Ligne Maginot - Service Z



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Service Z

(Z)






Le Service Z au sein des ouvrages Maginot était en charge la défense de l'ouvrage et de son équipage contre les gaz de combat. Son fonctionnement est réglé par des Instructions spéciales.

En temps normal, il était placé sous le commandement d'un officier Z généralement de formation chimiste dépendant de l'artillerie de l'ouvrage et avait pour mission de s'assurer du bon fonctionnement des équipements de lutte contre les gaz, d'assurer la surveillance et la détection des attaques par gaz et la determination des agents utilisés.

En cas de crise, il passe sous l'autorité directe du Chef du Service de Sécurité de l'Ouvrage et son fonctionnement et ses effectifs sont alors définis par le Rôle de défense contre les gaz qui intègre l'ensemble des personnels concernés par la mise en sécurité de l'ouvrage, la mise en place des mesures de désinfection pour le matériel et les hommes ainsi que la délivrance des soins à donner en pareil cas.


1. Equipe mobile Z



Ces équipes sont chargées dès le temps de paix de s’assurer du bon fonctionnement des matériels de protection entreposés dans les ouvrages fortifiés et principalement des :
• boîtes filtrantes à grand débit,
• détecteurs d’alarme,
• détecteur de CO,
• bidons filtreurs CO Mle 1933,
• matériel de pulvérisation,
• matériel de désinfection,
• appareils isolants,
• vêtements spéciaux.

Ces équipes, qui font partie du service Z de certains parcs d’artillerie, fonctionnaient sous le contrôle des inspecteurs Z régionaux correspondants.

Le personnel des équipes est prélevé sur les formations d’ouvriers d’artillerie et comprend normalement :
• un sous-officier
• deux canonniers

Toutefois, suivant le nombre et l’importance des ouvrages, la composition de certaines équipes était réduite et ramenée à :
• 1 sous-officier
• 1 canonnier

En temps de guerre, les équipe mobile Z ayant la composition d’une équipe normale du temps de paix, sont attribuées à chacun des parcs d’artillerie suivants :
• parcs d’artillerie de région fortifiée,
• parc d’artillerie de brigade de région fortifiée
• parc d’artillerie mis sur pied au titre des formations militaires du territoire et fonctionnant au profit des organisations fortifiées.


2. Service Z d’ouvrage



2.1. Officier Z



Les fonctions d’officier Z étaient remplies, en temps de guerre, par un des officiers de l’état-major du commandant de l’artillerie de l’ouvrage ou par un officier de l’élément d’artillerie de l’ouvrage.

A cet officier était adjoint, suivant les ressources de l’artillerie, exceptionnellement un officier chimiste, le plus souvent un canonnier aide chimiste.

Cet officier chimiste ou ce canonnier aide chimiste provenaient du personnel incorporé au 22ème BOA et instruit à l’entrepôt de réserve générale d’Aubervilliers.


2.2. Personnel spécialisé pour la mise en œuvre des appareils de détection (en temps de paix)



Ce personnel est dénommé : « aide chimiste d’ouvrage »

En vue de permettre en tout temps la mise en œuvre des appareils de détection, un moyen de personnel spécialisé existait dès le temps de paix dans les batteries d’artillerie d’ouvrages et dans les unités d’infanterie de forteresse.

Chaque batterie d’artillerie d’ouvrage comportait autant de fois 2 aides chimistes d’ouvrage qu’elle avait d’ouvrages à servir à la mobilisation.

Certaines unités d’infanterie de forteresse comportaient également des aides chimistes d’ouvrages à raison de un au minimum par ouvrage desservi et ne comprenant pas d’éléments d’artillerie.


2.3. Equipes de guetteurs éclaireurs Z – Equipes spécialisées de détection (en temps de guerre)



Chaque équipe de guetteur éclaireur Z comprenait 4 hommes.

Les équipes spécialistes de détection avaient une composition qui ne pouvait être précisée qu’en fonction des détecteurs divers appelés à être mis en service.

Le personnel visé ci-dessus ainsi que le sous-officier chargé à chaque entrée de la surveillance des guetteurs éclaireurs Z, du personnel de détection et de l’équipe de désinfection, était prélevé sur les effectifs attribués aux unités d’artillerie d’ouvrage.


2.4. Moyens de détection



La détection est l’ensemble des procédés mis en œuvre pour déceler dans l’atmosphère environnant les prises d’air de l’ouvrage, la présence de gaz toxique.

La détection des gaz de combat était assurée :
• par les éclaireurs guetteurs Z (détection physiologique)
• par l’exploitation des renseignements
• par les détecteurs d’alarme (pour mémoire)


2.4.1. Equipes de guetteurs éclaireurs Z



Les éclaireurs guetteurs Z ont reçu dès le temps de paix, en vue de la détection physiologique des gaz de combat, une instruction pratique.

Ils utilisaient :
• l’odorat : la plupart des gaz de combat connus possèdent une odeur caractéristique rappelée ci-dessous :

  • • la vue ; nuages, vagues
    • l’ouïe : au cours d’émission de vagues le sifflement de départ du gaz peut être perçu. D’autre part en cas de bombardement par projectors, le bruit est caractéristique. Enfin l’explosion d’un obus à gaz est différente dans certains cas de celle d’un obus ordinaire.

    Les équipes de guetteurs éclaireurs Z alertaient l’officier Z et simultanément les sapeurs chargés du fonctionnement de la salle de neutralisation par l’intermédiaire du réseau de transmission des alertes au gaz.


    2.4.2. Renseignements



    Les renseignements peuvent provenir :
    • soit de l’ouvrage même : observation, écoute,
    • soit des ouvrages voisins en cas d’intervalles.

    Les renseignements étaient transmis le PC d’ouvrage à l’Officier Z.


    2.4.3. Détecteurs d’alarme



    Ultérieurement un détecteur d’alarme prévu à coté de chaque prise d’air permettra par une méthode chimique rigoureuse de vérifier si l’air extérieur contient ou non des gaz toxiques et de contrôle ainsi, en les confirmant ou en les infirmant les indications initiales des guetteurs.


    2.4.4. Moyens d’alerte



    Chaque ouvrage de quelque importance est doté d’un réseau spécial de transmission de l’alerte aux gaz avec un appareil émetteur-récepteur à chaque entrée et au PC de l’officier Z et appareil récepteur à l’usine, à la chambre de neutralisation et dans chaque bloc.

    Ces appareils d’une part avertissant par un signal sonore de tout changement de situation des blocs d’entrée des hommes et d’entrée de munitions par rapport aux gaz de combat et, d’autre part, donnent par un signal lumineux indique constamment que l’appareil est alimenté et par conséquent en état de fonctionnement.

    Lorsqu’un poste émetteur lance un signal, un lampe s’allume sur chaque appareil récepteur et une sonnerie ou klaxon retentit ; le sapeur de service accuse réception, ce qui arrête le signal sonore et allume ou éteint la lampe colorée (suivant qu’il s’agit d’un commencement ou d’un fin d’alerte).

    Les signaux émis par chaque entrée se traduisent sur les appareils récepteurs par l’allumage des lampes qui lui correspondent : les signaux émis par le poste de commandement de l’officier Z se traduisent par l’allumage simultané des lampes correspondant aux deux entrées.

    L’opérateur d’un poste d’émission après avoir envoyé un signal vérifie par les indications de l’ampèremètre de son appareil que tous les correspondants ont accusé réception. Si l’aiguille ne revient pas à sa position primitive, il utilise le téléphone pour rechercher le poste en défaut ; les communications lui sont données par priorité s’il s’agit de faire effectuer les manœuvres de passage du régime « air pur » au régime « air gazé ».


    2.5. Equipe de désinfection



    Ces équipes étaient constituées à la diligence du commandant de l’ouvrage à l’aide du personnel d’infanterie et d’artillerie entrant dans la garnison de l’ouvrage.


    2.5.1. Désinfection du personnel



    Le traitement du personnel comporte essentiellement :
    • le nettoyage des tâches d’ypérite sur les vêtements et chaussures,
    • la douche chaude avec savonnage abondant subie soit à la caserne soit aux entrées et le changement de vêtements,
    • les soins spéciaux (service de santé) donnés à l’infirmerie.


    2.5.2. Désinfection du matériel



    Elle est effectuée suivant les règles habituelles. Toutefois le traitement au chlorure de chaux pouvant provoquer la vaporisation des gouttelettes d’ypérite et par le jeu même de la ventilation, l’entraînement de ces vapeurs dans l’ouvrage il convient dans toute la mesure du possible d’éviter d’effectuer cette désinfection à l’intérieur de l’ouvrage.

    Tout le personnel est muni de vêtements spéciaux et dispose de pulvérisateurs et de produits neutralisants et désinfectants (chlorure de chaux, foie de souffre, eau de javel, etc.)


    2.6. Petits ouvrages et abris



    Ces organisations ne comportant pas d’éléments d’artillerie, le gradé spécialement affecté au service Z appartiendra à l’arme de l’infanterie.


    Antoine SCHOEN selon sources :
    • Note sur la protection contre les gaz dans les ouvrages fortifiés du 9 avril 1936
    • Notices générales relatives au fonctionnement et à l’entretien des installations des ouvrages de régions fortifiées approuvées par DM n°6708 2/4 S du 10 juillet 1937.






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