Ligne Maginot - NORMAND Alfred Robert, Général de Division



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NORMAND Alfred Robert, Général de Division






Le général Alfred NORMAND a été directeur du Génie du 18 Octobre 1927 au 7 Mars 1929, date à laquelle il décède accidentellement. Dans ce rôle, il est "l'homme de l'Art" de l'arme du Génie en charge de l'animation des études préliminaires de la future ligne Maginot. Le général Ferréol LEFORT lui succède dans la fonction de Directeur central du Génie.

Le Gal NORMAND




Biographie

Alfred NORMAND nait le 3 Aout 1873 à Paris. Il était le fils d’Afred-Nicolas Normand, qui sera doyen et président de l’académie des beaux-arts et président de l’institut de France en 1900, et d'une mère au foyer.

Il décède accidentellement le 7 Mars 1929 lors d'un voyage de Versailles à Paris. Arrivé à la station Pont-Mirabeau, il essaie d'attraper un train dont les portes se ferment au même moment automatiquement. Il tombe du marchepied et est écrasé entre train et quai. Transporté en urgence à l'hôpital Boucicault, il meurt de ses blessures dans la journée.

Robert Normand a été un écrivain militaire prolixe (son premier livre est « le patriotisme allemand »).



Carrière militaire

Le jeune NORMAND intègre l'école Polytechnique et l'armée en Octobre 1893. Il sort deux ans plus tard (230e/239) avec le grade de Sous-Lieutenant. Après deux années passées à l'Ecole d'application de l'Artillerie et du Génie, il est muté en Octobre 1897 au 4° Régiment du Génie (RG) à Grenoble où il est promu Lieutenant. Fin 1898, il passe au 6° RG d'Angers. Durant toute cette période, il met en évidence ses qualités personnelles de dynamisme et d'énergie mais aussi une tendance à l'excès marqué de zèle parfois maladroit qui ira jusqu'à lui valoir une mise à pied de plusieurs semaines et un court séjour en prison militaire !

En 1899, il effectue un séjour remarqué en Guinée à effectuer des relevés géographiques, puis fin 1901 en Algérie où il est promu Capitaine et affecté à une chefferie du Génie locale. Durant deux ans il pilote plusieurs chantiers militaires importants, dans des conditions de sécurité difficiles. Ceci lui vaut plusieurs lettre de félicitation ou de citation des autorités militaires locales. Rentré en France en Avril 1904, il est affecté au VII/4° RG à Besançon et est autorisé à présenter l'Ecole de Guerre. Il en sort en Octobre 1908, avec brevet d'Etat-Major, mais seulement avec la mention "assez bien" (89ième de sa promotion) car desservi par son caractère peu compatible avec les activités d'études… il effectue de nombreux stages à l'issue de l'Ecole de Guerre , allant jusqu'à prendre un congé de 3 mois pour aller en Allemagne (il parle allemand couramment) pour y espionner les manœuvres de l'armée. Son rapport au retour de séjour sera salué par le 2° Bureau (Renseignements) de l'EMA. En Novembre 1911, il part "hors cadres" détaché pour le Maroc prendre le commandement du Tabor du Génie de l'armée chérifienne. Adjoint au Consul de France à Rabat, il administre les services de la ville et s'y fait remarquer pour son sens de l'organisation. Il rentre ensuite en France fin 1913 avant d'être nommé à la chefferie de Belfort en Février 1914 puis promu Chef de Bataillon en Mai en prenant le commandement du 28° Bataillon du Génie.

A la mobilisation, il prend en charge les travaux de mise en état de défense du périmètre Nord-Est de la place de Belfort puis le commandement du Génie du secteur Sud. Il dirige lui-même les travaux de terrain, dans des conditions parfois périlleuses, qui lui occasionnent une blessure au bras en Février 1915 puis plus sérieuse à la gorge en Juillet suivant. Il demande ensuite à passer dans l'Infanterie, prend le commandement du I/109° RI et part se battre en Artois. Transféré à Verdun en Fevrier 1916, il y est blessé deux fois dans la même journée dans le secteur de Douaumont, ce qui lui vaut une citation à l'ordre du Corps d'Armée. NORMAND revient de convalescence en Avril 1916 puis prend le commandement du Génie de la 129° DI avec laquelle il combat dans la Somme et au Chemin des Dames, où il est à nouveau cité à l'ordre de l'Armée en Aout 1917.

Promu Lieutenant-Colonel en Septembre 1917, il stationne ensuite dans le Nord puis retourne en Haute-Alsace début 1918 où il est nommé commandant du Génie du 1er Corps de Cavalerie avec lequel il combat ensuite en Champagne. Il y est de nouveau blessé lors d'un bombardement (6° citation) et y finit la guerre.

Il part ensuite durant deux ans rejoindre l'Armée Française du Levant, où il s'illustre à nouveau dans le cadre de la pacification et de l'équipement de cette région et est promu Colonel (25/09/1919). A son retour en Europe, il prend le commandement du 12° RG en Allemagne puis devient Directeur du Génie de Metz (6° Région Militaire) en Mai 1923. En 1924, il est désigné pour suivre les cours du Centre des Hautes Etudes Militaires dont il sort en 1925 avec le grade de Général de Brigade (23/06/1925).

Le nouvellement promu général NORMAND prend la direction de l'Ecole Militaire du Génie de Versailles, école qui - avec Polytechnique - forme les cadres de l'arme du Génie. Enfin, le 18 Octobre 1927, il est nommé Directeur du Génie (4° Direction) au Ministère et promu Général de Division en Juillet 1928.


Rôle dans le cadre de la conception de la ligne Maginot


Le Général NORMAND est particulièrement intéressé à la fortification. A l'époque où il est Lt-Col au 1er Corps de Cavalerie, il écrit un rapport très détaillé sur les fortifications de Metz et ce qu'il y a lieu d'en faire. Lors de son passage à l'Ecole du Génie de Versailles, il rédige un traité sur les formes de fortification et commente plusieurs documents à l'attention de la CDF , qui d'ailleurs l'auditionne à titre d'expert lors des réflexions sur ce que devra être la future ligne Maginot. C'est donc un officier très au fait de ces question qui arrive à la tête du Génie en Octobre 1927.

Durant le court laps de temps pendant lequel il sera en fonction, il écrira de nombreux documents d'orientation, mettra en place un suivi spécifique des travaux de fortification et poussera au renforcement des effectifs spécialisés des DTF en charge de la conception des ouvrages.

Il coordonne enfin avec la CORF le travail d'établissement du futur budget du programme de fortification des frontières.




Distinctions

Légion d'Honneur :
- Chevalier le 10 Juillet 1913.
- Officier le 20 Février 1915.
- Commandeur le 16 Juin 1920.

Croix de Guerre 1914-18 avec 6 citations individuelles, Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieures avec 1 citation
Nombreuses médailles coloniales
Commandeur de l'ordre de St Sauveur (GR)
Grand officier de l'ordre de l'Etoile (RO)
Compagnon de l'ordre de St Michel et St Georges (GB)
Grand officier de l'ordre de St Sava (SB)
Commandeur de l'ordre du Danebrog (DK)



Sources : SHD - 9YD699
A signaler un livre dédié au général par le commandant Drecq, paru en 1929 chez Berger-Levrault.








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