80 kilomètres dans les lignes ennemies.

Les éléments rescapés du régiment sont transportés progressivement autour de Champigneul-champagne, à côté d'Epernay, avec d'autres unités de la 102° DIF. C'est ainsi en fin de compte près de 1200 hommes du 148° RIF qui sont mis en réserve de la 6° Armée.

- 29 au 31 Mai 1940 :
Embarquement à Avize le 29 à 21h et transport par voie-ferrée jusqu'au camp de Souge (Gironde) qui est atteint le 31 Mai à 20h. L'entrée du régiment en ordre parfait dans le camp impressionne, mais n'empêche pas sa dissolution dés le lendemain. L'effectif restant du régiment entre dans la formation des nouveaux 64° et 118° RI de la 236° DLI en cours de formation et qui ira combattre en Normandie entre Seine et Loire.






Rédaction :

Jean-Michel Jolas - 20/09/2017




Sources :

SHD Vincennes - carton 34 N 146 - Rapports d'officiers et historique du régiment;
"Hommes et Ouvrages de la Ligne Maginot - Tome 2", J-Y. Mary, A. Hohnadel, et al.




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