Du 2 au 12/09/1939 le Bataillon se constitue
Du 13 au 19 /09/1939 le Bataillon quitte Jonquières pour se rendre à Velaux et Ventabren, à pied et par étapes. Malgré les 130 km, habillés et équipés de neuf, peu entrainés à la marche, sous une chaleur accablante, le Bataillon a fait preuve déjà preuve d’endurance.
Du 19 au 22/10/1939 le Bataillon séjourne dans cette région pour acquérir le complément de connaissances militaires qui lui manque. Exercices, tirs, manœuvres, études de l’armement sont les principaux thèmes de ce mois intensif. Les résultats obtenus sont très bons.
Dès son arrivée à Velaux, et avec des moyens de fortune, la fanfare du Bataillon est mise sur pied. Elle permettra de mettre son concours à la remise des fanions le 1/10/1939.
Le 23/10/1939 le Bataillon quitte Velaux et Ventabren pour se rendre à Rognac pour embarquer dans un train pour une destination inconnue des chasseurs.
Le 24/10/1939, le train arrive à Nice, le bataillon cantonne en entier au «Grand garage Impérator» derrière l’hôtel Négresco ou, le Bataillon n’ayant pas encore de cuisines, le CdB FRANCESCHETTI obtient que les repas y soient préparés.
Du 25/10, au 7/12/1939 le Bataillon est dirigé sur Tourette-Levens ou il assure, entre autre, la garde du PC de la 65° DI tout en poursuivant son instruction ainsi que des travaux d’exploitation des bois, de DCA active et passive .
Du 10/12 au 13/12/39 le Bataillon fait mouvement (à pied) dans la région de la Bollène-Vésubie et se repartit comme suit:
Etat-major, CHR et 3° Cie à La Bollène-Vésubie
2° Cie et 3° Cie à Roquebillière-Vieux
CA à Lantosque
Les Compagnies éprouvent de grosses difficultés, d’abord pour leur installation matérielle, ensuite pour se procurer du combustible pour la cuisine et le chauffage des cantonnements (nous sommes en montagne et en hiver). Les unités sont utilisées à travailler, sous la direction du Génie, aux fortifications de la vallée.
Les mois de janvier et février 1940 sont très durs en raison de la neige et des températures très basses. Des reconnaissances et de nombreux exercices en haute montagne ont lieu au cours de l’hiver. En même temps beaucoup de gradés et chasseurs sont placés en affectation spéciale et l’effectif des unités se réduit de jours en jours.
Le 11/04/1940 le CdB FRANCESCHETTI est remplacé par le Cne COLLARDELLE venant de la 22° DBCA
Le 26/04/1940 les commandants de compagnies quittent le Bataillon pour l’encadrement d’unités d’instruction des dépôts d’Arles, Salon et Marseille.
Le bataillon se retrouve ainsi privé dans la même journée des tous ses Commandants de Compagnies. Si les départs d’officiers furent nombreux, ceux des sous-officiers, caporaux et chasseurs ne le furent pas moins car dans la même période ils atteignirent le nombre de 350.
Le bataillon réduit à l’effectif de 800 reçoit l’ordre de se préparer à prendre le dispositif d’été.
Le 26/04/1940 la 1° Cie et la SES quittent la vallée de la Vésubie pour aller remettre en état et préparer le camp de Turini ou doit séjourner une partie du Bataillon. Les travaux ont lieu par un temps épouvantable mêlant froid, neige et brouillard.
Le 9/05/1940 départ de l’EM, les transmissions, la fanfare, et la 2° Cie pour Turini.
Le 10/05/1940 la 2° Cie et la SES quittent Turini pour Fontan et La Giandola (1section). La 3° Cie quitte La Bollène-Vésubie pour Peïra-Cava.
Le 104° BCA est en réserve du sous-secteur Authion mais la 2° Cie et la SES forment un groupement avec les SES des 75° BAF, 22°, 24°, 62° 65° et 105° BCA. Ce groupement sous les ordres du Cne JAUFFRET a pour mission la surveillance de la frontière et une mission retardatrice sur la PR de l’Authion. Le positionnement des éléments du groupement (pour le 104° BCA) est le suivant :
SES : la Giandola-Zuaine, surveillance du massif de l’Arpette en liaison avec le 85° BAF
1 section de la 2° Cie : pentes NE de l’Argo
1 section de la 2° Cie : madone de Poggio, surveillance du Pilon à la pointe des 3 communes
1 section de la 2° Cie : pont sur la Roya à l’embouchure de La Bendola
1 section de la 2° Cie : La Giandola
PC du groupement : scierie du carrefour Cairos-Roya
Le Lt FALQUE, chargé des transmissions du Bataillon, organise un réseau téléphonique reliant toutes les SES au PC du groupement et celui-ci avec l’arrière par PLAN CAVAL.
Le reste du Bataillon est utilisé au montage de baraques dans le camp de Turini, à l’entretien des routes de Peïra-cava à l’Authion. Il fournit également des travailleurs à l’ouvrage de PLAN CAVAL ainsi que pour l’installation d’un câble téléphonique enterré.
Le 17/05/40 les nouvelles baraques installées au camp de Turini permettent de faire venir la 3ième Cie.
Etat Major :
Chef de bataillon : CdB FRANCESCHETTI puis Cne COLLARDELLE (11/4/40)
Adjudant-Major : Cne BOULON puis Cne ARMAND (26/4/40)
1° Cie : Cne ARMAND puis Lt FABRE (26/4/40)
2° Cie : Cne PIROUX puis Lt MAUBERT (26/4/40) puis Cne JAUFFRET (9/5/40)
3° Cie : Cne JOUBERT , Lt BALLON (26/4/40)
CHR : Cne DAVID puis Lt FALQUE (26/4/40)
CA : Lt ROUGERIE
SES : Lt NICOLAS
Le 10/06/1940 vers 20h un message officiel annonce que les hostilités commencent à minuit.
Le 11/06/1940 durant la nuit et toute la journée le Bataillon accueille les réfugiés de Fontan, Saorge, Berghe et les restaure par les ordinaires des Compagnies.
Les 11, 12, 13 et 14/06/1940 se passent dans le plus grand calme pour le 104°, par contre le 14 la SES du 75° BAF est accrochée près de la cime du Diable et l’Alpin RIGOT sera le premier tué de l’Armée des Alpes.
Le 15/06/1940 un groupe de la SES positionné aux granges de Zuaine avec 2 groupes de la SES 85° BAF est attaqué par les Italiens. Ils se replient mais les réoccupent plus tard. Lors de cette action 2 chasseurs sont portés disparus.
Le 17/06/1940 il est décidé que les 1ière et 3ièmes Cies doivent relever la SES et la 2ième Cie, celles-ci étant épuisée. Il est également prévu de relever les SES 24°,62°et 65° BCA
Les 18 et 19/06/1940 sont des journées calmes
Le 20/06/1940, durant la nuit la relève est effectuée. Dès le début de matinée le Italiens tente de prendre pied dans la Roya mais sont bloqué par nos feux d’infanterie et d’artillerie.
Le 21/06/1940 dès 6h00 un nombre important d’Italiens tentent de descendre sur Fontan par le vallon de Pévé et la route de Scarassoui, précédés par un tir de mortiers. Encore une fois l’ennemi doit refluer.
Le 22/06/1940 après une nuit calme le bombardement Italien reprend dès 8h00 sur Fontan et à la recherche de notre artillerie sur l’arête Plan Caval, La Beole et Colla Bassa. Des obus d’assez gros calibre tombent un peu partout sans occasionner de pertes. Le bombardement cesse à midi heure à laquelle l’infanterie reprend son attaque sur Fontan. Les 2 sections s’y trouvant se replient en combattant et sur ordre tout en maintenant le contact avec l’ennemi. Suite à cet évènement le Bataillon à son premier blessé par balle, le chasseur LAFFONT.
Le 23/06/1940 l’attaque sur Fontan reprend au matin. Comme la veille les 2 sections avancées se replient sur leurs positions arrière, pour ne pas être coupée de son chemin de repli. Cette même journée la nouvelle d’un armistice entre la France et l’Allemagne est connue.
Dans le brouillard et sous une pluie torrentielle et continue depuis 3 jours, empêchant toute observation, les éléments avancés redoublent de surveillance craignant que l’ennemie profite de cette circonstance et de notre grande infériorité numérique pour s’infiltrer entre nos unités largement étalées.
Le 24/06/1940 la journée est calme. Les Italiens ne cherchent plus à avancer. Au cours de la nuit lors d’une patrouille de contact le chasseur DELCORSO, de la 3ième Cie, est légèrement blessé.
Le 25/06/1940 fin des hostilités. L’ordre arrive de cesser les hostilités et de rester sur les positions occupées en fin de combat.
Du 26 au 28/06/1940 les unités restent sur les positions puis sont relevées par les SES 24°, 62°, et 65° BCA. Les 1ière et 3ième Cies rejoignent le camp de Turini
Le 01/07/1940 le Bataillon quitte Turini (et Lucéram pour la CHR) pour se rendre à Lantosque.
Le 02/07/1940 le Bataillon quitte Lantosque, en cars, pour rejoindre Correns et Châteauvert dans le Var. En vue de la démobilisation prochaine, les jours qui suivent sont utilisés au nettoyage et à la remise en état des effets et de tous les matériels
Le 09/07/1940 le Bataillon prend part à la cérémonie de Draguignan où le Général MONTAGNE fait ses adieux aux troupes placées sous son commandement.
Dans l’après-midi une autre prise d’armes a lieu, à Barjols, pour le départ du Général de SAINT JULIEN. Celui-ci remet la Croix de Guerre aux militaires du Bataillon ayant mérité cette citation.
Le 11/07/1940 le Bataillon quitte Correns et Châteauvert pour rejoindre la gare de Brignoles.
Le 12/07/1940 le Bataillon débarque à Tournon (Ardèche) ou il peine à trouver un lieu de cantonnement en raison de la présence d’autres unités et des nombreux réfugiés civils.
Le 14/07/1940 une compagnie prend part à la cérémonie au monument aux morts, suivie des premières démobilisations.
Le 16/07/1940 un renfort !!! provenant du CID composé d’un S/Lt, de 2 S/Off et 38 chasseurs des classes 38 et 39 arrive au Bataillon…
Le 25/07/1940 le bataillon est enfin réuni dans leur nouveau cantonnement, au lycée de jeunes filles de Tournon.
Le 2/08/1940 le Bataillon ayant rendu à la vie civile tous ses démobilisables, s’embarque pour Toulon avec l’effectif de 6 Officiers, 2 Sous-Officiers et 38 Chasseurs. Les animaux sont mis à disposition des cultivateurs. La plus grande partie des matériels de la CHR et de la CA, ainsi que la presque totalité des véhicules auto sont versés dans les parcs de Tournon.
Le 4/08/1940 les 3 derniers Officiers de Reserve sont démobilisés.
Les éléments d’active du 104° BCA, ceux du 102° BCA et de la Compagnie de Commandement de la 46° DBCA vont former avec des renforts annoncés le 3° Bataillon du nouveau 3° RIA. Le bataillon est dissout à minuit …
Nota: ce résumé historique ne saurait être exhaustif, celui-ci étant principalement basé sur l’historique du Bataillon
Marc ENDINGER le 8/5/2020
Historique du 104° BCA - Lavauzelle 1942 ;
témoignage de Mr GROUSSET, ancien du 104° BCA.