Ligne Maginot - MOM - Abri en tôle ondulée cintrée (tôle "Métro")



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MOM - Abri en tôle ondulée cintrée (tôle "Métro")

(MOM - Abri tôle métro)






Les abris en tôle ondulée cintrée (aussi appelés familièrement "tôle métro") sont largement utilisés depuis la grande guerre (1914-18). Leur construction est théorisée dés 1917 dans le cadre des Instructions sur l'Organisation du Terrain développées dans le cadre de la guerre de position.

Dans le cadre du programme de défense des frontières postérieur à la guerre de 1914-18, la question de l'organisation du terrain pour les troupes d'intervalle de la forteresse a amené à revalider ce concept d'abri "tôle métro" pour toute constructions permettant soit d'abriter la troupe, soit de remplir une fonction militaire spécifique (PC, local technique...).


Constitution

Ces constructions réalisées en tôle métro sont constituées de tronçons de tôle cintrée assemblés les uns aux autres formant un demi-cercle. Les modules de base peuvent s'ajouter bout à bout ce qui permet de réaliser des constructions de longueur variable en fonction des besoins. La tôle est en acier standard non traité de 3 millimètres d'épaisseur. Les ondes sont trapézoïdales d'assez grande taille comparées à leurs homologues allemandes : la longueur d'onde est de 32 centimètres et la profondeur d'onde est de 10 centimètres. Le module standard fait 1 mètre de longueur (3 ondes) avec un quart d'onde de recouvrement (0,96 m de longueur utile). Le rayon de cintrage est de 1,55 m environ, pour une longueur de corde (longueur du cintre) de 2,49 m.

Le demi-élément de base pèse 115 kg et peut être aisément porté à quatre hommes pour la mise en oeuvre.

Chaque tronçon d'une largeur d'un mètre est composé de deux de ces éléments cintrés terminés par un profil en U soudé en partie haute arcboutés l'un à l'autre et permettant leur assemblage grâce à une agrafe spéciale à trois pattes. Une cornière est fixée en partie basse pour la fixation au sol. Ces cornières basses sont bloquées en position soit par une génie-civil en béton, soit des traverses et longerons en bois.

Une tôle galvanisée de 1 mm d'épaisseur est ajoutée sur le faite au-dessus des fers U jointifs pour en assurer l'étanchéité à l'eau.

Les éléments accessoires (agrafes de faite à trois crochets, outils, broches...) étaient livrés dans une caisse suffisante pour 40 éléments (20 mètres de longueur d'abri).

Les extrémités de l'abri étaient en principe fermées par de simples murs de maçonnerie, avec porte et fenêtre côté entrée.



Variantes

La variante la plus classique concerne bien sur la longueur de l'abri, qui est dépendante de sa fonction et de la capacité recherchée. Cette longueur varie par pas de 1 mètre qui est le module de base de la tôle métro.

Les variantes techniques les plus importantes sont de deux types :

  • Version allégée pour la montagne ou les lieux difficilement accessibles.

  • Les différents modes de mise en oeuvre


Version allégée type "campements alpins" :

Chaque élément de tôle métro est lui-même composé de deux demi-éléments boulonnés l'un à l'autre. Par ailleurs leur largeur est réduite de 1,0 mètre à 0,67 m (2 ondes au lieu de 3). Ceci permet de diminuer le poids d'un élément manutentionné de 115 kg à 40 kg. Les demi-éléments sont boulonnés entre eux par 8 boulons.
Ceci permet de faciliter l'acheminement à pied d'œuvre par simples moyens muletiers et la mise en place par la main d'œuvre militaire sans outillage ou moyen de manutention spécifique.

Modes de mise en œuvre :

Ces abris étaient installés selon différentes modalités possibles :

  • Installation dans le sol en fouille ouverte, avec remplissage de terre une fois les tôles installées. Pour renforcer la résistance, des nappes croisées de rondins en bois étaient intercalées dans la terre damée. Une toiture de 2,50 m de terre avec un sandwich de 3 rangées de rondins était réputée résister à un coup isolé de 150 mm.

  • Installation à même le sol : l'abri en tôle metro est hors-sol ou faiblement enfoui dans un flanc de coteau, recouvert de béton maigre et/ou rocaille et/ou terre damée avec façades avant et arrières maçonnées.

  • Installation comme coffrage perdu d'un abri bétonné : le vide autour de la tôle métro était rempli de béton, dont l'épaisseur était fonction du degré de protection visé. Soit le béton servait de protection à la tôle au même titre que la terre et les rondins de la mise en œuvre en fouille ouverte, soit la tôle servait de coffrage intérieur perdu pour un abri prévu en béton au départ.


L'aménagement intérieur était naturellement fonction de la finalité de l'abri. Il pouvait servir de PC, donc de bureau, ou accueillir du personnel assis sur des rangs de bancs, ou des lits à deux étages - soit en rangement longitudinal, soit en rangement perpendiculaire.

Rédaction : Jean-Michel Jolas - © wikimaginot.eu - 09/04/2021

Sources : IOT n°3 (1917 revue en Mars 1933), Notice sur le matériel d'abris en tôle ondulée (Octobre 1930)




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