Le 156° RIF occupe en 1940 le sous-secteur de STEINBESCH (nom d'avant le 1 Septembre 1939) / HAUTE-VIGNEULLES (après le 1er Septembre 1939) / ZIMMING , dépendant du secteur fortifié de Faulquemont - Région Fortifiée de Metz.
Le II° bataillon du 156° RIF a édité un journal du front intitulé le
Zim-Boum, le III° bataillon du 156° RIF a édité un journal du front intitulé
Le coup de Bambi.
Historique et action en temps de paix
L'histoire du 156° remonte aux guerres napoléoniennes où il s'illustre durant les batailles de Bautzen (Allemagne-Saxe) et d'Haynau (Pologne). puis dissous en 1814. Un nouveau 156° Régiment sera recréé fin du 19° Siècle à Toul.
Le 156° Régiment d'Infanterie de 14-18
Rattaché à la 39° DI à la mobilisation d'Aout 1914, il participe d'emblée à la bataille de Morhange (19-24 Aout 1914). Il est ensuite déplacé dans le nord de la France où il s'illustre lors de la bataille des Flandres (fin 1914) puis d'Artois. Il participe ensuite à la 2e bataille de Champagne puis à la bataille de Verdun à partir de Février 1916, puis dans la Somme en fin d'année.
Le régiment participe aussi à la bataille du Chemin des Dames au printemps 1917. Il finit le conflit à nouveau dans les Flandres (Bataille du Mt Kemmel - 3e bataille des Flandres), puis la 2° bataille de la Marne (Mai 1918) et enfin la 3° bataille de l'Aisne (Juin-Juillet 1918).
A la fin du conflit, le régiment est cantonné à Metz et Toul. Il participe à l'opération de maintien de l'ordre dans la Ruhr en 1922 et stationne à Coblence avec le 146° RI, puis est dissous en 1930. Ses traditions sont passées au 146° RI.
Insigne du 156° RIF (1939)
La mobilisation et "drôle de guerre"
A la mobilisation d'août 1939, le 146° RIF du temps de paix, alors commandé par le Col TRINQUAND, se détriple pour former l'infanterie du Secteur fortifié de Faulquemont et chacun de ses bataillons donne naissance à un régiment d'infanterie de Forteresse du temps de guerre, dans l'ordre, les 146°, 156° et 160° RIF.
Le 156° RIF du temps de guerre est mis sur pied à partir du 21 Aout 1939 à partir du II/146° RIF de temps de paix par le CMI secondaire n° 66 (Pommerieux-Verny). Le régiment est formé au camp de Zimming avec 1/3 d'actifs et 2/3 de réservistes/ Le Lt-Col MILON en prend le commandement et dés le 22 Aout, les équipages d'ouvrage sont au complet. Le 28 Aout, l'échelon B2 est en place et l'échelon C arrive du fort de Verny après la déclaration de guerre, le 3 Septembre. L'effectif final se monte à environ 3000 hommes.
L'évacuation des populations civiles en avant de la LPR (et à Laudrefang) débute.
Le régiment est composé de 3 bataillons totalisant neuf compagnies de Fusiliers-Voltigeurs (CFV) et trois compagnies d'engins d'accompagnement (CA) ainsi que la compagnie regroupant les équipages occupant les ouvrages et casemates de la position fortifiée.
Le 156° RIF occupe le sous-secteur de HAUTE-VIGNEULLES, renommé ultérieurement STEINBESCH (Secteur Fortifié de Faulquemont - Région Fortifiée de Metz). Son PC est établi à l'EPERON . Ce sous-secteur est, comme ses voisins organisé initialement en deux quartiers seulement, rendant un bataillon disponible en réserve ou pour des actions en avant de la LPR. Ainsi, le III/156° RIF n'est-il pas positionné à la mobilisation sur la ligne principale de résistance, mais en cantonnement aux charbonnages de Faulquemont.
Organisation du sous-secteur :
Le sous-secteur est organisé de la façon suivante :
Organisation tactique
- La ligne principale de résistance (LPR) est jalonnée par les ouvrages de LAUDREFANG, d'EINSELING, du BAMBESCH et de KERFENT et les casemates intermédiaires (QUATRE-VENTS N et S, EINSELING N et S, BAMBIDERSTROFF N et S). Sa mission est l'interdiction des trois voies de passage principales sur son ban : la route passant aux Quatre-Vents, le "col 368" entre Longeville et Bambiderstroff, et la nationale St Avold-Metz passant au sud du Bambesch par la Ferme st Dominique. Une dernière voie possible - à cheval sur le sous-secteur voisin du 160° RIF - est le vallon du Perdsbach (Boucheporn - Zimming - Hallering - Fouligny)
- la LPR est doublée d'une ligne d'arrêt qui passe par la ferme Brandstuden, la cote 400, la lisière ouest du bois de Stocken, les pentes sud de l'Öhlmühl, la lisière est de Bambiderstroff, la route Bambiderstroff-Zimming, les lisières Est du camp de Zimming.
- Cette ligne d'arrêt est renforcée par une "ligne arrière" embryonnaire, qui suit la lisière est du bois de Steinbesch, la lisière est de Bambiderstroff, le PC de l'Eperon et l'Antenbusch, utilisant les positions antichar construites en temps de paix, à renforcer en temps de guerre.
Quatre rocades de cloisonnement de ces positions sont prévues : de part et d'autre du passage des Quatre-Vents (Redlach-Tritteling-Laudrefang et Steinbesch-Stocken), au nord du passage du "col 368" (Haute-Vigneulles, Nord de Bambiderstroff, lisière sud du Bambesch) et face à la trouée de Boucheporn (Antenbusch-Zimming- lisières nord du bois de Kerfent). Enfin la couverture de la position principale en avant est assurée par un double dipositif :
- La ligne d'avant-postes juste devant la LPR et passe par Valmont, Haut-Bois, Castelberg, Kirchenberg, Mutscherberg.
- Des maisons fortes GRM construites dés le temps de paix sur les axes principaux, avec dispositifs de mine préparés. Elles servent de "sonnettes" retardatrices pour la LPR.
- En temps de guerre, création d'une ligne avancée (ligne L1) entamée au plus proche de la frontière. La position avancée (L1) qui sera tenue après l'offensive de la Sarre, est elle-même organisée en deux quartiers, les quartiers de l'Hôpital et de Carling.
L'appui d'artillerie organique du sous-secteur est fourni par le groupement A2 du 163° RAP, constitué d'un groupe de 75, d'un groupe de 155 C, des casemates de 75 Aca2 et Aca3 (Stocken et Bambesch) et enfin des 81mm du bloc 1 de LAUDREFANG (le bloc 3 est rattaché au groupement A1 de protection du sous-secteur de Téting).
Le dépôt de munitions avancé du sous-secteur en temps de guerre est installé 500m au Sud-est de Haute-Vigneulles, le long de la route de Bambiderstroff. Le dépôt avancé du Génie est à Guinglange, approvisionné à partir du dépôt Est de la région fortifiée (Pouilly près de Metz)
L'offensive de la Sarre (7-20 Septembre 1939)
Ainsi dés le 7 septembre 1939, le III° bataillon du 156° RIF est détaché et entre dans la constitution du Groupement de marche VOGEL (du nom du Lt-Col commandant l'infanterie du SF de Faulquemont, qui prend le commandement de ce régiment renforcé de circonstance) avec les III/146° RIF, III/160° RIF, les GRDI 37 et 45 et un bataillon du 151° RI. Ce groupement relève la 42° DI sur la frontière entre Merlebach et la forêt de la Houve. Le III/156°, sans sa CHR, occupe le centre du dispositif à Carling. Il entre en Allemagne le 8 Septembre, occupe Lauterbach, avance difficilement dans un terrain miné et piégé mais sans résistance allemande formelle, sauf en un point de résistance devant Ludweiler, et s'arrête finalement le 9 devant le bourg de Ludweiler en lisière de forêt. La phase défensive de cette opération débute alors. Le bataillon tiendra cette position, avec PC à Lauterbach, jusqu'au repli du 18 Septembre. Il est relevé dans la nuit du 18 au 19 par le GRDI 45 et le GRCA 12 et se regroupe à Carling-L'Hôpital puis revient à sa position initiale en arrière de la LPR (cantonnements à Steinbesch-Redlach-Haut Faulquemont).
Les rapports d'expérience tirée de cette action "offensive" montrent une forme de combat à laquelle un Régiment d'Infanterie de Forteresse n'est pas préparée, faite :
- d'une progression en forêt dense compliquée par un haut degré de piégeage du terrain (les roulantes seront laissées loin en arrière après que l'une d'entre elle explose sur une mine lors d'un déplacement...)
- d'une absence quasi totale d'activité diurne de l'ennemi, qui se contente de se replier en observant simplement l'avance française.
- de nuits tendues, avec de nombreuses infiltrations de petits groupes d'ennemis entre les points d'appui sans liaisons du fait de l'étendue du front et de la densité de la forêt, et des combats sporadiques... dont un certain nombre ne sont dus qu'à la nervosité des occupants qui voient des ombres partout. Les allemands cherchent avant tout à tester la position française, à créer un sentiment d'insécurité y compris en arrière au niveau des positions de soutien de 2e ligne, et à forcer des tirs de défense pour repérer les positions d'armes.
Durant cette période, le bataillon a perdu 9 tués et une douzaine de blessés. La conclusion du rapport du CB CHEVRE, commandant le III/156° RIF, faisant le bilan de la période est lapidaire : ce type d'unité n'est pas faite ni organisée pour un combat - offensif ou défensif - en rase campagne. Les événements de Juin suivant se chargeront de lui donner raison...
La "drôle de guerre"
Suite à cette offensive, le SF de Faulquemont voit sa structure modifiée du fait de la réorganisation du front. Le 160° RIF reste à la 3° Armée, et les 156° et 146° RIF passent à la 4° Armée (17° CA) avec le SF. La limite nord du sous-secteur de Haute-Vigneulles devient en même temps la limite nord du SF de Faulquemont et celle de la 4° Armée.
Le 24 Septembre, l'Adjudant Charles LEGRIS, du III/156° RIF, abat avec son FM DCA un chasseur allemand au dessus de Betteviller. Il sera cité à l'ordre de l'Armée pour cet exploit.
Début Octobre, le 9° CA (Gal LAURE) remplace le 17° CA. A l'inverse du 146° RIF au sud, qui gardera une structure et une occupation stable de la LPR avec les I/ et II/ bataillons seulement, le 156° RIF insère le III/ bataillon sur la LPR en créant un quartier central (Quartier Bambiderstroff) entre les deux quartiers initiaux dont la surface est réduite d'autant. A compter de cette date, l'occupation essentielle des troupes du sous-secteur sera la construction d'organisations défensives :
- trois blocs pour canons de 25mm sur la ligne d'avant-poste en avant de Longeville et du Castelberg, avec fossé antichar entre eux.
- de nombreux blocs, PC, PO et postes de secours en arrière de la LPR, avec réseaux barbelés, tranchées et boyaux
- finalisation du réseau de rails de la LPR et bouchage des coupures par éléments de Cointet.
- construction d'un boyau entre le bloc 3 (isolé) et le bloc 4 de l'ouvrage de LAUDREFANG
- dégagement des champs de tir des ouvrages, construction d'un local supplémentaire dans le casernement du KERFENT, mise en place des armes mixtes en tourelles et cloches.
Les avant-postes et la ligne L1 sont occupés de leur côté par les bataillons de troupes de renforcement et le GRCA 11. Le 156° RIF crée cependant en Janvier 1940 un groupe franc par bataillon (équivalent à une section) qui ira à tour de rôle patrouiller sur les avants de la ligne L1 (Allemagne) durant la période 10/1939-04/1940.
De leur côté, les équipages d'ouvrages et de casemates travaillent essentiellement à leur entrainement.
Encadrement du régiment
L'encadrement et l'organisation au 10 Mai 1940 est le suivant :
Chef de Corps: Lt-Col MILON, avec PC de guerre à l'EPERON (est de Haute-Vigneulles)
Chef d'EM : CB Claudius GUILLOUD, puis CB Henri DERIEUX
Officier Z : Cne PUCHOIS
Officier de renseignements : Lt LOUBERE
Officier de liaison : Lt SOIPTEUR.
Cie de Commandement : Cne TERMIGNON, puis Cne MOLINIE (adjoint et officier de transmissions : Lt Jean DARTIS)
Service de santé : Med-Cdt FINANCE
Service vétérinaire : Lt-Vétérinaire de BAYO - S-Lt GUILLAUME
Pharmacien : Lt-Pharm LESOURD (Pharmacien auxiliaire : Raymond THIERRY)
Dentiste : Dent-Lt KUHLIG
Quartier Stocken (Sud) - Commandant : CB Pierre DUPAS, avec PC en arrière de la Cote 400 .
Chef d'EM : Cne Charles LATOUR, puis Cne Yves BALCON (à partir du 19 Mai 1940 après mutation de LATOUR au 609° Pionniers pour raison d'âge)
Officier de renseignement : Lt TURCK (tué le 20 Juin 1940)
Transmissions : Lt BACH
Officier de détails : Lt GARNIER
Officier Z : S-Lt Camille BERLAND
Médecin : Med-Lt ROUSSEAU, Med-Auxiliaire TOUBOUL
Section franche du bataillon (créée le 16 Janvier 1940) : Lt Jean-Marie AREND.
1° CFV : Cne BASTARD. Chefs de sections : Lt LEFORT, CHAMPOUILLON, Asp DESWARTE, Adj SEGUIN
2° CFV : Cne DEVAUTOUR, puis Cne ROYNETTE. Chefs de sections : Lt RICHARD, SCHLAMING, Asp LEGRAND, Adj-C BILLON
3° CFV : Cne Louis BONNO, puis Lt SOIPTEUR. Chefs de sections : Lt DUBOIS, S-Lt BREIT, Asp ROUSIN, Sgt-C VANDERHAEGHE
1° CA : Lt CABOT, puis Cne DEU. Chefs de sections : Lt ANTOINE, Le NESTOUR (mortiers de 81mm), PIEMONT, S-Lt LANTERNIER, Asp VILLETTE, Sg-C MARTIN
CHR n°1 : Cne BIDAULT (Adj : Lt Marcel SCHOHN
Quartier St Dominique (Nord) - Commandant : Cne Adolphe BILBAUT, avec PC à la lisière Nord-Ouest du bois de Bambesch .
Chef d'EM et Adjoint : Lt GRIMAL, puis Cne MILHAN
Section de commandement : Lt JOSETTE
Officier Z : S-Lt HAMMES
Officier de renseignement : Lt GRIMAL
Officier de détails : Lt MOUCHEBOEUF
Officier d'approvisionnement : S-Lt Clément MEULET
Autres officiers d'EM : Lt HOUOT, S-Lt GIBIART (Chef Pionniers).
Médecin : Med-Lt PAULIN (med auxiliaire : Adj LUX)
5° CFV : Cne Henri FABRE. Chefs de sections : Lt CHABLE, S-Lt Alexis MARTIN, Adj REVAUX, Sgt-C GUENARD
6° CFV : Cne MILHAN, puis Cne GUENIN. Chefs de sections : Lt de SERRIGNY, Adj-C PIETRI, Adj GROSS, Asp. Jean PLESSY et Adj. HUNTZ
7° CFV : Cne VERNHES (nommé à la tête de la compagnie franche du SF de Faulquemont, tué le 4 Juin) puis Lt HOUOT. Chefs de sections : Lt MICHEL, S-Lt NICOLAS , DESCHAMPS, Adj-C CHAPEYROUX
2° CA : Cne RENARD puis Cne Louis BONNO puis Lt LAPOSTOLLE. Chefs de sections : Lt HENCKLE, Emile SANDRE, S-Lt HARTER, Paul PINARD, Adj-C BRUNEL, Adj OGER. Chef de section de 81mm : Lt Christian RAULET, Chef de section de 25mm : Sgt-C KAUFOLZ.
CHR n°2 : Lt le TOUZÉ puis Cne RENARD (Adj approvisionnement : S-Lt MEULET)
Support du sous-secteur, puis Quartier Bambiderstroff (centre) à partir d'Octobre 1939 - PC : carrière sur la route Bambiderstroff-Dorviller - Commandant : CB Joseph CHEVRE de septembre 1939 à Mars 1940, remplacé par le Cne puis CB COCHINAIRE (nomination CB en Mai 1940).
Adjoint : Cne Pierre ALLEMAND
Autres officiers d'EM : Lt LEICHTMANN, MULLER, PELLERIN, S-Lt PARISOT (transmissions)
Officier Z : Lt Jean DORTE (au 1er Octobre 1939)
Médecin : Med-Lt Gérard MUGLER
9° CFV : Cne Jules LEONARD jusqu'en fin Novembre 1939, puis ?. Chefs de sections : Lt Jean DORTE (jusqu'en fin septembre 1939), Paul MARCHALAND et Maurice BAUDOIN, Sgt-C REISSE
10° CFV : Cne Yves BALCON, affecté chef d'EM du 1° bataillon en 19 Mai 1940, puis ?. Chefs de sections : Lt LUX, LEFORT et Pierre CAILLET (ce dernier muté en Mars 1940)
11° CFV : Cne André CHERON (muté en Janvier 1940 pour "rajeunir l'encadrement de la 62° DI" (sic), puis ?. Chefs de sections : Lt GAVEAU, HOOGSTOEL, et LAMBOUR
3° CA : Cne ALLEMAND puis Lt LARRETGERE. Chefs de sections : Lt LARRETGERE, MEYER, SIMON, DRAPIER, HENRY et LUTZ
CHR n°3 : Cne Roger VUILLEMARD (adj : Lt FRANCK
Corps Franc du SF de Faulquemont (rattaché au 146° après le 13 Juin) :
NB : Rattaché directement au SFF et composé d'éléments des 146 et 156° RIF, du 9° BCA et du 46° RI
Cdt : Cne Henri VERNHES du II/156° RIF, puis Lt BUCHOUD (146° RIF) après son décès.
- les deux sections des Lt VARACHAUD et Lt BUCHOUD du II/146° RIF sont détachées dans cette compagnie franche
Ouvrages fortifiés - CEO
CEO du II/156° RIF :
Ouvrage de LAUDREFANG : Cne Gustave CATTIAUX
Casemates de QUATRE-VENTS Sud et Nord : S-Lt BONALDI et Lt MORETTE respectivement
Casemate EINSELING Sud : Adj-C puis S-Lt SIMON
CEO du I/156° RIF :
Ouvrage d' EINSELING : Lt VAILLANT (Adj : Lt SIMON)
Casemate EINSELING Nord : Adj POISSIER, puis Adj-C MOUCHABLON
Casemates de BAMBIDERSTROFF Sud et Nord : Lt VEIT et Adj CATTOIN respectivement
Ouvrage de BAMBESCH : Lt PASTRE (Adj : Lt TRUNKENWALD)
Ouvrage de KERFENT : Lt puis Cne BROCHÉ (Adjoint : Lt GANGLOFF)
L'appui d'artillerie du sous-secteur est assuré par le groupement A2 du 163° RAP (1 groupe de 75mm à la lisière du Geissbusch et un groupe de 155mm C au bois de l'Homme-Mort à l'ouest de Zimming).
Autres personnels du régiment
Historique des combats de Mai-Juin 1940
L'invasion de la Belgique le 10 Mai 1940 marque le début des combats à outrance. Dés 6h du matin, des avions ennemis bombardent le sous-secteur (Haute-Vigneulles, Ouest de Bambiderstroff, Est de l'ouvrage d'EINSELING), sans dégats ni pertes.
- 24 Mai 1940 : évacuation des populations civiles en arrière de la LPR (Bambiderstroff, Hte et Bs-Vigneulles, Tritteling...)
- 25 Mai 1940 : repli des détachements de la position avancée (ligne L1 L'Hôpital-Carling). les éléments du II/156° qui tiennent le bloc du Moulin d'Ambach font sauter la maison forte avant de se replier à leur tour. En fin de journée, seuls les AP sont encore tenus (Longeville - Castelberg - Haut Bois).
- 28 Mai 1940 : alors que les avant-postes des sous-secteurs du 69° et du 82° RMIF sont au contact de l'ennemi, à droite du 156° et 146° RIF, les avant-postes du 156° RIF n'ont pas encore été testés par l'adversaire. L'ennemi est néanmoins devant St Avold, qu'ils occupent progressivement les jours suivants.
- 30 et 31 Mai 1940 : dans l'ouvrage du LAUDREFANG, la tourelle JM du bloc 2 est convertie en un temps record en tourelle pour arme mixte par les monteurs et ingénieurs de la société Chatillon-Batignolles en charge du marché, avec l'aide des sergents DUPONT et TREILLON.
- 3-4 Juin 1940 : les avant-postes du sous-secteur voisin (146° RIF) sont attaqués à leur tour. Les combats du Wenheck entrainent le décès du Cne VERNHES, qui commandait la 7° CFV du II/156° RIF, alors détaché comme commandant de la compagnie franche du SF de Faulquemont.
- 6 Juin 1940 : un bombardement d'artillerie ennemie sur le bois de Stocken fait un tué et un blessé dans les rangs du I/156° (2° CFV). Ces bombardements deviennent journaliers.
- 13 Juin 1940 : A 15h, l'ordre d'abandon de la ligne fortifiée tombe... Seuls devront rester en couverture sur place pour un temps limité les équipages d'ouvrages et de casemates et deux sections de FV par bataillon (7 au total pour le 156° RIF) pour faire "croûte" et volume dans les intervalles. De même les trois casemates de canons de 75mm du sous-secteur (TETING-STOCKEN-BAMBESCH) sont elles aussi armées.
Pour le I/156° RIF, ce sont les sections FV BILLON (2° CFV) et BREIT (3° CFV) qui sont désignées. Le II/156° RIF détache les sections FV des Lt SERRIGNY (4° Son/6° CFV) et S-Lt NICOLAS (1° Son/7° CFV) qui tiendront respectivement le sous-quartier Kerfent et le sous-quartier Bambesch. Une section est placée aux avant-postes.
Ces éléments retardateurs seront sous les ordres du CB DENOIX (1), disponible au régiment. Le départ est prévu pour la nuit du 13 au 14 Juin et le régiment constitue l'aile gauche de la Division de Marche de GIRVAL. L'armement fixe des blockhaus d'intervalle (47mm et 65mm de Marine) doit être rendu inutilisable avant repli. A 23h, le PC régimentaire se déplace à la ferme Galonnier (à 3 km Ouest d'Hémilly) et le régiment entame son mouvement.
Dans la nuit du 13 au 14, le génie de l'ouvrage de LAUDREFANG finit en urgence le montage des projecteurs de blocs... (2)
- 14 Juin 1940 : les trois bataillons se positionnent derrière la Nied allemande, de Fouligny à Elvange (dans l'ordre le II/, puis le III/ puis le I/ bataillon). La liaison est assurée à droite avec le 146° RIF, mais impossible à trouver avec le 160° RIF à gauche. La journée se passe de façon relativement calme sur ce front malgré des bombardements aériens sporadiques, mais la canonnade est audible vers le sud-est (attaque par les allemands de la Sarre...). Un avion mitraille la 6° CFV à Fouligny. Un nouvel ordre de repli arrive dans la journée pour la nuit du 14 au 15.
- 15 Juin 1940 : conformément aux ordres de la veille, le régiment se replace durant la nuit sur une ligne derrière la Rotte, de St Epvre à Arraincourt (PC à la mairie de Lucy), avec le II/156° à gauche et le I/156° à droite, section franche à Brulange en liaison avec le II/146° RIF. Dans l'après-midi, le III/156° RIF est désigné pour devenir réserve du 20° CA. Le bataillon quitte donc la position tenue et se rend à Moncel sur Seille, à 22 km au sud de là . A dater de cet instant, le III/156° RIF n'aura plus aucun contact direct ni ne sera sous les ordres de son ancien régiment... L'ordre de repli suivant arrive dans la soirée : mouvement vers une ligne Delme-Fonteny, avec PC à Oriocourt.
Parcours de repli du 156° RIF
Sur la LPR : la journée est dévolue à la destruction de ce qui ne peut être emporté par le détachement retardateur du CB DENOIX. Ce groupement entame son repli avant minuit avec les équipages de casemates, sans son commandant qui reste sur place. Seuls les ouvrages restent sur place pour couvrir ce départ. Leur propre repli est ordonné par le Gal de GIRVAL pour le 17 Juin à 22 heures. Dans la nuit, les casemates libérées par leurs équipages sont réoccupées partiellement par des détachements provenant des ouvrages. Par contre celles de BAMBIDERSTROFF sont incendiées par leurs équipage au départ, signalant de ce fait le repli aux allemands qui pourront tranquillement venir s'installer là pour pilonner le bloc sud du BAMBESCH plus tard...
Les sections FV et équipages de casemates en repli à partir de la LPR ne rejoindront jamais le gros du régiment. A l'inverse du 146° RIF, ce groupement d'unités individuelles part de façon dispersée, ce qui fait que chaque groupe a connu une histoire particulière. Certains, comme une partie de l'équipage des casemates de BAMBIDERSTROFF, parviendra à rejoindre la zone libre au terme d'une véritable odyssée, mais la plupart seront pris dans la nasse et capturés entre Rémilly et Nancy.
-
16 Juin 1940 : le régiment arrive - de plus en plus fatigué par ces bonds vers l'arrière à pied et avec tout le barda et sans beaucoup de sommeil... - au petit matin sur la nouvelle ligne à tenir, I/156° à droite entre Viviers et Fonteny et II/156° à gauche sur Delme. C'est au même moment que le 146° RIF, juste à droite, est lourdement accroché par des colonnes ennemies et combat avec acharnement devant Château-Salins. Ceci contraint le bataillon de droite (I/156° RIF) à entamer un repli de jour vers Laneuville et Oriocourt pour garder le contact avec le 146° RIF (PC régimentaire au bois de la Jurée) (3). Une première colonne ennemie est vue en approche de Viviers, quasiment au contact avec le régiment. Le 15° GRCA bloque un temps cette colonne puis passe derrière le 156° RIF, dont l'aile droite (I/156°) se replie sur Fresnes en Saulnois pour parvenir à garder le contact avec le 146° RIF, sérieusement malmené - le I/146° sera pratiquement anéanti à cette occasion. L'ennemi prend contact avec le II/156° RIF à Delme à 16h30 (5° CFV est en 1e ligne), mais est repoussé avec l'appui du groupe du 39° RAMF en soutien. Les sections CHABLE et GUENARD (5° CFV) sont fortement accrochées et ne peuvent décrocher que dans la nuit, avec de fortes pertes et prennent la mauvaise direction. Elles seront capturées vers Nancy. Dans la soirée, l'ordre de repli général suivant arrive : le régiment doit se placer sur la rive de la Seille, de Pettoncourt (incl.) à Chambrey (excl.). Le repli est difficile, car les 1° CFV à Fresnes, et 5° CFV à Delme ayant été au contact ne peuvent quitter que tard dans la nuit.
Sur la LPR : l'ennemi s'installe à Boucheporn, et balaye les dessus du KERFENT à la mitrailleuse à partir du clocher du village. Cette arme est neutralisée par l'arme mixte de tourelle de l'ouvrage. Des détachements ennemis arrivent au contact des réseaux de la LPR. Il s'en suite plusieurs combats avec les patrouilles envoyées par les ouvrages. Par ailleurs les infiltrations sur l'arrière sont maintenant claires : l'ennemi est vu à Redlach en arrière de LAUDREFANG.
-
17 Juin 1940 : Le II/156° RIF, dont la 5° CFV est amoindrie, et la 1° CFV du I/156° arrivent à Pettoncourt via Lémoncourt et Jalloncourt sans difficulté majeure, mais le reste du I/156° se place derrière Chambrey juste à temps en début de matinée avant la destruction du pont (PC régimentaire à la sortie sud de Moncel sur Seille). Mission : tenir la Seille. La journée est d'ailleurs étonnamment calme sur le front du 156° RIF alors que le 146° RIF à sa droite passe un fort mauvais moment. La situation est d'ailleurs telle que le 156° reçoit l'ordre à 14h de se replier sur le canal de la Marne au Rhin pour accompagner le repli déjà engagé de son voisin sous pression, en commençant par une positionnement dans la soirée sur la ligne de crête Sornéville-Bezange. Plus tard, le régiment reçoit l'ordre d'activer le repli pour aller en forêt de Mondon se placer en réserve de corps-d'armée (comme son III/ bataillon...). Malheureusement, l'avance allemande est plus rapide. Des éléments ennemis sont déjà en forêt de Einville quand le régiment arrive au niveau de Serres - au nord de celle-ci... Le régiment doit donc obliquer vers l'Ouest et passe dans la nuit le pont de Maixe sur le canal, qu'il doit faire sauter après passage des derniers éléments. Dans le mouvement, la section AREND du I/156° - qui est en arrière garde - est capturée, sans doutes vers Serres.
Sur la LPR : Le matin, les allemands s'installent à la ferme Brandstuden et à la cote 400, à l'ouest de Laudrefang. Le CB DENOIX, commandant les ouvrages du sous-secteur, se rendant enfin compte de l'impossibilité du repli pour le soir même (les allemands arrivent sur les arrières), et après avoir consulté le Col COCHINARD dans le secteur voisin, ordonne de surseoir aux destructions et de résister sur place. Dans la soirée, les allemands infiltrés sur les arrières des ouvrages commencent les tirs à l'arme légère sur les cloches. Ils sont néanmoins temporairement tenus à distance par le feu croisé des armes d'ouvrage.
-
18 Juin 1940 : le gros du régiment traverse le pont de Maixe - avec des isolés du 146° RIF - à 2h30. Le pont est détruit par le Génie en suivant. Restée en arrière et détachée sur la droite pour couvrir le repli du I/156°, la section franche AREND est capturée vers 10h à Drouville avant d'avoir pu rejoindre le canal. Après une longue marche forcée passant par Lunéville, les deux bataillons arrivent en fin de matinée à leur cantonnement de position de réserve en forêt de Mondon (CHR à Fraimbois), à l'Ouest de Laronxe le long de la route Lunéville-Baccarat. Le I/156° RIF passe temporairement aux ordres du 20° CA et se positionne à la ferme Mississipi entre Moncel et St Clément alors que le II/156° RIF - envoyé en position à la lisière nord de la forêt, ordre annulé durant le mouvement ! - et l'EM de régiment vont se placer à Chenevières au sud de la forêt, point atteint tardivement en début de matinée du 19 Juin du fait des encombrements routiers. A la 5° CFV, le Lt MARTIN prend le commandement, le Cne FABRE étant tombé malade.
Le III/156° RIF : toujours réserve de CA, le bataillon est à Croismare, au nord de la forêt de Mondon, où il interdit la Vezouze.
Sur la LPR : comme la veille, les infiltrations ennemies sont traitées par les armes d'ouvrages. Les communications entre eux sont néanmoins rendues difficile par la découverte des chambres de coupures par l'adversaire. L'observatoire du KERFENT confirme la forte activité ennemie autour de la position. 1ere tentatives de négociation menée par les allemands... Un groupe de 3 émissaires se présente avec drapeau blanc au bloc 3 du LAUDREFANG, mais sera éconduit.
-
19 Juin 1940 : Le commandement du SF de Faulquemont, installé à Laronxe, ordonne au 156° RIF de prendre une position de couverture de l'autre côté de la Meurthe, entre la ferme Beaupré et le gué de Vathiménil, soit 9 kilomètres de front pour deux bataillons amoindris de l'équivalent de deux CFV chaque (restée sur la LPR, décimées lors de combats de Delme et "perdues"). Mission : interdire le passage de la Meurthe... "sans esprit de recul..."(sic). La liaison à gauche doit se faire avec le 69° RMIF, et à droite avec une unité indéterminée de la 52° DI... Cette liaison ne pourra d'ailleurs jamais se faire en pratique, les unités en question "étant introuvables !" (re-sic). Le pont de Fraimbois permettant le passage de la Meurthe est déjà dynamité, mais très imparfaitement, ce qui permet au 156° de passer et prendre position (PC le long de la route Fraimbois-Moyen). Celui de Vathiménil est détruit à 16h, car les allemands sont à St Clément à deux kilomètres de là . Contact est pris avec le commandement du 146° RIF, qui passe à Fraimbois à ce moment.
Après une journée relativement calme, les éléments de gauche du I/156°, en position à la ferme Beaupré (nord de Fraimbois) sont attaqués par les allemands qui profitent du fait qu'il n'y a personne en liaison gauche. L'ennemi menace de contourner le régiment pas la gauche mais est repoussé avec l'aide de l'artillerie de couverture. La liaison gauche étant inexistante, dans la soirée un nouvel ordre de repli est donné ne concernant que le I/156° RIF car ce bataillon est en mauvaise posture (3° CFV du Lt SOIPTEUR est pratiquement anéantie car la plus à gauche et sans liaison : elle se résume à 27 hommes en fin de combat). Dans la nuit, profitant du vide des éléments ennemis franchissent la Meurthe à droite du II/156° RIF.
Le III/156° RIF : le bataillon, toujours en réserve de CA, arrive de Croismare vers Fraimbois sur ces entrefaites. Une tentative de reprise de contrôle du bataillon par son régiment est faite auprès de l'EM du SF de Faulquemont, qui rejette celle-ci. Le III/156° est mis à disposition du 146° RIF, qui est amoindri par les combats de jours passés. Le bataillon suivra la destinée de son nouveau régiment d'adoption. Ses restes seront capturés au col de Haut-Jacques (St Dié) le 23 Juin 1940.
Sur la LPR : L'ennemi accentue sa pression sur l'arrière des ouvrages. Des véhicules tentant de passer sur la route St Avold-Metz sont traités par les ouvrages de KERFENT et BAMBESCH. Après que des parlementaires allemands demandant la reddition des ouvrages aient été à nouveau éconduits, le bombardement des blocs à tir tendu par l'artillerie débute. Toujours de nombreuses patrouilles ennemies autour des réseaux d'ouvrages. L'ouvrage de LAUDREFANG est à son tour bombardé en tir direct. Seul l'ouvrage d'EINSELING est épargné car il est masqué de l'arrière par la colline. Une attaque massive contre cet ouvrage est néanmoins contrée par les armes du B1 de LAUDREFANG.
-
20 Juin 1940 : le I/156° se replie dans la nuit vers le sud tout en combattant, pour s'installer difficilement en lisière nord-Ouest de forêt de la Taxonnière (avec à sa gauche le III/156° RIF, qui dépend du 146° RIF !). Le II/156° est toujours face à la Meurthe au nord de Vathiménil et couvre le PC de régiment, sur la route de Moyen en sortie du bois.
Dans la matinée, les combats se développent autour du II/156°, qui a été débordé durant la nuit suite au vide laissé par la 52° DI. La bataillon est rapidement encerclé et se bat jusque vers 13h. La 5° CFV est la dernière à cesser le feu. Le Lt SANDRE de la 2° CA est tué dans les combats. Munitions épuisées, sans espoir d'être dégagé, et son bataillon étant anéanti, le CB BILBAUT dépose les armes.
L'ordre de repli général est donné, direction Vallois au sud, avec ordre d'occuper la rive gauche de la Mortagne. Le PC de régiment entame son repli juste à temps : un court et meurtrier bombardement s'abat sur sa position et l'infanterie ennemie engage les derniers occupants. Le Lt-Col MILON échappe de peu à la capture mais parvient à Vallois et s'installe au sud-ouest de là , à Mattexey, pour regrouper les restes du régiment. Durant la recherche des éléments dispersés, le Lt-col manque une nouvelle fois de se faire capturer à la sortie de Seranville par une colonne ennemie en approche... La 1° CA du I/156° est capturée par l'ennemi suite à une erreur d'orientation dans le repli. Le reste du I/156°, passe difficilement la Mortagne à gué à Moyen, rattrapés par l'ennemi. Les derniers éléments et l'état-major du bataillon sont encerclés et capturés dans le bois à l'est de Séranville.
Force est de constater dans la soirée que l'essentiel des I et II/156° RIF ont été détruits ou capturés dans la journée. Le régiment n'est plus que l'ombre de lui-même. Le III/156° - hors 9° CFV capturée en même temps que le II/156° - est déjà en repli de son côté, suite aux ordres directs reçus du SF de Faulquemont. Le reste de ce bataillon est capturé à son tour juste au sud de Séranville.
En cette soirée du 20 Juin, le 156° RIF a cessé d'être une unité constituée.
Les restes du régiment reçoivent l'ordre de se diriger vers Jeanménil, à l'est de Rambervillers. La troupe suit à partir de 21h une ligne de déplacement par Clézentaine, Romont-Moyemont. Dans la nuit, une moitié de la colonne est capturée lors de la traversée de Rambervillers par les allemands qui y arrivent à cet instant. La moitié avant parvient néanmoins à Jeanménil.
Sur la LPR : les canons de 88mm FLAK et les 37mm AC Allemands tirent maintenant à courte distance (150 mètres) sur l'arrière des ouvrages de BAMBESCH et KERFENT. Les créneaux FM, seuls orientés vers l'arrière, sont neutralisés rapidement. Les créneaux du bloc sud du BAMBESCH sont ainsi détruits à bout portant à partir du ravin de l'Albach. Le béton est percé et les défenseurs obligés d'évacuer le bloc. Dans l'après-midi, le bloc nord du BAMBESCH subit le même sort, suivi ensuite du bloc sud de l'ouvrage de KERFENT (un jumelage et le canon de 47mm neutralisés. Début d'incendie). La ventilation est détruite ainsi que l'échappement des gaz de l'usine, rendant le fonctionnement de l'ouvrage problématique. S'en suit une attaque d'infanterie sur les deux ouvrages : BAMBESCH se rend, submergé, mais le KERFENT est partiellement dégagé par les tirs de l'ouvrage du MOTTENBERG et de la casemate Sud.
-
21 Juin 1940 : Jeanménil est bombardé par l'ennemi en début de matinée. Le groupe prend la direction de St Dié avec l'EM du SF de Faulquemont, et atteint la Salle. A la Bourgonce, il retrouve une partie du train auto du III/156° RIF et des chenillettes du II/156°, puis les TR des bataillons du RIF. Ordre est de regrouper l'ensemble des troupes du SF de Faulquemont vers le col de Haut-Jacques. Le 156° RIF reçoit la responsabilité de la défense du côté Sud-Est du centre de résistance. Information est donnée au Lt-Col MILON que le drapeau du régiment a été brulé par l'officier de détail du II/156° RIF, auquel il avait été confié, peu de temps avant que celui-ci ne soit capturé.
Sur la LPR : au petit matin, l'attaque reprend sur le KERFENT. Toutes armes détruites et blocs invivables, notamment le bloc sud, où les obus explosent maintenant à l'intérieur du bloc. Le bloc est évacué, son équipage se replie vers les galeries profondes, poursuivi par l'infanterie allemande qui entre dans le bloc par la brèche. L'ennemi est arrêté dans les dessous du bloc, un FM de porte lui interdisant toute progression. Le bloc Nord n'est pas en meilleure situation : il n'est plus possible de le mettre en surpression du fait des brèches. Après avoir repoussé plusieurs assauts vers l'entrée, le bloc est lui aussi évacué. Devant la situation, et en manque de munitions (détruites pendant la phase de préparation au repli) l'équipage est contraint de se rendre, à 9h00.
Au LAUDREFANG, dont le bloc 1 est maintenant lui aussi la cible de tirs tendus directs, le soldat GAUER est tué dans la cloche GFM du B2. Le Sgt POTRIE est lui-même tué lors d'une sortie du bloc Ab33, qu'il occupe avec 5 hommes depuis le 16.
-
22 Juin 1940 : Début des tractations avec les assaillants allemands. Dans l'après-midi, le Gal commandant la 3° Armée (Gal CONDE) accepte de signer la reddition des troupes sous sa responsabilité localement, dont celles du SF de Faulquemont. Vers 15h, l'ordre est donné de détruire les armes et équipements intransportables, les documents, etc (même les chenillettes sont incendiées)... Seules les armes individuelles sont conservées. A ce jour, le 156° RIF est restreint à 450 officiers, sous-officiers et hommes de troupe.
Sur la LPR : le bombardement des ouvrages restants et des casemates des QUATRE VENTS dure toute la journée, avec le renfort des pièces qui avaient attaqué BAMBESCH et KERFENT. Les tourelles de ouvrages et les 47mm de blocs parviennent à rendre ce travail de destruction un peu moins facile.
-
23 Juin 1940 : à 9h du matin, le reste du Régiment se présente en bon ordre aux Moitresses pour y déposer armes, et est pris en charge par les allemands aux Tiges à l'entrée de St Dié. Les officiers sont séparés de la troupe et incarcérés à Sélestat (Caserne Schweiguth).
Sur la LPR : le bloc 1 du LAUDREFANG finit par être percé au niveau d'une trémie JM et du créneau de défense de l'entrée. Les brèches sont obturées avec des sacs mais l'un des mortiers de 81mm est mis hors service, puis réparé à temps pour reprendre ses tirs sur une nouvelle attaque contre l'ouvrage d'EINSELING. Des obus explosent à l'intérieur de la chambre de tir supérieure. Des tentatives d'approche des blocs 1 et 4 sont stoppées par la tourelle d'EINSELING.
-
24 Juin 1940 :
sur la LPR : le bombardement des ouvrage se poursuit, mais se calme progressivement dans la soirée en attente du cessez le feu.
-
25 Juin - 4 Juillet :
sur la LPR : Les équipages d'ouvrages et de casemates restent sur place en attendant de connaitre le sort qui leur est réservé. Le verdict tombe le 30 Juin, amené par un émissaire du GQG mandaté par la commission d'armistice : captivité pour tous...
Les ouvrages invaincus sont évacués par leurs équipages le 4 Juillet 1940 au matin. Seuls restent sur place quelques hommes pour l'entretien (4) des installations techniques et la formation de l'occupant. Ces éléments seront progressivement envoyés en captivité à leur tour durant l'été 1940.
Notes
(1) DENOIX n'est pas un homme de la forteresse. Il ne connait pas les ouvrages et leur fonctionnement. Il devra donc lourdement s'appuyer sur l'encadrement de ceux-ci pour prendre ses décisions.
(2) on peut s'en étonner... Les projecteurs ont été livrés en Septembre 1938, et les niches blindées avec leurs mats en Mars 1940 !
(3) - de façon un peu surprenante, la liaison à droite avec le 146° RIF sera un souci constant du Lt-Col MILON, mais aucune référence n'est faite à la liaison gauche avec le 160° RIF, qui il est vrai appartient à une autre grande unité...
(4) en fait d'entretien, l'équipe s'attachera à saboter en douce tout ce qu'elle peut (optique, équipements spéciaux, pompes...) , au nez et à la barbe des allemands. (rapport du Lt VINCENT de LAUDREFANG, confirmé par le Cne HENRY en 1941)Rédaction initiale : - Jean-Miche Jolas - 06/08/2020 - © wikimaginot.eu
Sources : Hommes et ouvrages de la Ligne Maginot T1,
SHD - 34N152 - Archives du 156° RIF
Page n° 1000845 mise à jour le 11/05/2022 -
© wikimaginot.eu 2020 / 2024