A l'issue du 2e conflit mondial, l'armée se pose la question de ce qu'il y a lieu de faire avec les fortifications utilisées et construites hors de tout cadre légal durant les hostilités, quelque soit l'origine de celles-ci, et quel classement doit en être fait.
Pour mener cette réflexion, la CDAOA (Commission de Déclassement et d'Aliénation des Ouvrage Anciens) est crée en Mai 1946, avec pour mandat de statuer prioritairement sur les fortifications construites avant 1930. Cette CDAOA travaille en parallèle de la CCOA (Commission de Classement des Ouvrages ex-Allemands), créée elle en Janvier 1946 et qui s'occupe de statuer sur les fortifications allemandes construites pendant l'occupation (Mur de l'Atlantique, etc).
A la réflexion, la question étant en fin de compte plus large que la simple problématique du devenir des constructions allemandes, les CDAOA - qui a achevé son travail - et CCOA sont dissoutes en Octobre 1947. Le mandat de la CCOA est transféré à un nouvel organisme, la SCOICH (Sous-commission de Classement des Ouvrages de l'Intérieur Construits pendant les Hostilités) dont la responsabilité est étendue à l'examen des fortifications de toutes origines (alliées, françaises, allemandes) construites en France durant la 2nde guerre mondiale.
La SCOICH est une commission mixte. Elle se compose, outres les organes de l'armée, de représentants des autorités civiles (Pont et Chaussées, Intérieur, Urbanisme, Agriculture, Industrie) qui peuvent avoir un avis sur le devenir de ces constructions. Elle va s'attacher à rationnaliser et organiser le travail des équipes du Génie qui avaient commencé à recenser les constructions existantes dés 1946.
L'œuvre essentielle de la sous-commission va donc être de constituer avec le Génie un catalogue - le plus complet possible - des blockhaus et constructions de tous types et toutes origines, avec un état des lieux, un descriptif succinct et enfin une prise de décision au cas par cas de ce qu'il y a lieu de faire :
(C)onserver dans le domaine militaire, ce qui implique souvent un achat foncier par l'armée pour régulariser la propriété.
(M)aintenir en état sans prise de propriété. Le propriétaire civil garde la propriété de la construction mais n'a pas le droit de la détruire,
(A)liéner, la construction étant rétrocédée au propriétaire foncier, qui peut en faire ce que bon lui semble,
ou enfin simplement (D)étruire la construction pour faire place nette
.
La SCOICH est commandée par le Général de Corps d'Armée DROMARD - par ailleurs inspecteur général du Génie - et opérera jusque dans le milieu des années 50, le temps de traiter tous les cas rencontrés. Par dérogation, en cas de besoin de traitement d'urgence d'une situation conflictuelle avec le monde civil, la SCOICH aura autorité pour prendre une décision immédiate sans passer par tout le processus de consultation des autres parties prenantes publiques.
Ce catalogue de la SCOICH est classé par Région Militaire, Département et Commune. Chaque bloc reçoit sa propre dénomination selon un schéma unique et commun à tout le pays, composé d'un indicatif départemental (exemple SA pour Savoie, HS pour Haute-Savoie, …) et d'un numéro d'ordre.
Bien que présentant des erreurs, des oublis et des imprécisions, c'est la compilation la plus exhaustive qui existe des constructions MOM de la ligne Maginot construites pendant la drole de guerre. A ce titre, c'est un outil de recherche essentiel.
Rédaction initiale : Jean-Michel Jolas - © wikimaginot.eu - 31/05/2019
Sources : SHD - Répertoire des archives de la SCOICH et de la CDAOA
Page n° 1000671 mise à jour le 30/11/2019 -
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