La 65° DI était une division de série B mise sur pied dans les Bouches du Rhône, le Vaucluse et le Gard le 2 septembre 1939.
- QG et Services : Marseille
- 42° Demi-brigade de Chasseurs Alpins: Courthezon
- 46° Demi-brigade de Chasseurs Alpins : Camaret- Jonquières
- 203° RIA : Orange – Sérignan – Piolenc
- 54° GRDI : Tarascon
- 42°RAC et 242° RALC : Nîmes
Son PC était en Avignon puis passa dans l’arrière pays Niçois (27/10/1939) à Levens (Cdt Général PAQUET).
Entre leur mobilisation et leur départ pour la frontière des Alpes l’emploi du temps des unités est employé à parfaire leur instruction (complément de connaissances militaires, exercices, tirs, manœuvres, études de l’armement, etc..), nombre des mobilisés étaient des classes 30 et avaient eu des périodes de réserves lointaines.
Lorsque le 13/10/1939, la 30° DI Alpine, en réserve dans les environs de Grasse, se prépare à partir pour le Nord-Est, celle-ci échange son artillerie avec celle de la 65° DI.
Entre le 23 et le 27/10/1939 la division fait mouvement par voie ferré dans les régions de Nice et de Digne. A partir du 27/10/1939 elle commence prendre en compte le secteur de la 29° DI Alpine (1). Sont également rattachés à la 65° DI A certaines unités du SFAM qui occupaient déjà le secteur : 61° ½ Brigade Alpine de Forteresse (74°, 84°,94° BAF), 167° RAP, II/450° Pionniers, 75° BAF, 102° BCA, I et II/158° RAP.
Secteur de la 65° DI à la date du 27/10/1939 :
A cette date l’ordre de bataille de la Division est le suivant :
Cdt la 65° DI : Général de SAINT JULIEN
Cdt l’A.D. : Général NIOLLET
Cdt l’I.D. : Col ASTOLFI
Chef état major : Lt-Col SALMON
1er Bureau : Lt RAVAIS
2ième Bureau : Cap MARCHAND
3ième Bureau : Cap CORNET
4ième Bureau Cap CLEMENT
42° Demi-brigade de Chasseurs Alpins : Lt-Col VIGOUROUX
89° BCA : Cne JEAN, PC à Roquebillière
98° BCA : Cdt VIENNEX, PC à St Martin du Var
100° BCA : Cdt PARODIN, PC à Marie
46° Demi Brigade de Chasseurs Alpins : Lt-Col BOUZOU puis Lt-Col BRUN (20/3/40)
pour mémoire car elle est passée aux ordres du SFAM le 15/4/40
102° BCA : Cdt DUGE de BERNONVILLE, PC à Cabanes Vieilles
104° BCA : Cne COLLARDELLE, PC à Turini
105° BCA : Cne SANTUCCI, PC à Breil
203° RIA : Lt Col REMY, PC aux Launes
96° RAM : Col GENSOLLEN, PC à St Martin du Var
296° RALP : Lt Col BICHAT
54° GRDI : Chef d’Esc MESTRE puis BIZARD (8/6/40)
Lt Col BOUCHARDIER
Unités provenant de la dissolution du 65° Bataillon du Génie
Cie 65/1
Cie 65/2
Cie télégraphique 65/81
Cie radio 65/82
Chef d’Esc LAFONTAINE
Cie hippo 65/15
Cie auto 165/15
Unités auxquelles il faut rajouter des unités détachées du SFAM
61° Demi-brigade Alpine de Forteresse : Lt-Col MARQUILLY, PC à Sainte Claire (Levens)
167° RAP : Lt Col CAROUR PC à Guillaumes
I° Groupe (1° et 2° Batteries) du 158° RAP : Lt-Col FOURNIAL, PC à Levens
II/ 450° RP : Cdt BRUYERE, PC à Roussillon
L’artillerie de la 65° DI était sous le commandement du Général NIOLLET. A sa création celle-ci comportait les 42° RAC, 242° RALC et la 10° Batterie Antichars du 42° RA.
Du 15 au 18/10/1939 elle fut échangée avec celle de la 30° DI Alpine en partance pour le Nord-Est car beaucoup plus adaptée à une guerre en montagne (96° RAM, 296° RALP). La batterie antichar arrivera le 02/12/1939 en provenance du 19° RA.
Dans le dispositif d’été, un groupe du 96° RAM et un groupe du 296° RALP étaient aux ordres du SFAM. Par contre le 167° RAP était aux ordres de la 65° DI.
Les unités étaient les suivantes :
96° RAM (Col GENSOLLEN) à 3 Groupes de Montagne - PC à Saint Martin du Var
296° RALP (Lt Col BICHAT) à 2 Groupes de 155 C Schneider Porté - PC à Beuil
Le 8 juin le 296° a perdu un groupe qui a servi à former la 8° DI Légère Coloniale.
RAD 30 (CE BARBIER)
167° RAP (Lt Col CAROUR) à 4 Groupes (I et II de position , III et IV d’Ouvrages) - PC à Guillaumes
Les Divisions Italiennes en position face à la 65° DI appartenaient pour la partie Nord au II° Corps d’Armée du Général BERTINI Francesco (plus particulièrement la 4° DI) et pour la partie Sud au III° Corps d’Armée du Général ARISIO Mario. L’objectif des troupes du Duce était de prendre pied dans les vallées de la Tinée et de la Vésubie afin d’y fixer les troupes françaises s’y trouvant pendant les opérations M et R. En effet l’absence de voie carrossable rendait toute pénétration en profondeur aléatoire. Afin de remplir leur objectif, 3 divisions sont employées, réparties du nord au sud comme suit :
Quartier Haut Var et Beuil : 4° DI Livorno (34° RI et 33° RI) sous le commandement du Général GIODA Benvenuto
Quartier Gaudissart et Tournairet-Vésubie : Groupement Alpin Gesso-Tende : 1° Alpini (Gen FERRERO Alberto) et 6° Alpini (Gen MACCARIO Giovanni)
L’entrée en guerre de l’Italie (10/6/40) est suivie par l’évacuation des populations civiles, qui eu lieu dans des conditions souvent difficiles (à pied, de nuit et par des cols de montagne) (2). Elles furent ensuite regroupées dans les Alpes de Hautes -Provence puis par la mise en œuvre des destructions programmées.
- Durant la nuit du 11 au 12, les premiers coups de feu sont échangés en Haute-Tinée vers Cuson (2 km au nord d’ISOLA). Notre artillerie tire ses premiers obus sur un détachement italien dans la Gordolasque.
- Le 13/06 : Un élément italien profite du brouillard pour occuper le Piagu français évacué par la SES du 94° BAF. Une contre attaque appuyée par l’artillerie le reprend ainsi que le Piagu italien.
- Le 17/06 : les SES 23 SES 60 BCA sont prises sous des tirs de mortiers venant du Merlier.
Le 18/06 : Calme relatif.
Le 19/06 : à 6h00 un groupe de la SES du 98° BCA surprend et met en fuite une reconnaissance Italienne. A 8h45 une unité Italienne tente d’enlever le Baus de la Frema mais le tir des mitrailleuses de l’ouvrage de CONCHETAS la met en fuite.
Le 20/6 : accrochage de patrouilles Italienne par les SES des 23 et 60 BCA dans le vallon de Castiglione (ISOLA) . Tir de notre artillerie au NE d’ISOLA.
Les assaillants arrivés aux abord de la Tinée sont bloqués à hauteur du Pont Rouge par les AP.
Dans la Gordolasque, le PA des Adres occupé par la SES 89° BCA aperçoit lors d’une éclaircie dans le brouillard une unité Italienne en train de progresser vers elle. Aussitôt, les mortiers de 81 de l’ouvrage de FLAUT ainsi que les 75 de GORDOLON les prennent à partie.
Le 21/6 : nombreux accrochages entre les différentes SES et des patrouilles italiennes. Infiltrations en Tinée, Vésubie et Valdeblore.
Trois prisonniers (Bat VAL ELLERO) sont fait par la SES du I/55° RIA au NE de Saint Sauveur sur Tinée, 1 ( Bat VAL ADIGE) par la SES du 98° BCA au Boréon et 37 (dont 1 officier) de la 202° Cie du Bat Val Arroscia par la SES du I/112° RIA au dessus de BERTHEMONT (la SES a été citée à l’ordre de l’armée pour ce fait d’arme).
Le 22/06 : l’artillerie Italienne bombarde les position françaises tandis que l’infanterie poursuit ses incursions.
Le 23/6 : prise de contact généralisée dans la partie Est du sous-secteur Tinée-Vésubie avec nos avant-postes. Descendant du Col de Colla Longa entre ST Etienne de Tinée et ISOLA, les fantassin du II/34° RI sont pris sous les tirs des SES du 18° BCA et du I/203° RIA qui tiennent le point fort du Tolondet ainsi que d’une artillerie destructrice.
Face à Isola, le II/33° RI descend du vallon de Castiglione sous le feu des SES des 23° BCA et 60° BCA, qui se replient de l’autre coté de la Tinée, ainsi que de l’ouvrage d’Avant Poste d’ISOLA et d’une artillerie réactive.
La neige tombe durant la nuit du 23 au 24 (20 cm à 2300 m)
Le 24/6 : infiltrations ennemies dans la Gordolasque et le Boréon par les « Alpini ». Il en est de même dans le vallon de Molière (vers ISOLA). En fin de soirée, les italiens sont refoulés sensiblement à la frontière. Devant le PA du Tolondet, les Italiens incitèrent les Français à se rendre. En face d’ISOLA, l’Alpin CHAROLLOIS de la SES du 23° BCA est tué par un obus Italien.
A 21h40, l’armistice est annoncée pour 0h35. L’artillerie Française se déchaîne sur toutes les positions occupées par les troupes Italiennes.
Le 25/6 à 0h35 : cessation des hostilités. La position de résistance est restée inviolée, aucun ouvrage d’avant-poste n’est tombé.
Malgré cela, une unité du 34° RI ignorant l’ordre de cessez le feu attaqua le PA du Tolondet. Les SES du 18° BCA et I/203° RIA se croyant en sécurité depuis 0h35 et en raison de la pluie s’étaient mises à l’abri dans des granges. Les Italiens jetèrent des grenades par portes et fenêtres (1 Alpin de la SES 18° BCA est grièvement blessé - alpin DESURMONT -,d’autres sont blessés. Les français réagirent (en particulier l’artillerie) et repoussèrent les assaillants.
Une zone de 50 kilomètres à partir de la frontière devant être démilitarisée avant le 4/7/1940, la 65° DI se regroupe dans la région de Brignoles. Elle est dissoute le 11/7/1940 à 0h00.
Nota: cet historique ne saurait être exhaustif, celui-ci étant une synthèse, entre autre, de diverses sources quelquefois discordantes (surtout au niveau des dates.)
(1) Le secteur Nord du XV° CA a été sous la responsabilité de la 29° DI Alpine (la Division de Nice), division d’active, jusqu’au 24/10/1939, date à laquelle ses unités furent dirigées vers le NE. Elle laissera au XV°CA ses 12 SES ainsi que la 26 ½ Brigade de Chasseurs Alpins (qui partira ensuite vers le NE les 12 et 13/3/1940)
(2) La destruction du pont d’Isola sur la route pour Nice ayant eu lieu avant l’évacuation des populations civiles.
Marc ENDINGER le 17/1/2020
Les grandes unités Françaises historiques succincts- SHD
La bataille pour Nice et la Provence - Gal Montagne
Hommes et histoires de la ligne Maginot (Collectif),
Témoignages d’anciens combattants de l’Armée des Alpes.
Modification du texte
2 messages, le dernier est de jolasjm le 20/01/2020