Ligne Maginot - 82° Bataillon Alpin de Forteresse



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82° Bataillon Alpin de Forteresse

(82° BAF)








Le 82° Bataillon Alpin de Forteresse (BAF) est l’un des quatre bataillons faisant partie de la 75° Demi Brigade Alpine de Forteresse (DBAF), créé par déquadruplement du 72° BAF de temps de paix. (1)
Il est créé à la mobilisation ainsi que les autres bataillons qui la compose, le nouveau 72° BAF ainsi que les 92° et 102° BAF. Il tient en Juin 1940 le Quartier Buffère-Granon dans le sous-secteur Haute-Clarée - Guisane du SF Dauphiné.

82° Bataillon Alpin de Forteresse (BAF)

Insigne du 82° BAF


La mobilisation

Bataillon de réserve de type A, il est officiellement créé le 27/08/1939 (2) et sa mobilisation est gérée par le C.M.I.S. n° 144 de Briançon.
Néanmoins dès le 24/08/1939 le Cdt PONT, ainsi que certains cadres, rejoignent les centres mobilisateurs (Saint Chaffrey – Mont Dauphin)
La 1° Cie et un groupe de mortier de 81mm du 72° BAF d’active se trouve à ce moment-là au col du Granon, avec un groupe de combat en position avancée au fort de l'OLIVE . Ceux-ci seront l’échelon A du nouveau bataillon puis rejoint par un groupe de commandement réduit (transmissions), également du 72° BAF .
Saint Chaffrey est le lieu où se trouve le Centre d’Habillage et celui-ci accueille dès le 25/08/39 l’échelon B1 (3) ou les Alpins sont habillés, équipés et armés. Le nouveau bataillon avec son EM réduit s'installe provisoirement à la caserne de VAULT à Briançon.

• Le 26/08/39 : 60% des B1 et quelques B2 (3) ont rejoint leur nouvelle affectation. Avec ce premier apport la 1° Cie se dédouble et donne naissance à la 2° Cie. Ce jour voit la création officielle du 82° BAF, mais ses deux compagnies mixtes sont à structure légère - une seule section FV et une section mitrailleuses - jusqu'à arrivée du reste des échelons B1-B2.

• Les 28-29/08/39 un nouveau détachement de réservistes B2, en provenance de Mont Dauphin, arrive au Granon. Ils sont aussitôt répartis dans les nouvelles 1° et 2° Cies. Ce même jour le PC du Bataillon s’installe au camp du Granon.

• Le 31/08/39 les ouvrages du GRANON et de BUFFERE sont occupés par leurs équipages respectifs, renforcés par les B2.
• Le 02/09/39, l’ordre de mobilisation générale est décrété.
Les premiers éléments du bataillon sont répartis sur les positions suivantes :

  • PC du Bataillon au camp du Granon

  • CHR à Villard-Laté

  • 1° Cie sous-quartier Buffère-Cristol (PC à Cristol), avec sections FV à Queyrellin, la Buffère, la Guardiole et section mitrailleuses (SM) à Echaillon-Cristol

  • 2° Cie sous-quartier Granon-Barteaux (PC au Granon), avec sections FV à l'OLIVE, au col de Barteaux, et une section en réserve, et SM au Grand-Meyret

  • SES aux chalets du Queyrellin, avec secteur allant du col de Muandes au col du Vallon

  • Equipages d’Ouvrages au GRANON et à BUFFERE.

  • Section d’Engins répartie dans les 2 sous quartiers

  • Services à Saint Chaffrey


• A partir du 04/09/1939, la création de 8 «casemates» (sic) (4) bétonnées pour armes automatiques (FM et mitrailleuses) est demandée par le Colonel CYVOCT (Commandant le SFD il sera promu Général de Brigade le 9/9/39). Le 07/09, la CHR est créée.


• Le 12/09/1939 un renfort de 60 réservistes B2 arrive aussitôt affectés dans les compagnies.

• Le 15/10/1939 le SFD passe sous le commandement de la 27° DIAlpine. Son effectif total se monte à environ 700 hommes, porté à 900 hommes après création en fin d'année de sa 3° Compagnie (Cie).


Encadrement

Chef de bataillon : CB René PONT, avec PC de guerre à la maison cantonnière entre St Joseph et Granon.
Adjudant-Major : Cne Albert JOUSSIN puis Cne HEROUART au 14/06/1940 à la mutation du premier comme commandant du 8° BM.


Transmissions : Adj-C BOUSSET
Santé : Med-Lt MAGNIEN, remplacé au 22/06 par le Med-Lt ROCHE. Med-S-Lt CORCUFF
Vaguemestre : Sgt DÉTROYAT (il s'illustrera en montant journalièrement à Granon en plein hiver quelque soit le temps pour apporter le courrier...)


CHR (Compagnie Hors Rang, basée à Villard-Laté puis St Chaffrey) :

Cdt : Cne BELLEMIN (au 07/09/1939) puis Cne Jules HEROUART (1940)
Détails : Lt ROUX
Approvisionnement : Adj-C DALLONGEVILLE


Section d'Engins - commune au dispositif complet et rattachée à la CHR

Cdt : Lt Roger GINESTE - 3 groupes de mortiers de 81mm (6 pièces au total)


1° Cie Mixte - Sous-quartier Granon au 10/06/1940

Commandant :Cne BELLEMIN puis Cne Jules HEROUART (02/09/1939) puis Lt Joseph POURCELOT (au 14/06/1940), PC au casernement du GRANON au 10/06.
Chefs de section : Lt Eugène CHARBONNEL, Lt Joseph POURCELOT (jusqu'au 14/06/1940), Lt Marius LANARD, S-Lt Georges DUCASSE, S-Lt MASSON


2° Cie Mixte - Sous-quartier Les Echelles au 10/06/1940 (avant-postes)

Cdt : Cne Pascal PELLEGRIN, , avec PC au BOIS-NOIR le 10/06/1940
Chefs de section : Lt Mathieu BUES (SFV), Adj-C GUILLEMIN puis Adj ISNARD (SFV), S-Lt Claude MERA (SM), Lt CASIMIR (section FV à l'OLIVE)


3° Cie Mixte - Sous-quartier Buffère-Cristol au 10/06/1940

Cette compagnie est créée plus tardivement (27/10/1939), à partir d'éléments du 72° BAF.
Cdt : Cne RIVOIRE puis Lt Marius LANARD (au 01/02/1940) PC à BUFFERE au 10/06
Chefs de section : Lt Marcel NICOUD (SM), S-Lt Jacques MASSON (SFV), S-Lt René AUVERT (SFV)


CEO:

Cdt : Cne PICARD
Ouvrage de la BUFFERE : Lt Etienne de VAUMAS, Med-Aux Maurice BRUN, Adj-C Robert MATHET
Ouvrage du GRANON : S-Lt de NANCLAS, Med-Aux Jean BARIDON


SES :

Cdt : Lt Michel VERCKEN. La SES est initialement positionnée aux chalets du Queyrellin, en liaison avec le quartier Rochilles et surveillance de la frontière


Autres personnels :
Adj-Chef BOUSSET, VESTERLOPPE, Fabien HERVEAU, Louis BAICET, DELAROCHE,
Adj Louis FAURE-BRAC, Louis SIBAUD, Roger ISNARD, Jules CARRAUD



Historique succinct et récit des combats

L'automne se déroule normalement, occupé essentiellement par des travaux de défense sur la position du bataillon (20 blocs FM ou mitrailleuse sont coulés, bien plus que les 8 initialement demandés...).

• Le 24/10/1939 le Général CYVOCT autorise le CB PONT à replier sur Briançon, en raison de la baisse des températures, les éléments dont le maintien n’est pas prévu dans le dispositif d’hiver.

27/10/1939 : la 3° Cie Mixte du bataillon est créée sur ordre de la 27° DI. Elle rejoint le bataillon le 01/11/1939.

Le 31/10/1939 La CHR fait mouvement sur Briançon (caserne Colaud) pour préparer la mise en place du dispositif d’hiver du Bataillon. Le PC quitte le camp du Granon pour la rejoindre.

• Le 01/11/1939 la 1° Cie quitte le camp du Granon pour prendre son quartier d’hiver à la caserne COLAUD avec l'EM et la CHR du bataillon. La 2° Cie quitte Cristol-Buffère, mais reste au quartier du Granon pour garder la LPR. Seul la moitié des équipages de BUFFERE en GRANON (S-Lt de NANCLAS) restent dans leurs ouvrages.
En raison de l’enneigement les travaux d’organisation du terrain sont suspendus.
Les deux bataillons ont également réalisé des abris légers ou bétonnés pour le personnel.

• Le 02/11/1939 les unités cantonnées à Briançon sont mises à l’instruction.

• Le 01/12/1939 l’EO de BUFFERE est replié - du fait des conditions de vie trop rigoureuses dans l'ouvrage - sur Briançon (fort du Randouillet) et va y entreprendre son instruction. Quelques jours plus tôt, le câble du téléphérique du Granon arrive enfin au sommet. Le Génie effectue les épissures par -20°... Reste à installer le moteur et les équipements de la station basse...

• Le 04/12/1939 la 1° Cie relève la 2° au Granon qui la remplace à Briançon.

• Le 06/12/1939 la SES quitte les chalets du Queyrellin pour Névache ou elle prend son quartier d’hiver.

• Du 02 au 14/01/1940 : touché par une mauvaise bronchite, le CB PONT est hospitalisé à Briançon, remplacé par le Cne JOUSSIN comme commandant du bataillon.

• Le 09/01/1940 la 3° Cie relève la 1° au Granon. C'est la première expérience de cette compagnie formée tardivement avec les conditions de montagne.

• Le 20/01/1940 La 2° Cie, avec un détachement du 154° RAP et du génie téléphérique (sic), rend les honneurs, à la station basse, lors de l’inauguration du téléphérique du Granon.

• Le 29/01/1940 suite au gel de la conduite d’eau alimentant le camp du Granon tous les personnels gagnent Briançon, ne restent sur place que l’équipage de l’ouvrage du Granon et 1 section de FV.

• Le 01/02/1940 Les Commandants de Cies vont reconnaitre les emplacements occupés par le 14° BCA dans la Clarée (L’échelle, les Acles, Plampinet, La Vachette et Montgenèvre), le Bataillon devant le relever.

• Le 03/02/1940 relève du 14° BCA par le Bataillon :

- 1° Cie avec CHR et l‘Etat-major à La Vachette
- 2° Cie à Plampinet (PC) et au col de l’Echelle. Elle s'adjoint les SES du 28° BCA (les Acles) et du I/159° RI (les Thures et Vallon)
- 3° Cie sur Montgenèvre. Elle s'adjoint la SES du II/159°
- SES du 82° BAF : basée à Névache, avec occupation du pas des Tempêtes et de col de Muandes en liaison avec le 91° BAF de Maurienne.
Le Cne RIVOIRE (3° Cie) quitte le bataillon, réformé pour raisons de santé.


• Le 23/02/1940 avec l’arrivée de la 47° DBCA (5) les 1° et 3° Cies du Bataillon sont relevées dans le quartier Montgenèvre-La Vachette par le 86° BCA et rentrent sur Briançon ( caserne COLAUD ). La 2° Cie conserve néanmoins le sous-quartier Plampinet–Névache–Echelles-Les Acles (avancée de l'ancienne position de mobilisation du bataillon), avec une Section FV à l’Echelle.

• Le 28/02/1940 la 1° Cie quitte Briançon pour se répartir entre le camp du Granon, les chalets des Tronchets et Villard-Laté, reprenant ainsi position sur l'ancien sous-quartier Granon de la mobilisation.

• Le 03/03/1940 la remise du fanion au Bataillon et aux Compagnies a lieu lors d’une prise d’arme en présence du Général CYVOGT.
Y prennent part : la fanfare, la clique, la CHR, la 1° Cie, une section de la 2° Cie, la 3° Cie, la SES, les Equipages d’Ouvrages du GRANON et de BUFFERE.
La prise d’armes et l’inspection du Général Cdt le SFD est suivie d’un défilé, sous les yeux de la nouvelle Marraine du Bataillon, Mme BRUAS de Gap. Le Bataillon a désormais pour devise « DUR COMME ROC ».

• A partir du 22/03/1940 des détachements des 2° et 3° Cies effectuent des travaux de défense et d’organisation notamment à Plampinet où la 2° Cie entame la construction de l'avant-poste souterrain en arrière du village.

• Le 22/04/1940 le 95° BCA relève certains éléments du Bataillon jusqu’alors stationnés dans la vallée de la Clarée.
La 47° DBCA prend désormais en compte le sous-secteur Haute-Clarée – Guisane dont les limites partent du col des Muandes (liaison avec le SFS) jusqu’au Grand Chalvet (liaison avec le sous-secteur Haute Durance – Cerveyrette).
Celui est désormais aux ordres du Lt-Col PERDREAU. Le 82° BAF lui est rattaché.

• Le 30/04/1940 la SES quitte Névache pour reprendre position aux chalets du Queyrellin.

• Le 13/05/1940 : début de la prise du dispositif d'été. La 1° Cie monte vers les positions du Granon, et la 3° Cie fait mouvement de Plampinet sur Villard-Laté.

• Le 16-20/05/1940 l’EM ainsi que la section d’engins, la section de transmission et le PC du Bataillon montent au Granon. L’EO de BUFFERE monte à l’ouvrage.

• Le 22/05/1940 a 2° Cie, après avoir terminé le percement de la galerie à 3 entrées (sic) de l’ AP de PLAMPINET , est relevée par le 95° BCA et va s’installer aux Avants Postes tenant le col de l’Echelle et les débouchés N et NE de Névache. Une section de FV s’installe au fort de l’Olive et le groupe de mitrailleuses rejoint le Granon pour être dirigé sur Cristol. Le Bataillon prend désormais uniquement en compte la partie ouest du quartier Buffère – Granon d'origine, en laissant Barteaux et la vallée de la Clarée jusqu'à Plampinet au 95° BCA.
Limites du nouveau quartier Buffère-Granon :

- sud : Grand Meyret - Olive (inclus) - Rocher Guion
- nord : Tête Noire - Chalets de Queyrellin - Rocher de Grande Tempête.

Liaison à gauche avec les 20° et 24° BIL, liaison à droite avec le 95° BCA.

• Nuit du 23 au 24/05/1940 mise en œuvre du dispositif d’alerte et ordre d’occuper les positions de défense. Le 24/05/1940 toutes les passerelles militaires sont détruites ou démontées en avant de la PR.

• Le 29/05/1940 temps épouvantable, il tombe 20 cm de neige sur les positions d’altitude. Adoption finale du dispositif d’été. La répartition des compagnies au sein du quartier est désormais :

- Sous-quartier Granon-Cristol: 1° Cie
- Sous-quartier Buffère : 3° Cie
- Avant-Postes : 2° Cie avec section BUES à l'Echelle, section CASIMIR à l'OLIVE, section BALCET et PC au Bois Noir avec section mitrailleuses du S-Lt MERA. C'est cette compagnie qui sera principalement concernée par les combats directs de Juin.

Le Bataillon installe son PC normal au camp de Granon et son PC de guerre à la maison cantonnière située sur la route entre St Joseph et le col du Granon. La SES se replace aux chalets de Queyrellin.

• Du 30/05 au 09/06/1940 RAS l’emploi du temps est destiné aux travaux de défense : pose de réseaux de barbelés, création d’abris et de tranchées contre les bombardements aériens.

• Le 10/6/1940 vers 20h un message officiel annonce que les hostilités commencent à minuit. Toutes les dispositions sont prises pour l’évacuation du camp du Granon, ces opérations sont réalisées au cours de la nuit. Un ordre reçu du commandement du secteur impose de n’effectuer aucun acte d’hostilité mais de faire usage des armes pour toute tentative de pénétration en territoire Français.
Au cours de la nuit les dispositifs de mine sautent à l’Echelle, Plampinet et aux Acles. Les PC sont désormais repartis de la manière suivante :

• 2° Cie au Bois Noir (avant-postes)
• 1° Cie à 1km au NO du Granon (sous-quartier Granon)
• 3° Cie au col de Buffère (sous-quartier Buffère)


• Du 11 au 13/06/1940 le front reste calme, mais des groupes d’Italiens sont signalés un peu partout vers la frontière et des avions passent très haut puis repartent vers l’Italie.

• Le 14/06/1940 la SES 20° BIL rejoint la SES 82° BAF aux chalets du Queyrellin. La SES 24° BIL s’installe également à proximité, aux chalets de Rif Tord.

• Le 15/06/1940 les Cne PELLEGRIN, PICARD et le Lt DESFOSSE (SES I/159° RIA) vont en reconnaissance vers l’Aiguille Rouge où des Italiens se sont installés à 200m côté français de la frontière et montrent une forte activité. Comme l'attaque de ces éléments serait complexe, il est décidé de les bombarder par l'artillerie le lendemain.

• Le 16/06/1940 Le bombardement des positions italiennes de l'Aiguille Rouge planifié la veille débute à 6h30 avec précision, semant la pagaille chez les transalpins qui refluent en Italie. La SES I/159° RIA, rattachée au 82° BAF, observe le bombardement et contribue par des tirs FM à dégager le terrain entre le col de l’Echelle et les chalets des Thures. Des Italiens installés sous l'Aiguille Rouge en sont délogés. L’un d’entre eux blessé se rend, les autres se retirent, laissant 6 à 7 hommes sur le terrain (6).
Dans la matinée, une batterie de 75 s'installe dans le ravin sous le col de l'Oule - entre Buffère et Granon - et ouvre le feu en couverture des avant-postes.

• Le 17/06/1940 notre artillerie pilonne la région Aiguille Rouge–Les Thures avec un certain succès. L'action de la journée va se concentrer sur ce secteur. En réplique, les Italiens pilonnent - sans dégats - la crête St Hippolyte où sont concentrés les défenseurs, puis l'attaquent au sol. Ils sont repoussés.
Un groupe de la 2° Cie y effectue ensuite une patrouille. Durant l’après-midi le Bois Noir, occupé par des éléments de la 2° Cie, est bombardé.

• Le 18/06/1940 tentative d’attaque ennemie au col de l’Echelle. Elle est repoussée par nos armes automatiques et notre artillerie. En réponse les Italiens bombardent nos positions en particulier les environs du fort de l’Olive et du Bois Noir. Dans la soirée, la SES du 20° BIL est mise à disposition de la 2° Cie pour renforcer les défenses au col des Thures. La SES du I/159° RIA ripe à droite et se concentre sur la crête St Hippolyte.

• Le 19/06/1940 tirs d’artillerie de part et d’autre : le fort de l'OLIVE et le Bois Noir sont toujours particulièrement visés.
A droite des avant-postes du 82° BAF, le 95° BCA est fortement bousculé dans le vallon des Acles. L'ennemi arrive pratiquement sur Plampinet. En pleine bataille, et alors que les chasseurs ont tout juste évacué Plampinet, une corvée de 3 hommes de la 2° Cie du 82° BAF (Cal-C COLLOMB et Alpins TRONEL et FERRIER) arrive au village pour se ravitailler en grenades au dépôt local. Elle accomplit sa mission en pleine tourmente et rentre saine et sauve au Bois Noir avec son précieux matériel, action qui vaudra la croix de guerre aux trois hommes.

• Le 20/06/1940 aucune action dans le quartier hormis la rencontre au col de l'Echelle durant la nuit entre une patrouille de la 2° Cie et une patrouille Italienne : aucun coup de feu n’est tiré !!! Des bruits courent dans le quartier, depuis 2 jours, au sujet d’un armistice.

• Le 21/06/1940 grande activité de l’artillerie et survol, très haut, d’avions Italiens Fiat BR20. Ceux-ci, pris à partie par nos armes automatiques sans résultat, partent bombarder Briançon. Sur la droite, le fort italien du Chaberton est neutralisé dans la journée par les mortiers lourds français.

• Le 22/06/1940 quelques obus tombent un peu partout dans le quartier.

• Le 23/06/1940 l’activité du quartier est faible, ponctuée de patrouilles et de tirs d’artillerie. L'action principale se situe dans le sous-secteur voisin, avec l'attaque au Chenaillet et les bombardements sur le plateau des Gondrans.

• Le 24/06/1940 bombardement toute la journée. Vers 19h le Bois Noir, occupé par la 2° Cie est plus particulièrement visé par du gros et petit calibre. Tirs de contre-batterie de notre artillerie.

• Le 25/06/1940 fin des hostilités. Le Cdt PONT remercie tout le Bataillon et fait appel à l’esprit de discipline de tous pour les «différentes opérations futures» (sic) ainsi que de rester fidèle à la devise du Bataillon « DUR COMME ROC ».

• Le 26/06/1940 Les Alpins prennent un peu de repos mais aux avant-postes l’ordre est donné de vérifier que les Italiens ne se sont pas avancés au-delà de la frontière. Deux zones sont particulièrement concernées, au col des Thures et à l’Aiguille Rouge. Après vérification la frontière est toujours préservée.

• Le 27/06/1940 sur les positions le matériel est regroupé. L’ordre est donné d’évacuer avant le 05/07/1940 la bande démilitarisée de 50 km stipulée par l'accord d'armistice avec les Italiens. La 47° DBCA devant faire mouvement le 28/06/1940, le bataillon la remplace sur ses positions et se regroupe progressivement sur les camps de Granon et Buffère.

• Le 28/06/1940 la section du Lt CASIMIR, occupant jusque là le fort de l’Olive, relève le 95° BCA aux Acles.

• Le 29/06/1940 regroupement final du matériel et du personnel aux campements du GRANON et de BUFFERE. L'effectif en fin de campagne est d'environ 850 hommes.

• Le 30/06/1940 descente du Bataillon à Briançon ( caserne COLAUD ).

• Le 01/07/1940 départ du Bataillon de Briançon pour se rendre, à pieds et par étapes sous une forte chaleur, à Remollon et Rochebrune au sud-est de Gap, où il arrive le 05/07.

• Le 08/07/1940 préparation de la libération de certaines classes.

• Le 09/07/1940 remise des armes.

• Le 22/07/1940 dernière prise d’armes. Remise des Croix de Guerre en présence du Bataillon déjà réduit à quelques sections. Dans la soirée le Bataillon se rend à pied à la gare de Gap.

• Le 23/07/1940 embarquement en chemin de fer pour Macon.

• Le 24/07/1940 installation à la caserne Duhesme de Macon.

• Le 31/07/1940 le 82° BAF est dissout à Macon, ses effectifs d'active et son matériel sont attribués au nouveau corps formé le 1er Aout, le 1° Bataillon de la Demi Brigade de Chasseurs de Saône et Loire de l’Armée d’Armistice, qui deviendra ensuite la 4° DBCP (demi-brigade de chasseurs à pied) basée à Belley (Ain). Dans le but d’assurer le gardiennage des ouvrages, des personnels de la CEO seront intégrés à l’Unité de Gardiennage 12/1.


Nota: ce résumé historique ne saurait être exhaustif, celui-ci étant principalement basé sur le JMO du 82° BAF.



Notes :

(1) Toutefois il dépendra directement du SFD, tout comme le 72° BAF
(2) La création du Bataillon avait déjà été anticipée, entre autre, suite à la violation des accords de Munich par l’Allemagne le 22/03/39 et confirmée suite à l’invasion de l’Albanie par l’Italie le 07/04/39. La création de la 4° Cie du 72° BAF, le 15/04/1939, en découle certainement et cela dans le but de pouvoir créer les 4 futurs BAF.
(3) Les unités d’actives sont appelées échelon A, l’on trouve ensuite les disponibles du dernier contingent libéré (ceux du 72° BAF d’active ont été rappelé le 22/3/1939 et s’y trouvent encore le 24/8/39), l’échelon B1 concerne les réservistes se trouvant dans la région frontalière (et donc immédiatement mobilisables) et l’échelon B2, les réservistes éloignés du centre mobilisateur (avec un délai plus long en raison de la distance par rapport à leur lieu de résidence).
(4) Les (sic) sont tels qu’écrits dans le JMO.
(5) Le 12/02/1940 la 64° DI détache sa 47° DBCA (86°, 91° et 95° BCA) au SFD. Celle-ci vient s’intégrer au dispositif.
(6) Rapport du Cne PELLEGRIN - 16/06/1940


Rédaction initiale :

Marc ENDINGER, le 30/4/2020
Compléments : J-M. JOLAS - 06/2023


Sources :

Communications avec Mathias MATHIEU en 2005 (dont la copie du JMO) ;
SHD - Carton 34 N 190 (archives du 82° BAF);
Les grandes unités Françaises historiques succincts - SHD
Hommes et ouvrages de la ligne Maginot - A. HOHNADEL, J-Y. MARY, J. SICARD ;
Juin 1940 La seconde guerre mondiale dans les Hautes Alpes et l’Ubaye -H. BERAUD.




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