Ligne Maginot - 69° Régiment de Mitrailleurs d'Infanterie de Forteresse



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69° Régiment de Mitrailleurs d'Infanterie de Forteresse

(69° RMIF)






Le 69° RMIF, issu du 69° RIF de temps de paix, est un régiment d'infanterie de forteresse occupant le sous-secteur de Lixing, appartenant selon la période au SD de la Sarre ou au SF de Faulquemont.

Insigne du 69° Régiment de Mitrailleurs d'Infanterie de Fortersse

Insigne du 69° Régiment de Mitrailleurs d'Infanterie de Forteresse



Le régiment du temps de paix

Le régiment est recréé le 25 aout 1936 au camp de Bitche à partir de 18 formations différentes. La portion centrale s'établit à Morhange quartier Bérot, les 1° et 2° bataillons à Saint Avold et le troisiéme bataillon est cantonné à Forbach quartier de Guise.

69° Régiment de Mitrailleurs d'Infanterie de Forteresse (69° RMIF)

La CHR du 69° RMIF à Morhange quartier Bérot



Le régiment occupera à partir de 1938 les casernements de sureté au fur et à mesure de leur livraison: le premier bataillon celui de Saint-Jean Rochbach, le second celui de Lixing et le troisième ceux de Barst et de Leyviller.

Mobilisation

Le régiment du temps de guerre est mobilisé à Morhange et mis sur pied 25 aout à Lixing par CMI 206 de Toul à partir du noyau d’active du II° bataillon du 69° Régiment d'Infanterie de Forteresse . Il se compose initialement de 75 officiers et 2833 sous-officiers et hommes, en 3 bataillons type forteresse. L'échelon B1 (réservistes régionaux) est sur place le 2 Septembre 1939, et l'échelon B2 (réservistes éloignés - essentiellement région Parisienne) rejoignent le 4 Septembre.

Il prend en charge le sous-secteur de LIXING du Secteur Défensif de la SARRE .




Etat du matériel d'armement


L'armement réel et organique au 20 Novembre 1939 (Etat 2867/S) se monte à :

- 26 canons de 25mm SA antichar Mle 1934 (dotation théorique : 24 - 2 sections de 4 par bataillon). On notera l'absence de Mle 1937 allégés.
- 18 mortiers de 81mm Mle 1927/31 (dotation théorique de 18)

- 71 tromblons VB
- 135 mitrailleuses Hotchkiss Mle 1914 de 8mm avec trépied (dotation de 136 pièces).
- 2 mitrailleuses de 7,5mm Mle 1931 Reibel de char, à droite (entrainement)
- 128 FM Mle 1924/29 (dotation de théorique de 129)

- 1810 mousquetons Mle 1916 (dotation de 2108, soit un déficit de près de 200)
- 523 fusils Mle 1916 (dotation de 568, soit un déficit de 45)
- 160 mousquetons Mle 1892 (dotation de 123, soit un excédent de 37)
- 90 fusils Mle 1907/15 (dotation de 56, soit un excédent de 34)
- 54 fusils Mle 1886/93 (dotation de 63, soit un déficit de 9)

- 384 pistolets et revolver de tous types (Mle 1875, 8mm, 7,65mm Star & Ruby, ...)
- 60 pistolets signaleurs réglementaires de 25mm

Comme on peut le constater, l'armement collectif est au niveau, mais l'armement individuel est non seulement en déficit, mais en outre vieillot. Ce n'est que le 20 Mai 1940 que les premières pièces de 47mm Mle 1937 furent livrées pour armer les blocs STG et les intervalles. Ces pièces spécialisées étaient servies par du personnel d'artillerie détaché.




Structure

L'évolution de la composition du 69° RMIF est la suivante jusqu'en juin 1940:


Etat Major

PC au BOIS de BRILL

Chef de corps : Lt-Col JOBIN (1), remplacé par le CB puis Lt-Col PINTA à partir du 2 avril 40.

Chef d'EM : CB FOUGERON,
Adjoint : Cne ROCCAS, puis Lt DELIN, puis Lt MENARD en Février 1940, évacué sanitaire en Mars. Le Lt BON assure ce rôle ensuite, tout en conservant le commandement de la CFV 3... jusqu'au 7 Mai.
Renseignements : Lt Robert PENNERA
Officier Z : Lt CHAIX
Santé :

Cne médecin Georges GRIOLET
Dentiste : S-Lt Jean-Pierre GOUPY, S-Lt Roger HUMBERT remplacé par le S-Lt Louis BARON en Nov. 1939.
Pharmacien : Lt André COLLET, évacué début Mai 1940, remplacé par la Pharmacien-Lt Hervé RUELLO

Vétérinaire : Lt CARLIER
Aumônier : Sgt BURTSCHELL
Major du casernement de Lixing : Cne AUBERTIN
Sce auto : Lt LEROUX jusqu'à fin Mars 1940 (transféré vers CM11), remplacé par le Lt DEBUS
Transmissions : Lt GRUY

Cie de commandement : Cne Paul MOMMESSIN puis Lt BON à compter du 7 mai 1940
Liaisons : Lt MENARD, puis Lt de GRAMONT fin Mars 1940
Chef comptable : Sgt-C JAVAULT

Comptable : Sgt RENAUD

Ravitaillement : Sgt THORIN


I° Bataillon - Quartier « Est »


PC de temps de paix à Biding, PC de guerre au GRAEBLEN


Etat-Major

Commandant : CB NOUVIAIRE puis CB MORQUIN à partir du 6 janvier 1940 (évacué sanitaire le 12/06/1940), remplacé par le Cne puis CB (au 25/06/1940) MARQUE.
Adjoint : Cne AUBERTIN jusqu'au 07/05/1940, puis Cne DELIN (qui garde le cdt de la CEFV 1)

Renseignement - liaison : Lt ROMIEU
Transmissions : Lt BOURIOT puis Lt LELIEVRE, sous-officiers : Sgt-C WAGNER, Sgt CROULLE
Officier Z : Lt CARRE de MALBERG, transféré comme chef de section à la CM1
Pionniers : Sgt-C PAQUY

CHR 1 : Cne LABLACHE-COMBIER, avec les Lt CARRE de MALBERG (Détails, en Mai 1940), Lt COUILLARD (Approvisionnements), Santé : Med-Lt Claude FRANCK, puis Med-Lt Raymond DAMASIO, Med-SLt JACQUET


CM1 :Cne NOURISSON jusqu'au 08/06/1940, puis Lt André CAPITAINE. Chefs de section : Lt BELLETTRE (MC39B), Lt CARRÉ de MALBERG (tué le 19/06/1940 à Chaufontaine), S-Lt GUILLEMINAULT (jusqu'au 07/05/1940), Adj-C Le SAEC (2), S-Lt BOURRIOT (pièce de 65mm est du Grossberg), Sgt TOURNEL (2)
CM 2 : Lt puis Cne DIEUCHO, puis Lt UHL après sa capture le 15/06 - PC à BIDING . Chefs de sections et casemates : Lt FRAYSSE ou FRAISSE (MC35B), S-Lt Albert SERVAUX (MC21B), S-Lt André DUPONT (MC13B), Lt André CAPITAINE, S-Lt UHL (PA des Chats), Adj TUSCH, Sgt-C MAUXION
CM 3 : Cne JAFFREZIC, évacué sanitaire le 11/11/1939, puis Lt/Cne DERRIEN (tué le 14/06/1940). Chef de Section : Lt LANGLAIS ou LANGLET (SM au Mistberg Est et Grossberg), Lt de GRAMONT, Adj-C GIRRE (?), Adj Fernand MICHAUX (SFV), Sgt-C BONNEAU (SM côté Ouest du Mistberg)
CEFV 1 : Cne MARQUE jusqu'au 11/11/1939, puis Cne DELIN, PC au GRAEBLEN 2 . Chef de Section : Lt Yves MICHEL (SMo 81mm - capturé au Grossberg à Biding le 14/06), S-Lt André DUPONT (MC13B), Lt HAUSER (SCA 25mm, Capturé sur le Grossberg à Biding), Lt d'ALSACE (muté le 7/05/1940), Adj MICHAUD (SFV), Adj AUBERTIN


2° Bataillon - Quartier «  Ouest »



Etat-Major

Commandant : CB TESTU de BALINCOURT jusqu'au 27 Octobre 1939, puis Cne CURT (ex-CFV 3) à compter du 9 Novembre 1939 (intérim assuré par le Cne Robert FERRER). Ce dernier est évacué sanitaire le 08/06/1940, remplacé par le Cne NOURISSON à compter du 9 juin 1940
Chef d'Etat-Major : Cne MARQUE à partir du 11/11/1939, jusqu'au 12 Mai 1940, date à laquelle il prend le commandement des AP du 69° RMIF.
Adjoint : Cne ABADIE, puis Lt BELLAN (renseignements en même temps)

Transmissions S-Lt HAUY
Renseignements : Lt de RAUGLAUDRE jusque ?, puis Lt BELLAN
Pionniers : S-Lt MALCOIFFE

CHR 2 : Cne MANCHOFFRE (ou MAUCHAUFEE selon les sources), Lt PELLERIN (Détails), Sgt-C ROZAN (Approvisionnements), Lt VILLARS, Med-Lt Jean-Marie HAAS, Med-adj BERON


CM 5 :Lt DEVOYON, puis Lt GILBERT à partir du 07/05/1940. Chefs de sections : Lt NOEL (muté le 07/05/1940), S-Lt FRANCE, S-Lt MULLER, Adj-C CASSOU, Adj TRAUSCH,
CM 6 : Cne Robert FERRER jusqu'au 06/01/1940 (transfert à 62° DI), puis Cne JAVALOYES. Chefs de section : S-Lt GERMAIN, S-Lt BERGOT, S-Lt CACHEUX, Adj GREUZARD
CM 7 : Lt puis Cne BAUDELOT puis Lt STREIFF à compter du 14 juin (3). Chefs de sections : Lt BELLAN (nommé à l'EM), Lt LINDECKER (STG 19), Lt DEBUS (jusqu'au 26/03/1940 > service auto régimentaire), Adj-C KOMATITSCH (SM), Adj-C BESSE, Sgt-C JOLY, Sgt MAHALIN, Sgt LIEGEOIS
CEFV 2 : Cne de RAUGLAUDRE. Chefs de section : Lt MINNI (Son 25mm), Asp KARM (Son Mo81mm), S-Lt MARCHE, S-Lt DANIEL (1° SFV), Sgt STUDER (2e groupe de 25mm), Sgt CHAUDANSON (2° SFV)


3° Bataillon - Quartier « Centre »



Etat-Major

Commandant : Cne puis CB BONIFACIO
Adjoint : Cne LAGORCE

Renseignements : Lt de FRANCOLINI
Transmissions : Adj-C SARRAT, Sgt-C SCHOEN
Pionniers ou Transmissions (?) : Lt FERLET
Officier Z : S-Lt VALENTIN
Sce Auto : Sgt-C VARLOTEAU

CHR 3 : Cne LOUBET, S-Lt STEINMANN (Détails), Lt LAINE (Approvisionnements), Med-SLt Jules JEAN-LOUIS, Med-Adj BOUVIER, Dentiste : Lt BARON


CM 9 :Lt/Cne DANTIER au 10 Juin 1940. Chefs de Section : Lt STREIFF, Lt CAMINE, S-Lt LAFITTE (PA du Nonenwald), S-Lt MUTZ (Bloc MC15B), Asp de JOYBERT
CM 10 : Lt de FRANCO. Chefs de section : Lt CHRETIEN, Lt CACHEUX, Lt JACQUEMIN, Lt LEFEUVRE, S-Lt FEHR (aussi CHR 1 ?), Asp BELTROMIEUX, Adj-C CORDIER
CM 11 : Cne PROUVOST jusqu'au 06/01/1940 puis Cne HURAULT de HIGNY, puis Lt LEROUX fin Mars 1940, Chefs de section : Lt BIMBENET (muté en 01/1940), Lt CAMINE (aussi cité en CM 9), Lt THUILLIEZ, Asp. ANTOINE, S-Lt BERWICK, Adj-C DUVAL
CFV 3 : Cne CURT, puis Lt BON le 08/11/1939, puis Lt/Cne DEVOYON le 07/05/1940. Chefs de Section : S-Lt BROTZ, S-Lt LILLIG, Adj-C POUJOL,
CE 3 : Cne RANOUX jusqu'au 13 Juin 1940. Chefs de section : Lt PRASLON, Lt BURGER, S-Lt LINDER, S-Lt CHRETIEN (Son 25mm), S-Lt BERWICK (Son 25mm, détaché au corps-franc), Adj-C PENUCHEAU


21° Bataillon (Instruction)

CB GERAUD. Officiers : Cne Marius SEYNARD, Cne Marcel PAIMBOEUF, Lt Emile GUIOCHET


Corps Franc

Commandant : Lt DEMONTOUX (ex CM 11, blessé à Forbach le 11/11/1939), muté et remplacé le 7/05/1940 par le Lt GUILLEMINAULT (tué le 3 juin 1940 lors de combats aux AP), remplacé par le Cne NOURISSON qui commande par ailleurs les AP depuis le 12 Mai 1940. Le S-Lt BERGOT reprend la responsabilité du Corps-France ensuite.

- 1° Bon : Sgt-C ROBARDET, Sgt-C Le MOUEL
- 2° Bon : S-Lt BERGOT, Adj-C MATTEI,
- 3° Bon : S-Lt BERWICK



Autre personnel du régiment

Sous-Officiers :
EM du régiment : Adj MÉNAGER, Adj QUIRIN, Sgt-C MATHIEU, Sgt-C LEMOINE, Sgt-C Le ROUX, Sgt MAREL, Sgt LIBOLD, Sgt CAUMONT

CM 1 : Sgt LAUER (bloc dans le thalweg entre Mistberg et Grossberg), Sgt WEISS (tué dans son bloc le 14/06)
CM 2 : Sgt-C JACQUEMIN, Sgt POSTOFER (Section UHL), Sgt BEUGNETTE, Sgt MARTIN
CM 3 : Sgt-C VIRE, Sgt Langot, Sgt MEUNIER
CEFV 1 : Sgt-C GROSTEPHAN (groupe Mo 81mm), Sgt-C RONDEL, Sgt-C VIRET, Sgt FRAVALO (groupe Mo 81mm), Sgt TONNEMANN (tué le 14/06 au Grossberg),
CHR 1 : Adj DELECOURT (?), Sgt GUION, Sgt Guillomet (CHR 1), Sgt Moallic (CHR 1)

EM II/69° RMIF : Adj-C POURQUIES, Sgt-C GUERMEUR
CM 5 : Sgt-C DUVAL
CM 6 : Sgt-C GUEVEL, WAGNER, ANDRES
CEFV 2 : Adj-C Le SOUALCH, Adj DONCHERY, Sgt-C BILLIEN, Sgt-C MAES,

EM III/69° RMIF : Sgt-C CHAMPEY
CM 9 : Adj LABELLE, Adj GIRARDIN, Sgt POUJANET, Sgt KONZ (adjoint au S-Lt LAFITTE),
CM 10 : Adj PETIT
CM 11 : Adj DUBRULLE , Adj TAJAN , Sgt-C LEFEUVRE , Sgt-C LEGUEN
CE 3 : Sgt-C JUNG
CFV 3 : Sgt-C le BRETON, CORVAISIER, SCHEID, MANTO
CHR 3 : Adj DEMENOIS, Sgt-C le TARGAT

Sgt Brucourt
Sgt Curdy (CFV 3),
Sgt Pagliero (CM 7),
Sgt SIDHOUM (corps-franc du régiment, tué suite à un incident avec patrouille allemande à Forbach le 7 février 1940)


Caporaux et hommes :
CM 1 : Cal-C DEBON, Cal-C LAMARRE (tué le 14/06 au Grossberg), Cal-C HEMMER, Soldats André BLAISON et J. BOUDARD (tués au Grossberg le 14/06), Cal DUCHE ou DUCHET, Etlicher, Estreich, François GEMMRICH, Soldats Croizilles, Coutin
CM 2 : Cal-C LEGRAND (Section UHL), Cal-C SPOR (MC13B), Soldats PFLEGER (Section UHL, tué le 14/06), TAUPY, TASSOT, BERTHAUD, DANLOS, HAMERSCHMITT (MC13B), Cal GALOPIN (MC35B)
CM 3 : Cal HAGEN
CEFV 1: Cal PELLIZARI, Cal PEROL, Cal CARPENTIER, Cal ROUGEMONT (MC13B), Cal GAVERIAU (MC13B)
Marc Henry, CC Legrand, Soldats Marchand, Marcel WERBROUCK et Jean BERTIN (CM 7),



Historique:

La fin 39 et l'hiver 1940 sont consacrés à des travaux d'aménagement de la position. Après mis en place des troupes d'intervalle courant septembre 1939, le régiment relève tactiquement de deux divisions différentes... Les I et III/69° rapportent à la 18° DI - 9° CA, et le II/69° à la 41° DI - 17° CA. Cette situation demeure jusqu'au 4 octobre, date à laquelle l'ensemble du régiment repasse sous responsabilité de la 18° DI, pour être à nouveau séparé de la même manière (4).

En Novembre 1939, les corps-francs sont créés et participent aux patrouilles et coups de main au niveau des avant-postes (AP). Des éléments de la DI de renforcement prennent position sur la ligne d'arrêt, permettant à la CM3 du I/69° RMIF de se porter sur l'avancée de Biding et de s'installer sur la partie Ouest de celle-ci (Mistberg). La CM1 se concentre sur le Grossberg.

Au moi de janvier, le corps franc participe à une action à Forbach. il participe à une nouvelle action du groupe franc de la 29° DIA en février. A cette même période, et comme les autres RIF, le 69° est prié de permettre l'échange d'une partie de ses officiers, sous-officiers jeunes et aguerris avec les unités de campagne locales contre récupération d'un équivalent plus âgé.

Le 69° RMIF est rattaché au secteur fortifié de FAULQUEMONT le 16 mars 1940 lors de la réorganisation du front. Dans le même temps, il perd son 21° Bataillon (Instruction) qui passe au 174° RMIF.

10 mai - Morhange est bombardée,

11 mai - suppression des permission et rappel des permissionnaires. L'alerte générale est donnée.
Le PC du régiment quitte la Cité-jardin de Lixing et s'installe au PC de guerre du BOIS de BRILL .

- 12 Mai 1940 : En avant de la ligne des AP, sur la ligne défensive L1 la 11° DI est attaquée par les Allemands mais résiste. Le groupe franc du régiment combat au-dessus de Rosbruck.

- 14 au 21 Mai 1940 : Retrait des 11° DI de la ligne L1, réorganisation de la défense de la ligne L1.

- 23 Mai 1940 : retrait des troupes dans l'intervalle des AP. Seuls les bouchons fortifiés protègent encore la LPR en avant de celle-ci. Les AP (Altviller, Holbach, Trois Maisons...) sont tenus par deux sections FV de la CEFV 3
à Holbach (S-Lt LILLIG et S-Lt BROTZ), une section FV (Adj-C POUJOL) au bois de Kaster et une partie du corps-franc du régiment à Altviller, l'ensemble sous les ordres du Cne NOURISSON. Les Allemands arrivent en vue de Trois Maisons.

- 28 Mai 1940 : la 47° DI quitte la position des avant-postes (AP). Le 69° RMIF est seul en 1e ligne, sous responsabilité de la 52° DI dans le cadre du nouveau groupement Sarre (20° CA) après retrait de la 4° Armée.

- 30-31 Mai 1940 : Le II° bataillon s'installe dans son PC de guerre. Les Allemands arrivent progressivement au contact de la ligne des bouchons d'AP.

- 02-03 Juin 1940 : Le bouchon d'avant-poste de Holbach est attaqués dès le 2. Une compagnie du 110° BCP est envoyée les renforcer. Le 3 Juin, une tentative de contrattaque du groupe-franc pour dégager le village de Holbach échoue. Son chef, le Lt GUILLEMINAULT, décède dans l'attaque. L'AP de Holbach est évacué sur ordre dans la journée du 3, ainsi que celui d'Altviller - qui n'avait pas été attaqué - dans la soirée. Dès le 3 au soir, l'ennemi qui s'infiltre est en vue de la LPR en plusieurs endroits, mais se tient dans les forêts la surplombant. Les derniers défenseurs qui ont pu s'échapper d'Holbach rejoignent les lignes dans la nuit du 3 au 4 Juin.

Jusqu'au 14 juin, le régiment essuiera de nombreuses escarmouches avec l'ennemi - qui s'installe et teste les postions françaises - ainsi que des tirs d'artillerie. Il comptera sur cette période plusieurs tués et blessés.

- 13 Juin 1940 : L'ordre d'évacuer le 14 au soir est donné au 69° RMIF qui ne laissera sur la position qu'un détachement correspondant à 1/3 des équipages occupant les blockhaus de son secteur. Ce détachement avait pour ordre de tenir la position jusqu'au 15 juin minuit pour couvrir le mouvement de repli du régiment. Il est placé sous les ordres du CB BONIFACIO, avec le Cne BAUDELOT pour le II/69°, le Lt LEROUX pour le III/69° et le Cne DIEUCHO pour le I/69°.

- 14 Juin 1940 : L'attaque allemande se déclenche en direction de Biding par un bombardement intense à bout portant à partir de 6h30 du matin, suivi de stukas dans la matinée. Les positions tenues par le régiment sont attaquées sur le Grossberg et vers le Nonnenwald par l’ID 258 du XXX° Armee Korps allemand, extrémité ouest de l'offensive dans le cadre de l’opération Tiger. Elle aligne 4 bataillons face à 1 bataillon et une compagnie français. Le IR 458 doit prendre le Mistberg et le Nonnenwald, et le IR 479 doit se rendre maitre du Grossberg et du Rodenberg (82° RMIF). L'exploitation de la percée doit être faite dans la journée...
Après une heure de bombardement à tir tendu, le Grossberg, moins bien protégé par l'artillerie amie et littéralement pilonné, est pris dans la matinée. Une contrattaque du 110° BCP (52° DI, Gal ECHARD) tente de le dégager, mais échoue dans le sang. Par contre, le Mistberg reste partiellement intouché ainsi que le reste de l'avancée de Biding pourtant approchée par une seconde attaque lancée à midi avec fort appui d'artillerie. L'avance est toutefois bloquée par les feux de la section BELLETRE, la casemate MC39B et du 82° RMIF. Engageant ses réserves, le IR 479 parvient à prendre dans l'après-midi la casemate de 75mm AC3B dont le canon ne pourra être neutralisé et sera utilisé par les Allemands contre la MC21B... Le front se stabilise néanmoins et reste dans ce statu-quo jusqu'au lendemain. L' IR 479 accuse 212 pertes, dont 38 tués.
De son côté l'IR 458 tentent plusieurs fois dans la matinée de passer la Nied face à la CM9 du III/69° RMIF après avoir contourné le Mistberg, mais sans succès là non plus du fait du feu de la CM 9 du III/69° RMIF et de la casemate de 75 de Biding. Après ces tentatives, le front se fige. Le JMO de l'ID 258 précise que l'IR 458 laissera ce jour là plus de 150 hommes sur le terrain, tués ou blessés.
Le reste du 69° RMIF n'est pas concerné (II/69° et CM 10 et 11 du III/69°).

Dans la soirée à partir de 21h30, le régiment entre dans le groupement de marche de GIRVAL et décroche vers le canal de la Marne au Rhin. Le décrochage se passe bien, mis à part le fait que le I/69° RIF - qui a subi le gros de l'attaque du jour - est largement amoindri (les CM 1, CM 3 et une part importante de la CEFV 1 ne sont plus que l'ombre d'elles-mêmes). Les sections restées sur place sous les ordres du CB BONIFACIO passent une nuit relativement calme, sauf à la casemate MC15B (Nonnenwald) qui est prise tôt le matin et permet à l'ennemi de remonter à gauche et à droite vers les blocs encore occupés.
Train régimentaire (sous les ordres du Cne LOUBET) : il quitte Bérig-Vintrange avec le drapeau du régiment qui lui a été confié.

Ailleurs en France : les Allemands sont à Paris.

- 15 juin 1940 : Les allemands ayant appris la retraite des français lancent une attaque générale contre la position comme la veille. Les combats feront rage et le régiment connaitra des pertes côté droit du sous-secteur. Côté gauche, les éléments retardateurs du II/69° décrochent entre la fin de matinée et le milieu d'après-midi... En début de matinée (8h - 8h30), le village de Biding tombe et la casemate d'artillerie AC3B prend à nouveau à partie le bloc MC21B. En fin de matinée, les créneaux de MC13B sont pris à partie directement eux aussi, ainsi que MC35B : ces blockhaus se rendent en début d'après-midi. Les éléments qui le peuvent encore entament leur repli avec le CB BONIFACIO.

Régiment : le repli à pied entamé la veille au soir amène e 69° RMIF sur une ligne Villers-s-Nied - Morhange. Du fait des éléments retardateurs, les Allemands n'atteignent que Bistroff, Grostenquin et Francaltroff à 10 km de là.

- 16-17 juin 1940 : Le repli du détachement retardateur commencé la veille se passe avec des fortunes diverses. Une partie seulement pourra quitter la position avec le CB BONIFACIO et réussira à rejoindre le 16 Juin le Régiment sur la Seille, avec le Groupe Franc, en réquisitionnant des véhicules les bataillons partis en avance notamment à Einville. Le Cne BAUDELOT (blessé) et son groupe du II/69° suivant un chemin différent, sera encerclé et capturé à Lucy à l'Ouest de Morhange le 16 dans la soirée.

Régiment : La marche de repli se poursuit vers la vallée de la Seille : Chambrey, Moncel et Pettoncourt sont atteint dans la journée du 16. Dans la soirée, nouveau départ vers le Canal de la Marne au Rhin via Moncel sur Seille puis Einville-Bauzemont où le régiment se rétablit et prend position derrière le canal entre les Salines d'Einville et Bauzemont (exclu), avec avancées sur la rive Nord le 17 Juin. Le PC régimentaire s'établit à Bonviller. Dans la soirée, le contact est pris avec l'ennemi aux avant-postes.

Ailleurs en France : les Allemands arrivent à Besançon et la frontière Suisse. Les troupes du Nord-Est sont encerclées.

- 18 Juin 1940 : Les ponts du canal sautent à 3h du matin. Seules quelques accrochages ont lieu le 18 sur le canal de la Marne au Rhin, et c'est presque sans combat que le régiment décroche sur ordre dans la nuit suivante vers Lunéville. Le front du canal a été percé ailleurs, inutile donc pour l'assaillant de se battre face à une unité de forteresse déterminée...

- 19 Juin 1940 : Le nouveau repli débute à 1h du matin, perturbé par un ennemi plus mordant maintenant. Les bataillons traversent la Vezouze puis Lunéville au lever du jour, puis passent la Meurthe. Le 2° Bataillon s'établit dans les pentes au sud de Moncel-lès-Lunéville avec le 3° Bon à Hériménil à sa gauche et le 82° RMIF à droite à Moncel. Le 1° bataillon parvient à Chaufontaine au sud de Lunéville - gauche du dispositif - vers 8h après avoir fait détour par St Clément et le pont de Moncel sur la Meurthe, celui de Chaufontaine ayant été détruit. Attaqué par de forts éléments dés midi, ce bataillon à bout de forces et de moyens succombe vers 15h après un court combat contre des Allemands arrivant de l'Ouest (liaison avec le 86° RI perdue) et de Lunéville. Seuls 60 hommes arrivent à s'échapper.
L'ennemi prend contact en fin de matinée avec le reste du 69° RMIF et les combats se développent dans l'après-midi. Menacé d'encerclement par la gauche par la neutralisation du I/69°, le régiment reflue sur ordre vers le Sud-est vers Fraimbois dans la soirée puis s'installe au nord de Gerbéviller.

- 20 Juin 1940 : La CM 5 (II/69° RMIF) s'installe en bouchon à Gerbéviller et couvre le repli des restes du 69° RMIF et du 146° RIF. Décrochant sous le feu adverse et dégagée par le corps-franc, elle est capturée avec la Cie de Commandement du 69° (Lt BON). Le reste du régiment se retrouve autour de Seranville à quelques kilomètres au sud. L'ennemi arrive sur ces entrefaites et encercle le village, capturant l'essentiel du régiment et le Lt-Col PINTA. Quelques éléments isolés seront pris au sud de là à Clézentaine.

Le Train Régimentaire, qui était déjà stationné plus au sud à Rambervillers, est rejoint par quelques isolés dont 5 officiers. Ils parviendront finalement jusqu'au Col du Haut-Jacques dans les Vosges le 21 Juin et y détruiront le drapeau du régiment le 23. Les quelques rescapés stationnés là seront internés par les Allemands à partir du 23 Juin.





Rédaction Initiale : Pascal LAMBERT - 11/2017
Reprise et compléments : Jean-Michel JOLAS - 12/2021

Notes :

(1) Le Col JOBIN part comme chef d'EM de la 35° DI. Il sera déterminant dans le travail de reconstitution des documents et de l'historique du 69° RMIC dans les années 50.
(2) tué le 14 Juin début de journée. La destruction de son bloc ouvre grand la porte de Biding aux Allemands.
(3) le Cne BAUDELOT reste avec le détachement de retardement
(4) Cette situation - pas spécifique au seul 69° RIF - ne sera pas sans créer des tensions, le II/69° RMIF étant laissé quelque peu entre deux chaises. Cette situation se conclura par un incident sérieux en Avril 1940, le Gal MENDRAS (47° DI - alors responsable du II/69°) écrivant au Gal LAURE son mécontentement quant à la tenue du bataillon et sa propension à n'en faire qu'à sa tête. Le Lt-Col JOBIN, consulté sur l'affaire de la note MENDRAS et les éventuelles suites à donner à l'encontre du commandant de bataillon, eut beau jeu de répondre qu'il n'avait pas d'avis à avoir sur un bataillon qui n'était plus sous sa responsabilité tactique du fait de l'organisation, et qui avait subi des fluctuations d'organisation préjudiciables à son fonctionnement... Les choses en restèrent là, sauf pour le Cne commandant le bataillon, dont la demande d'avancement à chef de bataillon fut "mise en attente"(sic). Cela fut suivi d'un rapport du 146° RIF dont un officier (Cne LHUILLIER), envoyé en liaison de l'autre côté de la Nied pour s'enquérir des raisons pour lesquelles les AP du II/69° n'étaient plus occupés, aurait trouvé l'EM du bataillon en pleines libations arrosées avec des officiers polonais de la DIP stationnée dans la région. Avec la réorganisation du secteur du 16 Mai 1940 suite au départ annoncé de la 11° DI, le 69° RMIF retrouva plein contrôle sur son 2e bataillon.



Sources :

Archives du 69° RMIF - SHD cote 34N87
Essai d'historique des 69°, 82° et 174° Régiments de Mitrailleurs d'Infanterie de Forteresse, partie 1 69° RMIF - Le Ralliement
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Quartiers tenus par le 69° RMIF
Posté par Pascal le 17/12/2019






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