Dans la terminologie propre à la ligne Maginot, et indépendamment des définitions antérieures que nous ne couvrirons pas, la casemate est un organe de combat d'infanterie ou d'artillerie, autonome ou relié à un ouvrage, avec armement sous créneau ou cuirassement fixe. Elle n'est pas à confondre avec le bloc tourelle dont l'armement est sous cuirassement mobile.
La casemate est par principe construite en béton armé, les créneaux d'arme se situant sur une ou plusieurs façades dont le défilement des tirs adverses éventuels est soigneusement étudié. Elle peut comporter en toiture des cuirassements fixes (cloches) destinées à l'observation ou au combat. Elle est accessible soit par une entrée protégée quand elle est isolée, soit par un puits ou une galerie quand elle fait partie d'un ouvrage.
Elle dispose d'une infrastructure, d'un degré de protection, d'équipements techniques et de capacités d'autonomie et de vie qui la distinguent du simple blockhaus. Elle est occupée et utilisée par des troupes d'infanterie de forteresse ou d'artillerie spécialisées.
Comme souvent il y a les règles, leur esprit et les exceptions. Un débat s'est instauré depuis longtemps sur où se situe la frontière entre la notion de casemate et celle de blockhaus. Sans vouloir trancher dans ce débat, le site wikimaginot.eu a pris le parti de respecter strictement la terminologie qui était employée dans les années 30 au moment de la conception et de la construction de ces organes.
De façon générale, tous les organes de combat conformes à la définition ci-dessus et conçus par la CORF relèvent de cette terminologie "casemate" de par leur degré de protection, d'autonomie, d'infrastructure, de spécialisation et de cuirassement.
- Les casemates d'infanterie CORF modèle 1929, 1930, cuirassée, type Nord, type Rhin, etc...
- Plusieurs types de casemates d'artillerie avec différents calibres de canons, invariablement intégrées à un ouvrage.
Les constructions conçues après 1935 par la Section Technique du Génie (STG) pour recevoir des canons de campagne fixes ou amovibles, qui reprendront le terme de "casemate d'artillerie".
Les blockhaus d'infanterie dérivés du standard STG-FCR construits après mobilisation de 1939 en avant de Nice, qui prendront le nom générique de "casemates SFAM" bien que leur standard d'inspiration soit bel et bien dénommé blockhaus...
Le crédo collectif dans le monde de la fortification est d'assimiler la casemate à une construction sérieuse et durable et le blockhaus à de la camelote construite à la va-vite et détruite encore plus vite. Si de façon générale on peut probablement simplifier les choses de la sorte, quand on regarde de plus près c'est loin d'être aussi simple et binaire :
Des blockhaus de grande taille, comme les blockhaus STG Mle 1937, Mle 1939, voir même STG-FCR , sont loin d'être des constructions ridicules. L'évolutivité de certaines de ces constructions leur permettaient même à terme d'être progressivement converties en "casemates" au sens CORF du terme.
à l'opposé du spectre, certaines "casemates" - même conçues ou ayant eu l'aval technique de la CORF - se sont de par leur conception révélées incroyablement vulnérables et faillibles. Les casemates de berge du Rhin - neutralisées en quelques dizaines de minutes par le feu tendu des canons allemands à haute vitesse initiale - en sont un exemple extrême.